Paroisses de La Bouilladisse – La Destrousse – Peypin – Belcodène

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Centre paroissial : 7, Bd. Francis CAPUANO - Place Notre Dame 13720 La Bouilladisse

samedi 21 juillet 2018

15 Juillet - 15ème Dimanche du Temps Ordinaire


L’ensemble des textes des Saintes Ecritures, que nous livre la liturgie de ce dimanche, est porteur d’une même thématique à savoir : l’envoi en mission.
En effet, Amos a été choisi par le Seigneur et il est envoyé pour devenir prophète en Israël. St Paul, de son côté, se fait l’écho du choix de Dieu qui se pose sur tous ceux qui se laissent sauver par le Christ et qui deviennent témoin du Salut éclairé par l’Esprit Saint. Et enfin dans l’Evangile, le Christ a choisi les douze apôtres afin qu’ils annoncent au monde entier la venue de Dieu jusqu’à eux.
Le prophète Amos, St Paul, les apôtres, tous sont des personnages exceptionnels, exceptionnels par la mission qui leur est confié mais aussi exceptionnels par leurs saintetés. Et il en est de même pour les saints du ciel que nous connaissons, c’est toujours leur exceptionnalité qui nous est manifesté et que nous retenons. Les prophètes, les apôtres, les saints, tous sont des personnes exceptionnelles, c’est vrai, mais il nous faut faire attention car à trop vouloir le dire et le remarquer, nous nous excluons insidieusement du fait d’être nous même des personnes exceptionnelles. Alors redisons le nous tous en ce dimanche, nous sommes des personnes exceptionnelles ! Nous sommes tous des personnes exceptionnelles !
Nous sommes des personnes exceptionnelles peut-être en puissance et pas encore en acte, c'est-à-dire que nous sommes des personnes exceptionnelles en devenir mais la réalité est bien là !
Et nul orgueil là dedans, car gardons bien à l’esprit que si nous évoquons les grandes figures des prophètes d’antan, des apôtres du Seigneur ou encore des saints du ciel, tous ne sont devenus exceptionnels que par grâce, et uniquement par grâce. C’est la grâce c'est-à-dire Dieu Lui-même qui les a conduits à devenir ses témoins empli de grâce et de sainteté. Et je nous le dis à chacun d’entre nous, Dieu désire faire exactement la même chose avec chacun de nous. Dieu désire nous envoyer en nous établissant dans sa grâce et sa sainteté, Dieu désire faire de chacun de nous des personnes exceptionnelles, exceptionnelles par le don de la grâce et de la sainteté dont Dieu désire nous combler.
Mais reconnaissons le, bien souvent nous avons peur, peur de ne pas être à la hauteur et c’est bien vrai mais alors laissons Dieu nous élever et nous placer là où Il le désire. Nous avons peur de devoir changer de vie et c’est parfois nécessaire alors laissons le Seigneur émonder notre vie afin qu’elle soit digne d’être appelée une vie chrétienne. Nous avons peur de parler du Christ et il est certain que l’époque ne nous aide pas si tant est qu’il y’ait eu des époques plus faciles en ce domaine, alors demandons au Seigneur de venir parler en nous. Nous avons peur de nous abandonner au Seigneur alors demandons Lui la croissance de notre confiance en son Saint Nom. Toute peur disparaît, lorsque Dieu agit !
Ainsi oui, nous avons tous un grand destin dans le dessein de Dieu, un grand destin qui sera peut-être caché au plus intime de nos âmes mais un grand destin tout de même constitué de Dieu Lui-même, de Son Amour, de Son Salut et de Sa Grâce. Ne laissons pas la peur de quoi que ce soit nous clouer au sol jusqu’à nous empêcher de parcourir le chemin sur lequel le bon Dieu nous attend et nous appelle. Ne laissons pas la peur de nous même nous couper les ailes de la grâce et nous détourner de la voie sainte. Ne faisons pas de la sainteté une réalité qui ne serait pas pour nous car dès lors nous empêcherions Dieu d’agir en nos âmes, nous empêcherions Dieu de nous attirer à Lui, de nous embraser de son Amour qui est l’unique source de toute sainteté. Ne faisons pas du bonheur divin une réalité réservée à quelques uns car Dieu Lui-même désire illuminer nos vies et Il se réjouit lorsqu’une âme se laisse éclairée par sa présence aimante.
Dieu peut tout, Dieu peut tout en nous ! Avons-nous véritablement conscience de cela ? Dieu peut tout en nous jusqu’à faire de nous des saints ! Dieu peut tout en nous si nous Le laissons faire et si nous nous abandonnons entre ses mains. Dieu peut tout en nous si nous nous laissons conduire par sa grâce en évacuant de nos esprits toutes les prévisions que nous avons pu élaborer. Dieu peut tout en nous et ce que Dieu désire c’est de demeurer pleinement en chacune de nos âmes, ce que Dieu désire c’est de nous établir en sa grâce et en sa sainteté, c’est de nous envoyer afin que nous soyons ses témoins.
Alors en ce dimanche, laissons-nous embraser par la présence divine, laissons-nous nourrir par Dieu Lui-même et demandons au Seigneur de nous aider à vivre en sa présence chaque instant, de nous aider à vivre de son Amour à chaque battement de notre cœur. Demandons au Seigneur de faire de nous des saints en nous abandonnant entre ses mains et en lui faisant une place véritable en chacune de nos journées. Que Sa force soit notre force, que Sa grâce soit notre grâce afin que nous soyons embrasés du Christ et que nous témoignions de son Amour et de son Salut à tous. Dieu peut tout en nous, laissons-nous faire en nous abandonnant pleinement à Lui.
Amen.

