Paroisses de La Bouilladisse – La Destrousse – Peypin – Belcodène

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Centre paroissial : 7, Bd. Francis CAPUANO - Place Notre Dame 13720 La Bouilladisse

mardi 13 août 2019

11 Août - 19ème Dimanche du Temps Ordinaire


« Tenez-vous prêts : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra », cette finale de l’évangile de ce dimanche nous rappelle une vérité somme toute commune mais que nous avons tous tendance à oublier, à mettre de côté. En effet, le Seigneur nous rappelle que la fin du monde qui marquera le retour du Christ Sauveur ou la fin de notre vie ici-bas n’est pas prévisible.
Et il est bon de nous rappeler que nous sommes dans ce temps de l’attente, l’attente du retour du Christ. Comme nous le disons dans le « je crois en Dieu », nous croyons que le Christ reviendra pour juger les vivants et les morts et que son règne n’aura pas de fin. Ainsi nous devons attendre le Seigneur dans l’impatience de son retour et non pas dans la crainte de voir la réalité que nous connaissons disparaître. En effet, notre Foi nous fait désirer a ville dont Dieu lui-même est le bâtisseur et l’architecte, notre Foi nous fait désirer la cité de Dieu. Car c’est bien le bon Dieu que nous attendons alors notre attente ne peut-être que portée par la paix, par la joie, éclairée par la Foi, transportée par la belle espérance. Il nous faut pouvoir dire avec impatience : « Seigneur viens vite ! Viens restaurer ton Royaume de paix, d’Amour, de justice et de miséricorde ». Ainsi, nous ne pouvons pas avoir peur de la fin du monde car cette fin inaugurera le règne du Christ !
Or cette fin, quelle qu’elle soit, qu’elle soit portée par le retour du Christ ou qu’elle soit celle de notre propre vie d’ici-bas, cette fin peut intervenir aujourd’hui, demain, dans 10 ans ou dans avenir encore plus lointain. Nous ne le savons pas mais ce que nous savons c’est que la fin s’imposera à nous que nous le voulions ou pas, que nous soyons riches ou pauvres, que nous soyons comme ceci ou comme cela, la réalité de l’existence c’est bien que la naissance conduit l’homme à sa mort. En disant cela, on pourrait avoir l’impression d’être pessimiste, d’avoir une vision ténébreuse de la vie alors, qu’en fait, c’est bien la réalité, notre réalité.
Mais cette vision de la vie qui considèrerait la mort serait pessimiste ou ténébreuse seulement si nous n’avions pas Foi en notre Seigneur et Sauveur. Car si la mort demeure tout de même quelque chose que l’on peut appréhender car c’est une réalité que nous ne connaissons pas, c’est une réalité que nous n’avons pas expérimentée, nous savons malgré tout que la mort demeure ce passage vers l‘Eternité et donc vers le bon Dieu et rappelons-nous qu’il n’y a pas de plus grand bonheur que d’être reçu en la gloire du Ciel.
Ainsi, une nouvelle fois, le Seigneur Jésus nous invite à changer notre référentiel, Il nous invite à changer notre manière de voir le monde, de considérer la vie, de conduire notre existence. Dimanche dernier le Seigneur nous rappelait que ce monde passera et que la réalité matérielle qui le constitue passera avec lui : « Tu es fou : cette nuit même, on va te redemander ta vie. Et ce que tu auras accumulé, qui l’aura ? », et aujourd’hui, le Seigneur nous invite à vivre notre existence en nous fondant sur ce qui demeure à savoir Dieu Lui-même, à savoir notre relation à Dieu : cette nuit même on va te redemander ta vie, choisi dès maintenant de vivre pour l’éternité, de vivre pour l’Eternel ton Dieu. Amen

4 Août - 18ème Dimanche du Temps Ordinaire


« Vanité des vanités, tout est vanité », cette phrase du prophète Qohélet pourrait être, à première vue, celle d’un dépressif au bout du rouleau considérant que la vie n’est qu’évanescence pure et simple, que la réalité de l’existence n’est qu’un brouillard sans consistance… Et nous serions dès lors tenté de penser que cette phrase relèverait presque de la folie.
Mais où se trouve réellement la folie ? Ne serait-ce pas de la folie que de passer son existence à rechercher les honneurs du monde, la richesse alors que ces honneurs et cette richesse de quelques natures qu’elles soient nous ne les emmèneront pas à travers la mort ? Ne serait-ce pas de la folie que de vivre notre existence en nous attachant avant toute autre chose à ce que nous avons plutôt qu’à la manière dont nous vivons ou encore en nous attachant au pouvoir que l’on aurait sur les autres plutôt qu’à l’amitié et à l’amour fruits des relations simples ? A contrario, ne serait ce pas de la clairvoyance que de vivre sa vie en recherchant ce qui demeure, de vivre sa vie en pariant sur l’Eternité, de vivre sa vie avec le Seigneur qui nous ouvres son cœur et nous tend la main pour nous faire dès à présent goûter des réalités éternelles, de sa présence, de son Amour ?
Mais aujourd’hui, dans notre temps, la folie est devenue la norme. Aujourd’hui, dans la pensée commune, une vie réussie correspond à : richesse, maison, voiture, honneur, gloire, pouvoir. Si aujourd’hui nous affirmions qu’une vie réussie est une vie sainte, la plupart nous regarderait de travers en pensant que nous avons un grain ou que nous sommes embrigadé dans une secte qui nous aurait lessivé le cerveau… Et bien, chers amis, c’est bien en ce sens que nous devons vivre à contre-courant, c’est bien en ce sens que notre Foi nous invite à considérer le monde, le temps qui passe, les réalités matérielles comme étant simplement des outils secondaires qui doivent nous permettre de nous approcher du seul but qui compte, à savoir notre Salut, notre union à Dieu. Comme le dit si bien le Seigneur en l’évangile selon St Matthieu : « Quel avantage un homme aura-t-il à gagner le monde entier, si c’est au prix de sa vie ? Et que pourra-t-il donner en échange de sa vie ? ». Ce que nous possédons n’a pas de sens face à l’éternité car comme nous le dit le Seigneur en l’évangile de ce dimanche : « Tu es fou : cette nuit même, on va te redemander ta vie. Et ce que tu auras accumulé, qui l’aura ? Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même, au lieu d’être riche en vue de Dieu. ».
Alors oui, nous avons besoin de certaines choses pour vivre décemment mais combien de choses non nécessaires peuplent également notre existence, combien d’attachement nous mettons parfois pour des choses dont nous pourrions tout à fait nous passer sans dommage, combien d’énergie nous perdons à désirer le non nécessaire par effet de mode, d’envie ou de jalousie. Notre société de consommation fonctionne ainsi comme si l’avoir était l’essentiel, quelle folie, folie dont nous sommes tous plus ou moins contaminée.
Alors en ce dimanche, considérons notre quotidien, considérons notre maison, considérons ce que nous avons et interrogeons-nous pour savoir si cela nous aide à vivre en Dieu, si cela nous aide à vivre dans la Foi, dans l’Espérance et dans la Charité ? Si la réponse n’est pas un oui franc, peut-être sommes nous invité à nous dépouiller quelque peu pour retrouver le véritable sens de la vie qui n’est pas dans l’avoir mais dans l’être avec Dieu, qui n’est pas dans ce qui passe mais dans ce qui demeure, qui n’est pas dans l’accumulation mais bien dans le don. Vivons en vue de l’éternité et dès lors, même si nous sommes fous aux yeux du monde qu’importe, viendra le temps où l’Eternité s’imposera, où la vérité s’imposera, où le Christ s’imposera. Amen.

28 Juillet - 17ème Dimanche du Temps Ordinaire


La première lecture que nous venons d’entendre, extraite du livre de la Genèse nous montre Abraham en train de négocier avec le bon Dieu. La ville de Sodome et Gomorrhe a mauvaise réputation et ses actions mauvaises appellent, en toute justice, réparation. Alors certes la réparation peut nous apparaître quelque peu radicale car il s’agit de la destruction. S’engage alors ce marchandage entre Dieu et Abraham, ce dernier mettant dans la balance de la justice les comptes des justes. 50, 45, 30, 20 et même seulement dix justes empêcherait la destruction. Ce marchandage possède en lui-même un double enseignement.
Tout d’abord cela nous rappelle combien la prière, notre prière est importante même essentielle. Lorsque nous prions pour quelqu’un, lorsque nous implorons miséricorde pour quelqu’un, notre prière est entendue. Tout comme Abraham qui n’a rien à voir avec la ville de Sodome et Gomorrhe obtient du Seigneur une certaine miséricorde, de même, nous tous, lorsque nous implorons le Seigneur pour telle ou telle chose, notre prière est également entendue. Ainsi n’hésitons jamais à prier les uns pour les autres, n’hésitons jamais à nous confier à al prière des saints du Ciel car toute prière est reçue par le Seigneur et c’est bien là faire œuvre de charité que de demander au Seigneur pour autrui.
Le deuxième enseignement de ce passage de la Genèse est bien plus lié au Christ. En effet, Dieu dit à Abraham que même pour 10 justes Il ne fera pas œuvre de justice mais bien plus de miséricorde et bien, nous tous, nous sommes dans la même situation que la ville de Sodome et Gomorrhe. Nous sommes en effet tous pécheur et notre nature blessé par le péché originel n’est pas digne en tant que telle d’entrer dans la béatitude, n’est pas digne de Dieu. Gardons bien à l’esprit que nous méritons la condamnation, que nous méritons tous la destruction pour faire un parallèle avec la lecture. Or, nous le savons grâce au psaume, aucun vivant n’est juste devant le Seigneur. Ainsi, en notre humanité nous ne pourrions trouver 50, 45, 30, 20 et même pas seulement dix justes, même pas un seul juste pour apaiser l’œuvre de justice. Ainsi, nous étions voués à la destruction. Mais, mais Dieu s’est fait l’un de nous en Jésus Christ afin qu’en notre humanité puisse se trouver un juste qui apaiserai certes la justice mais qui surtout ouvrirait les flots de miséricorde. C’est bien grâce au Christ Seigneur et uniquement grâce à Lui que nous pouvons nous orienter vers le Ciel sans craindre la destruction car comme nous l’a rappelé admirablement St Paul en la seconde lecture : « Vous étiez des morts, parce que vous aviez commis des fautes […] Mais Dieu vous a donné la vie avec le Christ : il nous a pardonné toutes nos fautes. Il a effacé le billet de la dette qui nous accablait en raison des prescriptions légales pesant sur nous : il l’a annulé en le clouant à la croix ». Dieu par le Christ nous a remis notre dette et nous permet de nous orienter vers Lui en espérant d’être établi dans la béatitude éternelle. Quelle joie que de nous rappeler tout ce que Dieu a fait pour nous, quelle joie que de nous rappeler tout ce que Dieu fait pour nous. Alors confions-nous à Lui dans la joie, laissons-nous guider par le Seigneur qui nous accompagne et cela en prêtant attention à notre vie de prière, en recherchant la grâce que nous délivre les sacrements, en vivant chaque instant avec le Christ Seigneur.
Amen.

