Paroisses de La Bouilladisse – La Destrousse – Peypin – Belcodène

Site d'information des Paroisses de St Laurent (La Bouilladisse) – St Pierre (La Destrousse) – St Martin (Peypin) – St Jacques le mineur (Belcodène)


Centre paroissial : 7, Bd. Francis CAPUANO - Place Notre Dame 13720 La Bouilladisse

lundi 5 décembre 2016

Messes de Noël 2016

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Les messes de Noël
24 décembre :
17h : Messe des enfants à La Bouilladisse
20h : Messe à Belcodène
23h30 : Messe de Minuit à La Bouilladisse
25 décembre :

10h45 : Messe du jour de Noël à La Bouilladisse

4 décembre - 2ème Dimanche du Temps de l'Avent



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En ce temps de l’Avent nous sommes portés par une double promesse, la première est celle de l’annonce d’une naissance à venir, la seconde est celle de l’annonce du Salut promise par cette naissance.
Cette naissance annoncée par les prophètes nous savons qu’elle est advenue et nous en ferons solennellement mémoire le saint jour de Noël et pendant tout le temps de l’Avent nous accompagnons la Vierge Marie portant en son sein le Verbe de Dieu. Oh oui, c’est bien là un miracle qui demeure caché dans le ventre maternel de la Vierge Marie, miracle de l’incarnation, miracle de Dieu qui se fait homme, qui se fait embryon comme on dirait aujourd’hui mais ce miracle de l’incarnation du Verbe de Dieu nous permet de nous rappeler celui plus habituel qu’est celui du miracle de la vie. La vie qui se transmet naturellement en l’humanité par le don mutuel d’un homme et d’une femme qui s’aiment, et dont le fruit de l’amour est celui du miracle de la vie.
Qu’importe le moment ou l’instant, la vie est là dès que la fécondation s’est opérée et nul ne saurait affirmer à partir de quel moment cette vie est une vie humaine car elle l’est de tout instant comme en puissance. Oh bien sûr, nos sociétés affirment le contraire, déterminant péremptoirement une limite comme si un changement de la nature s’opérait sous le dictat de la loi d’état. La vie est là et elle est à respecter, à révérer, à protéger. Aujourd’hui, l’avortement est présenté comme l’aboutissement de la liberté de la femme et on en oublie la liberté de la vie qui est là. Aujourd’hui l’avortement est présenté comme une solution possible, acceptable et recommandable et on en oublie que la femme sait au fond d’elle-même qu’elle est d’abord appelée à donner la vie et non à la supprimer. Aujourd’hui on nie les séquelles psychologiques de l’avortement que l’on appelle syndrome post-avortement alors qu’il suffit d’un peu de bon sens pour percevoir qu’un tel acte n’est pas anodin et marque la personne qui l’accompli, il la marque humainement et spirituellement. Le le concile Vatican II nous le rappelait en son temps : « l’avortement est un crime abominable » et si, parfois, les circonstances conduisent à amoindrir la gravité, il n’en demeure pas moins que l’avortement n’est jamais un acte bon.
Permettez-moi de citer à ce sujet le St Pape Jean-Paul II : Pour l’avortement « Tout semble se passer dans le plus ferme respect de la légalité, au moins lorsque les lois qui permettent l'avortement […] sont votées selon les règles prétendument démocratiques. En réalité, nous ne sommes qu'en face d'une tragique apparence de légalité et l'idéal démocratique, qui n'est tel que s'il reconnaît et protège la dignité de toute personne humaine, [l'idéal démocratique] est trahi dans ses fondements mêmes: « Comment peut-on parler encore de la dignité de toute personne humaine lorsqu'on se permet de tuer les plus faibles et les plus innocents? Au nom de quelle justice pratique-t-on la plus injuste des discriminations entre les personnes, en déclarant que certaines d'entre elles sont dignes d'être défendues tandis qu'à d'autres est déniée cette dignité? ». Quand on constate de telles manières de faire, s'amorcent déjà les processus qui conduisent à la dissolution d'une convivialité humaine authentique et à la désagrégation de la réalité même de l'Etat. Revendiquer le droit à l'avortement, à l'infanticide […] et le reconnaître légalement, cela revient à attribuer à la liberté humaine un sens pervers et injuste, celui d'un pouvoir absolu sur les autres et contre les autres ».
Et bien chers amis, je ne sais ce que va faire le gouvernement français qui est en train de créer un délit d’entrave numérique à l’avortement, texte de loi qui est déjà passé à l’assemblée nationale et qui doit passer au sénat. Peut-être que l’ensemble de la doctrine de l’église va se voir interdite dans le monde numérique français car l’Eglise, et nous avec elle, ose porter un autre message que celui de la société. Cette loi liberticide, contraire à la liberté d’opinion, posant comme un délit le fait de proposer une alternative à l’avortement et d’en montrer les risques et les dangers, cette loi peut conduire à de grandes dérives totalitaires. Ou, pour citer notre archevêque : « Cette proposition de loi met en cause les fondements de nos libertés et tout particulièrement de la liberté d’expression qui ne peut être à plusieurs vitesses suivant les sujets.  Faudrait-il nécessairement exclure toute alternative à l’avortement pour être considéré comme un citoyen honnête ? Le moindre encouragement à garder son enfant peut-il être qualifié sans outrance de « pression psychologique et morale » ? ». Voilà ce qui est en train de se passer en notre pays en ce temps de l’Avent, voilà combien les paroles de St Jean-Baptiste dans l’évangile de ce dimanche retrouvent toute leur actualité : convertissez-vous !
Alors oui convertissons-nous et convertissons le monde afin qu’ensemble nous puissions vivre de la deuxième promesse accomplie qu’est celle du Salut obtenu par Jésus Christ. Ne nous laissons pas bercer par les sirènes des temps modernes mais demeurons ferme dans la Foi, attentif à la Parole de Dieu, filialement uni à notre Sainte Mère l’Eglise et surtout, prions pour la France, pour nos gouvernants présents et à venir, prions pour les familles, prions pour la vie.

Amen.

Prions pour celles et ceux qui ont participé ou en encouragé un avortement afin qu'ils reconnaissant la gravité de leurs actes et se tournent avec un cœur contrits vers la Miséricorde divine.

