Paroisses de La Bouilladisse – La Destrousse – Peypin – Belcodène

Site d'information des Paroisses de St Laurent (La Bouilladisse) – St Pierre (La Destrousse) – St Martin (Peypin) – St Jacques le mineur (Belcodène)


Centre paroissial : 7, Bd. Francis CAPUANO - Place Notre Dame 13720 La Bouilladisse

jeudi 17 mars 2016

La semaine Sainte 2016

20 Mars – Dimanche des Rameaux
·      Samedi 18h30 à Belcodène
·      9h à Peypin
·      10h45 à La Bouilladisse
24 Mars – Jeudi Saint
·      19h Messe à La Bouilladisse
25 Mars – Vendredi Saint
·      15h Chemin de Croix à Belcodène et à La Bouilladisse
·      19h Messe à La Bouilladisse
26 Mars – Samedi Saint
·      21h Veillée Pascale à La Bouilladisse
27 Mars – Saint jour de Pâques
·      9h à Peypin
·      10h45 à La Bouilladisse

mardi 15 mars 2016

13 mars - 5ème Dimanche de Carême

« Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre », cette parole du Seigneur Jésus il nous faut bien entendu la recevoir pour nous même et pour notre temps. Prenons le temps de remarquer combien nous sommes prompts à condamner les autres, remarquons combien notre société elle-même est prompte à condamner.
Mais en ce dimanche, c’est davantage sur la question de la morale, au sens noble du terme que je désire m’arrêter avec vous. La morale c'est-à-dire cet art de déterminer ce qui est bon et ce qui ne l’est pas, cet art qui consiste à discerner le bien du mal. Notre temps fait souvent de l’Eglise un bastion d’une morale rétrograde, et les chrétiens avec à leurs tête les ecclésiastiques ne sont considérés que comme des arriérés rejetant la modernité qui s’offre à eux. Et cela va si loin qu’on ne sait plus ce qui peut être dit. Est-ce encore acceptable aujourd’hui de dire que sont moralement condamnables l’avortement, l’exercice de l’homosexualité, les relations sexuelles avant le mariage, les fécondations in vitro et les autres techniques du même genre, le vol même dans une déclaration d’impôt volontairement erronée ? Est-ce encore acceptable aujourd’hui alors que l’avortement est remboursé par la sécurité sociale et qu’il est considéré par beaucoup comme un progrès féministe, alors que les relations homosexuelles sont promus jusque dans les spots de publicités, alors que la fécondation in vitro et les autres techniques du même genre sont considérés comme étant le fruit du droit à avoir son enfant, alors que le vol est bien souvent considéré comme un arrangement rétablissant une certaine vision de la justice. Et même dans notre assemblée, combien sont ceux qui vont considérer tout cela comme moralement acceptable. Il semble qu’en notre temps, les notions même de bien et de mal soient totalement dépassés, effacés par un relativisme individualiste qui tend à rendre le mal acceptable et dénonce le bien jadis honoré.
Bien chers amis, il nous faut reposer sur la question de la morale un regard neuf et éclairé en nous demandant tout d’abord comment discerner entre le bien et le mal. Nous le voyons bien, si la morale est le fruit d’un consensus plus ou moins démocratique, dès lors la morale n’a plus de substance car ce qui est bien aujourd’hui peut-être mal demain, ce qui est mal aujourd’hui peut être bien demain. Une telle morale n’a rien d’universelle mais demeure circonscrite à un peuple, à une culture à un moment donné. C’est bien en ce sens que la notion de morale laïque devient une absurdité intellectuelle car le bien, tout comme le mal, transcende ces aléas culturels, historiques ou démocratiques.
Il existe bien une morale universelle, pour tous, pour tous les temps. Et cette morale là, cette morale universelle nous ne la recevons pas de nous-mêmes mais nous la recevons de la Révélation divine et l’Eglise, dont la tête est le Christ et l’âme l’Esprit Saint, et l’Eglise applique aux domaines émergeant de notre modernité la Révélation pour en discerner le chemin moralement bon pour tous. Dès lors, il ne s’agit pas de s’arranger avec la morale mais il s’agit de poser un regard objectif sur notre propre agir en écartant toute autojustification qui ne serait qu’illusion.
Redisons le haut et fort en ce dimanche, ce n’est pas l’Eglise qui dit ce qui est bien ou mal mais c’est la Révélation divine qui nous éclaire en ce domaine. Dieu, en sa Révélation, nous donne les moyens pour discerner ce qui est bien et mal et cela par l’intermédiaire de l’Eglise.
Cette distinction est essentielle particulièrement en cette période troublée qui voit de nouveau émerger de graves affaires de mœurs atteignant le clergé notamment lyonnais. Et nos prières vont bien sûr vers ces victimes blessées en leur être, blessées par ceux qui devaient témoigner de l’Amour divin et qui ont saccagés ces âmes par des agissements ignobles et indignes. C’est une blessure pour l’ensemble du peuple chrétien, c’est une blessure pour tous les prêtres qui se retrouvent insidieusement soupçonnés dans l’esprit commun. Et à partir de là, c’est tout le message de l’Eglise qui est attaqué, attaqué tout d’abord par les agissements de ceux qui devaient en témoigner, attaqué par des lectures trop rapides de quelques politiques et de nombreux médias. Et c’est bien là, en ce moment, qu’il nous faut bien nous rappeler que le message de l’Eglise n’est pas le sien, mais que l’Eglise, cette Eglise dont nous sommes tous, notre Eglise a comme mission d’être messagère de la Révélation divine, messagère de Dieu Lui-même. Un messager, plusieurs messagers ont gravement fautés en commettant l’indicible, mais qu’importe les messagers, le message lui demeure identique emprunt de grâce et de salut.