21 Juillet - 16ème Dimanche du Temps Ordinaire


Cet épisode que nous rapporte l’évangile de ce dimanche nous le connaissons bien. Nous l’imaginons tout à fait. Voyant Jésus assis au milieu de ce que l’on appellerait aujourd’hui le salon avec, à ses pieds, Marie, assise, qui serait en train de boire chacune de ses paroles et Marthe qui ne cesserait d’aller et venir, préparant ceci et cela, jetant très certainement des regards noirs à Marie ne comprenant pas pourquoi c’est elle qui doit se coltiner tout le travail alors que elle, elle reste assise comme un rond de flan. Cette scène nous l’imaginons tout à fait.
Et, d’une manière habituelle, la parole du Seigneur dans cet évangile « Marthe, tu te donnes du souci et tu t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée », cette parole du Seigneur sert d’un côté, à louer la vie de prières et de contemplations que représente Marie qui est assise aux pieds du Seigneur et, de l’autre côté, à critiquer la vie active qui serait représentée par Marthe. Ainsi, ceux qui parmi nous sont plus contemplatifs seraient comblés, alors que pour les autres, cet évangile serait plutôt une réprimande.
Mais cette lecture, même si elle a été portée de manière habituelle se révèle être quelque peu simpliste ou tout du moins, manque de nuance.
En effet, imaginons-nous recevoir une personne importante. Nous ferions tout ce qui est possible pour que tout soit prêt, que, matériellement parlant, tout soit déployé pour recevoir dignement cet hôte. Et pendant la soirée, les plats chasseraient les autres pour que tout se déroule idéalement. A priori, nous agirions donc de la même manière que Marthe en nous activant pour que tout se passe pour le mieux.
Mais maintenant, imaginons que nous soyons chez nous, prêt à passer à table et que le Seigneur Jésus Lui-même sonne à notre porte. Alors là, tout serait différent, je pense que nous tous nous serions alors captivés par la présence du Seigneur et nous ne serions plus qu’à Lui, Lui parlant, l’écoutant, l’interrogeant. Tout le reste en cet instant n’aurait plus absolument aucune importance. Dans ce cas-là, nous serions comme Marie, absorbé par la présence du Seigneur Jésus. Mais le temps passerait, la faim se ferait sentir et nous aurions alors tôt fait de tout apprêter sans pour autant perdre une miette de ce que dirait le Seigneur. Et, soit dit en passant, je suis même certain que le Seigneur nous donnerait un coup de main.
Et bien, en réalité, l’erreur de Marthe dans l’évangile, ce n’est pas d’agir, ce n’est pas de préparer, de s’activer pour tout préparer, son erreur nous est dévoilée par une petite phrase de l’évangile : « Marthe, elle était accaparée par les multiples occupations du service ». C'est-à-dire que Marthe ne pense qu’à une chose, la dimension matérielle de l’accueil et elle en oublie, de fait, l’hôte qu’elle reçoit. Elle pense à la soupe, à la manière dont il faut la servir, aux plats à sortir mais elle oublie Celui à qui elle va la servir. L’erreur de Marthe c’est de ne pas travailler en compagnie du Seigneur, en étant attentive au Seigneur. Et cela nous rappelle, heureusement pour nous qui sommes pour la plupart actifs dans nos vies, cela nous rappelle que nous ne devons pas nous laisser accaparer par quoi que ce soit mais que nous devons tout vivre, nous devons tout faire toujours en compagnie et en présence du Seigneur. Notre vie ne doit pas nous couper du Christ mais nous devons vivre avec le Christ. Voilà ce à quoi nous invite la parole du Seigneur. Il n’y a donc pas d’opposition entre la vie contemplative et la vie active car aussi bien l’une que l’autre, elles doivent être vécues en présence du Seigneur, en compagnie du Christ.
Et si cela est vrai pour notre vie quotidienne, cela concerne également notre vie spirituelle. En effet, il existe une tentation, celle de considérer notre âme avant que de considérer la présence du Seigneur. C'est-à-dire de considérer qu’il est plus important que tout que notre vie soit en ordre, que notre âme soit purifiée de tout ce qui pourrait l’entacher afin, ensuite, de pouvoir accueillir le Seigneur dignement. Mais c’est là une belle erreur tout d’abord car nous ne pouvons pas rendre notre âme immaculée et surtout, parce que le Seigneur est déjà là, présent. Ainsi, surtout, n’attendons pas d’être parfait pour accueillir plus radicalement le Seigneur en nos vies mais au contraire, accueillons le Seigneur plus radicalement en nos vies afin que le Seigneur Lui-même nous sanctifie.
Alors en ce dimanche, demandons au Seigneur la grâce de vivre toujours en sa compagnie, que nous ne nous laissions jamais accaparer par quoi que ce soit qui nous éloignerait de Lui et demandons aussi au Seigneur de nous aider à L’accueillir plus radicalement en nous abandonnant à Lui et en Lui permettant d’agir en nos vies.
Amen.

14 Juillet - 15ème Dimanche du Temps Ordinaire


Cette parabole du bon Samaritain nous la connaissons bien. Cet homme roué de coups laissé à moitié mort qui n’est secouru que par un bon samaritain après que de nombreuses personnes aient passées leur chemin. Et même si la parabole ne va pas jusque-là, nous pouvons supposer que l’homme se remit et poursuivit sa vie. Et bien cette parabole, nous la recevons alors que, dans notre pays, en France, nous avons laissé une personne handicapée certes, nous avons laissé une personne mourir de faim et de soif. Son agonie a duré 9 jours.
Vous avez compris que je parle du cas de Vincent LAMBERT. Cet homme qui suite à un accident de voiture et suite peut-être à un acharnement thérapeutique initiale s’est trouvé très lourdement handicapé, pour employer les termes adéquats tétraplégique pauci-relationnel c'est-à-dire que Vincent LAMBERT était dans un état de conscience minimale avec une certaine conscience de lui-même et de son environnement. Il n’a pas de traitement médicamenteux particulier, il est aidé pour manger et pour boire ayant aussi très certainement un accompagnement de khiné. Et bien il y’a un peu plus d’une semaine, il a été décidé non pas qu’on « laisse partir Vincent » car il n’est pas en train de mourir ; non pas non plus qu’on « cesse de le maintenir en vie » car il est en vie, sans soins ou traitements particuliers mais bien qu’on le tue. Il a donc été décidé qu’une vie, celle de Vincent Lambert en l’occurrence ne valait pas la peine d’être vécue, que sa vie était indigne.
Mais interrogeons-nous, où se situe la dignité de la personne humaine ? Si cette dignité repose sur les capacités de chacun alors certes les personnes handicapées peuvent être assassinées, les vieillards séniles avec eux et tous ceux qui ne correspondent pas à une norme de capacité que nous fixerions. Allons jusqu’au bout en incluant également toutes les personnes qui ne représentent pas une richesse pour la société. Dès lors, une personne malade représentant un coût pour la société sans produire aucune richesse peut dès lors être évacuée. Ne pensez pas que ce que je dis là soit un délire personnel, tout cela a été théorisé de manière sérieuse en Angleterre et aux Etats Unis notamment. Avec cette vision des choses, on peut aller très loin. Et sans même forcer le trait, nous nous rendons bien compte que nous faisons fausse route. Qui peut dire que telle personne peut vivre et telle autre doit mourir ? Et pour encourager tout cela on va nous parler du droit à mourir dans la dignité c'est-à-dire, en forçant grossièrement le trait, le droit de mourir en bonne santé pour éviter les désagréments de l’âge et ou l’écueil de la maladie.
Mais pour nous ce que nous enseigne le Christ, la Foi, l’Eglise, c’est que la dignité de la personne humaine ne repose pas sur ses capacités mais sur son humanité, sur sa capacité à aimer et à être aimé. L’homme est digne parce qu’il est homme et non parce qu’il est capable d’agir librement car sinon un petit enfant serait dépourvu de dignité. Et en fait, le droit à mourir dans la dignité que chacun plus ou moins consciemment revendique, c’est plus exactement le droit de mourir dans l’amour, c’est-à-dire à n’être pas abandonné malgré les réelles diminutions physiques et mentales qui laissent intacte l’éminente capacité d’aimer et d’être aimé. C’est ainsi qu’il nous faut réussir à tenir d’un côté le refus de tout acharnement thérapeutique et de l’autre le refus de l’euthanasie et cela par respect de la personne humaine encourageant dans un même temps le développement des soins palliatifs.
Et pour rejoindre la parabole du bon samaritain, tâchons d’accompagner ceux qui souffrent sans les ignorer ni les abandonner mais au contraire en leur permettant d’être touché par la charité vraie.
Amen.