27 Novembre - 1er Dimanche du Temps de l'Avent


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Ô combien l’évangile de ce premier dimanche de l’Avent peut nous sembler actuel, ô combien ce temps qui précéda le déluge peut nous sembler comparable à notre temps. En effet, notre monde désire demeurer dans une certaine indolence, dans cette optique générale qui ne consiste qu’à chercher à profiter de la vie, à assouvir des passions désordonnés, à ne se soucier que de soi, de son propre plaisir, de son propre bien-être. Mais il n’y a aucune perspective si ce n’est celle d’une vie la plus confortable possible qu’importe si cela induit un égoïsme outrancier. Il n’y a aucun sens profond à tout cela, seul le soi est important et pourtant, et pourtant tout comme au temps du déluge une Parole insiste sur cette réalité occulté de notre temps, cette réalité qu’est celle de la finitude des choses et de l’éternité. Cette Parole c’est bien sûr celle du Christ et de l’Eglise, cette Parole qui ne cesse de proclamer que l’existence est portée par la bonté de Dieu et que l’homme est appelé à rejoindre Dieu dans l’éternité en l’accueillant dès à présent. Et cette Parole il ne nous faut jamais cesser d’en être des relais, des relais fiable et véridique, il ne nous faut jamais cesser de l’annoncer à temps et à contre temps. Mais pour pouvoir annoncer la Parole il nous faut d’abord être convaincu dans la Foi de sa véracité, il nous faut être convaincu que la Parole de Dieu est véritablement Parole de Dieu et que cette Parole de Dieu est supérieure aux jeux des opinions modernes. Pourquoi ? Et bien tout simplement parce qu’elle est parole de Dieu, parce que seule cette Parole nous enseigne nos origines, seule cette Parole nous donne de découvrir que Dieu avait une telle soif de l’Homme que Dieu s’est fait homme pour montrer à l’humanité entière le chemin qui doit être le sien, seule cette Parole nous enseigne le Salut qui s’est opéré et qui doit être accueilli aujourd’hui par chacun des membres de notre humanité.
Et en ce temps de l’Avent nous nous rappelons que la Parole de Dieu était porteuse de cette promesse de la venue du messie, nous nous rappelons que Dieu avait annoncé sa venue dans la chair, nous nous rappelons que cette annonce s’est accomplie le St jour de Noël. Et ce jour là, Dieu nous a donné la preuve, Dieu nous a donné une preuve supplémentaire de sa fidélité et de la réalité divine de sa Parole. Et pourtant nous le savons, peu nombreux sont ceux qui à l’époque ont cru à l’accomplissement de la Parole mais il nous faut apprendre de cette expérience c'est-à-dire qu’il nous faut nous attacher à la Parole de Dieu pour ce qu’elle est réellement, non pas une parole d’homme mais bien la Parole de Dieu.
Et peut-être qu’il nous faut entrer dans ce temps de l’Avent, c'est-à-dire dans ce temps de l’attente de l’avènement, ce temps de la préparation à l’avènement qui s’est opéré il y’a plus de 2000 ans et ce temps de la préparation de l’avènement qui est encore à venir, peut-être qu’il nous faut entrer dans ce temps de l’Avent en demandant au Seigneur d’opérer un accroissement de notre Foi en sa Parole et en ses promesse tout en adhérant par notre volonté et notre intelligence à la Parole de Dieu portée par l’Eglise qui en est le porte voix.
Ô combien il est bien regrettable que bon nombre de catholiques se posent en contradicteur de la Foi de l’Eglise, comment peut-on se dire catholique tout en affirmant ne pas recevoir l’ensemble de la Foi, en préférant son opinion à la Parole de Dieu et de l’Eglise ? Il y’a bien là quelque chose d’incompréhensible car si l’on reconnaît que Dieu nous parle et nous éclaire comment pouvons nous rejeter sa Parole lorsqu’elle nous dérange pour y préférer notre petite opinion insignifiante. Et si nous sommes invités à opérer une conversion en ce domaine c’est bien pour pouvoir recevoir dans toute sa grandeur et dans tout son mystère l’évènement unique de la nuit de Noël, pour percevoir cette réalité ineffable de la venue de Dieu en notre chair, pour recevoir l’incarnation de la Parole de Dieu en la Parole du Christ Notre Seigneur.
Que ce premier dimanche de l’Avent nous ouvre aux réalités célestes en restant ferme dans la Foi, dans l’Espérance et dans la Charité, en demeurant attentif à l’enseignement du Christ et de l’Eglise, en nous laissant enseigner et parfois même bousculer par la Parole de Dieu.
Dieu est venu, Dieu vient et Il va venir et dès maintenant Il se donne à entendre et à écouter alors ne fermons pas nos cœurs à sa Parole mais laissons nous éclairer par son enseignement afin de pouvoir l’accueillir pleinement.

Amen.

lundi 21 novembre 2016

20 Novembre - Christ Roi de l'Univers


Alors qu’hier a été célébré la béatification du Bienheureux Père Marie Eugène, fondateur de l’institut Notre Dame de vie et auteur d’un ouvrage spirituel particulièrement remarquable publié sous le titre de « Je veux voir Dieu », ouvrage que je vous recommande, l’évangile de ce dimanche nous place en face de la sainteté à travers un saint que nous n’avons peut-être pas discerné mais que nous connaissons tous sous le pseudonyme du « bon larron ». Car oui, le bon larron est saint et c’est d’ailleurs le seul saint canonisé par le Christ par la parole : « Aujourd’hui, avec moi, tu seras en Paradis ». Et bien ce bon larron a un nom, il s’agit de saint Dismas et je ne résiste pas à vous conter la petite histoire qui l’accompagne.
Au temps de la fuite en Egypte, alors que St Joseph, la Vierge Marie et le tout jeune enfant Jésus fuient la cruelle menace d’Hérode Ier quittant la Palestine pour aller se réfugier en terre d’Egypte. On raconte que sur la route deux brigands dévalisèrent la Sainte Famille de son argent et de son âne mais Dismas intervînt et les leur fit rendre tout ce qu’ils avaient pris, parce que c'étaient des pauvres gens sur la route de l'exil. L'Enfant-Jésus remercia Dismas tout en lui promettant qu'il lui revaudrait çà à l'occasion. Chacun reprit sa route et Dismas continua à être un larron, un voleur, mais Jésus ne l'oublia pas et à la dernière minute Il lui adressa ces paroles qui lui ouvrirent les portes du Paradis.
C’est une jolie histoire qui n’a certes peut-être pas de grands fondements historiques mais elle manifeste bien combien la charité est récompensée par le bon Dieu en grâce de salut. Mais revenons à l’évangile.
Dans ce dernier, saint Dismas nous manifeste l’essence même de la sainteté à savoir que c’est bien le bon Dieu qui fait les saints, c’est le bon Dieu qui sanctifie et qui justifie. Saint Dismas n’a fait qu’une chose, au dernier instant de son existence il s’est confié au Seigneur, sans exigence et même au contraire en reconnaissant que la justice humaine le condamnait justement mais Il s’est remis entre les mains du Seigneur Jésus après avoir pris sa défense face au mauvais larron. Et c’est ainsi que cette simple phrase, ces quelques mots : « Jésus souviens-Toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume », cette parole là ouvre les flots de la miséricorde divine et établis Dismas dans le Paradis.
Et si nous pouvons reconnaître que la rédemption est communiqué gratuitement et pleinement à l’humanité qui se tourne vers Dieu il nous faut également réaffirmer qu’il n’est jamais trop tard, jusqu’au dernier souffle de vie chaque personne peut poser ce choix radical. Et n’y voyons pas un quelconque calcul de la part de Dismas, il souffre et sait qu’il va mourir, s’il se confie au Seigneur il le fait en vérité, dans la gravité de l’instant et c’est bien dans ces dispositions intérieures que chaque personne peut, en vérité, se tourner vers le Seigneur jusqu’à son dernier instant.
Ô bien sûr, pour nous, nous n’avons pas attendu ce dernier moment et par grâce nous vivons d’ores et déjà de la Foi, porté par la présence vivante et vivifiante du Seigneur Jésus ressuscité, mais cet épisode de St Dismas nous invite à ne jamais désespérer de ceux qui nous entourent et qui ne vivent pas dans la Foi. Il nous faut être fondé dans la belle espérance qu’eux aussi découvrirons le Seigneur tout en priant ardemment pour chacun d’eux et en essayant de leur manifester l’Amour de Dieu pour eux, en leur manifestant que le Seigneur Jésus a étendu son règne de gloire uniquement par cette croix qui se dresse sur le monde, par cette croix qui manifeste le sacrifice auquel Dieu a consenti pour chacun de nous, que l’autorité du Seigneur n’est pas porté par le glaive et le sang mais se trouve contenu dans cet amour donné totalement.
Alors en ce dimanche, porté par l’exemple du Bx Père Marie Eugène, gardons fort à notre esprit ce désir de sainteté qui doit nous animer, laissons nous saisir par le Christ et confions nous à Lui à l’image de St Dismas. Prions pour tous ceux qui sont loin du Christ afin qu’ils découvrent avant leur dernier souffle le Roi de l’univers, ce roi d’Amour qu’est le Seigneur et qu’avec eux, au moment venu nous puissions entendre le Seigneur nous dire : « avec moi, tu seras en Paradis ».
Amen