Ainsi il nous faut non pas défendre les messagers coûte que coûte, mais il nous faut défendre le message, il nous faut défendre la Parole de Dieu qui nous est confiée à tous, il nous faut défendre l’annonce de l’Evangile portée par l’Eglise, il nous faut être attentif à être nous même des témoins fidèles. Et pour ce faire, ne laissons pas la modernité nous emporter dans ces funestes sillages, tenons ferme la morale fruit de la Révélation et, sans être des moralisateurs tenons bon sur le chemin de l’Evangile, sur le chemin qu’est le Christ Lui-même, attachons-nous à la vertu et à la charité vécue. Nous ne sommes pas parfaits mais nous sommes appelés à la perfection et le chemin de la perfection se trouve balisée par la morale que Dieu nous livre en sa Parole. Pas de consensus là dedans, mais la vérité du bien et du mal qui s’impose à nous. Réveillons notre conscience afin de nous attacher à la vertu, rejetons toute indolence, toute tiédeur, attachons nous au bien mais au bien véritable qu’est Dieu Lui-même, attachons-nous à Dieu ! Amen.

mercredi 9 mars 2016

6 Mars - 4ème Dimanche de Carême

Nous voilà arrivé déjà à la moitié du carême, c’est aujourd’hui le 4ème dimanche de carême, le dimanche dit de « Laetare », le Dimanche de la joie. Et bien au cœur de ce carême il est bon de se rappeler combien la joie doit être une des composantes de nos vies car un des fruits premiers de notre Foi.

Ô combien il est dommageable de voir des chrétiens habituellement triste car leur tristesse est en elle-même un contre témoignage et je ne parle pas là des circonstances malheureuses de nos vies qui peuvent nous ébranler pour un temps mais bien d’une habitude de tristesse ou tout du moins d’une habitude d’absence de joie. En son temps, Nietzsche ne s’y était pas trompé lorsqu’il affirmait : « Je croirai aux chrétiens quand ils auront des airs de sauvés » ou bien encore comme le regrettait le Pape François dénonçant que les chrétiens ont parfois des airs de carême sans Pâques, phrase de circonstance s’il en est.

Il nous faut avoir des airs de sauvés, il nous faut vivre de la sainte nuit de Pâques, il nous faut être abîmé dans la joie de la miséricorde et du salut. Et « le vrai secret de la joie chrétienne c’est l’amour miséricordieux du Père » nous disait le pape Benoît XVI.