7 Juillet - 14ème Dimanche du Temps Ordinaire


« La croix de Notre Seigneur Jésus Christ est ma seule fierté », cette parole de St Paul que nous avons entendu dans la seconde lecture, cette parole, il nous faut la recevoir dans toute sa plénitude. La seule fierté de St Paul c’est la croix du Seigneur c'est-à-dire que ce qui illumine la vie de St Paul c'est le salut obtenu par le Christ, c'est l’Amour de Dieu qui s’exprime paradoxalement dans le sacrifice de la croix, c’est l’Eternité qui s’ouvre par la croix du Seigneur. Ainsi, St Paul a saisi que dans cette vie présente, dans cette vie d’ici-bas où toutes choses ne font que passer et même la chaleur elle-même finira par passer, dans cette vie ou tout finit par passer, où toutes nos victoires tout comme nos défaites d’ailleurs, toutes nos constructions ou plan de carrière seront engloutis par la mort, seule la croix du Christ demeure la réalité qui embrasse le temps et l’histoire et qui ouvre à l’Eternité. Face à l’éphémère, seule l’Eternité importe or seule la croix du Christ ouvre à l’Eternité, seule la croix du Christ demeure l’essentiel.
Mais St Paul va plus loin que cette simple constatation, ce simple attachement à l’Eternité et donc à l’Eternel ; St Paul ne constate pas seulement que seule la croix du Seigneur demeure inscrite dans l’Eternité, St Paul la qualifie également comme étant sa seule fierté !
C'est-à-dire que St Paul ne va pas se prévaloir de ses propres qualités, de ses propres réussites mais il ne veut se prévaloir que d’une réalité qui n’est pas la sienne, d’une réalité dont il vit et qu’il a reçu à savoir la croix du Seigneur. Et si St Paul met en la croix sa seule fierté c’est bien parce qu’il a conscience que c’est par la croix du Christ qu’il est lui-même sauvé, que c’est par la croix du Christ qu’il devient enfant de Dieu, c’est par la croix du Christ que Dieu lui a manifesté son amour, c’est par la croix du Christ que toutes les réalités difficiles qu’il doit affronter en cette vie ne sont que poussière face au rayonnement de la croix du Seigneur. Et tout cela constitue bien une belle et forte définition du fait d’être chrétien. Ainsi, nous tous, nous aussi, nous devrions pouvoir affirmer que la croix du Seigneur est notre seule fierté, que notre plus beau titre c’est celui d’être au Christ même si nous passons notre vie à essayer de Lui être uni toujours plus radicalement. Et en effet, de quoi pourrions-nous être fier si ce n’est de ce qui nous permet d’être sauvé, de vivre dans la grâce, d’être porté par l’Amour divin, d’être toujours relevé par la miséricorde divine ? Seule le Christ nous offre tout cela et cela, par sa croix. C’est bien en considérant cette réalité que la croix que nous portons autour du cou n’est pas un artifice de mode mais bien l’expression de notre propre attachement, de notre propre lien existentiel avec le Seigneur, avec la croix du Seigneur.
Et c’est également en considérant cette réalité de l’importance première de la croix du Seigneur que des hommes et des femmes sont appelés à devenir des témoins de toute cette réalité de salut et d’amour exprimé par la croix. C’est bien ce qui a conduit le Seigneur à lancer la première mission d’évangélisation afin de permettre au monde de connaître l’unique réalité qui se manifesta pleinement dans la croix. Le Seigneur a appelé et envoyé des disciples pour cela, pour annoncer la venue du règne Dieu. Et pour nous en ce dimanche, recevons cette page d’évangile comme étant un appel à prier pour les vocations sacerdotales et religieuses. Gardons bien à l’esprit que Dieu Lui-même a voulu, Dieu a choisi et voulu que sa grâce passe par ces instruments de salut que sont les prêtres. Sans prêtre, nous serions coupés de la grâce des sacrements, nous aurions donc bien plus de difficultés à être uni au Seigneur toujours plus radicalement, nous aurions bien plus de difficulté à vivre des fruits de grâce et de salut qui jaillissent de la croix du Sauveur. Alors surtout, n’oublions jamais de prier pour les vocations tout en faisant de la croix du Seigneur notre seule fierté et en vivant toujours davantage de la grâce pour être uni toujours plus radicalement au Christ. Soyons chrétiens ! et demandons au Seigneur de nous attirer toujours davantage à Lui, à vivre pleinement de son Amour et de son Salut.
Amen.

30 Juin - 13ème Dimanche du Temps Ordinaire


« Jésus, le visage déterminé, prit la route de Jérusalem ». Cette petite phrase de l’évangile de ce dimanche manifeste en elle-même toute la volonté du Seigneur. En effet, le Seigneur s’en va vers Jérusalem, Il monte vers la ville de David mais le Seigneur sait ce qu’Il va y trouver. Il va y trouver la passion, le fouet, la couronne d’épine, la croix, les clous, la lance, la mort et le tombeau. Avenir effrayant et sombre qui détournerait quiconque d’une telle ascension. Mais si le Seigneur monte à la ville sainte ce n’est pas d’abord pour cela, chacun de ses pas n’est pas marqué par un challenge qu’il faudrait remporter contre la souffrance, la douleur et la mort. Chacun de ses pas est porté par une toute autre réalité à savoir le désir d’apporter le Salut à notre humanité, le désir de nous sauver, le désir de nous ouvrir la voie jusque dans la béatitude, le désir de rétablir la justice afin de nous permettre de pouvoir vivre en Dieu dès maintenant et pour toujours. Oui la croix se dessine mais elle supplantée par le Salut c'est-à-dire par l’Amour.
Le Seigneur Jésus prend la route de Jérusalem parce qu’Il désire nous sauver, nous, chacun de nous voilà d’ailleurs la mission qui porte toute sa vie. Le Christ Il est pour nous, en notre faveur. Si nous pouvions prendre pleinement conscience de cette réalité que Dieu agit toujours pour nous et cela par amour, si nous pouvions prendre pleinement conscience que tout ce qu’à fait Dieu, tout ce qu’à fait le Seigneur Jésus c’est toujours pour nous et cela par amour alors nous ne pourrions que nous laisser attirer à Lui car nous ne pourrions pas trouver un amour plus désintéressé que celui du Seigneur, nous ne pourrions pas trouver un amour plus doux, plus radical, plus vrai et total que celui du Seigneur. Oh oui, Dieu est Amour, telle est bien là son identité, son unique identité.
Et c’est bien Dieu Lui-même que nous sommes tous invités à imiter en chacune de nos vies. Mais parfois, nous avons peut-être la tentation d’agir de la même manière que les apôtres de l’évangile. Face aux ennemis de la Foi, aux ennemis de l’Eglise, face à nos propres ennemis, nous pourrions avoir la tentation de demander au Seigneur de les exterminer purement et simplement ou, pour reprendre la phrase des apôtres : qu’un feu tombe du ciel et les détruise. Mais cette demande est aux antipodes de l’être divin, car, bien sûr, il n’y a aucun amour à exterminer qui que ce soit. Même ses ennemis le Seigneur les aime tout comme Il nous le demande : « aimez vos ennemis, souhaitez du bien à ceux qui vous persécutent ». Oui l’amour de Dieu est total, pour nous et pour tous. Et de notre côté, il nous faut être comme ces hommes de l’évangile qui désirent suivre Jésus. Il nous faut désirer suivre Jésus sans regarder en arrière mais en s’abandonnant totalement entre les mains de Dieu. Et suivre Jésus c’est le suivre sur ce chemin de Jérusalem, sur ce chemin qui comportera certes des souffrances et des douleurs mais ces souffrances et ces douleurs sont balayés par la lumière du Salut, de notre salut, de notre établissement en Dieu.
Alors bien chers amis, n’ayons pas peur, donnons-nous au Seigneur, mettons-nous résolument à sa suite, et dès lors qu’importe l’avenir car nous serons au Christ.
Amen.

23 Juin - St Sacrement


En ce dimanche, solennité du Corps et du Sang du Seigneur, nous honorons d’une manière toute particulière le don que Dieu nous fait de Lui-même en chaque eucharistie, en chaque messe. Quelle folie, quel miracle que de vivre cette réalité, cette réalité qui conduit Dieu à se rendre pleinement, totalement présent à l’appel du prêtre célébrant la sainte messe ; quelle folie et quel miracle de vivre cette réalité de la sainte communion, qui nous fait recevoir en notre bouche Dieu Lui-même. Et ce mystère est si grand, ce miracle est si immense, que nous ne saurions le vivre sans être préservé de sa grandeur et de sa magnificence. Et Dieu le sait. C’est bien pour cela que Dieu se livre à nous en étant caché sous le voile du pain, sous le voile du vin. Nos yeux ne discernent pas la présence puissante du Seigneur mais nos cœurs et nos âmes eux, le savent et en vivent. Et nous pouvons en ce dimanche recevoir cette présence de Dieu dans la sainte eucharistie comme une manifestation de son être. Je m’explique, Dieu ne s’impose pas à nous mai Il nous attire à Lui par son amour, sa tendresse et sa miséricorde, tout comme dans l’eucharistie, Dieu ne s’impose pas à nous mais nous invite à Le recevoir pour pouvoir vivre de Lui. Dieu ne nous écrase pas par sa puissance mais, au contraire Dieu s’abaisse jusqu’à nous jusqu’à se faire l’un de nous en Jésus Christ, tout comme dans l’eucharistie où l’humilité de Dieu, où le désir que Dieu a de nous rejoindre est si magnifiquement exprimé dans ce simple morceau de pain qui recèle en Lui-même toute la présence divine.
Et laissez-moi, en ce jour, vous rappeler ce miracle eucharistique manifestant visiblement ce qui passe généralement de manière invisible… Le 18 août 1996, après une messe du père Pezet, qui ressemblait à toutes les autres, une femme vint prévenir le prêtre, qu’une hostie souillée avait été abandonnée au fond de l’église. Le père s’empressa de la ramasser pour la remettre dans le tabernacle, dans un petit récipient d’eau. Quelques jours plus tard, le 26 août, celui-ci s’aperçut que l’hostie s’était transformé en une substance toute couverte de sang. Il le signala à son supérieur, monseigneur Bergoglio — le futur pape François — qui demanda à ce que la scène soit photographiée. Ce fut fait le 6 septembre et l’on s’aperçut alors que la substance étrange était en réalité un morceau de chair. Elle resta ainsi, plusieurs années, cachée dans le tabernacle.
Trois ans plus tard, Mgr Bergoglio décida de soumettre à l’analyse scientifique ce lambeau qui ne présentait aucun signe de décomposition, sans en préciser l’origine aux experts. Un laboratoire américain fut chargé de la mission. Voici sa conclusion : « La matière analysée est un fragment de muscle du cœur (…) Ceci indique que le cœur était vivant au moment où l’échantillon a été prélevé. J’affirme que le cœur était vivant étant donné que les globules blancs meurent en dehors d’un organisme vivant. (…) Par ailleurs, ces globules blancs avaient pénétré les tissus, ce qui indique d’autant plus que le cœur avait été soumis à un stress intense, comme si son propriétaire avait été battu sévèrement au niveau de la poitrine. »
Ainsi oui, c’est bien le très saint corps du Seigneur que nous recevons en communion, c’est bien ce Sacré Cœur du Seigneur qui bat pour nous, qui bat en notre faveur auquel nous communions, alors surtout, tâchons toujours de recevoir la sainte communion avec une dévotion intense car c’est bien Dieu qui est là !
Et au cœur de cette belle et grande fête du Corps et du Sang du Seigneur nous avons également la joie de fêter nos paroisses. Il n’y a bien sûr aucune opposition entre la solennité que nous célébrons et la fête de nos paroisses, bien au contraire car si nous sommes réunis en ce dimanche ce n’est que pour Dieu, si nous nous retrouvons chaque dimanche c’est bien pour nous nourrir de Dieu. Toute cette communauté que nous formons ne repose que sur la réalité de la présence divine. C’est bien ainsi que nous pouvons affirmer certes que l’Eglise fait l’eucharistie mais nous devons immédiatement ajouter au l’eucharistie fait l’Eglise.
Bien chers amis, vivons donc pleinement de ce grand et beau mystère de la présence de Dieu en son eucharistie, de la présence de Dieu en chaque tabernacle des églises du monde, vivons de ce mystère et cherchons à y communier toujours davantage car être eu Christ voilà bien notre vocation à tous.
Amen.