13 Novembre - 33ème Dimanche du Temps Ordinaire

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La fin du monde, l’apocalypse, voilà bien des termes qui nous étaient familiers en l’an 2000, portés par la vague de ces faux prophètes qui déclamaient l’avènement de ce temps, l’avènement de la fin. Et il est certain que ce moment arrivera un jour, la fin du monde, la fin du temps. Mais il semblerait que cette réalité à venir soit maintenant reléguée dans le monde des éventualités possibles mais peu probables alors que ce moment peut advenir maintenant ou dans une heure, ou bien sûr dans de nombreuses années voire des siècles.
Quoi qu’il en soit, ce que nous savons c’est que le « jugement dernier interviendra lors du retour glorieux du Christ. Le Père seul en connait l'heure et le jour, Lui seul décide de son avènement. Par son Fils Jésus-Christ Il prononcera alors sa parole définitive sur toute l'histoire. Nous connaîtrons le sens ultime de toute l'œuvre de la création et de toute l'économie du salut, et nous comprendrons les chemins admirables par lesquels Sa Providence aura conduit toute chose vers sa fin ultime. Le jugement dernier révélera que la justice de Dieu triomphe de toutes les injustices commises par ses créatures et que son amour est plus fort que la mort (cf. Ct 8,6). » Mais il nous faut bien nous rappeler que le « message du Jugement dernier appelle à la conversion pendant que Dieu donne encore aux hommes "le temps favorable, le temps du salut" (2Co 6,2). Il inspire la sainte crainte de Dieu. Il engage pour la justice du Royaume de Dieu. Il annonce la "bienheureuse espérance" (Tt 2,13) du retour du Seigneur qui "viendra pour être glorifié dans ses saints et admiré en tous ceux qui auront cru" (2Th 1,10) ».
            Ainsi nous percevons combien cette perspective n’est pas un effondrement de toute chose, un anéantissement de la terre et du monde, elle est cette récapitulation de toute chose dans le Christ, cette réunion du genre humain en Dieu pour tous ceux qui seront appelés à entrer dans le Royaume éternel. Et en définitive, la perspective du jugement dernier n’est pas différente de celle de notre propre mort qui, elle aussi, peut advenir maintenant, dans une heure ou dans de nombreuses années. Dès lors, l’essentiel se trouve dans le fait d’être prêt, d’être prêt à être saisi par l’éternité, d’être tourné vers le Seigneur et sa miséricorde. Et en ce sens, nous pouvons nous rappeler ce que disait St Dominique Savio, ce saint de 14 ans :
Saint Dominique Savio à qui l’on demandait ce qu’il ferait s’il ne lui restait plus que quelques instants à vivre, avant sa mort, ou avant la fin du monde : « Je continuerais à jouer ». Il était alors en train de jouer au ballon avec ses camarades.
St Dominique était prêt et il avait bien conscience que le Seigneur serait heureux de le trouver en train de s’amuser. Et cette parole nous permet de prendre conscience combien le fait d’être prêt à l’éternité n’induit pas une séparation avec les activités humaines et en ce sens le moine n’est pas à priori plus prêt que le père de famille car le moine tout comme le père de famille, tous deux sont invités à être prêt c'est-à-dire à habiter leur devoir d’état, à habiter chacune de leurs activités par la présence du Seigneur. C’est là où nous sommes, dans ces activités qui sont les nôtres que nous sommes appelés à faire toute la place au bon Dieu.
Et peut-être qu’en ce dimanche, après avoir redécouvert les réalités éternelles, après avoir vécu cette belle année jubilaire de la miséricorde divine qui se termine en ce jour, peut-être pouvons-nous nous poser cette même question qui fut jadis posé à St Dominique Savio : qu’est ce que je ferais s’il ne me restait plus que quelques instants à vivre ?
Cette simple question nous permet de retrouver l’essentiel de nos existences et pour certain, et bien, ils sentiront la nécessité de poser un acte de réconciliation avec untel ou untel et peut-être même un acte de réconciliation avec Dieu pour d’autres ils continueront d’être à ce qu’ils font tout disposé à être saisi par l’éternité comme St Dominique Savio. Et à cet instant, tout le reste, tout le reste n’aura absolument aucune importance.
Ainsi en nous posant cette question nous pouvons nous demander si cet essentiel rendu si important par l’imminence de la fin, si cet essentiel ne devrait pas porter l’élan de nos existences… Alors surtout ne reléguons pas l’éventualité de la fin ou de notre fin dans la catégorie des possibles non probable mais soyons prêt, uni au Seigneur dès maintenant, l’âme allégée par la miséricorde divine, le cœur disposé à rencontrer l’Eternel. Etre prêt, toujours prêt, voilà l’unique réponse à la fameuse question : « qu’est ce que je ferais s’il ne me restait plus que quelques instants à vivre ? ».
Amen.



11 novembre


Images pieuses(Saint Martin de Tours )

En ce jour où nous fêtons l’armistice de la première guerre mondiale nous repensons bien entendu au plus de 60 millions de soldats qui y ont pris part, nous repensons aux 18 millions de victimes qu’à fait ce conflit, aux millions de mutilés et d’invalides qui y ont survécu. Mais au bord de leur tombe, il nous faut surtout nous remémorer l’histoire, cette histoire qui a fait la France. Notre histoire qui a été fait par ces hommes qui n’ont pas refusés de perdre leurs vies pour leur patrie. Et aujourd’hui peut-être plus qu’hier, il nous faut nous rappeler l’identité de notre terre de France, celle pour qui sont morts tant de braves et ce aux champs d’honneur, il nous faut rendre vive les racines chrétiennes de notre terre de France qui fut jadis consacrée au Sacré-Cœur et dont la Foi catholique irradie le passé mais aussi notre présent. Et en cette église, nous ne faisons pas simplement un devoir de mémoire mais nous prions pour tous les combattants mort pour la France, nous prions pour notre patrie dans l’unique vérité qu’est le Christ, dans l’unique Foi qui est la nôtre.
Et Dieu Lui-même invite au respect de la patrie, Il y invite aux premiers instants de sa relation avec l’humanité car dans les dix commandements, le quatrième qui est, je me permets de vous le rappeler : « Tu honoreras ton père et ta mère », ce commandement a toujours été reçu comme un appel au respect de la patrie. Le catéchisme de l’Eglise catholique nous le redit clairement : « Le quatrième commandement demande de rendre honneur, affection et reconnaissance aux aïeux et aux ancêtres. Il s'étend aux devoirs des citoyens à l'égard de leur patrie ». Et le catéchisme va plus loin car il nous dit : « L’amour et le service de la patrie relèvent du devoir de reconnaissance et de l'ordre de la charité ». C’est ainsi que nous célébrons ce jour en cette église de Peypin dans le respect de la patrie française, dans le respect du devoir accomplie par tous nos braves.
Et il nous faut nous rappeler que ceux qui se vouent au service de la patrie dans la vie militaire, sont des serviteurs de la sécurité et de la liberté des peuples. S'ils s'acquittent correctement de leur tâche, ils concourent vraiment au bien commun de la nation et au maintien de la paix. C’est bien dans ce sens que l’abbé Vallier a donné sa vie dans ce conflit, il ne l’a pas donné pour la guerre mais bien pour la paix à venir et surtout pour le secours des âmes de ceux qui combattaient. Car si nous nous devons d’aimer et de servir notre patrie, il nous faut nous rappeler que notre véritable patrie n’est pas ici-bas, notre patrie elle est au ciel et c’est bien vers elle que nous allons. Et notre prière de ce jour prend sens lorsque nous prions avec ferveur pour ceux qui ont donné leur vie dans la justice pour notre patrie ici-bas, lorsque nous prions pour eux afin qu’ils entrent dans la patrie céleste, dans cette patrie où la souffrance et la guerre sont absentes, dans cette patrie où Dieu est tout en tous, dans cette patrie où Dieu réjouit l’humanité pour l’éternité.
Alors en ce jour prions pour tous les défunts de ce conflit et des autres qui lui ont succédés et prions également pour nous afin que le moment venu nous puissions entrer dans la patrie céleste.

Amen.