Et cette joie chrétienne elle ne peut que cohabiter avec la souffrance qui  ponctue chacune de nos vies. Ne rêvons pas d’une vie ou souffrance et tristesse seraient absentes car ce serait se faire illusion quant à la réalité de la joie chrétienne qui cohabite avec la souffrance. Et c’est bien le fait de « savoir que Dieu n’est pas loin mais proche, qu’il n’est pas indifférent mais plein de compassion, qu’il n’est pas étranger mais Père miséricordieux qui nous suit avec amour en respectant notre liberté : [voilà quel] est le motif d’une joie profonde que les diverses péripéties de la vie quotidienne ne peuvent entamer. La joie chrétienne a une caractéristique unique, celle de pouvoir cohabiter avec la souffrance, car elle est entièrement fondée sur l’amour. En effet, le Seigneur qui nous « est proche », au point de se faire homme, vient transmettre sa joie, la joie d’aimer. C’est le seul moyen de comprendre la joie sereine des martyrs y compris au cœur de l’épreuve, ou le sourire des saints de la charité face à celui qui souffre : un sourire qui n’offense pas mais qui console ». Notre joie chrétienne cohabite avec la souffrance qu’elle permet de transcender.

Pour expliciter cela, laissez-moi-vous raconter ce témoignage de Jacques LEBRETON, lui qui perd accidentellement l'usage de ses mains et de ses yeux à l’âge de 20 ans. Il raconte : «  J'ai montré mes moignons à Dieu et j'ai hurlé : " Si tu es bon, montre-le ! …" Et le Seigneur m’a dit intérieurement : " Je suis là Jacques, Je suis en toi un Dieu aveugle et sans mains ". Alors j'ai pleuré de joie sur mon lit d'hôpital … La joie des infirmes est la plus belle preuve de l'existence de Dieu ».

            La joie chrétienne n’est pas une absence de souffrance, elle n’est pas le fruit des aléas de nos vies mais elle est le fruit exclusif de Dieu Lui-même, de la reconnaissance de l’amour divin, de la miséricorde infinie du Seigneur, du sacrifice auquel Il a consenti pour nous, de sa présence en nos vies, du don de sa grâce dans les sacrements… Disons le, notre joie chrétienne elle est divine, elle procède de Dieu et s’origine en Lui. Et ne pensons pas que cela est une composante optionnelle de notre Foi car comme le disait le vénérable Marcel VAN : « Plus j’avance, plus je vois que la sainteté c’est une vie où il faut changer la tristesse en joie », nous devons contaminer le monde de la joie véritable, de notre joie chrétienne et avant cela nous devons nous laisser contaminer par la joie divine.

Alors au cœur de ce carême demandons avec zèle et ardeur au Seigneur la grâce de la joie, de la joie véritable, que nous embrassions nos vies le sourire aux lèvres, que nous accompagnons la souffrance dans la joie du salut, que la joie triomphe comme manifestation de la tendresse du Père à notre encontre et à l’encontre de l’ensemble du genre humain.



Amen.