16 Juin - Ste Trinité


Dans notre monde contemporain, on entend souvent dire que Dieu est le même pour tous, que les religions ne sont que des déclinaisons d’une même réalité divine entraperçue sous différents prismes. Et bien aujourd’hui, Dieu se révèle à nous dans son unicité. Oui, osons le dire, le Dieu de la foi catholique n’est pas comparable avec les autres idées que l’on peut se faire sur Dieu. En effet, Dieu est relation en Lui-même, Dieu est en Lui-même Père Fils et Saint Esprit. Et cette réalité de Dieu Père, Fils et Saint Esprit, Dieu Lui-même est venu jusqu’à nous non pas simplement dans l’idée mais bien dans la réalité, Dieu a pris part de notre humanité pour nous rejoindre dans ce que nous sommes, pour nous manifester sa compassion, sa miséricorde, sa tendresse, son amour. Mais pas seulement. Gardons bien à l’esprit que c’est déjà immense, insondable que de constater que Dieu, Trinité Sainte, s’est fait l’un de nous en se faisant homme en la personne de Jésus, mais Dieu ne s’est pas arrêté là. Dieu est bien venu jusqu’à nous mais sa volonté est bien de nous permettre d’être établi en Lui.
Ainsi, Dieu ne vient pas simplement nous consoler, Dieu ne vient pas seulement nous encourager dans l’existence qui est la nôtre, non, Dieu désire nous faire entrer dans la réalité qu’Il est en Lui-même. Dieu désire nous faire participer de son être divin, Dieu désire nous faire entrer dans cette circulation d’Amour qui qualifie les relations entre le Père et le Fils et le Saint Esprit. Dieu vient jusqu’à nous pour nous ramener jusqu’à Lui et nous établir dans sa béatitude. Voilà ce que Dieu accomplit pour nous.
Et, comme nous l’avons rappelé lors de la fête de la Pentecôte, et comme nous le savons nous tous, par le baptême nous participons d’ores et déjà à la vie trinitaire, par le baptême et par la confirmation nous sommes dès maintenant habités par Dieu Lui-même, habités par le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Or cette réalité de la présence de Dieu en nos vies et en nos âmes, cette présence de Dieu nous enjoint, nous appelle dès maintenant à participer à la vie de la sainte Trinité, à la vie de Dieu. Et comme Dieu est en Lui-même une circulation d’Amour entre le Père, le Fils et le Saint Esprit, il nous faut nous aussi devenir des êtres de relations, des êtres de communion, des êtres porteurs de cette réalité de l’Amour de Dieu. Et cela, le Christ Lui-même nous l’a dit : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». Alors oui, aimons-nous les uns les autres comme Dieu nous aime en cet instant, aimons-nous de cet amour vraie fait de sacrifice, de don, aimons-nous d’une charité désintéressée qui s’établi dans le quotidien, tournons-nous vers ceux qui nous entourent, ceux que nous croisons et même ceux que nous évitons.
Bien chers amis, vivons de la vie que nous avons reçu le jour de notre baptême et de notre confirmation, vivons de la présence de Dieu qui nous comble en chaque instant, vivons de cette circulation d’Amour qui nous permet dès maintenant de toucher le cœur de Dieu pour en recevoir toutes les grâces dont nous avons besoins mais aussi, devenons nous même des êtres de relations qui témoignent de l’être même de Dieu par une vie embrasé de l’Amour même qui uni le Père, le Fils et le Saint Esprit.
Amen.

8 Juin - 1ères communions


En ce dimanche, alors que les jeunes de nos paroisses vont s’avancer pour la première fois pour recevoir le très saint corps du Seigneur, il est bon que nous ressaisissions ensemble la réalité immense de la communion eucharistique.
Dimanche dernier, nous avons reçu le miracle eucharistique de Noël 2013 comme un signe de la réalité de la présence du Seigneur en son eucharistie. Redisons le haut et fort en ce dimanche, en chaque eucharistie c’est Dieu Lui-même qui se fait pain et qui se fait vin et ce n’est pas une manière de parler mais bien la réalité de la présence de Dieu. Dieu est là dans le pain et le vin consacré ; Dieu se donne à nous en communion  pour que nous demeurions en Lui, pour que nous soyons éclairés et portés par sa présence, pour que nous vivions de sa vie, de sa grâce et de ses secours.
Ô comme il est parfois malheureux, ô combien cela doit attristé le bon Dieu, que de voir certains de ses enfants faire la première communion puis ensuite l’ignorer, pour ensuite le remplacer par le tennis, la danse, le judo ou le football. Comment préférer ces activités de loisir à Dieu Lui-même ? Dieu désire nous nourrir de sa vie, nous nourrir de Lui et certains lui préfèrent des futilités. Oh en nous disant cela je ne porte pas une accusation mais je sombre dans la tristesse car écarter Dieu revient à constater que Dieu n’a pas une réelle place dans la vie de ceux qui pourtant l’ont reçu au moins une fois. Et j’entends bien souvent le fameux petit refrain du je suis croyant non pratiquant et bien moi je suis nudiste non pratiquant. Sans rire vous percevez avec moi qu’il n’est pas possible d’être croyant non pratiquant car comment croire que Dieu est véritablement là, présent dans la tabernacle, comment croire que Dieu se donne à nous en la Sainte Communion pour nous faire vivre de sa vie et ne pas prendre le temps de Le recevoir. La formule « croyant non pratiquant » n’est qu’une formule qui tend donner bonne conscience mais elle n’en demeure pas moins fausse.
Bien chers enfants, aujourd’hui vous allez faire votre première communion, ne permettez pas qu’elle soit l’unique de vos vies mais demeurez fidèle au Seigneur qui va se donner à vous totalement, pleinement et qui ne désire qu’une chose c’est vous nourrir au moins chaque dimanche pour vous faire parvenir jusqu’auprès de Lui dans l’éternité bienheureuse ; vivez avec le Seigneur qui vous accompagnera si vous lui faites une place réelle, non pas une place optionnelle, la place du temps perdu ou inoccupé mais une place essentielle en votre vie, une place éternelle.
Parmi la fameuse catégorie des croyants non pratiquant, il nous faut reconnaître que leur pratique augmente proportionnellement aux difficultés qu’ils rencontrent en leurs vies. Une maladie grave, un décès douloureux et le bon Dieu fait de nouveau parti de leurs réalités. C’est ce que j’appelle faire du bon Dieu la roue de secours de nos existences. Vous savez cette roue de secours à laquelle on ne pense jamais mais qui s’impose à nous lorsque nous en avons besoin. Une grave difficulté et on va faire un pèlerinage à Notre Dame de la Garde pour y déposer un cierge en demandant au Seigneur que l’on a ignoré tout au long de sa vie une grâce formidable et exceptionnelle. Certain dirait que c’est de l’hypocrisie, mais je n’irai pas jusque là car il est certain que le Seigneur demeure attentif à toute prière même si la relation de prière s’était tût durant de nombreuses années… Et ce peut-être en ces moments difficiles où l’âme retrouve le sens profond de la réalité qu’une expérience de Dieu peut-être faite embrasant la Foi de celui qui était mécréant. Mais en même temps, reconnaissons que ce n’est pas là le meilleur chemin car si nous nous rendons disponible à l’action de la grâce tout au long de notre et bien le Seigneur nous comblera tout au long de notre vie jusque dans l’éternité.
Pour illustrer quelque peu mon propos, et la réalité de la présence divine laissez-moi vous donner le témoignage d’André Frossard. André Frossard, jeune athée, fils du premier secrétaire du Parti communiste français, nous livre l’admirable récit de sa conversion :
« Mon père aurait voulu me voir rue d'Ulm. J'y suis allé à vingt ans, mais je me suis trompé de trottoir, et au lieu d'entrer à l'Ecole Normale Supérieure, je suis entré chez les religieuses de l'Adoration pour y chercher un camarade avec qui je devais dîner. Ce que je vais vous raconter n'est pas l'histoire d'une découverte intellectuelle. C'est le récit d'une expérience de physique, presque d'une expérience de laboratoire.
Poussant le portail de fer du couvent, j'étais athée d’un athéisme idiot. L'athée idiot ne se pose pas de question. Il trouve naturel d'être posé sur une boule de feu recouverte d'une mince enveloppe de boue séchée, tournant sur elle-même à une vitesse supersonique et autour d'une espèce de bombe à hydrogène entraînée dans la giration de milliards de lampions d'origine énigmatique et de destination inconnue. J'étais encore cet athée-là en passant par la porte de la chapelle, et j'étais toujours à l'intérieur. L'assistance à contre-jour ne me proposait que des ombres, parmi lesquelles je ne pouvais distinguer mon ami, et une espèce de soleil rayonnant au fond de l'édifice : je ne savais pas qu'il s'agissait du Saint-Sacrement. Cette lumière, que je n'ai pas vue avec les yeux du corps, n'était pas celle qui nous éclaire, ou qui nous bronze ; c'était une lumière spirituelle, c'est à dire comme une lumière enseignante et comme l'incandescence de la vérité. La signification de tout cela m’échappe. Mais c’est alors que commence l’avalanche à rebours. Je ne dis pas que le ciel s’ouvre ; il ne s’ouvre pas, il s’élance, il s’élève soudain, fulguration silencieuse. Evidence de Dieu… Irruption déferlante de lumière, joie du naufragé. Tout est dominé par la présence de Celui dont je ne pourrai plus jamais écrire le nom sans que me vienne la crainte de blesser sa tendresse, devant qui j’ai le bonheur d’être un enfant pardonné : je suis catholique. Elle a définitivement inversé l'ordre naturel des choses. Depuis que je l'ai entrevue, je pourrais presque dire que pour moi Dieu seul existe, et que le reste n'est qu'hypothèse. »
Alors surtout chers enfants, ne vivez pas ensuite comme si le bon Dieu n’existait pas, comme si vous aviez achevé votre parcours de Foi en faisant votre première communion car s’inaugure aujourd’hui pour chacun de vous un appel à la fidélité au sacrement de l’eucharistie, à la messe. Et chaque dimanche le Seigneur Jésus vous guettera, Il attendra jusqu’au début de chaque messe votre venue, Il l’espèrera de tout son Amour pour vous. Dieu désire vous combler et pour vous il suffit simplement de vous laisser combler par Dieu en vivant de sa vie, en le recevant chaque semaine. Et pour nous tous qui accompagnons ces jeunes, pour les pratiquants réguliers, pour les pratiquants irréguliers, pour les croyant non pratiquant, rendons nous intérieurement disponible au Seigneur, ouvrons nos âmes et nos cœurs à sa présence, Dieu désire tous nous combler aujourd’hui, laissons-nous combler par Lui.
Et nous tous, laissons-nous saisir par la présence divine, ouvrons nos âmes et nos cœurs afin que le Christ Lui-même puisse faire sa demeure en nous, afin que nous redécouvrions sans cesse l’Amour infini que le bon Dieu nous porte en sa sainte eucharistie, en sa sainte messe, en la sainte communion où Il se donne à nous.
Amen.