dimanche 6 novembre 2016

6 novembre - 32ème Dimanche du Temps Ordinaire


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Alors qu’en notre société c’est peut-être davantage le néant ou la réincarnation qui semble être prônée, le Seigneur Jésus nous rappelle la réalité de la résurrection des corps. Et il ne nous faut pas craindre de réaffirmer notre Foi en cette Parole du Christ qui permet l’espérance et qui surtout demeure la vérité éternelle.
Je parle d’espérance car considérer que le néant absorbera l’existence humaine, cela ne peut conduire qu’à une désespérance chronique qui touche d’ailleurs bon nombre de nos contemporains. A quoi cela sert-il d’affronter l’existence si elle est vouée à l’anéantissement ? Pourquoi construire sa vie dans la voie droite et juste puisque en définitive cela n’aurait aucune importance ? Qu’importe ce qui serait fait, qu’importe les actes posés, tout serait anéanti. Et c’est ainsi qu’on va poser comme leitmotiv de l’existence le fameux « carpe diem » compris comme cette volonté de profiter de la vie, de la brûler par les deux bouts, de se rassasier de plaisir avant l’anéantissement final. Cette pensée là peut nous apparaître comme commune à bon nombre de nos contemporains et cela nous enjoint à être des annonciateurs de la vérité des réalités éternelles, des annonciateurs de l’éternité.
Face à cette pensée de désespérance, se rencontre également, peut-être moins qu’il y’a quelques temps, la position de la réincarnation. Et il est toujours étonnant de considérer que pour le monde bouddhiste, la réincarnation est une malédiction qui doit permettre à celui qui se réincarne de s’améliorer jusqu’à atteindre une certaine plénitude qui le ferait quitter ce cercle de la réincarnation. Mais pour nos contemporains, la réincarnation est au contraire perçue comme quelque chose de positif qui serait comme un palliatif à la quête de l’immortalité et qui permettrait ainsi de revenir, après sa mort, afin de profiter une nouvelle fois des bienfaits de l’existence. L’idée même de la réincarnation se trouve ainsi détourner afin de servir une certaine vision de la vie.
Mais face à tout cela, le Christ nous l’enseigne, balayant ainsi toutes les opinions contraires, le Christ nous enseigne la réalité de la résurrection des corps. Et c’est ici un point précis de la Foi qui certes est une affirmation des réalités éternelles mais qui est surtout une affirmation de la valeur positive de notre corps. Notre âme entrera dans l’éternité au moment de notre mort, et au moment du jugement notre âme retrouvera ce corps qui est le nôtre mais un corps glorifié, le même et en même temps différent. Notre corps établi dans l’éternité sera établi dans la perfection qui lui est propre. Et reprenons conscience en ce dimanche que le corps humain est déjà entré dans la gloire divine par la résurrection et l’ascension du Seigneur, par l’assomption de la Très Sainte Vierge Marie.
 Cette considération donne bien de la valeur à notre corps qui doit être respecté et qui ne peut être rejeté comme le pensait certaine philosophie antique le considérant comme un simple véhicule de l’âme. Cela nous permet également d’affirmer que c’est bien l’ensemble de la personne, corps et âme, qui est appelé à participer à l’œuvre de rédemption opérée par le Christ et qui est donc appelé à être unifiée dès ici-bas. Cela doit nous permettre d’éviter cet écueil qui considérerait que seule les choses spirituelles sont appelées à être uni au Christ, considérant que la dimension corporelle de l’être n’aurait que peu d’importance. Et c’est un écueil qui peut nous atteindre tous et qui est par ailleurs dénoncer par le Christ Lui-même. Et pour donner un exemple, ce serait celui qui dirait aimer le Seigneur en son cœur mais qui agirait de manière totalement contraire en sa vie. Or, nous pouvons le réaffirmer avec vigueur en ce dimanche, la Foi n’est pas circonscrite à l’intériorité et même bien au contraire, la Foi doit embrasser l’ensemble de la personne en son âme et en son corps, en son esprit et en son action. Une Foi qui n’agît pas est belle et bien morte nous dit St Jacques ou pour citer le Seigneur : « ce n’est pas en disant Seigneur, Seigneur qu’on entrera dans le Royaume des cieux mais c’est en faisant la volonté du Père qui est aux cieux » or l’agir passe nécessairement par notre corporéité.
Ainsi en ce dimanche, réapproprions-nous cette réalité de la résurrection des corps afin de pouvoir l’annoncer non comme une opinion ou comme une option intellectuelle mais bien comme cette douce réalité fruit de l’enseignement du Christ Lui-même. Et demandons au Seigneur de nous aider à unifier nos vies afin que l’ensemble de notre personne, corps et âme, soit uni à Lui dès maintenant et pour l’éternité.

Amen.

mercredi 2 novembre 2016

2 Novembre - Commémoraison de tous les fidèles défunts


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En ce jour, après avoir célébré tous les saints du Ciel, après avoir célébré tous ceux qui se sont laissé embraser et guider par l’Amour divin, nous nous tournons vers tous les fidèles défunts. Car nous le savons bien, tous les défunts ne sont malheureusement pas des saints, tous les défunts n’ont pas suivi le chemin de l’Amour divin et il est bon de nous rappeler qu’elles sont les réalités éternelles qui sont celles du genre humain.
Parmi ces réalités éternelles au nombre de trois, il y’a bien sûr le Paradis qui désigne cet état d’union à Dieu qui est celui des saints du ciel. Comment décrire le Paradis ? Cette question pourrait sembler inutile car on pourrait se dire que personne, en dehors du Christ, n’est revenu pour nous le décrire. Mais en réalité, nous pouvons pressentir la réalité du Paradis qui ne peut-être que cet état permanent d’être comblé par Dieu qui est Amour. J’aime employer cette image. En nos vies, nous vivons parfois des moments comblant, ces moments humain ou spirituel qui nous font désirer qu’ils ne s’arrêtent jamais, ces moments de plénitude et de bonheur qui sont tels que nous désirons ne jamais les voir passer. Et bien le Paradis c’est cela, c’est un moment de plénitude éternel qui nous comblera de bonheur, de douceur et de paix, qui nous comblera de Dieu. Ainsi nous n’aurons rien à faire si ce n’est d’être comblé, nous n’aurons rien à penser si ce n’est de nous laisser ravir par la connaissance divine. Le temps sera suspendu et nous serons comblés en Dieu, par Dieu. Et en considérant le Paradis, nous percevons bien que cette douce réalité nous est déjà accessible ici bas lorsque nous sommes ravi en Dieu, lorsque Dieu est source de notre bonheur et de notre joie. Ainsi le Paradis est certes une réalité éternelle mais une réalité que nous côtoyons parfois sans le savoir, une réalité que nous poursuivons en empruntant résolument le chemin de l’Amour divin ici bas sur cette terre.
L’autre réalité, antithèse du Paradis est celle de l’enfer. L’enfer, aujourd’hui beaucoup se disent qu’il n’existe pas mais cette affirmation qui relève de l’opinion rejette bon nombre des enseignements du Seigneur Jésus et rejette l’enseignement de notre Sainte Mère l’Eglise. L’enfer est une réalité et je dirais même une réalité nécessaire. Comprenez-moi bien, le Paradis est l’issue de ce chemin de l’Amour divin mais on ne peut et Dieu ne veut obliger personne à L’aimer car l’amour ne s’oblige pas, ne s’impose pas. Nous ne pouvons pas être unis à Dieu à moins de choisir librement de l’aimer. Ainsi existe cette possibilité du refus de Dieu, refus conscient et volontaire de Dieu qui qualifie ce que nous nommons enfer. « Mais nous ne pouvons pas aimer Dieu si nous péchons gravement contre Lui, contre notre prochain ou contre nous-mêmes : " Celui qui n’aime pas demeure dans la mort. Quiconque hait son frère est un homicide ; or vous savez qu’aucun homicide n’a la vie éternelle demeurant en lui " [pouvons nous lire en la première lettre de St Jean]. Notre Seigneur nous avertit que nous serons séparés de Lui si nous omettons de rencontrer les besoins graves des pauvres et des petits qui sont ses frères (cf. Mt 25, 31-46). Mourir en péché mortel sans s’en être repenti et sans accueillir l’amour miséricordieux de Dieu, signifie demeurer séparé de Lui pour toujours par notre propre choix libre. Et c’est cet état d’auto-exclusion définitive de la communion avec Dieu et avec les bienheureux qu’on désigne par le mot " enfer " »[1]. Ainsi « L’enseignement de l’Église affirme l’existence de l’enfer et son éternité. Les âmes de ceux qui meurent en état de péché mortel descendent immédiatement après la mort dans les enfers, où elles souffrent les peines de l’enfer, " le feu éternel ". La peine principale de l’enfer consiste en la séparation éternelle d’avec Dieu en qui seul l’homme peut avoir la vie et le bonheur pour lesquels il a été crée et auxquels il aspire. »[2]. Mais nous savons que Dieu nous a donné le remède au péché mortel qu’est le sacrement de la confession, le sacrement de la miséricorde divine. Et nous percevons combien notre vie d’ici-bas constitue ce préambule orientant notre éternité et c’est nous qui composons ce préambule soit dans le refus de Dieu ou dans la quête de Dieu. Prenons bien conscience que Dieu ne prédestine personne à aller en enfer (cf. DS 397 ; 1567) ; il faut pour cela une aversion volontaire de Dieu (un péché mortel), et y persister jusqu’à la fin.
Enfer et Paradis s’opposent donc radicalement, les damnés d’un côté qui ont refusés Dieu par leur choix libre ou par leur action ; les bienheureux de l’autres qui ont choisi Dieu et ont cherché à l’aimer en leur vie. Mais entre les damnés et les bienheureux il y’a également « ceux qui meurent dans la grâce et l’amitié de Dieu, mais imparfaitement purifiés, bien qu’assurés de leur salut éternel, [ils] souffrent après leur mort une purification, afin d’obtenir la sainteté nécessaires pour entrer dans la joie du ciel. L’Église appelle Purgatoire cette purification finale des élus qui est tout à fait distincte du châtiment des damnés »[3].
Voici donc ces trois réalités éternelles : l’enfer d’un côté, le purgatoire et le paradis de l’autre. Mais considérer ces trois réalités c’est également se rendre compte de l’importance de notre prière. Car notre prière est importante pour tous ceux qui s’éloignent du bon Dieu car par elle nous demandons à Dieu de tout faire afin que cette âme ne se damne pas, cette prière est bien sûr relative à la liberté de la personne que l’on confie au Seigneur mais elle particulièrement importante. Ce pourquoi nous pouvons offrir des messes pour les vivants afin de les confier à la grâce divine. Notre prière est importante pour les défunts, qui est notre prière de ce jour, car par elle nous invoquons les mérites du Christ afin que les âmes de nos défunts qui seraient en purgatoire puissent entrer en Paradis. Ce pourquoi nous sommes invités à offrir des messes pour la délivrance de nos défunts. Notre prière est importante lorsque nous invitons les personnes mourantes à recevoir le sacrement des malades qui les préparent à l’Eternité en les plongeant dans la miséricorde.
Ainsi nous ne sommes pas les spectateurs impuissants ni de notre propre salut, ni de ceux qui nous entourent, ni de ceux qui nous ont précédés par delà la mort. Alors prions, prions avec zèle et confiance pour le repos de l’âme de tous les fidèles défunts, invoquons avec confiance Dieu de miséricorde et prions également le Seigneur afin que nous désirions Lui être uni dans l’éternité et que nous agissions en vue du Royaume céleste.
Amen.