24h pour Dieu - Samedi 5 Mars - St Jean de Garguier

Ô comme il est heureux qu’au cœur de ces 24 heures pour Dieu la liturgie de ce jour nous livre l’évangile du pharisien et du publicain, évangile qui manifeste si bien le chemin d’appel à la miséricorde divine qui doit être le nôtre particulièrement en cette année jubilaire.
La figure du pharisien nous apparaît comme étant celle de l’homme suffisant, content de lui et qui se présente face au bon Dieu drapé de sa suffisance. Mais ce qui est peut-être le plus terrible en lui, réside dans ce regard plein de condamnation qui est posé sur le publicain. Lui n’est pas comme cet homme là, sous entendu que lui n’est pas pêcheur comme cet homme là, que d’orgueil en cette pensée, que d’absence de charité, que d’absence de miséricorde.
La figure du publicain nous apparaît quant à elle comme celle du pécheur repenti. Le publicain a bien conscience de ses péchés, il sait qu’il n’a pas suivi comme il l’aurait dû la voie que le Seigneur lui indiquait par la Révélation. Mais malgré son péché il s’approche de Dieu, son péché ne l’empêche pas de s’approcher de Dieu mais son péché le conduit à une véritable humilité emprunt de réalisme, le conduit à une contrition pleine et entière.
Et la finale de l’évangile est sans équivoque, celui qui est justifié par Dieu c’est bien le publicain, c’est bien le pécheur repenti et non l’orgueilleux suffisant.
Et bien, chers amis, il nous faut nous laisser transpercer par cet évangile et peut-être bien particulièrement au cœur de ces 24 heures pour Dieu. Car, avec un brin de réalisme, il nous faut constater que nous adoptons bien souvent la posture du pharisien, reconnaissant que nous ne sommes pas si mal que cela, reconnaissant nos mérites, nos attentions, nos temps de prières, nos chapelets, nos bonnes œuvres, nos actes de dévotions, notre attachement à la vrai foi. Et n’étant pas si mal que cela, nous nous approchons parfois du Seigneur le cœur léger mettant en avant tout le bien qui habite nos vies comme si cela nous donnait droit à un accès direct à quelque salon VIP céleste. Oh bien sûr, cela ne signifie pas que nos bonnes œuvres n’ont pas de place devant le Seigneur mais nos bonnes œuvres ne nous rendent pas pour autant juste face à Dieu, rappelons-nous les termes du psaume 143 : « aucun vivant n’est juste devant Toi Seigneur ». Ainsi, nos bonnes œuvres manifestent notre attachement au Seigneur mais ne nous prévalent pas du salut, ne nous donnent pas droit au salut. S’attacher au bien en nos vies ne fait de nous que des amoureux du Seigneur, ne fait de nous que des êtres établi dans la vérité divine, mais nous demeurons toujours des serviteurs inutiles, nous correspondons à notre vocation première, celle de l’attachement à Dieu. Et si nous voulons nous en convaincre, il nous suffit pour cela de regarder les saints, eux qui nous édifient par leurs vies toutes remplies de Dieu, toutes vouées à la grâce divine. Les saints sont également ceux qui ont une acuité particulière dans la considération du péché, dans la considération de tout ce qui les éloigne de Dieu. Jusqu’au bout de leurs existences terrestres les saints se présentent comme des pécheurs devant Dieu et pourtant, et pourtant, de notre côté, nous aurions tôt fait de les déclarer parfait considérant leurs petits manquements comme insignifiants. Mais les saints ont bien saisi que le bien de leurs existences, que leur sainteté même, n’était que le fruit de la grâce divine à laquelle ils se sont ouverts pleinement. Comment présenter nos bonnes œuvres au Seigneur alors qu’Il en est Lui-même l’auteur et que nous n’avons fait que nous placer sous son regard, que nous laisser modeler par sa présence, alors que surtout le bien de nos vies cohabite également avec la malice.
Il nous faut donc rejeter de nos âmes cet orgueil de suffisance, d’autojustification, afin de nous présenter toujours devant le Seigneur les mains vides, attendant de sa grâce les merveilles de bonté, de grâce et de sainteté. Et cela nous permettra de poser un regard de miséricorde sur les publicains de nos vies, sur ceux qui sont peut-être manifestement plus pécheur que nous mais qui sont, tout comme nous, appelés à vivre de la miséricorde et de la grâce. Qu’importe le degré de péché car St Paul nous l’enseigne en sa lettre aux Romains au chapitre 5ème : « là où le péché a abondé, la grâce a surabondé ». Le pécheur d’aujourd’hui peut être le saint de demain comme le manifeste d’ailleurs St Paul en sa vie, alors aimons, soutenons, secourons le pécheur d’aujourd’hui.
Ainsi, en ce matin, il nous faut prendre de cette parabole une petite part de la figure du pharisien dans l’attachement qui doit être le nôtre à vivre amoureusement des préceptes divins, et il nous faut prendre une petite part du publicain pour nous reconnaître toujours pécheur devant Dieu quémandant sa grâce et sa miséricorde, et enfin il nous faut garder une bonne part de nous même car la sainteté se décline, en chacun, d’une manière particulière et c’est bien la sainteté qu’il nous faut désirer ardemment en la recherchant sans cesse en notre relation à Dieu. C’est Dieu qui justifie alors laissons-nous justifier par Dieu particulièrement en ses sacrement, c’est Dieu qui fait les saints alors laissons-nous faire par la grâce afin que nous, qui sommes les pécheurs d’aujourd’hui soyons aussi les saints de demain.