2 Juin - 7ème Dimanche du Temps Pascal


En contemplant le ciel, le regard fixant la gloire divine qui reçut en son ascension notre Seigneur Jésus Christ c’est bien la Sainte Trinité qui nous est donnée de contempler. La Sainte Trinité, l’unité substantielle du Père, du Fils et du Saint-Esprit, l’unité des trois personnes divines qui, dans le mystère trinitaire, demeure dans l’unité divine. Un seul Dieu en trois personnes… Expliquer la sainte Trinité ne nous est pas donnée car elle demeure un des plus grands et des plus beaux mystères de notre Foi.
Un des plus beaux car cette unité trinitaire se fonde sur les relations réciproques entre le Père et le Fils, entre le Fils et le Père et de cette relation unique entre le Père et le Fils jaillit l’Esprit Saint. Mais si dire cela demeure vrai dans l’ordre de la théologie, il convient de préciser, pour que la théologie rejoigne l’âme et le cœur, il convient de préciser que ce qui qualifie ces relations intra-trinitaire c’est l’Amour.
Et c’est ici que se trouve la plus belle explicitation de l’identité divine car oui Dieu est Amour mais comme l’Amour ne peut que se donner, comme l’Amour a toujours besoin de se communiquer, et bien, en Dieu, cette circulation d’Amour se fait entre chacune des trois personnes de la Sainte Trinité. Et c’est déjà un magnifique objet de contemplation et de méditation que de s’abimer dans la considération de Dieu Lui-même mais ô combien il est heureux de considérer que Dieu a voulu se communiquer, ô combien il est heureux de considérer que Dieu a voulu faire entrer notre humanité dans cette relation d’Amour qu’Il est en Lui-même.
Et c’est ainsi que la mission du Seigneur Jésus en donna l’accès par l’ouverture des portes du Salut, et c’est ainsi que l’Esprit Saint demeure ce lien unique qui permet au peuple chrétien de vivre dès à présent dans l’intimité trinitaire, de vivre dès à présent porté par la relation d’Amour qu’est Dieu en Lui-même. Ainsi, l’Amour se communique en la Sainte Trinité dans la relation de chacune des trois personnes divines et Dieu a voulu, a tenu, a permis que l’humanité entière soit invitée à vivre de cet Amour divin dans une relation unique, dans une relation d’Amour en Dieu Trinité sainte.
            Nous percevons alors la grâce, la chance qui est la nôtre de pouvoir dès à présent vivre en la Trinité Sainte même si cette vie ne trouvera son épanouissement plénier qu’en la gloire du Ciel. Nous percevons combien Dieu a le désir de notre humanité, combien Il désire notre amitié, notre amour. Nous percevons combien nous sommes appelés à vivre plus intensément en cette sainte compagnie du Père, du Fils et du Saint Esprit. Et c’est bien cela que nous exprimons à chaque fois que nous nous recouvrons du signe de la croix manifestant en ce geste usuel, habituel, notre propre désir d’être uni à la Sainte Trinité, d’être recouvert de sa présence, d’être habité par sa lumière. Ainsi, surtout, ne posons jamais ce geste sans penser à ce que nous faisons mais que tout signe de croix soit une affirmation de notre Foi, une affirmation de notre désir de vivre dès maintenant uni à la Sainte Trinité.
Alors oui, la Sainte Trinité demeure un mystère mais cela ne nous empêche pas de vivre dès à présent uni à elle. Ne pas comprendre ne nous empêche pas de désirer, ne pas tout saisir ne nous empêche pas de nous laisser saisir, et surtout, ne pas pouvoir expliquer ne nous empêche pas d’aimer.
Amen.

26 Mai - 6ème Dimanche du Temps Pascal - Professions de Foi


En ce dimanche où les jeunes de nos paroisses vont faire leur profession de Foi il est bon pour nous de retrouver toute la force, la grandeur et la profondeur de ce que nous disons chaque dimanche à chaque proclamation du Credo, du « Je crois en Dieu ». Il est bon de nous rappeler que la profession de Foi catholique s’enracine dans la Révélation que Dieu a initié en faveur du peuple d’Israël, dans cette Révélation que Dieu a conduit à sa plénitude en se faisant l’un de nous en la personne de Jésus Christ, Lui qui nous enseigné la véritable identité de Dieu par ses Paroles et ses miracles, Lui qui est mort et ressuscité pour nous, pour nous ouvrir les portes de l’éternité bienheureuse ; il est bon de nous rappeler que les apôtres ont très rapidement voulu formaliser l’essence même de la Foi afin de pouvoir rendre compte de ce que Dieu nous a dit de Lui-même, afin de pouvoir rendre compte de ce que Dieu a fait et continue de faire aujourd’hui par son Eglise. Il est bon de se rappeler combien dans l’histoire de l’Eglise nombreux sont ceux qui ont préféré perdre leurs vies plutôt que de renier la Foi car cela aurait été un reniement de leur attachement au Christ connu et reconnu (St Pierre – St Laurent). Il est bon enfin de se rappeler que la Foi qui nous unit n’est pas relative à chacun mais qu’elle est le reflet de ce que Dieu nous dit, de ce que Dieu nous donne ; la Foi est le reflet de Dieu Lui-même.
Ainsi, faire profession de Foi ce n’est pas quelque chose d’anodin mais ce doit être l’expression de notre attachement sans faille à Dieu, Père, Fils et Saint Esprit ; ce doit être la reconnaissance du salut que Dieu nous offre par sa passion, sa mort sur la croix et sa résurrection ; ce doit être l’affirmation de la certitude que l’amour de Dieu pour le genre humain est infini ; ce doit être l’affirmation de la conviction que Dieu demeure à notre écoute lorsque nous nous tournons vers Lui dans la prière ; ce doit être la manifestation de l’évidence que nous avons besoin de Dieu en cette vie et que Dieu nous comble de son aide, de ses grâces à travers les sacrements particulièrement ceux de l’eucharistie, de la messe dominicale, et de la confession, du sacrement de la miséricorde. Faire profession de Foi c’est donc manifester oralement notre désir de vivre toujours en compagnie du Seigneur en nous attachant à ce que chacune de nos vies soit emplie de sa présence.
Dès lors, nous nous rendons bien compte, et nous le savons, la profession de Foi ce n’est donc pas qu’une formule prononcée mais c’est bien la reconnaissance de la réalité, la reconnaissance et la proclamation de la réalité de la Foi, la proclamation de la réalité de l’Amour de Dieu qui nous donne tout jusqu’à se livrer Lui-même. Faire profession de Foi c’est donc orienter toute son existence sur ce chemin de Foi aidé et aimé par Dieu Lui-même.
Et si aujourd’hui les jeunes vont publiquement professer la Foi, rappelons-nous que nous le faisons chaque dimanche. Alors surtout, prions en cette eucharistie, prions en cette messe pour chacun de ces jeunes afin qu’ils se laissent tous modeler et façonner par le Christ Lui-même en vivant d’une Foi ardente et prions aussi les uns pour les autres afin qu’à chaque fois que nous faisons profession de Foi cela nous engage au plus profond de nos êtres, que cela nous engage à vivre uni au Christ dans un Amour ardent et que cela nous engage également à rendre témoignage de cette joie de se savoir aimé à la folie par le bon Dieu.
Amen