[1] CEC n°1033
[2] CEC 1035
[3] CEC 1030-1031

1er Novembre - Toussaint


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En cette belle solennité de la Toussaint, alors que nos yeux en ce jour se lèvent vers le ciel pour y contempler la foule nombreuse de ceux qui sont établis dans la gloire divine, de ceux qui sont comblé dans la béatitude céleste, nous nous réjouissons pour tous ces saints du ciel c'est-à-dire pour tous ceux qui comme vous et moi ont vécu sur cette terre il y’a plus ou moins longtemps et qui se sont laissés consumer par l’amour divin, qui ont offert leur vie à cet amour divin et qui ont été accueillis à leur mort dans l’éternité bienheureuse et qui aujourd’hui, intercède pour nous auprès du divin maître.
Et j’ai bien dit comme vous et moi car les saints ne sont pas ces statues de plâtre preuve d’un idéal inatteignable, les saints sont bien des hommes et des femmes qui ont affrontés les mêmes difficultés que nous mais qui se sont laissés conduire par l’Amour de Dieu, Amour de Dieu qui peu à peu les à transformer jusqu’à la sainteté. Et bien ne nous y trompons pas, nous sommes sur le même chemin qu’eux, nous aussi vivons en cette vie terrestre affrontant les difficultés qui sont les nôtres et nous aussi nous sommes appelés à nous laisser saisir par l’amour divin jusqu’à devenir saint. Vous parents à l’image du saint couple Louis et Zélie MARTIN, vous veuf ou veuve à l’image de Ste Rita, vous jeunes à l’image de St José Luis martyr de 13 ans de 1928, moi prêtre à l’image du St curé d’Ars, vous célibataire à l’image de la bienheureuse Marguerite BAYS,  et ce ne sont que des exemples de belles figures de saints.
Ainsi, réaffirmons-le en ce jour, nous avons tous la possibilité de devenir des saints et ne sourions pas intérieurement en nous disant que c’est une réalité impossible à atteindre car la sainteté n’est autre que cet attachement amoureux au Seigneur au maximum de nos capacités et rappelons-nous que ce n’est pas nous qui nous ferons saint mais que c’est Dieu qui fait les saints et l’Eglise qui les reconnaît. Ainsi ce n’est pas tant la sainteté qui est à rechercher, la sainteté qui serait un trophée récompensant un quelconque chemin, parcours ou effort et qui ne serait dès lors qu’un orgueil masqué. Ce n’est pas tant la sainteté qui est à rechercher que l’Amour de Dieu car c’est bien sur l’Amour que nous serons jugés et c’est l’Amour qui qualifie les saints, Amour de Dieu et du prochain. Alors ne cherchons pas d’autre effort à faire que celui d’aimer mais d’aimer non pas n’importe comment comme le monde nous y invite, d’aimer pleinement en cet Amour qu’est Dieu. Et remarquons combien cela est plus séduisant, si je nous dis qu’il nous faut être saint on a presque l’impression d’avoir les jambes coupés, on est découragé avant même d’avoir commencé mais si je nous dis qu’il nous faut aimer comme Dieu qui est Amour alors là on se dit que c’est possible, c’est tentant et bien le voilà le chemin de la sainteté !
Et soyons certains que si plus de 10 000 saints et saintes sont reconnus par notre Sainte Mère l’Eglise, les saints sont beaucoup plus nombreux car plus nombreux sont ceux qui ont suivi le chemin de l’Amour divin. Nombreux sont les saints qui ont œuvrés dans leurs quartiers, dans leurs villes ou villages dans une vie humble et donnée et qui sont entrés dans la gloire céleste cachés aux regards humains. Nombreux sont ceux qui n’ont pas été reconnu mais que nous célébrons en ce jour. Et si nous les célébrons c’est bien sûr pour leur rendre honneur mais c’est aussi et surtout pour nous confier à chacun d’eux afin que tous les saints du ciel intercède pour nous, afin que tous les saints du ciel nous aide à suivre le chemin de l’amour divin qui fut le leur. Alors soyons dans la joie, contemplons la foule immense du Royaume céleste et reprenons conscience en ce jour que nous sommes nous tous appelés à faire partie de cette foule, que nous sommes tous appelés à être saint, que nous sommes tous appelés à suivre le chemin de l’Amour divin. Alors désirons le ciel ou bien plutôt désirons aimer le Seigneur toujours davantage et agissons en nos vies en fonction de ce désir du ciel, agissons en nos vies en nous laissant guider et embraser par l’Amour divin.

Amen.

30 Octobre - 31ème Dimanche du Temps Ordinaire


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Ce qui est étonnant dans l’évangile de ce dimanche c’est que la rencontre entre le Seigneur Jésus et Zachée n’est pas le fruit d’un dialogue ni même d’une rencontre décidée ou impromptue mais elle n’est le fruit que d’un désir. Zachée avait le désir de voir Jésus, c’est ce désir qui l’a conduit à grimper sur un sycomore, c’est ce désir qui a permis cet appel de Jésus à demeurer chez lui. Le désir spirituelle, voilà bien quelque chose qui doit nous rejoindre nous tous, lorsque nous considérons certaine vie de saint nous désirons leur ressembler davantage, lorsque nous entendons les paroles du Seigneur Jésus dans les évangiles nous désirons être saisi en nos vies par cette radicalité évangélique, lorsque nous allons nous confesser nous désirons poursuivre ce chemin de perfection signe de notre amour de Dieu, lorsque nous tombons nous désirons nous relever sans plus jamais retomber. Le désir spirituel est donc quelque chose de bon en soi car il nous fait rechercher les réalités célestes, car il nous fait rechercher une vie toujours plus conforme à l’appel divin. Mais le désir spirituel peut-être également mauvais s’il reste uniquement à l’état de désir sans produire aucun mouvement de la volonté.
Reprenons conscience que désirer sans agir cela revient à rêver mais que notre vie n’est pas un rêve, notre vie est un agir, notre vie à un sens porté par notre agir. Désirer sans agir c’est comme un malade qui voudrait la guérison mais qui ne fait pas appel au médecin ou qui ne prend pas ses remèdes. Désirer sans agir cela ne sert à rien si ce n’est imaginer une solution que l’on ne poursuivrait pas. Désirer sans agir conduit à la frustration comme on dirait aujourd’hui.
Mais ce n’est pas le cas de Zachée, lui il désir voir Jésus et il fait preuve d’ingéniosité pour parvenir à atteindre ce qu’il désire, il grimpe sur un arbre. C'est-à-dire que Zachée a fait des efforts, il a agi par volonté et sur son arbre, Zachée voit son désir plus qu’exaucé, lui qui désirait voir Jésus, voilà que Jésus Lui-même s’invite chez lui. Et bien voilà mis en œuvre la réalité de tout effort spirituel. Car oui, il nous faut le reconnaître, notre croissance spirituelle, l’accomplissement de nos désirs de proximité au Seigneur Jésus dans une vie donnée, la conversion patiente de nos vies pour le Seigneur Jésus, tout cela demande des efforts, tout cela demande un travail sur nous même pour la correction de tout mouvement intérieur contraire à notre attachement à Dieu, tout cela demande un effort d’organisation de chacune de nos journées afin de faire une place à la prière quotidienne, tout cela demande un effort d’attention à la grâce qui nous fera rechercher la miséricorde divine dans le sacrement de confession reçu régulièrement..etc. Redisons le en ce dimanche la vie chrétienne n’est pas une vie de divan, la vie chrétienne n’est pas une vie d’attente langoureuse dans un fauteuil confortable, la vie chrétienne est une invitation constante à l’effort mais tout comme Zachée, le peu d’effort que nous faisons est toujours accueilli par le Seigneur qui nous comble bien au-delà de l’effort consenti. Pourquoi ? Et bien tout simplement parce que le bon Dieu nous connaît mieux que nous même et qu’Il sait combien notre volonté est volubile et c’est ainsi qu’au moindre effort consenti pour Lui, le Seigneur se rend présent et nous comble de ses grâces. Ne pensons jamais notre vie spirituelle comme étant uniquement le fruit de nos efforts personnels, mais pensons toujours notre vie spirituelle comme cette relation essentielle entre nous et le bon Dieu c'est-à-dire que nous ne sommes pas abandonnés à nous même mais c’est bien avec le Seigneur Lui-même que notre vie spirituelle se construit et aussi peu que nous ouvrions nos bras au Seigneur et bien Lui nous comble au maximum de nos capacités.
Alors, bien chers amis, entretenons en nous nos désirs spirituels, entretenons en nous ce désir de nous rapprocher toujours davantage du Seigneur mais faisons de ces désirs spirituels un ressort à l’action, une force de volonté, un élan à l’effort. Dieu est là qui désire nous combler, alors chaque jour accueillons-le toujours un peu plus et tout comme pour Zachée Dieu Lui-même s’invitera en nos vies et en nos âmes.