Amen.

28 février - 3ème Dimanche de Carême

2000 ans se sont écoulés mais ô combien l’évangile de ce dimanche demeure actuel, ô combien la réflexion humaine demeure identique malgré les siècles. Une catastrophe survient sans responsabilité évidente et la pensée humaine considère que cette catastrophe est due à la colère divine. La tour de Siloé s’effondre causant la mort de quelques uns et c’est bien la vertu de ces victimes ou de leurs parents qui est remise en cause : « est-ce eux ou leurs parents qui ont péché et mérité ce châtiment ? » telle est la question qui se lit comme en filigrane de l’évangile d’aujourd’hui. Et aujourd’hui il en est bien de même. Dans l’ordre laïque, notre société est à la recherche de responsabilité ce qui en soi n’est pas une mauvaise chose mais elle le fait d’une manière assoiffée rejetant la fatalité du drame, l’accident en tant que tel. Et cette quête s’explique dans le fait que l’esprit humain aspire à tout comprendre, à tout contrôler mais cela n’est qu’illusion car bon nombre de chose arrive sans que cela soit pour autant prévisible. Pour la tour de Siloë de l’évangile, aujourd’hui on dirait que cela est dû à la défectuosité des matériaux de construction ou bien encore au vieillissement de la structure, ou à tant d’autres choses. C’est comme si en ayant compris le pourquoi du drame l’esprit humain trouvait la mort plus acceptable car plus compréhensible, plus appréhendable.
Dans l’ordre d’une spiritualité peu éclairé, lorsque les causes sont obscurs et bien dès lors Dieu est tenu comme responsable probable du drame mais comme on respecte encore un peu le bon Dieu et bien on met ça sur le compte d’une punition divine qui résulterait des méfaits accomplis par les victimes. Et ne croyez pas que cette réflexion demeure improbable aujourd’hui car l’expression : « qu’est ce que j’ai fait au bon Dieu pour mériter ça » est dans la même veine. Ainsi les évènements malheureux seraient des punitions divines que nous n’aurions d’autres choix que d’accepter comme une épreuve que Dieu nous donnerait. Une année est plus difficile que les autres et certains se disent que Dieu les éprouve durement.
Démasquons bien chers amis, démasquons cette réflexion, cette réaction qui fait de Dieu le bourreau de nos vies, qui classe le bon Dieu dans la case des sadiques se réjouissant du mal qu’Il produirait. Redisons-le haut et fort, Dieu est amour, Dieu est l’excellence de la bonté et cette identité de Dieu l’exclue de cette vision sadique. Laissez-moi vous poser une question, sans faire de la psychologie à deux sous, est-ce que les parents sont responsables des frasques accomplis par leurs enfants ? Est-ce que les parents d’Hitler sont responsables de l’holocauste accompli par leur fils ? La réponse est non. Alors ayons la même réflexion pour le bon Dieu qui nous a créé libre, Dieu ne peut être tenu responsable du mal qu’accomplissent ses créatures, et dans l’ordre de l’autonomie de la nature, Dieu ne peut être tenu responsable des aléas de la création qui évolue selon ses règles.
Mais attention, cela ne signifie pas que Dieu est le spectateur impuissant du théâtre du monde, cela signifie que Dieu respecte et la liberté humaine et l’autonomie de la nature mais qu’Il demeure celui qui nous soutient et nous accompagne dans tous les aléas de nos vies. Nous ne sommes pas des marionnettes entre les mains de Dieu tout comme la nature elle-même.
Voilà bien le premier enseignement de l’évangile de ce dimanche mais il y’en a un second qui peut sembler obscur et qui est porté par la parole du Seigneur : « si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même ».  Cette parole du Seigneur mêle les deux considérations de la mort, la mort physique biologique qui met un point final à notre vie ici-bas et la mort spirituel qui enferme dans l’éternel enfer. Que nous mourrions, c’est un fait de la nature mais notre avenir éternel demeure attaché à notre responsabilité. La mort biologique ouvre vers la vie éternelle ou bien vers la mort éternelle. Nous naissons ici-bas pour mourir ici-bas mais afin de naître à la vie éternelle. On pourrait penser que cette considération est déprimante : affirmer que l’on naît pour mourir, cela semble l’expression d’un dépressif et cela serait vrai si la vie, si notre vie ne se résumait qu’à cette poignée d’année que nous avons ici-bas or nous, nous le savons, la mort demeure l’unique porte qui ouvre à la vie véritable. Et cela n’est pas une échappatoire pour ne rien faire en notre vie actuelle car notre éternité se construit dès aujourd’hui, cela ne nous conduit pas à accepter le malheur en nous disant que le bonheur sera dans l’éternité, cela doit nous conduire à vivre notre vie actuelle en étant tendu vers les réalités célestes, vers l’éternité. Ne vivons pas comme si nous étions éternels mais vivons en nous préparant à l’éternité afin que nous demeurions auprès de Dieu.
Et pour ce faire, l’appel du Seigneur est impératif : « convertissez-vous » car l’éternité se construit dès maintenant. Ne prenons pas à la légère la conversion de notre vie, ne prenons pas à la légère l’appel à la sainteté, à l’amitié avec le Christ, ne prenons pas à la légère non plus la mission qui est la nôtre d’annoncer le Seigneur pour donner des fruits de grâce en notre vie.
Mais en nous disant cela je me rends bien compte que les mots sont bien pauvres pour exprimer toute l’intensité de cette sainte réalité dont il nous faut vivre, surtout ne prenons pas à la légère notre avenir éternel et convertissons-nous avant qu’il ne soit trop tard.