8 Juillet - 14ème Dimanche du Temps Ordinaire


« Un prophète n’est méprisé que dans son pays », cette parole du Seigneur dans l’évangile de ce dimanche est une constatation, constatation qui concerne notre nature humaine blessé par le péché, blessé en la confiance et en l’espérance qui nous font bien souvent défaut. Car que ce soit pour les gens de l’époque du Christ ou que ce soit pour nous aujourd’hui près de deux mille ans plus tard, nous pouvons constater que la nature humaine demeure essentiellement la même. Hier comme aujourd’hui la parole du Seigneur est toute à fait vraie : « un prophète n’est méprisé que dans son pays ».
Pourquoi, pourquoi ce mépris ? Et bien tout simplement car nous confondons bien souvent le message et le messager. Si nous connaissons le messager, si nous le connaissons en ces défauts et en ses faiblesses, si nous connaissons ses erreurs de jadis et bien dès lors, tout ce que ce messager pourra dire sera entaché de son histoire défaillante c'est-à-dire de son histoire humaine. Ainsi, quelle que soit la nature du message, le messager est inaudible à cause de ses errements passés.
Et cela va même plus loin car en revenant en l’évangile et en considérant le Christ comme messager, nous ne pouvons trouver dans la personne du Christ aucune défaillance, aucun péché, aucun errements mais pourtant, sa parole est rejetée tout simplement parce que les gens pensent le connaître. Les gens connaissent ses parents, sa famille ainsi le Christ ne peut surprendre car il appartient à une lignée et ne peut s’en extraire, ne peut étonner, ne peut pas porter une parole qui dépasse cette réalité d’appartenance.
Ce que montre cette réalité c’est ce défaut inhérent à notre propre fonctionnement, ce défaut qui consiste à mettre chaque personne dans une case bien définie, qui consiste à faire de la personne quelqu’un que nous cernons et qui ne peut dépasser les frontières que nous lui avons subjectivement fixées. Ce défaut est une erreur en de nombreuses dimensions. Tout d’abord, réduire la personne à ce que nous en connaissons cela revient tout d’abord à considérer que notre jugement quel qu’il soit est juste, totalement juste. Je pense que telle personne est comme ceci alors tout est dit. Et c’est ici, dans ce jugement péremptoire que va naître la médisance, la médisance qui naît au moment où l’on va partager le jugement que l’on a posé sur telle ou telle personne. La médisance qui est bien une maladie de notre humanité dans le déballage de jugement à l’emporte pièce qui alimente tous les commérages possibles et bien souvent sans aucune réalité objective. Mon jugement de l’autre s’établi sur ce que je pressens, sur ce que je ressens, je proclame mon ressenti qui se transforme peu à peu en ressentiment condamnant l’autre, ressentiment qui se propage et condamne l’autre dans le microcosme qui est le mien.
 Allons même plus loin, j’ai vue telle personne volée dès lors cette personne est une voleuse, un point c’est tout. Un acte est posé et cet acte devient qualifiant de l’ensemble de la personne qui l’a posé. Dans l’ordre de la justice et de la responsabilité c’est vrai, mais nous ne sommes pas de ceux qui devons rendre la justice qui ne se rend d’ailleurs que dans un prétoire. Pour nous, comme pour le juge d’ailleurs il nous faut essayer de rechercher les circonstances d’un tel acte, circonstances qui ne seront peut-être pas à la décharge de celui qui l’a posé, mais circonstances qui permettront de saisir le mouvement éthique de l’acte c'est-à-dire l’élan qui a conduit à un tel acte. Rien que ça, combien de fois prenons nous réellement le temps de le faire alors qu’il est si pratique de montrer un certain pouvoir en condamnant ouvertement un tel ou un tel.