Amen.

23 Octobre - 30ème Dimanche du Temps Ordinaire


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Je ne me lasse pas d’entendre cette parabole du publicain et du pharisien car cette parabole manifeste bien la grande différence qu’il peut y avoir entre l’être et la paraître, car cette parabole nous rappelle cet essentiel qu’est le degrés d’Amour qui doit habiter nos actes. Mais à chaque écoute, je perçois et très certainement vous avec moi, nous percevons combien nous sommes parfois le publicain et parfois le pharisien.
Le pharisien est celui qui fait plus que ce que prescrit la loi de l’époque, au lieu de jeûner une fois par an, comme le prescrivait la Loi (Lev., xvi, 26 ; Nombr., xxix, 7), il jeûne deux fois par semaine, et, au lieu de payer la dîme de tous les revenus que lui assurent ses animaux et ses terres, comme le demandait encore la Loi  (Deut., xiv, 22-28 ; Lev., xxvii, 30), il paye la dîme de tout ce qu'il acquiert, qu'il s'agisse de ses achats ou de son travail. Le pharisien estime en quelque sorte que Dieu est son débiteur, il estime qu’à la vue de ses bonnes œuvres Dieu lui doit reconnaissance et grâce. Et c’est bien là que se trouve la difficulté, ce ne sont pas ses bonnes œuvres qui le condamnent en quelque sorte, c’est bien plutôt l’orgueil qui l’éloigne du bon Dieu, c’est bien plutôt l’absence d’amour en toutes ses bonnes œuvres qui rendent ses œuvres presque méprisable. Et nous pourrions tout à fait actualiser cette figure du pharisien en considérant un ou une catholique qui irait à la messe ô non pas uniquement le dimanche mais aussi en semaine, qui participerait généreusement aux œuvres de charité mais qui de tout ça ne tirerait qu’une gloriole personnelle, qui de tout ça ne tirerait que l’aboutissement d’un désir d’être remarqué de par son semblant de générosité et de piété, je dis semblant car une générosité sans amour, une générosité qui n’aurait comme but que de satisfaire l’ego ce n’est plus vraiment de la générosité ; car une piété sans amour portée uniquement par le désir de paraître aux yeux des autres ce n’est plus de la piété. Ainsi, les bonnes œuvres ne sont plus portées par le désir ultime du bien et de la charité, mais les bonnes œuvres sont transformées en vue de satisfaire un orgueil valorisant. Et si nous devions nous poser une question ce serait bien de savoir ce qui nous fait agir, est-ce que nous agissons pour être bien vu, pour être reconnu, pour manifester combien nous serions meilleurs que les autres ou bien est ce que nous agissons par amour de Dieu, par désir de charité et donc sans intérêt si ce n’est de plaire au Seigneur et de vivre de sa vie. Ainsi oui, nous sommes tous invités à aller à la messe ô non pas uniquement le dimanche mais aussi en semaine, nous sommes tous invités à participer généreusement aux œuvres de charité mais nous sommes tous invités à faire tout cela par Amour de Dieu et non dans un égocentrisme voilé
Le publicain, quant à lui, au lieu d'attirer les regards, le publicain se dérobe à l'indiscrète curiosité des hommes. Il se tient loin du pharisien et en arrière. Il n'ose même pas lever les yeux au ciel. Il a le sentiment très vif de sa misère. Il est confus et repentant. Il se frappe la poitrine, et par ce geste, — qui fut toujours celui des âmes contrites, — il manifeste le fond de son cœur. « O Dieu, aie pitié du pécheur que je suis ! » dit-il, ne pensant qu'à ses fautes, sans se comparer à personne. C'est l'aveu confiant et humble, sans retour d'amour-propre, sans recherche de l'excuse par où l'orgueil, comme par une fissure, pourrait entrer. Le publicain ne met pas en avant ses bonnes œuvres mais face à Dieu il a conscience de sa petitesse, et il attend tout du Seigneur avec une humilité vraie. Nous ne pouvons pas présupposer la qualité morale de la vie du Publicain, même s’il était considéré comme pécheur publique car il appartenait au fisc de l’époque on ne sait rien d’autres que cela. Et si nous voulions actualiser cette figure du publicain, je serais tenté de dire qu’elle correspond à la majorité d’entre nous, elle correspond à celui ou celle qui essaye de vivre la radicalité évangélique tout en ayant conscience de ses propres déficiences et des progrès qui sont encore à venir. Les bonnes œuvres côtoient la misère et la personne s’avance humblement vers le Seigneur en implorant sa miséricorde. Ainsi ce n’est pas la qualité morale qui est ici louée, justifiée mais c’est bien l’attitude humble et confiante qui conduit à la justification par le bon Dieu.
Et Dieu accorde grâce et bonheur à ceux qui s’avancent humblement vers Lui porté non par leur suffisance, non par l’illusion que leurs bonnes œuvres feraient de Dieu leur débiteur mais porté par la reconnaissance de ses propres insuffisances et surtout porté par une confiance inébranlable en la miséricorde infinie du Seigneur, par un désir de Lui être toujours plus proche, par le désir d’offrir sa vie à la louange de sa gloire, par le désir d’être tout à Dieu malgré tout.
Ainsi, je serais tenté de dire qu’il nous faut garder une part du pharisien cette part qui désire vivre sa vie pleinement tournée vers le bon Dieu, qui désire aller toujours plus loin dans les bonnes œuvres, qui désire vivre sa vie dans la radicalité de l’évangile, dans une amitié toujours plus intense pour le Seigneur ; et, avec tout cela, il faut y joindre une part du publicain, celle qui consiste à s’approcher du Seigneur les mains vides, rendant grâce pour le bien qui a été permis et appelant la miséricorde sur tout le reste.
Et nous pourrons ainsi faire nôtre ce passage de l’acte d’offrande de Ste Thérèse de Lisieux : « Au soir de cette vie, je paraîtrai devant vous les mains vides, car je ve vous demande pas, Seigneur, de compter mes œuvres. Toutes nos justices ont des taches à vos yeux. Je veux donc me revêtir de votre propre Justice et recevoir de votre Amour la possession éternelle de Vous-même. Je ne veux point d’autre Trône et d’autre Couronne que Vous, ô mon Bien-Aimé !… »
Amen.