Amen.

21 février - 2ème Dimanche de Carême

En ce deuxième dimanche de Carême, il nous est donné d’entendre le récit de la transfiguration et il nous faut tout d’abord nous attacher à l’enseignement premier de cet épisode de la vie du Seigneur Jésus. Car cet épisode est d’abord celui de la révélation visible de la divinité du Seigneur Jésus qui transparaît en son être par cette blancheur éblouissante. Le Christ avait déjà donné à voir sa puissance à travers tous les miracles accomplis mais aujourd’hui, cette puissance ne transparaît plus seulement dans les actes merveilleux que le Seigneur a posé mais bien dans son être même. Le Christ est à l’origine de cette puissance qu’Il déploie, le Christ est source de la grâce qu’Il communique car le Christ est pleinement Dieu en son incarnation. Cette divinité ainsi exprimé se déploie également dans la rencontre qui se produit avec Moïse et Elie, ces deux grands prophètes de l’ancien temps. Et par leur présence, Moïse et Elie manifeste l’unité entre l’Ancien et le Nouveau Testament, ils manifestent l’unité de la Révélation qui se déploie depuis Abraham jusqu’aux apôtres, ils manifestent que le Christ demeure la clef de lecture unique qui donne accès à toute la profondeur de l’Ancien Testament.
Dès lors, nous pouvons affirmer dans la Foi l’unité de la Révélation qui trouve en la personne de Jésus Christ, vrai homme et vrai Dieu, toute sa plénitude. Mais il nous faut également nous laisser interpeller par les paroles que Dieu le Père nous adresse, Lui qui désigne le Christ comme son Fils, ce Fils de la Trinité Sainte, Lui qui nous adresse surtout cet appel : Ecoutez-le !
Ecouter le Seigneur Jésus, voilà ce qui doit porter l’ensemble de notre Foi dans cette attitude d’imitation du Seigneur Jésus. Mais nous le savons bien cette écoute n’est pas forcément aisée car de nombreuses autres voix se font entendre à nous tels ces chants des sirènes qui nous attirent à elles en nous éloignant du Christ. Ainsi il ne faut pas simplement entendre le Seigneur Jésus, mais il nous faut l’écouter c'est-à-dire qu’il nous faut recevoir ses enseignements et les mettre en pratique en nos vies. Et les enseignements du Seigneur Jésus se déploient certes dans l’Ecriture Sainte mais également dans la grande Tradition de l’Eglise.
Et cet appel que nous lance Dieu le Père nous devons le conserver dans cette unité de l’identité du Seigneur Jésus et de la recherche de son imitation. En effet, c’est parce que nous reconnaissons que le Christ est vrai homme et vrai Dieu que l’ensemble de ses paroles et de ses actions deviennent pour nous un enseignement porté jusqu’à aujourd’hui par la Sainte Eglise. A l’inverse, si nous ne reconnaissons pas le Seigneur Jésus, dès lors ses paroles et ses actions n’ont que peu de valeurs. Ainsi, il ne nous faut pas être hypocrite en notre Foi, en ce sens où nous ne pouvons nous complaire dans ce qui va à l’encontre du Seigneur Jésus tout en disant que nous croyons en Lui. Oh ce n’est pas une accusation que je nous adresse mais bien plus un appel à l’unification de nos vies, un appel à ce que notre Foi change, transforme, convertisse réellement notre vie, que notre Foi ne soit pas seulement une Foi de désir mais bien une Foi en action, agissante et visible en notre vie quotidienne. Ne nous laissons pas endormir par le confort de nos existences, ne nous laissons pas endormir par les fadaises de notre société, vivons avec le Christ, vivons pour le Christ. Rappelons nous que nous avons notre citoyenneté dans les cieux,
d’où nous attendons comme sauveur le Seigneur Jésus Christ comme nous le dit St Paul.