18 Mai - 5ème Dimanche du Temps Pascal


Le choix du texte d’évangile de ce dimanche pourrait nous paraître quelque peu étonnant. En effet, alors que nous sommes encore dans le temps Pascal, célébrant et honorant la résurrection du Christ, l’Evangile nous fait revenir au moment de la dernière cène, du dernier repas du Seigneur qui constitue le premier évènement initiant le temps de la passion. Mais en réalité, même si la chronologie nous fait revenir en arrière, dans l’ordre du Salut, tous les évènements de la passion et de la résurrection du Seigneur forme un tout unifié. En effet, le Christ a souffert sa passion jusqu’à la mort sur la croix afin de pouvoir manifester à l’humanité sa victoire et son salut et cela par sa résurrection. La dernière cène du Seigneur appartient donc au message porté par la résurrection. En ce sens, rappelons-nous toujours que lorsque nous célébrons la sainte messe, nous ne célébrons pas que la dernière cène, nous célébrons la passion, la mort et la résurrection du Christ. Ainsi, si la dernière cène demeure l’évènement fondateur, la messe revit tous ces moments qui nous communiquent le salut.
Et l’évangile de ce dimanche nous permet de toucher du doigt cette réalité de l’unité de l’action du salut. Lors de la dernière cène, le Christ nous dit que Dieu le Père va bientôt Le glorifier. Or, cette gloire du Christ elle est portée par son sacrifice. La gloire du Christ s’établi dans la crucifixion et resplendit dans la résurrection. La gloire du Christ c’est sa mort, sa mort et sa résurrection. Mais où se trouve la gloire de mourir ? La mort n’est une gloire que lorsqu’elle s’accompli en faveur d’un plus grand nombre. La mort n’est une gloire que lorsqu’elle manifeste le don de sa vie en faveur des autres. Pour reprendre un élément de l’actualité, les deux soldats qui sont morts pour délivrer deux ressortissants français, ils ont eu une mort glorieuse tout comme auparavant le Colonel Beltrame. Pour le Christ la réalité glorieuse est multipliée exponentiellement car si le Christ meurt c’est pour nous, ainsi la mort du Christ est sa gloire car c’est bien par elle que le Christ offre à l’humanité le salut et c’est cette gloire qui resplendit en sa résurrection.
Et en vous disant cela, je m’interroge et vous avec moi, est-ce que nous aurons une mort glorieuse ? Peut-être, Dieu seul le sait, car en un sens cela ne nous appartient pas. Par contre, ce qui nous appartient c’est l’aujourd’hui qui nous est donné, c’est ce temps présent que nous modelons en fonction de nos choix. Alors est-ce que nous avons une vie glorieuse ? Glorieuse au sens divin du terme certain que nous sommes tous conscients que les glorioles humaines de pouvoir, d’argent ou de notoriété ne sont que des brouillards égocentriques qui se dissipent bien vite. Avons-nous une vie glorieuse c'est-à-dire avons-nous une vie qui soit ancrée dans le salut obtenu par le Christ et qui soit tournée vers les autres dans la mission d’annonce et de témoignage qui est la nôtre ?
Car oui, il nous faut vivre dans la réalité de la résurrection du Seigneur, dans la réalité de sa présence et de son amour et il nous faut être tourné vers les autres afin de leur témoigner de la réalité de la Foi, de la réalité du Salut, de la réalité de l’amour divin. C’est bien ce qui est contenu dans ce commandement que nous livre le Seigneur en ce dimanche. « Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres ». Il nous faut aimer à la mesure du Christ, voilà notre témoignage qui s’enracine dans l’amour même de Dieu que l’on doit chercher à imiter. Et cet amour du prochain, il concerne le concret de nos existences nous conduisant à écarter toute médisance, toute méchanceté, toute idée de vengeance, toute rancune pour s’enraciner dans la miséricorde, la compassion, la charité en acte. Il nous faut entrer dans une réelle dynamique du don , don de nous-même pour rejoindre l’autre, cet autre que nous n’avons pas choisi, cet autre qui peut-être même nous répugne. Et cela débute aussi dans la paroisse. « Aimez vous les uns les autres », c’est d’abord à nous assemblée du Seigneur que cet appel s’adresse. Considérons notre voisin, est-c eque nous le connaissons, est-ce que nous connaissons ses joies et ses peines, ses difficultés ou bien n’est ce qu’un visage que l’on connaît ? Nous ne pouvons venir à la messe comme on va au supermarché, on ne peut pas venir à la messe pour communier et s’en retourner rapidement chez soi. La messe demeure ce lieu de grâce où le Seigneur se livre à nous tous ensemble, et cet ensemble que nous constituons doit déjà être un lieu de charité, d’amour, de considération.
Alors en ce dimanche, prenons la résolution de nous rencontrer, de nous connaître afin que déjà entre nous nous puissions tisser des liens de charité, afin que déjà entre nous nous puissions vivre du commandement du Seigneur, afin que déjà entre nous nous formions une véritable communauté du Seigneur qui pourra témoigner au monde, par la charité vécue, de la présence et de l’action du Seigneur.
Amen

12 Mai - 4ème Dimanche du Temps Pascal


« Nous sommes son peuple, son troupeau », tel est le refrain que nous avons chanté pour accompagner le psaume de ce dimanche, ce dimanche qui est bien placé sous le signe du pastorat, sous l’identité du Christ qui se définit Lui-même comme étant le bon pasteur. Ainsi oui, nous sommes le troupeau de Dieu. Mais en entendant cette appellation et avec nos esprits de modernes, nous pensons immédiatement à ce troupeau de mouton bête et peu disciplinés qui se fait guider sans réflexion, dans une soumission tenant plus du manque de clairvoyance que de la volonté. Sommes-nous ce genre de mouton ?
Et bien je reconnais que dans un sens, j’aimerai bien et peut-être vous avec moi, j’aimerai bien être de ces moutons qui suivent docilement le pasteur, se laissant guidé aveuglément par Lui dans une confiance sans faille. J’aimerai bien être de ce mouton-là. Mais, constatons ensemble, que nous avons parfois bien du mal à vivre ainsi, que nous avons bien du mal à nous séparer de nos opinions, de nos considérations, sur la vie, sur le monde, sur l’instant, que nous avons bien du mal à prêter l’oreille aux appels du Pasteur divin. Nous sommes bien plus souvent de ces moutons à la nuque raide qui vont où ils veulent quitte à se perdre, à s’égarer et même parfois à chuter dans les plus profonds des précipices.
Tout cela pour dire qu’il ne nous faut pas avoir de défiance face à cette appellation de troupeau du Seigneur car nous aurions tout à gagner à l’être véritablement, nous aurions toute la béatitude du monde et de l’éternité si nous nous laissions véritablement guider par le Seigneur. Perdre sa volonté au profit du Seigneur n’est pas une mauvaise chose, bien au contraire mais cela n’est possible que si nous nous inscrivons dans une confiance pleine et entière, dans une confiance sereine. Et si nous parvenons à considérer que tout perdre au profit de Dieu c’est en réalité gagner toute chose, si nous réussissons à mettre à bas cet orgueil aveugle qui veut nous faire croire que nous nous suffisons à nous-même, si nous réussissons à retrouver le véritable de l’existence d’ici-bas qui n’est que le prélude à l’éternité, si nous vivons de la réalité du Salut que le Seigneur nous offre, si nous réalisons que notre vie n’a de sens que tournée vers l’Eternité que le Seigneur nous a obtenue et bien alors nous aurons le regard fixé vers l’unique Pasteur et nous pourrons nous abandonner à sa volonté. Mais comment réussir cet abandon, comment devenir positivement un mouton du Seigneur. Et bien c’est le Christ qui nous le dit Lui-même dans l’Evangile : « Mes brebis écoutent ma voix ». Ainsi, nulle formule compliquée mais la réalité de l’écoute de la voix du Seigneur, cette écoute qui doit transformer nos vies et notre manière de voir le monde et l’éternité.
Il nous faut accepter de nous laisser enseigner, de nous laisser transformer sans nous crisper sur nos propres opinions. Et nous ne sommes pas dans une réalité indéterminée, nous savons bien ce qui s’oppose à l’enseignement du Seigneur, à l’appel de l’unique pasteur divin. Des positions de rancune : « jamais je ne lui pardonnerai », des positions de vengeances plus ou moins directes « c’est bien fait pour lui, il n’a eu que ce qu’il mérite, il l’a bien cherché », des manques de charité ou d’attention volontaire pour manifester notre supériorité orgueilleuse ; vous conviendrez avec moi que tout cela ne procède pas de l’écoute de la voix du Seigneur. Dès lors, il nous faut écouter pour ensuite changer, il nous faut recevoir la Parole que Dieu nous adresse pour pouvoir convertir nos vies, nos attitudes afin de les rendre véritablement chrétienne. Ne nous enfermons pas dans nos a priori mais attachons-nous à nous laisser guider par ce que le Christ nous dit, par ce que l’Eglise nous dit et dès lors, nous avancerons humblement sur le chemin de Dieu et de la sainteté qui nous permettra de goûter à la béatitude, qui nous permettra de devenir véritablement les brebis du Seigneur.
Amen.

5 Mai - 4ème Dimanche du Temps Pascal


Cette rencontre entre le Seigneur ressuscité et l’apôtre Pierre est emprunte d’une grande bonté et même, d’une grande tendresse. En effet, rappelons-nous les jours sombres précédents la passion, rappelons-nous cette parole de l’apôtre Pierre : « Si tous viennent à tomber à cause de toi, moi, je ne tomberai jamais. » et rappelons-nous également la prophétie que lui répondit le Seigneur : « Amen, je te le dis : cette nuit même, avant que le coq chante, tu m’auras renié trois fois », parole prophétique à laquelle l’apôtre avait répondu immédiatement : « Même si je dois mourir avec toi, je ne te renierai pas. » Et tous les disciples dirent de même. ». Et nous savons, nous tous, que la prophétie du Seigneur s’est bien réalisée, nous savons que par trois fois Pierre a affirmé : « je ne connais pas cet homme », par trois fois, Pierre a renié le Christ, niant tout lien avec Lui, toute affinité, rejetant par peur celui qu’Il avait suivi durant trois années.
            Et nous aurions peut-être tôt fait de condamner l’apôtre Pierre, nous aurions tôt fait de lui rappeler son engagement, de lui rappeler ses propres paroles, de lui montrer sa propre déchéance. Mais tout cela, Pierre le sait lui qui s’en alla pleurer amèrement sur sa propre faiblesse. Quelle leçon pour lui, leçon d’humilité fruit de l’humiliation de se savoir si couard. Pierre posait sur lui-même un regard idéal, se considérant plus fort que ce qu’il n’est réellement. Et peut-être que nous même avec un peu d’humilité, avec un brin de réalisme, nous pouvons reconnaître que nous aussi nous ne portons pas forcément sur nous même un regard humble, nous nous voudrions fort, puissant , imperturbable, impénétrable, détaché de tout, détaché du regard des autres, nous nous voudrions comme ceci ou comme cela mais parfois les évènements nous rappelle qu’en réalité nous ne sommes que peu de choses, que notre volonté est bien faiblarde, que nos qualités ne sont peut être pas si exceptionnelles que cela. Mais tout cela ne doit pas nous inquiéter car ce qui fait notre prix, ce qui fait notre valeur, ce ne sont pas nos qualités personnelles, ce qui fait notre valeur c’est bien ce qui nous unit dès maintenant à l’éternité. Et nous le savons bien par ailleurs car ce n’est pas parce que quelqu’un est plus limité qu’il est moins humain que nous et surtout ce n’est pas parce que quelqu’un est plus limité qu’il est moins aimé de Dieu et même au contraire. Et en définitive c’est peut-être la leçon que le Seigneur nous donne en ce dimanche.
En effet, le Christ ressuscité lorsqu’Il se trouve face à celui qui l’a renié par trois fois, Il ne va pas l’admonester, il ne va pas lui rappeler son reniement mais il va simplement lui poser par trois fois cette simple question : « Pierre, m’aimes-tu ? ». Prenons le risque de développer ce que supportent ces trois petits mots. Face au reniement, le Christ pose la question de l’amour, face au péché, le Christ pose la question de l’amour. Et cette question de l’amour elle n’est pas posée en ignorant volontairement le reniement, le Christ sait bien ce que Pierre a fait, Il connait ces trois paroles de reniement, mais le Christ connaît aussi Pierre mieux que Lui-même. Le Christ ne pose pas un regard idéaliste sur l’apôtre Pierre, Il le connaît dans le plus profond de son être et pourtant, malgré cette connaissance, malgré la connaissance de sa faiblesse et bien le Christ lui demande si il l’aime.
Et bien pour nous il en est de même bien chers amis. Le Christ ne se tient pas devant nous comme un juge autoritaire et brutal, le Christ se tient devant nous avec une connaissance exacte de ce que nous sommes et malgré notre faiblesse, Il quête notre amour. La réalité divine est là et elle est bien loin de ce que nous vivons généralement dans l’ordre humain. Le Christ nous demande chaque jour, chaque instant, est-ce que tu m’aimes ? Et cette question est en elle-même porteuse de l’expression la plus simple mais aussi la plus vraie de l’amour de Dieu. Dieu qui nous aime tant qu’Il désire notre propre amour. Quelle folie !
Et bien en ce dimanche, laissons le Seigneur nous interroger, laissons nos oreilles entendre la question que le Seigneur nous adresse à tous et à chacun : est-ce que tu m’aimes, toi que je connais pleinement dans tes contradictions et ton péché, est-ce que tu m’aimes ? Et avec St Pierre répondons au Seigneur : « Seigneur Tu sais tout, tu sais bien que je t’aime aide moi à vivre de cet amour ».
Amen