Quoi qu’il en soit de tout cela, le Christ nous invite à une autre vision de la réalité, à une autre vision de la personne humaine. En effet, dans le respect de la justice et de la prise en compte de la responsabilité, nous sommes tous invités à condamner le péché sans condamner le pécheur, je répète, nous sommes tous invités à condamner le péché sans condamner le pécheur. Condamner le péché, pas de souci de ce côté-là, un acte est mauvais si sa matière est mauvaise, si les circonstances ne le dédouanent pas de son poids moral, si la volonté était claire, si la liberté était sauvegardée. Déterminer qu’un acte est mauvais cela requiert un certain discernement mais reste relativement aisé. Ainsi, après avoir effectué ce discernement nous pouvons considérer qu’un acte est mauvais mais cela ne doit pas nous conduire à une condamnation sans possibilité de rédemption. C'est-à-dire qu’il nous faut toujours garder à l’esprit qu’une personne ne se réduit pas aux actes qu’elle pose, garder à l’esprit que toute personne peut changer, garder à l’esprit que la conversion demeure une réalité de notre identité humaine.
Prenons un exemple en la personne de St Paul ? St Paul lui qui avait participé à l’assassinat de St Etienne, lui qui persécutait les chrétiens, il aurait très bien pu être condamné pour cela et pourtant il devint un des plus zélés apôtres du Seigneur allant jusqu’à livrer sa propre vie !
Ainsi il ne s’agit pas de considérer qu’aucun acte est mauvais, nous ne sommes pas au pays des bisounours, il ne s’agit pas non plus de considérer que la justice ne doive pas s’exercer dans son pouvoir de coercition, il s’agit tout en reconnaissant la gravité des actes posés, en laissant la justice faire son œuvre, il s’agit de permettre à la personne de retrouver le chemin du Bien, permettre à la personne de découvrir son Seigneur et Sauveur et dès lors de s’enraciner dans la vertu. La miséricorde se moque du jugement en ce sens où la miséricorde rejoint la personne dans sa réalité et l’appelle à changer de vie dans la reconnaissance du Christ Sauveur.
Et pour des matières plus légères dans l’ordre de la médisance, il s’agit de ne pas prêter foi à nos propres jugements qui sont bien souvent emprunt de nos propres forces et de nos propres faiblesses, ne pas prêter foi à nos propre jugement et rejoindre l’autre dans ses défaillances pour le soutenir dans le chemin de la vertu et de la sainteté. La médisance condamne et invite la société à faire de même, le chrétien lui rejoint l’autre dans sa grandeur, ses potentialités et son mystère, pour le relever, l’aider à avancer et à progresser.
Le jugement péremptoire condamne l’autre en le réduisant à n’être que ce que nous en percevons, conduit à placer l’autre dans une case, l’espérance permet à l’autre d’exister par delà ce que j’en comprends et en saisi, certain que chaque personne humaine peut devenir expression de la présence de Dieu qui me dépasse et dépasse toute chose.
Et pour revenir à l’Evangile, le manque de discernement peut évacuer le message en considérant les faiblesses du messager ; la Foi, quant à elle, voit au-delà des apparences et perçoit la grandeur du message malgré les faiblesses du messager.
Alors bien chers amis, il ne nous reste plus qu’une chose à faire, demandons au Seigneur de nous faire devenir véritablement chrétien c'est-à-dire  que notre Foi nous conduise à chasser de nos vies tout jugement péremptoire, tout jugement à l’emporte pièce, à chasser de nos vies toute médisance, et que notre Foi nous conduise à vivre porté par la volonté d’aider toute personne à être relevée par la miséricorde et à vivre du Christ Sauveur, à voir en chaque personne humaine un être aimé de Dieu qui désire le rejoindre et le sauver car c’est bien en cette manière d’agir et de vivre que nous serons véritablement chrétien. La Foi nous enseigne que Dieu ne nous a pas condamné mais qu’Il nous a sauvé à notre tour, ne condamnons pas mais conduisons chaque personne à se laisser sauver par le Christ.
Amen.


