En
ce temps de l’Avent nous sommes portés par une double promesse, la première est
celle de l’annonce d’une naissance à venir, la seconde est celle de l’annonce
du Salut promise par cette naissance.
Cette
naissance annoncée par les prophètes nous savons qu’elle est advenue et nous en
ferons solennellement mémoire le saint jour de Noël et pendant tout le temps de
l’Avent nous accompagnons la Vierge Marie portant en son sein le Verbe de Dieu.
Oh oui, c’est bien là un miracle qui demeure caché dans le ventre maternel de
la Vierge Marie, miracle de l’incarnation, miracle de Dieu qui se fait homme,
qui se fait embryon comme on dirait aujourd’hui mais ce miracle de
l’incarnation du Verbe de Dieu nous permet de nous rappeler celui plus habituel
qu’est celui du miracle de la vie. La vie qui se transmet naturellement en
l’humanité par le don mutuel d’un homme et d’une femme qui s’aiment, et dont le
fruit de l’amour est celui du miracle de la vie.
Qu’importe
le moment ou l’instant, la vie est là dès que la fécondation s’est opérée et
nul ne saurait affirmer à partir de quel moment cette vie est une vie humaine
car elle l’est de tout instant comme en puissance. Oh bien sûr, nos sociétés
affirment le contraire, déterminant péremptoirement une limite comme si un
changement de la nature s’opérait sous le dictat de la loi d’état. La vie est
là et elle est à respecter, à révérer, à protéger. Aujourd’hui, l’avortement
est présenté comme l’aboutissement de la liberté de la femme et on en oublie la
liberté de la vie qui est là. Aujourd’hui l’avortement est présenté comme une
solution possible, acceptable et recommandable et on en oublie que la femme
sait au fond d’elle-même qu’elle est d’abord appelée à donner la vie et non à
la supprimer. Aujourd’hui on nie les séquelles psychologiques de l’avortement
que l’on appelle syndrome post-avortement alors qu’il suffit d’un peu de bon
sens pour percevoir qu’un tel acte n’est pas anodin et marque la personne qui
l’accompli, il la marque humainement et spirituellement. Le le concile Vatican
II nous le rappelait en son temps : « l’avortement est un crime
abominable » et si, parfois, les circonstances conduisent à amoindrir la
gravité, il n’en demeure pas moins que l’avortement n’est jamais un acte bon.
Permettez-moi
de citer à ce sujet le St Pape Jean-Paul II : Pour l’avortement
« Tout semble se passer dans le plus ferme respect de la légalité, au
moins lorsque les lois qui permettent l'avortement […] sont votées selon les
règles prétendument démocratiques. En réalité, nous ne sommes qu'en face d'une
tragique apparence de légalité et l'idéal démocratique, qui n'est tel que s'il
reconnaît et protège la dignité de toute personne humaine, [l'idéal
démocratique] est trahi dans ses fondements mêmes: « Comment peut-on parler
encore de la dignité de toute personne humaine lorsqu'on se permet de tuer les
plus faibles et les plus innocents? Au nom de quelle justice pratique-t-on la
plus injuste des discriminations entre les personnes, en déclarant que
certaines d'entre elles sont dignes d'être défendues tandis qu'à d'autres est
déniée cette dignité? ». Quand on constate de telles manières de faire,
s'amorcent déjà les processus qui conduisent à la dissolution d'une
convivialité humaine authentique et à la désagrégation de la réalité même de
l'Etat. Revendiquer le droit à l'avortement, à l'infanticide […] et le
reconnaître légalement, cela revient à attribuer à la liberté humaine un sens
pervers et injuste, celui d'un pouvoir absolu sur les autres et contre les
autres ».
Et
bien chers amis, je ne sais ce que va faire le gouvernement français qui est en
train de créer un délit d’entrave numérique à l’avortement, texte de loi qui
est déjà passé à l’assemblée nationale et qui doit passer au sénat. Peut-être
que l’ensemble de la doctrine de l’église va se voir interdite dans le monde
numérique français car l’Eglise, et nous avec elle, ose porter un autre message
que celui de la société. Cette loi liberticide, contraire à la liberté
d’opinion, posant comme un délit le fait de proposer une alternative à
l’avortement et d’en montrer les risques et les dangers, cette loi peut
conduire à de grandes dérives totalitaires. Ou, pour citer notre
archevêque : « Cette proposition de loi met en cause les fondements
de nos libertés et tout particulièrement de la liberté d’expression qui ne peut
être à plusieurs vitesses suivant les sujets.
Faudrait-il nécessairement exclure toute alternative à l’avortement pour
être considéré comme un citoyen honnête ? Le moindre encouragement à garder son
enfant peut-il être qualifié sans outrance de « pression psychologique et
morale » ? ». Voilà ce qui est en train de se passer en notre pays en ce
temps de l’Avent, voilà combien les paroles de St Jean-Baptiste dans l’évangile
de ce dimanche retrouvent toute leur actualité : convertissez-vous !
Alors
oui convertissons-nous et convertissons le monde afin qu’ensemble nous
puissions vivre de la deuxième promesse accomplie qu’est celle du Salut obtenu
par Jésus Christ. Ne nous laissons pas bercer par les sirènes des temps
modernes mais demeurons ferme dans la Foi, attentif à la Parole de Dieu,
filialement uni à notre Sainte Mère l’Eglise et surtout, prions pour la France,
pour nos gouvernants présents et à venir, prions pour les familles, prions pour
la vie.
Amen.
Prions pour celles et ceux qui ont participé ou en encouragé un avortement afin qu'ils reconnaissant la gravité de leurs actes et se tournent avec un cœur contrits vers la Miséricorde divine.