Et cette unification de notre vie en la personne du Seigneur Jésus, cette imitation du Christ qui doit qualifier chaque moment de nos vies nous conduira également à transpirer de la gloire même de Dieu car le Seigneur habitera véritablement et intensément chacune de nos vies. Laisser vous raconter ce moment où j’ai rencontré un saint. J’étais séminariste étudiant à Rome et j’ai eu la chance et l’occasion d’être thuriféraire du Saint Pape Jean-Paul II, thuriféraire c'est-à-dire que j’avais comme mission l’encensoir. La cérémonie en la basilique St Pierre débute et au moment voulu je m’avance pour présenter l’encensoir au Pape. Le Pape était déjà en fauteuil roulant, la souffrance marquait son corps et son visage, ses gestes étaient lents mais malgré tout précis. Il mit l’encens dans l’encensoir et me regarda. Ce regard, jamais je ne l’oublierais, j’y ai perçu une présence ardente du Seigneur, un Amour intense, une exigence radicale telle que seul l’Amour peut l’exiger. Le regard de St Jean-Paul II transpirait Dieu Lui-même. Cet instant ne dura pas le temps d’un envol de moineaux mais il s’est gravé en mon âme. Le regard du Pape Jean Paul II était transfiguré malgré ce corps qu’il traînait. Et bien chers amis, c’est ainsi qu’il nous faut devenir, il nous faut transpirer la présence de Dieu, il nous faut être nous même transfiguré par la grâce et cela ne sera que si nous suivons la parole de Dieu le Père, que si nous écoutons véritablement le Seigneur, si nous l’imitons, si nous l’aimons plus que tout. Et le temps du Carême est le temps propice à cette conversion radicale de nos vies alors rejoignons le Seigneur Jésus dans sa gloire, laissons nous saisir par sa présence, vivons intensément chaque moment uni à Lui. Voilà l’essentiel, l’unique essentiel qui nous transfigurera jusqu’à notre divinisation dans l’éternelle béatitude. Amen.