16 Octobre - 29ème Dimanche du Temps Ordinaire


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La parabole que nous livre le Seigneur Jésus en ce dimanche est une fabuleuse invitation à la prière car si ce juge inique fini par consentir à la demande de celle qui l’importune sans cesse combien plus Dieu Lui-même sera attentif et exaucera nos prières. Ainsi oui, Dieu est attentif à nos prières, c’est une certitude enseignée par le Christ Lui-même et pourtant, nombreux sont ceux qui considèrent que leurs prières sont vaines, que leurs demandes ne sont pas entendues, que le bon Dieu est sourd ou prie que le bon Dieu est indifférent. Et bien en réalité il faut tenir ces deux affirmations, tenir le fait que Dieu est attentif et en même temps qu’Il semble sourd. Je m’explique, le bon Dieu reçoit chacune de nos prières mais Dieu n’est pas un distributeur automatique, notre prière ne nous donne pas droit à être exaucé tout comme les pièces insérées dans un distributeur automatique nous donne droit à une cannette de coca. Dieu reçoit notre prière, cette prière qui porte une demande, invite à la résolution d’un conflit ou d’une difficulté, Dieu reçoit notre prière mais Il appartient à Dieu Lui-même dans sa science infinie, dans sa connaissance totale de notre histoire et de l’histoire en générale, il appartient à Dieu d’exaucer notre prière ou pas ô non pas d’une manière arbitraire mais Dieu exauce ces prières qui concourent à notre bien véritable, à notre salut. Et de plus, comme en second temps, il nous appartient à tous d’accepter ou de refuser sa grâce.
Et c’est bien là que se joue un profond enracinement dans la Foi. La Foi qui nous enseigne la bonté de Dieu, qui nous enseigne l’attention divine par rapport à tout ce qui fait notre vie humaine, qui nous assure de l’action divine lorsque celle-ci est permise et accueillie, qui nous assure que Dieu nous comble de ce qui est nécessaire à notre propre salut. Rappelons-nous que la volonté divine consiste à ce que nous soyons sauvés, à ce qu’ici bas nous soyons saisi par son Amour et que cet Amour nous comble dans l’éternité. Voilà la volonté divine et voilà ce qui doit porter le cœur de nos prières : notre salut et le salut du monde.
Cela ne signifie pas que Dieu ne se soucie pas du reste mais que notre salut est bien ce qui Lui importe le plus. Et, en ce sens, reprenons conscience que l’ensemble de la mission du Christ est porté par ce désir de sauver l’humanité, c’est la réalité de la passion, de la mort et de la résurrection du Seigneur, et c’est le signe le plus éminent de son Amour pour nous car par là Il nous ouvre à l’Eternité. Mais si la mission du Christ est de nous permettre de Le connaître et de L’aimer, de nous permettre d’être sauvé par Lui, le Christ n’est pas resté insensible aux difficultés humaines, les morts ressuscitent, les paralytiques se lèvent, les sourds entendent, les aveugles voient mais tous ces miracles sont bien second par rapport au miracle des miracles, au miracle de notre rachat et de notre salut. Et notre prière toute entière doit être portée d’abord par notre désir de Salut, par notre désir de Dieu pour ensuite se pencher sur les difficultés de l’existence.
Bien souvent, et c’est un réflexe humaine, lorsqu’une difficulté s’impose à nous, elle prend toute la place, occupe notre esprit, habite nos nuits, cette difficulté importante est bien sûr à résoudre et les solutions sont à chercher, à discerner mais face à l’éternité, cette difficulté perd bien souvent beaucoup de son importance et cette distance que la considération de l’Eternité permet invite à une prière confiante vers le Seigneur afin que Dieu qui nous sauve, qui nous aime, afin que Dieu nous aide à trouver l’issue la meilleure à cette situation. Ô combien il nous faut parfois nous rappeler que l’essentiel de nos vies nous a été acquis par le Christ ; que l’essentiel de nos vies qu’est cette éternité convoitée et désirée dans un amour ardent au bon Dieu nous est communiqué par Dieu Lui-même. Eclairée par cette certitude, éclairée par cette douce réalité, par cet amour comblant du Seigneur, toutes les difficultés perdent bien souvent de leurs poids c’est ce que nous dit le Christ Lui-même : « Je vous le dis, à vous mes amis : Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, et après cela ne peuvent rien faire de plus. Je vais vous montrer qui vous devez craindre : craignez celui qui, après avoir tué, a le pouvoir d’envoyer dans la géhenne » ; craignez celui qui, après avoir tué, a le pouvoir d’envoyer en enfer.
Notre assurance en notre vie c’est le Christ Lui-même, c’est le Salut obtenu, c’est l’Amour infini de Dieu pour nous et c’est bien cette réalité certaine qui doit nous éclairer dans tous les affres de l’existence. Alors gardons toujours au cœur cette joie profonde que rien ni personne ne peut nous ravir, Dieu est là, Dieu nous aime, Dieu nous sauve.

Amen.

9 Octobre - 28ème Dimanche du Temps Ordinaire


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En ce dimanche, que ce soit Naaman le syrien ou bien encore l’étranger de l’évangile, c’est bien l’action de grâce qui demeure l’objet de notre méditation de ce dimanche. Naaman est venu offrir un présent en signe de gratitude pour sa guérison, l’étranger de l’évangile a fait demi-tour pour retourner auprès du Seigneur Jésus et rendre ainsi gloire à Dieu. Ces deux attitudes sont bien celle de l’action de grâce, action de grâce qui dépasse en un certain sens le simple remerciement adressé à Dieu. Et que ce soit Naaman ou l’étranger de l’évangile, ils nous représentent nous tous, nous qui sommes appelés à être habité par l’action de grâce.
En effet, nous sommes tous invités à remercier le Seigneur pour tout ce qu’Il nous donne, que nous considérions l’ensemble de la création ou les grâces particulières qui nous sont données, le fameux « merci Seigneur » devrait faire partie intégrante de chacune de nos respirations. Mais il nous faut prêter attention à une interprétation quelque peu faussée de la réalité de l’action de grâce. En effet, le bon Dieu n’exige pas de nous ce remerciement  comme le font les parents ici-bas qui, lorsqu’ils éduquent leurs enfants, après que quelque chose leur a été donné, reprennent cette phrase qui a dû traverser les siècles et les ans : « et qu’est ce qu’on dit ? » appelant de fait et comme devoir de politesse ce merci quelque peu contrit ou contraint. Dieu après nous avoir comblé ne joint pas à ses grâces le fameux « et qu’est ce qu’on dit ? ». L’action de grâce à laquelle nous sommes tous conviés n’est pas ce merci de politesse, l’action de grâce va bien au-delà et elle procède de deux réalités qui la composent.
La première réalité de l’action de grâce est bien celle d’un remerciement, remerciement quant aux grâces reçues. Mais déjà cette simple étape n’est pas toujours évidente car certains ne savent pas pourquoi remercier le bon Dieu. Alors qu’ils sont peut être au fond du trou, affligés de soucis et de difficultés, ils ne voient pas en quoi ils pourraient remercier le bon Dieu ; la tentation étant plutôt d’accuser le bon Dieu d’être en parti responsable des soucis et difficultés. Mais je peux malgré tout affirmer qu’il y’a toujours matière à remercier le Seigneur même si parfois cette matière au remerciement n’est que le fruit de la Foi, la Foi qui reconnaît au milieu des affres des difficultés, qui reconnaît la présence et le soutient du bon Dieu même si la présence du Seigneur nous semble discrète elle n’en est pas moins réelle. Et ainsi, la première réalité de l’action de grâce est portée par la reconnaissance de l’action constante et bienveillante du Seigneur en nos vies et elle s’exprime par un merci adressé au bon Dieu, par une reconnaissance des bienfaits divin.
Quant à la deuxième réalité de l’action de grâce elle est concentrée dans le mot « action » en ce sens où notre merci doit nous conduire à agir, à agir en accord avec la réalité reconnue et remerciée.  Reconnaître la bonté du Seigneur en nos vies devrait, et doit, nous amener à reconnaître l’attention aimante que le Seigneur nous porte et doit ainsi produire en nous un élan d’amour toujours plus important, élan d’amour qui doit nous amener à agir porté par cet amour de Dieu. La reconnaissance de la bonté de Dieu pour nous doit nous conduire à produire nous même de la bonté.
Le remerciement et l’action « bonifiante » : ces deux réalités constituent l’action de grâce qui n’est donc pas simplement un merci adressé au bon Dieu mais qui est également et peut-être surtout un acte posé dans le sens de notre conversion personnelle. C’est ainsi que se dessine ce cercle vertueux de la grâce :
·        Dieu par amour pour chacun de nous nous comble de ses prévenances et de se grâces
·        La reconnaissance de ces attentions divines est, en nous, reconnaissance de l’Amour de Dieu à notre encontre
·        Cette reconnaissance provoque en nous l’action de grâce qui est l’embrasement de notre personne par l’Amour divin et ce, dans la gratitude des grâces reçues
·        Et cet embrasement de nos âmes consumées par la reconnaissance de l’Amour divin nous pousse à vivre toujours plus de cet Amour divin ce que l’on appelle communément la conversion.
·        Et la conversion de nos vies, nous dispose enfin à être comblée toujours davantage par le bon Dieu…
Et en ce dimanche, je nous propose de prendre quelques instants pour considérer nos vies et plus particulièrement ces quelques derniers jours, de les considérer afin de discerner les grâces que le Seigneur nous a donné. Même si nous n’en avons pas conscience, ces grâces divines dont nous avons été comblées se comptent non pas en dizaine mais bien plus en centaine ou en millier et pourtant nous aurons peut-être du mal à discerner une seule grâce mais qu’importe. Et si nous ne trouvons pas même une grâce, les grâces du Seigneur étant parfois bien silencieuse et bien nous pouvons rendre grâce pour le fait d’être ici et maintenant en cette église vivant cette eucharistie et nous apprêtant à recevoir Dieu Lui-même en communion.