28 Avril - Dimanche de la Miséricorde Divine


Quelle joie en ce dimanche, alors que nous sommes encore illuminés de la joie de la résurrection du Seigneur, quelle joie que de pouvoir célébrer la miséricorde divine.
Mais avant toute chose, qu’est-ce que la miséricorde ? La miséricorde désigne étymologiquement la pitié du cœur, cette pitié du cœur qui conduit à pardonner, qui conduit à la clémence et à l’indulgence. Ainsi oui, en ce dimanche nous honorons la capacité qu’à Dieu de nous pardonner, de poser sur nous un regard de bonté, d’indulgence, de miséricorde. Et gardons bien à l’esprit que si nous même avons une certaine capacité à faire miséricorde, gardons à l’esprit que la miséricorde de Dieu est infinie. Il n’y a pas de limites à la miséricorde de Dieu tout simplement parce qu’il n’y a pas non plus de limite à l’Amour de Dieu. C’est bien parce que Dieu nous aime d’un amour infini qu’Il demeure Celui qui nous recherche, nous relève et nous pardonne. Ainsi, la miséricorde de Dieu n’est pas un attribut qui viendrait s’ajouter aux différentes qualités divines, la miséricorde divine elle qualifie l’être même de Dieu, elle en est le fruit naturel.
Et en évoquant la miséricorde divine, c’est bien entendu à nous que nous pensons car oui, nous pouvons nous même compter sur la miséricorde d Dieu, nous pouvons reconnaître que Dieu est toujours prêt à nous rejoindre et à nous pardonner, nous pouvons dès lors reconnaître que nous tous, nous avons du prix aux yeux du Seigneur Lui qui va jusqu’au bout du sacrifice pour nous pardonner en toute justice. Car ne croyons pas que la justice divine serait comme lésée par la miséricorde divine, non, car Dieu Lui-même a payé pour nous la dette de notre propre péché, Il l’a fait en s’offrant Lui-même aux souffrances de sa passion, à la mort sur la croix. C’est bien en toute justice que Dieu nous rétabli dans notre dignité d’enfants de Dieu, c’est bien en toute justice que Dieu nous fait miséricorde. Ainsi, ne pensons jamais que nous sommes trop loin de Dieu, ne pensons jamais que la miséricorde de Dieu ne serait pas suffisante pour nous rétablir dans l’amitié de Dieu, ne pensons jamais cela car sinon nous dirions que le sacrifice du Christ serait insuffisant alors que le sacrifice est d’une valeur de rachat infinie. Nous ne sommes jamais trop loin de Dieu, car quel que soit notre état le désir de Dieu de nous faire miséricorde, le désir de Dieu de nous racheter est toujours plus grand que notre éloignement. Gardons toujours cela à l’esprit. Dieu veut nous faire miséricorde comme nous le manifeste le prix infini qu’Il a réglé pour nous.
Cette réalité de la miséricorde divine nous la recevons d’une manière assez naturelle pour nous, personnellement, mais nous avons parfois du mal à l’appliquer aux plus grands pécheurs de notre temps, car oui, à eux aussi, Dieu désire faire miséricorde. Et c’est là que cela devient compliqué car il nous faut tenir d’une main la nécessaire application de la justice humaine qui doit préserver le bien de la société et qui doit imposer des mesures coercitives aux individus les plus malfaisants et de l’autre main, il nous faut tenir que Dieu désire rétablir ces êtres malfaisants dans son Amour et dans sa présence. Il n’y a pas d’opposition entre le nécessaire et juste exercice de la justice humaine et l’infinie miséricorde de Dieu. En ce sens, pensons à l’histoire de PRANZINI, jugé pour le triple meurtre de l’avenue Montaigne le 9 juillet 1887 devant la Cour d'assises de la Seine. Le 13 juillet, après deux heures de délibéré, il est reconnu coupable et condamné à la peine capitale. Aucun de ses recours en grâce n'est accepté : Pranzini est guillotiné le 31 août 1887. Et Ste Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face écrivait : « J'entendis parler d'un grand criminel qui venait d'être condamné à mort pour des crimes horribles, tout portait à croire qu'il mourrait dans l'impénitence. Je voulus à tout prix l'empêcher de tomber en enfer, afin d'y parvenir j'employai tous les moyens imaginables : sentant que de moi-même je ne pouvais rien, j'offris au Bon Dieu tous les mérites infinis de Notre Seigneur, les trésors de la Sainte Église, enfin je priai [ma sœur] Céline de faire dire une messe dans mes intentions, n'osant pas la demander moi-même dans la crainte d'être obligée d'avouer que c'était pour Pranzini, le grand criminel. Je ne voulais pas non plus le dire à Céline, mais elle me fit de si tendres et si pressantes questions que je lui confiai mon secret ; bien loin de se moquer de moi elle me demanda de m'aider à convertir mon pécheur, j'acceptai avec reconnaissance, car j'aurais voulu que toutes les créatures s'unissent à moi pour implorer la grâce du coupable. Je sentais au fond de mon cœur la certitude que nos désirs seraient satisfaits, mais afin de me donner du courage pour continuer à prier pour les pécheurs, je dis au Bon Dieu que j'étais bien sûre qu'Il pardonnerait au pauvre malheureux Pranzini, que je le croirais même s'il ne se confessait pas et ne donnait aucune marque de repentir, tant j'avais de confiance en la miséricorde infinie de Jésus, mais que je lui demandais seulement « un signe » de repentir pour ma simple consolation… Ma prière fut exaucée à la lettre ! Malgré la défense que Papa nous avait faite de lire aucun journal, je ne croyais pas désobéir en lisant les passages qui parlaient de Pranzini. Le lendemain de son exécution je trouve sous ma main le journal. Je l'ouvre avec empressement et que vois-je ?… Ah ! mes larmes trahirent mon émotion et je fus obligée de me cacher… Pranzini ne s'était pas confessé, il était monté sur l'échafaud et s'apprêtait à passer sa tête dans le lugubre trou, quand tout à coup, saisi d'une inspiration subite, il se retourne, saisit un Crucifix que lui présentait le prêtre et baise par trois fois ses plaies sacrées !… Puis son âme alla recevoir la sentence miséricordieuse de Celui qui déclare qu'au Ciel il y aura plus de joie pour un seul pécheur qui fait pénitence que pour 99 justes qui n'ont pas besoin de pénitence !… ».
Ainsi, bien chers amis, ayons assez de Foi pour reconnaître l’infinie miséricorde de Dieu pour nous, ayons assez de charité pour la désirer pour tous ceux qui en ont besoin et en ce sens, condamnons toujours le péché sans jamais condamner le pécheur et qu’au contraire nous puissions prier pour la conversion des plus grands pécheurs de notre temps.
Amen.

21 Avril - Pâques


Le soleil s’est levé en ce main, et le monde était transformé. Transformé par le miracle des miracles, ce miracle qui résonne encore 2000 ans plus tard et qui résonnera jusqu’à la fin du monde. Oui, en cette nuit, le Christ est ressuscité, la mort a été vaincue. Cette mort si angoissante, si dramatique, synonyme d’anéantissement, de fin, cette mort là, la mort dans sa généralité et sa globalité, la mort a été vaincue par la victoire du Christ qui l’a transformée pour n’en faire qu’un passage, une issue vers les réalités éternelles.
Et cette victoire du Seigneur sur la mort, la résurrection du Seigneur nous permet en ce jour de célébrer dans la joie la présence du Christ qui certes est établi vivant dans la gloire de Dieu mais qui demeure également l’hôte très doux de nos âmes. Le Christ ressuscité parcourt encore les chemins du monde comme Il a jadis parcouru les chemins de Galilée, le Christ ressuscité parcourt avec nous le chemin de nos vies comme un ami fidèle prêt à tout pour nous conduire jusque dans la béatitude. Oui, le Christ est ressuscité !
Le Christ est ressuscité, ces trois mots, nous nous en sommes malheureusement habitué comme à une vieille rengaine essentielle mais parfois poussiéreuse et sans vie, désuète. Et bien non, il nous faut retrouver toute la force de cette simple constatation de la résurrection du Seigneur car la Résurrection du Seigneur elle donne sens à notre existence car nous savons que nous ne sommes pas destinés à l’anéantissement, nous savons que notre existence ne se réduit pas à cette poignée d’année que nous passons sur cette terre de labeur et de peine. Non, notre existence est faite pour l’éternité, cette éternité à laquelle le Seigneur nous donne accès par sa résurrection. Nous sommes faits pour le ciel et notre vie d’ici-bas n’est que le préambule à la vie véritable, à la vie éternelle. Et sur ce chemin qui doit nous mener à l’éternité nous savons également que nous pouvons compter sur un guide sûr, sur un compagnon de route fidèle, sur un ami aimant, sur Dieu qui a tout donné pour nous. Car oui, c’est bien Dieu qui en plus de nous ouvrir les portes de l’éternité, c’est Dieu qui désire nous accompagner chaque jour, chaque instant, accompagnant chacun de nos pas afin que nous puissions, à ses côtés, gagner le ciel et l’éternité. Mais Dieu nous accompagne sans s’imposer avec force, Il nous accompagne en nous proposant tous les remèdes, toutes les aides que nous avons besoin et cela par la grâce des sacrements et plus particulièrement la messe du dimanche et le sacrement de la confession. Dieu nous propose ces éléments de force et de salut, Il nous les propose, à nous de les accepter, de les rechercher, de les recevoir, à nous de laisser une place à Dieu dans nos agenda et nos plannings afin de laisser à Dieu l’opportunité de nous aider, de nous soutenir, de nous sauver.
Ainsi, oui, la résurrection n’est pas une rengaine désuète mais elle demeure cette réalité qui nous fait vivre, qui nous fait vivre en Dieu, qui nous fait vivre pour Dieu. Le Christ est ressuscité et parce qu’Il est ressuscité, Il nous invite à le suivre jusque dans sa gloire ; parce qu’Il est ressuscité Il nous invite à vivre chaque journée à ses côtés ; parce qu’Il est ressuscité Il nous invite à l’imiter en nos vies en faisant toute sa place au bien véritable et en en chassant le vice et le péché ; parce qu’Il est ressuscité nous savons qu’Il demeure celui qui nous accompagne, qui nous soutient et nous relève.
Car le Christ est ressuscité pour nous. La résurrection du Seigneur n’est pas un élément de l’histoire qui nous serait extérieur, la résurrection du Seigneur c’est en notre faveur, c’est Dieu qui nous montre combien sa bonté et sa miséricorde dépassent notre capacité à faire le mal, c’est Dieu qui nous montre que son Amour est prêt à tout pour nous, pour Toi. Le Christ est ressuscité et aujourd’hui, Il nous redit à tous combien Il désire être notre joie, notre bonheur, notre vie. Alors nous tous, en ce saint dimanche de Pâques, accueillons le Christ ressuscité en nos vies, que nous repartions de cette Eglise en compagnie du Christ, en prenant la décision de Lui faire une place véritable en nos vies.
Amen.


