Paroisses de La Bouilladisse – La Destrousse – Peypin – Belcodène

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samedi 21 juillet 2018

6 Mai - 6ème Dimanche du Temps Pascal


« Dieu est amour » cette révélation de l’identité divine portée par St Jean dans la première lecture doit demeurer pour chacun de nous la clef de considération de la réalité divine. Oui, Dieu est amour, mais cette affirmation a besoin de retrouver toute sa grandeur, toute sa profondeur, tout son sens. En effet, aujourd’hui, l’amour semble avoir de multiples visages et mis à toutes les sauces, l’amour semble vouloir valider toutes sortes de positions antagonistes.
Et bien chers amis, il nous faut nous réapproprier le mot « Amour » qui demeure l’expression de l’identité divine. L’amour a un visage, une orientation, une réalité qu’il ne convient pas de transformer en fonction des aléas du temps et des opinions, l’Amour c’est Dieu et parce que Dieu est Amour c’est bien de Dieu que l’Amour trouve son véritable visage. Cet amour qui s’inscrit au plus profond de la création dans l’altérité de l’homme et de la femme, cet amour oblatif qui peut conduire au sacrifice ultime tel celui du Seigneur Jésus s’offrant sur le bois de la croix pour le salut du monde, cet amour ancré dans le don de soi si magnifiquement manifesté dans le don de la vie qui procède de parents aimant tels Sts Louis et Zélie MARTIN.
L’amour n’est pas cette soupe insipide qui devrait recouvrir toute morale et éthique. L’amour n’est pas un sentiment volatile qui évoluerait telle une volute de fumée pouvant se dissiper au moindre coup de vent. L’amour, le véritable amour désigne Dieu Lui-même ! Et en désignant Dieu Lui-même, l’amour nous invite à entrer dans cette relation véritable avec Dieu Lui-même en participant à cet amour unique, en vivant de cet amour divin. Car l’Amour est toujours tourné vers l’autre dans un don total et désinteressé. Et c’est bien Dieu Lui-même qui a chaque page d’évangile nous tisse l’identité de l’Amour véritable, l’ensemble de la vie du Seigneur Jésus devient pour nous l’expression singulière de l’Amour véritable qu’il nous convient d’imiter en chacune de nos vies. Jésus Christ c’est l’amour de Dieu incarné !
« […]En Jésus Christ, Dieu lui-même recherche la «brebis perdue», l’humanité souffrante et égarée. Quand Jésus, dans ses paraboles, parle du pasteur qui va à la recherche de la brebis perdue, de la femme qui cherche la drachme, du père qui va au devant du fils prodigue et qui l’embrasse, il ne s’agit pas là seulement de paroles, mais de l’explication de son être même et de son agir. Dans sa mort sur la croix s’accomplit le retournement de Dieu contre lui-même, dans lequel il se donne pour relever l’homme et le sauver – tel est l’amour dans sa forme la plus radicale. [Il nous faut avoir] le regard tourné vers le côté ouvert du Christ [… car c‘est de là] que cette vérité peut être contemplée. […] À partir de ce regard, le chrétien trouve la route pour vivre et pour aimer »[1].
L’amour véritable se vit dans l’imitation de l’Amour de Dieu incarné, se vit dans l’imitation du Christ. Et dès lors, dans cette perspective, nous comprenons bien quel doit être notre chemin à tous : puisant aux sources même de l’Amour qu’est Dieu nous pourrons vivre de cet amour divin dans l’amour du prochain. Cet amour du prochain qui, dès lors, se révèle possible « dans le fait que [nous aimons] aussi, en Dieu et avec Dieu, la personne que [nous n’apprécions pas] ou que [nous ne connaissons] même pas »[2]. Imiter le Christ jusqu’à voir « avec les yeux du Christ et [pouvoir] donner à l’autre bien plus que les choses qui lui sont extérieurement nécessaires: [pouvoir] lui donner le regard d’amour dont il a besoin »[3].
Voilà la douce réalité qui transparaît de la reconnaissance de l’identité divine et qui doit nous conduire à ancrer notre vie en cet amour véritable et plénier. Le Pape émérite Benoît XVI nous donne une clef de lecture pour notre propre existence : « Si le contact avec Dieu me fait complètement défaut dans ma vie, je ne peux jamais voir en l’autre que l’autre, et je ne réussis pas à reconnaître en lui l’image divine. Si par contre dans ma vie je néglige complètement l’attention à l’autre, désirant seulement être «pieux» et accomplir mes «devoirs religieux», alors même ma relation à Dieu se dessèche. Alors, cette relation est seulement «correcte», mais sans amour. Seule ma disponibilité à aller à la rencontre du prochain, à lui témoigner de l’amour, me rend aussi sensible devant Dieu. Seul le service du prochain ouvre mes yeux sur ce que Dieu fait pour moi et sur sa manière à Lui de m’aimer. Les saints – pensons par exemple à [Sainte] Teresa de Calcutta – ont puisé dans la rencontre avec le Seigneur dans l’Eucharistie leur capacité à aimer le prochain de manière toujours nouvelle, et réciproquement cette rencontre a acquis son réalisme et sa profondeur précisément grâce à leur service des autres. Amour de Dieu et amour du prochain sont inséparables, c’est un unique commandement. Tous les deux cependant vivent de l’amour prévenant de Dieu qui nous a aimés le premier »[4].
Il nous revient à nous de vivre véritablement, existentiellement de cette affirmation que Dieu est Amour en devenant nous tous, nous même, chacun d’entre nous, des foyers brûlant de l’amour divin. Voilà notre vie, voilà notre chemin, voilà notre éternité.
Amen.


[1] Deus caritas est n°12                                                                                                          
[2] Ibid n°18
[3] Ibid n°18
[4] Ibid n°18

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