14 février - 1er Dimanche de Carême

La tentation, voilà le cœur de l’évangile de ce dimanche. Le Larousse donne comme définition de la tentation : « un attrait vers quelque chose de défendu par une loi morale ou religieuse ; une incitation au péché ou à la révolte contre les lois divines ». Cette définition ne distingue pas la concupiscence de la tentation car elles sont bien toutes deux mêlées mais non confondues. En effet, la concupiscence, voilà un mot que l’on n’entend plus guère de nos jours, la concupiscence désigne cette inclinaison, cet attrait naturel au mal et au péché. Ainsi la concupiscence nous conduit à la tentation mais la tentation ne trouve pas dans la concupiscence sa racine unique c'est-à-dire que notre nature humaine n’est pas l’unique productrice de la tentation. En effet, la tentation peut également s’enraciner en dehors de nous même.
Par exemple, si nous considérons notre société et notre mode de vie, nous voyons bien que toutes les théories marketing, tout l’élan de la publicité est porté par la volonté de créer en nous des désirs futiles qui deviennent des tentations dans l’opulence à laquelle elle nous invite. Le matérialisme qui est une tentation réelle de notre temps est produite par notre société qui conduit l’homme à ne se préoccuper que de son avoir ou de son apparence.
La tentation prend donc racine en nous même ainsi que dans le monde extérieur mais il ne nous faut pas oublier une autre origine de la tentation qu’est le démon lui-même. Et il nous faut dire que c’est bien son jeu favori. Dans un excellent roman intitulé « Tactique du diable » C.S. Lewis retranscrit l’échange épistolaire entre deux démons et met en scène la tactique du diable qui créé les tentations correspondantes à l’homme visé. Soyons en certain, le démon nous connaît et il ne va nous attaquer qu’en des domaines où il a une chance de remporter la victoire, où il a une chance de nous conduire à la damnation. Ces tentations n’ont qu’un but, celui de nous éloigner de Dieu jusqu’à nous en séparer dans l’éternité. Et ne croyons pas que le démon est idiot, il est passé maître dans cet art de la tentation pour notre propre perte.
Quoi qu’il en soit, que la tentation s’origine en nous même, en notre environnement ou en la tactique du diable, la tentation n’est qu’une tentation. C'est-à-dire que la tentation n’est pas en elle-même un péché, elle créé l’occasion du péché mais n’est pas un péché. Etre tenté de s’empiffrer de glace n’est pas la même chose qu’avoir englouti tout un camion de glace, et heureusement pour nous. La tentation comme occasion de péché s’adresse directement à notre volonté et à notre intelligence toutes deux portées et éclairées par la Foi et par la grâce. Ainsi je suis tenté mais qu’est ce que je veux ? Est-ce que je me laisse séduire par l’attrait de la tentation écartant la réalité de péché qu’elle comporte, ou bien, est-ce que je l’écarte en m’attachant d’abord à la moralité de l’acte, en m’attachant d’abord à Dieu Lui-même. Il y’a une réalité binaire consécutive à la tentation, je cède ou je ne cède pas mais ce qui est essentiel c’est que c’est moi qui pose l’acte dans la capacité de liberté qui est la mienne.
En considérant cela, nous percevons combien c’est notre attachement au Seigneur qui va influer de manière décisive sur la conséquence de la tentation. Une âme ancrée en Dieu, toute attachée amoureusement au Seigneur, préfèrera constamment Dieu à tout autre désir contraire comme par exemple la Vierge Marie. Mais de cela, ressort un constat qui doit nous blesser, à savoir que si nous ne sommes pas saint c’est parce que nous n’aimons pas assez le bon Dieu. C’est bien une blessure, mais une sainte blessure faite à notre orgueil qui doit nous conduire à grandir dans un amour toujours plus intense du bon Dieu.
La tentation est le lieu du combat entre notre attachement à Dieu et notre attachement à tout ce qui n’est pas Dieu, il est un lieu du combat qui peut sembler terrible au premier abord mais il faut bien nous rappeler que nous ne sommes pas seul face à la tentation, le bon Dieu est là et nous aide, nous soutient si nous l’appelons dans les moments de tentation. Le combat est bien là, bien réel, mais si nous combattons avec le bon Dieu, avec la Très Sainte Vierge Marie, nous sommes assurés d’obtenir la victoire.
Alors en ce premier dimanche de Carême, demandons simplement au Seigneur de nous donner sa force, sa grâce pour remporter la victoire face aux tentations de nos vies et choisissons de faire de ce temps de carême un temps de croissance de notre amour de Dieu qui est le seul remède à notre éloignement de Dieu, à la faiblesse de notre volonté, à l’enténèbrement de notre intelligence. Dilige et quod vis fac, disait St Augustin, Aime Dieu et fais ce que tu veux car c’est l’Amour de Dieu qui doit gouverner nos vies et ce jusque dans l’éternité.

Amen.