« Celui
qui n’est pas contre nous est pour nous », cette Parole du Seigneur Jésus
dans l’évangile de ce dimanche pourrait nous apparaître simplement comme une
lapalissade mais cette Parole est bien plus signifiante que cela. En effet,
celui qui n’est pas contre l’annonce de la Parole de Dieu et donc celui qui ne
lutte pas à sa diffusion dès lors il participe par son indifférence à
l’engendrement du Royaume de Dieu. Il est certain que cette position n’est pas
des plus heureuses car l’indifférence par rapport au Christ peut-être qualifiée
d’indifférence par rapport au Royaume de Dieu, par rapport au Salut, par
rapport à la Foi. Mais cette indifférence ne concerne que la personne elle-même
et elle ne contraint pas les autres à rejeter la Foi ou à la suivre sur son
chemin d’indifférence. Ainsi oui, encore aujourd’hui, celui qui n’est pas
contre nous, contre le Christ, contre l’Eglise, contre la Foi, permet, par son
indifférence même, la propagation du Christ, de l’Eglise et de la Foi. Et
peut-être qu’en entendant la Parole du Seigneur nous pensons à quelqu’un dans
notre entourage, quelqu’un qui peut être qualifié d’indifférent et bien tout en
priant pour la conversion de cette personne il nous faut toutefois poser sur
elle un regard positif car l’indifférence est un moindre mal par rapport au
rejet. Et je dirai même que cette indifférence doit nous pousser à avoir du
zèle dans l’annonce de la Bonne Nouvelle, à avoir du zèle dans notre propre
témoignage chrétien, à avoir du zèle dans la mission. Gardons bien à l’esprit
que c’est à nous, à chacun de nous que le Seigneur a confié l’annonce du Salut,
à nous, à notre voisin aussi mais à nous, à chacun de nous.
Et
dans cet ordre du témoignage il est certain que le scandale public est un frein
notable dans l’annonce de la Bonne Nouvelle. Ce scandale qui conduit à être
perçu comme mensonger car comment prôner la Foi sans la vivre et même au
contraire, en portant un contre témoignage tel que ce que l’on peut qualifier
de scandale. Alors bien sûr, nous pouvons penser aux scandales des tabloïdes
mais ne nous exonérons pas non plus trop vite car nous avons, nous aussi, la
capacité de produire par nous même des contre témoignages et nous pouvons
songer à cette liste que dresse St Paul : « Amertume, irritation,
colère, éclats de voix ou insultes, […] ainsi que toute espèce de
méchanceté », et oui, notre témoignage doit aller jusqu’au rejet de tout
cela…
Et
le Christ va même plus loin car Il nous dit : « si ta main est pour
toi une occasion de chute, coupe-la. Si ton pied est pour toi une occasion de
chute, coupe-le. Si ton œil est pour toi une occasion de chute,
arrache-le ». En prenant cette Parole du Seigneur au pied de la lettre
nous serions tous manchots, estropiés et borgnes et il est certain que ce n’est
pas ce que désire le Seigneur. Mais le Seigneur nous rappelle par ces images
fortes ce qui doit être le plus essentiel dans nos vies à savoir la quête du
Royaume des cieux, notre Eternité, notre union à Dieu. Le reste est important
tout en étant second comme l’on comprit les martyrs qui ont préférés la mort au
reniement de la Foi. Et dans cette perspective, nous pourrions nous interroger
en considérant le temps que nous passons à nous occuper de notre corps, de
notre bien être et en le comparant avec le temps que nous passons à nous
occuper de nos âmes, à nous occuper de Dieu. Attention je ne dis pas que nous
ne devons pas nous occuper de notre corps car le corps demeure le véhicule de
l’âme mais nous sommes appelé à vivre l’adage : anima sana in corpore sano c'est-à-dire une âme saine dans un corps
sain et pour ce faire, le Seigneur doit pouvoir prendre la première place en
nos vies même dans nos agendas !
Alors
en ce dimanche, demandons au Seigneur de nous aider à devenir ses témoins
fidèles, que nous puissions vaincre en nos vies tout ce qui nous éloigne de Lui
afin, qu’à l’image du Bienheureux abbé Fouque nous puissions vivre pour le
Seigneur et ce en chaque instant de nos vies, Dieu premier servi, telle doit
être notre devise.
Amen