Et ensuite, la ou les grâces étant discernées, remercions avec ardeur le bon Dieu et décidons quelque action pour manifester notre attachement au Seigneur, décidons une action qui rendra gloire à Dieu, une action qui nous rapprochera du Seigneur car rappelons-nous toujours que nous rapprocher du Seigneur voilà bien ce qui rempli le Seigneur d’une joie immense. En ce dimanche, rendons une véritable action de grâce au Seigneur en Lui faisant une place toujours plus grande en nos vies, en aimant le Seigneur toujours plus ardemment, toujours plus réellement. Amen. 

mardi 4 octobre 2016

2 octobre - 27ème Dimanche du Temps Ordinaire

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« Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir », cette finale de l’évangile de ce dimanche, nous pouvons la recevoir porté encore par la belle fête de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face que nous honorions hier. Ste Thérèse apparaît, dans l’ordre du monde, comme une servante inutile, elle qui est rentrée au Carmel dès son plus jeune âge et qui ne le quitta jamais. Entre les 4 murs du Carmel de Lisieux, sa vie s’écoula dans la vie religieuse faite de prières, de vie communautaire et du travail de ce temps. On peut tout à fait affirmer que Ste Thérèse n’a rien produit à l’image de tous ces contemplatifs qui aujourd’hui encore ont choisi d’être à part du monde. Mais si Ste Thérèse n’a rien produit dans l’ordre matériel, elle demeure celle qui est reconnue pour sa fabuleuse action et ce à travers sa prière hier au Carmel et aujourd’hui dans la gloire du ciel. Ainsi, elle nous rappelle une chose essentielle que la vie trépidante de notre modernité tend à nous faire oublier, elle nous rappelle que la plus grande force en notre monde est bien celle de la prière, elle nous rappelle que la consécration à Dieu peut-être une source de grâce pour l’ensemble du peuple chrétien mais aussi pour le monde. Il nous faut donc faire le deuil d’une vision trop matérialiste, trop productiviste de l’existence. L’essentiel en notre vie n’est constitué que par ce qui nous ouvre à l’éternité.
Mais si comme toutes les belles figures de saints, Ste Thérèse nous rappelle l’essentiel qu’est le ciel, Ste Thérèse est également reconnu comme docteur de l’église, c'est-à-dire que son enseignement tout entier est proposé au peuple chrétien car certifié comme étant une voie pour avancer sur la voie difficile de la sainteté, comme une voie qui conduit droit vers le ciel. Et nous connaissons pour la plupart l’essence de ce chemin thérésien, c’est celui de la petite voie, de la voie d’enfance. Cette voie d’enfance qui n’est pas fait que pour les enfants et qui nous invite à nous dessaisir de nous même afin de laisser toute la place au Seigneur, qui nous invite à construire notre relation avec le bon Dieu à l’image de la relation d’un enfant avec son divin Père. Et c’est bien là que nous pouvons tous éprouver de la difficulté, pour nous qui tenons à notre autonomie, qui répugnons à nous laisser faire même si cela signifie se laisser faire par le Seigneur Lui-même. Cette petite voie d’enfance doit nous conduire à incarner en nos vies cette belle phrase de St Paul : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi ».
Mais par delà cette petite voie, l’enseignement de Ste Thérèse se déploie à chaque pages de ses nombreux carnets et c’est d’un de ses carnets qu’a jailli le chant que nous prendrons, ce chant qui débute par ces simples mots : « Moi si j’avais commis tous les crimes possibles je garderai toujours la même confiance ». Cette courte phrase, cette courte affirmation, peut-être reçue par bon nombre d’esprit moderne pour l’inverse de ce que Ste Thérèse désire enseigner. En effet, pour bon nombre, cela signifie que l’on peut être totalement maléfique en cette vie, la miséricorde divine sera toujours là et donc, et c’est dans ce donc que se trouve le nœud du raisonnement, et donc il ne sert à rien d’essayer d’éviter le mal, autant s’y plonger puisqu’il sera toujours temps de profiter de la miséricorde.
L’erreur de cette réflexion ne se trouve pas dans l’affirmation que la miséricorde peut effacer une multitude de péché, c’est un enseignement véridique car évangélique : « à où le péché a abondé, la grâce a surabondée ». Ainsi oui, la miséricorde est infinie et Dieu désire l’appliquer à toutes les âmes qui se tourne vers Lui dans la conscience d’un cœur contrit, porté par l’Amour de son saint Nom et le regret des péchés accomplis. L’erreur de cette réflexion se situe bien dans le donc car cette conjonction de coordination insinue que la pratique du bien et la recherche de la vie morale est un mal en ce sens qu’il est bien souvent plus facile d’agir selon ses passions, d’agir mal plutôt que d’agir bien. Et je vais vous dire que c’est bien vrai, il bien souvent plus aisé de mal agir et il est souvent plus éprouvant de rechercher le bien. Mais pourquoi est-ce que nous désirons bien agir ? Est-ce que nous désirons bien agir pour ne pas avoir besoin de la miséricorde divine ? Je ne crois pas, car la personne bien portante évite d’être malade parce qu’elle se désire en bonne santé et non pas parce qu’elle ne veut pas user du remède. Ou encore, est-ce que nous agissons mal pour avoir besoin de la miséricorde divine ? Je ne crois pas non plus car la personne malade est heureuse de trouver un remède et ne désire pas, après avoir retrouvée la santé, ne désire pas retomber malade.
La miséricorde est le remède, le péché est la maladie. Et remarquons que si en nos vies nous recherchons à agir d’une manière bonne c’est bien parce que cela nous conduit au bonheur ; le bien agir fait les bienheureux, le mal agir fait les malheureux. De plus, si cela est vrai pour tout homme, pour nous chrétien il y’a une réalité supérieur à cette simple quête du bonheur : c’est notre amour de Dieu. Car oui, c’est notre amour de Dieu qui doit nous conduire à rechercher la vie droite et juste, la vie sainte qui nous donnera de vivre dès ici-bas dans une proximité avec le bon Dieu que nous aimons. Si en nos vies nous recherchons à fuir le péché c’est certes parce qu’il induit un certain malheur mais surtout parce que le péché nous éloigne de Dieu et cela même si nous savons que sa miséricorde nous est acquise.
Et si nous prenions le temps d’y songer, serait-il possible qu’un homme profondément chrétien, animé d’un amour ardent pour le Seigneur, serait-il possible que cet homme sombre volontairement et librement, non par faiblesse mais bien volontairement et librement dans le péché, blessant cet amour divin qui le fait vivre en se disant que la miséricorde sera là ? Cela est impossible si l’amour est ardent, cela est possible si l’amour est tiède…
Alors oui, avec Ste Thérèse, il nous faut affirmer que la miséricorde divine est infinie, rejoignant tous les pécheurs qui se tournent vers Dieu avec un cœur contrit mais il nous faut également affirmer avec force que la miséricorde ne rend pas le péché insignifiant, ce péché qui peut blesser l’âme humaine jusqu’à la conduire à la géhenne, jusqu’à la conduire en enfer. La miséricorde est la plus belle manifestation de l’Amour de Dieu à notre encontre et elle ne peut se recevoir que dans une relation vraie qui ne peut admettre l’hypocrisie. Alors recherchons la vie droite et juste, recherchons la vie sainte non par devoir mais bien par amour, vivons de la miséricorde du Seigneur en reconnaissant notre faiblesse, annonçons à tous la miséricorde infinie du Seigneur qui ouvre à l’éternité et ne cessons jamais de combattre le péché qui est négation de Dieu.

Amen.