20 Avril - Veillée Pascale


Le tombeau est vide ! Et si nous avions la tentation de rester sur le seuil sidéré de l’absence sans entrer dans la réalité de la résurrection du Seigneur, l’ange nous demanderait : « Pourquoi chercher le vivant parmi les morts » ? Car oui, le Christ est ressuscité, et par sa résurrection toute son histoire prend une autre dimension car son histoire est bien celle de Dieu parmi les hommes, car ses Paroles sont bien celles de Dieu tout comme ses miracles. Dieu était bien là, marchant sur nos routes. Dieu était bien là et c’est bien Dieu qui a été torturé, condamné, assassiné et c’est bien Dieu qui aujourd’hui est ressuscité. Sa naissance, sa vie, sa passion et sa mort tout cela était bien réel tout comme sa résurrection. Quelle folie de Dieu que d’avoir entrepris une telle chose, folie qui ne peut être porté que par son désir ardent de rechercher, de retrouver et de racheter cette humanité ingrate et assassine. Mais Dieu ne perd pas espoir face à nous. Sa résurrection ne signe pas un éloignement de Dieu, un abandon ou bien une vengeance. Sa résurrection signe au contraire que Dieu ne se lassera jamais de venir jusqu’à nous pour nous racheter et nous sauver même si nous l’avons rejeté et tué. Dieu ne se lasse jamais de nous car Il nous aime d’un Amour qui renverse toutes les contradictions, toutes les oppositions, qui renverse tous les murs de péché qui peuvent s’ériger dans l’existence humaine.
            Le Christ est ressuscité manifestant que son Amour pour nous est éternel. Le Christ est ressuscité inscrivant notre rachat, notre salut, notre rédemption dans l’Eternité. Le Christ est ressuscité pour nous enseigner que la mort, la mort si commune malgré sa dimension dramatique et implacable, la mort si banale pour l’existence humaine et en même temps si angoissante, la mort a été vaincue pour ne devenir qu’un passage vers l’Eternité.
Bien chers amis, en ce soir, notre mort a perdu ses atours de néant pour devenir l’issue qui nous permet de suivre le Christ jusque dans la béatitude. Cet ultime enseignement du Seigneur il nous faut le recevoir en ce soir, car le Christ désire changer notre considération de la mort et donc de la vie elle-même. Le Christ ressuscité désire nous faire porter notre regard au-delà de ce que nous voyions et appréhendons, le Christ désire faire porter notre regard jusque dans l’Eternité. Car si la mort n’est qu’un passage alors il nous faut vivre notre existence en vue de ce passage, en vue de l’éternité. En ce soir, en cette nuit, c’est nous tous qui recevons du Seigneur cet appel à le suivre jusque dans l’éternité et dans l’éternité bienheureuse.
Et en ce soir, l’un de nous va poser un acte d’éternité. En ce soir, Freddy va s’approcher pour recevoir la grâce ineffable du baptême. Par le baptême, il va être établi dans l’amitié avec le Christ, uni à son corps qu’est l’Eglise, orienté vers l’Eternité bienheureuse accompagne du secours des sacrements que le Seigneur nous donne à tous. Rappelons-nous que nous aussi nous avons été plongé dans les eaux sanctifiantes du baptême, rappelons-nous que nous aussi nous avons été racheté par le Christ, que nous aussi nous avons été orienté vers la béatitude éternelle, que nous aussi nous avons le secours des sacrements afin que dès maintenant nous puissions vivre en compagnie du Seigneur et que nous puissions, le moment venu, en passant par la porte de la mort, que nous puissions être établi dans le Paradis. Votre but, votre avenir Freddy va devenir celui du Paradis, notre but, notre avenir à tous est celui du Paradis alors ensemble vivons dès maintenant dans la joie de nous savoir aimé, dans la joie de nous savoir sauvé, dans la joie de nous savoir accompagné par le Christ ressuscité, accompagné jusqu’à cette éternité de bonheur qu’est le Paradis.
Amen.

19 Avril - Vendredi Saint


La pierre est roulée et toute l’histoire semble incroyable mais pourtant l’impensable est advenu. La pierre est roulée et c’est un silence de mort qui étreint le monde. La croix demeure là suspendue entre ciel et terre, elle a déchargé le fardeau du corps du Seigneur. Les clous où chaires et sang sont mêlées sont posés à son pied, la couronne d’épine encore étincelantes de larmes de sang est maintenant mêlée à la poussière. Instant de silence et de sidération.
Et comme à chaque décès, on tâche de se rappeler l’histoire de celui qui vient de nous quitter. Cette histoire qui demeure magnifique, étonnante de grâces et de miracles. Et cette histoire débute à Nazareth dans cette annonce de l’ange à la Vierge Marie, elle débute dans cette entrée dans la chair de Dieu Lui-même. Oui Dieu Lui-même s’est fait homme en Jésus. Et le Seigneur Jésus a grandi, puis Il a parcouru les chemins de Galilée en annonçant la véritable identité de Dieu, en annonçant que Dieu est Amour, en annonçant qu’Il est Amour. Miracles et Paroles détaillent cette unique réalité à laquelle est invitée l’humanité, cette reconnaissance de l’Amour qu’est Dieu qui doit produire en l’Homme la conformation de toute sa vie à cet Amour unique. Aucune violence, seul le poids de la Vérité éternelle. Et pourtant, face à la bonté infinie de Dieu s’est déployée toute l’ingéniosité de l’humanité pour abattre Dieu. Et Dieu s’est laissé faire, Dieu s’est laissé arrêter, maltraiter, torturer, condamner et tuer…
Tout cela est incompréhensible, démentiel. Du point de vue humain, cela est bien vrai, mais dans ces instants de la passion Dieu continue sa mission, Dieu poursuit cette unique mission qui l’a conduit jadis à se faire homme ; cette unique mission qui l’a mené jusqu’à cette heure. Cette mission c’est celle de notre rachat, de notre rédemption, de notre salut. Voilà la clef unique qui permet de saisir que chaque douleur du Seigneur est en notre faveur. Oui, pour nous ! Et nous n’en sommes pas dignes.
Nous ne sommes pas dignes de cette passion que le Seigneur nous offre, nous ne sommes pas dignes de cette mort que le Seigneur assume. Comment pourrions nous être digne de tant d’Amour, de tant d’abnégation, de ce don total et infini. La passion du Seigneur c’est le cri que Dieu adresse au monde dans le sang et les larmes pour lui redire combien Il désire que le monde se réconcilie avec Lui. La passion du Seigneur c’est la manifestation la plus éminente de l’amour de Dieu pour nous.
Et nous nous, après cela, nous continuons à vivre notre vie sans nous soucier plus que cela de ce que Dieu a souffert pour nous racheter. Et nous, nous continuons à nous plaindre des désagréments de l’existence alors que Dieu donne un sens à cette existence en nous ouvrant les portes de l’Eternité par sa passion. Et nous, nous qui manquons d’Amour de Dieu et qui construisons bien souvent nos vies sans Lui.
Arrêtons, arrêtons de penser le monde sans Dieu car c’est Dieu qui le tient ce monde, c’est Dieu qui le sauve. Arrêtons de penser nos vies sans Dieu car c’est Dieu qui nous porte dans l’existence et c’est Dieu qui nous rachète et à quel prix ! Mais qu’est-ce que Dieu peut faire de plus pour nous dire que nous ne devons compter que sur Lui ! Qu’est-ce que Dieu peut faire de plus pour nous dire que nous devons nous remettre entre ses mains dans une confiance absolue et infinie ? Qu’est ce que Dieu peut faire de plus pour nous montrer à quel point Il tient à nous, à quel point Il nous aime, à quel point Il nous désire à ses côtés dans l’éternité ?
Nous ne sommes pas dignes de ce sacrifice du Christ car nous vivons bien souvent comme des ingrats qui oublions que Dieu nous a tout donné jusqu’à se livrer Lui-même. Mais surtout, ne désespérons pas de nous-même, car Dieu Lui-même ne désespère pas de chacun de nous. Nous ne pouvons pas désespérer en considérant la passion du Seigneur, nous ne pouvons que redoubler d’ardeur à aimer le bon Dieu. Voilà l’unique réponse que nous sommes appelé à donner face à la question de cette pierre roulée. Aimer le bon Dieu toujours davantage voilà ce que le Seigneur attend de nous, voilà l’ultime appel que Dieu nous adresse. L’aimer toujours davantage en nos cœurs mais aussi en nos vies, en nos intelligences mais aussi en nos actions. Dieu fait tout pour nous, voilà la constatation de ce vendredi saint, Dieu va jusqu’au bout pour nous, pour toi. Plongeons dans ce mystère insondable de l’Amour de Dieu pour nous, laissons-nous embraser par Lui afin que chacune de nos vies soient celles de disciples du Seigneur Jésus, afin que Dieu nous rende Lui-même digne de Lui.
Amen.