3 Juillet - St Thomas - OESSJ


En ce jour de fête où nous honorons St Thomas, apôtre, il est certain que c’est bien la vertu de Foi qui s’impose à notre prière. St Thomas a manqué de Foi en Notre Seigneur, il n’a pas conçu en son esprit par là trop humain le pouvoir de Dieu qui touche toutes réalités même cette réalité implacable qu’est la mort. Et il est certain que la résurrection n’appartenait pas à la réalité de pensée des apôtres aux premiers instants, il est donc tout à fait compréhensible que cette réalité ne peut que s’ancrer dans un acte de Foi véritable.
Pour nous tous, c’est quelque peu différent. La résurrection nous savons l’expliquer mais il nous faut craindre que cette réalité ne demeure que trop au simple stade de l’idée. Le Christ est ressuscité c'est-à-dire que le Seigneur a vaincu la mort et qu’Il est entré vivant dans la gloire divine le saint jour de l’ascension, très bien. Mais cette réalité de la résurrection du Seigneur elle doit nous accompagner chaque jour car le Christ vivant demeure l’hôte très doux de nos âmes, demeure vivant pour chacun de nous. Le Christ vivant nous accompagne, nous soutient, nous relève, nous comble de ses grâces et de ses dons.
Alors oui le Christ est ressuscité mais cette réalité n’appartient pas à un passé glorieux déconnecté de notre quotidien, le Christ est ressuscité pour nous, Il est vivant pour nous, Il est présent pour nous. Et c’est bien en ce sens que nous sommes chaque jour appelés à poser un acte de Foi en la présence agissante du Seigneur en nos vies et nous le faisons à chaque fois que nous accueillons le Seigneur dans la prière ; la prière qui doit demeurer le cœur de chacune de nos journées.
De plus, dans cette discussion entre le Seigneur et St Thomas notons que le Seigneur fait de nous tous des bienheureux ! En effet, le Seigneur dit : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu » et c’est bien de nous dont il s’agit car nous n’avons pas vu le Seigneur ressuscité, oh bien sûr le Seigneur se manifeste à nous de bien d’autres manières mais nous n’avons pas vu ni touché le Christ ressuscité et nous posons dès lors un acte de Foi à chaque fois que nous nous tournons vers Lui. Et il nous faut peut-être nous le redire, nous sommes heureux d’avoir la Foi ; nous sommes heureux car le Christ est vivant en nous et pour nous.
Et pour nous, membres en puissance ou en acte de l’ordre du St Sépulcre, cet acte de Foi que nous posons envers le Christ ressuscité doit également ancrer notre espérance, certes notre espérance dans les réalités surnaturelles mais aussi dans les réalités historiques, politiques et humaines. C'est-à-dire que nous pouvons poser sur le monde, sur la société, sur l’état de notre France et surtout de la terre Sainte, nous pouvons poser un regard critique, relevant les injustices, les erreurs et les manœuvres malhonnêtes et politiciennes mais notre regard critique doit également être ancré dans la Foi, c'est-à-dire dans la certitude que quoi qu’il se passe, le Christ demeure vainqueur de toutes réalités. Oh bien sûr cela ne doit pas nous conduire à nous désengager de toutes ces luttes en faveur de la justice, de la vérité et de la probité mais tout en agissant autant qu’on le peut, il nous faut tout abandonner entre les mains du bon Dieu. Et en ce sens, que cela soit pour les évènements et leurs évolutions en Terre Sainte, chez nous et même dans notre propre vie nous pouvons garder à l’esprit ce que disait un disciple de St Ignace de Loyola à savoir : il nous faut agir comme si tout dépendait de nous en se rappelant que tout dépend de Dieu.
Ainsi que ce soit dans la situation des chrétiens en Terre Sainte, que ce soit dans l’ordre, que ce soit dans les évolutions politiques et même dans notre propre vie, agissons du mieux que nous pouvons mais laissons nous surtout guider par le Christ qui seul détient la victoire. Plaçons sous l’étendard du Christ et œuvrons à la propagation de la Foi et de l’Espérance dans une Charité immense, travaillons pour la gloire de Dieu.
Et pour conclure cette homélie, je voudrais attirer notre attention sur l’exclamation de St Thomas, lui qui proclame en voyant le Christ ressuscité : « Mon Seigneur et mon Dieu ». Et bien cette exclamation je nous invite à la faire notre en chaque eucharistie, qu’au moment où le prêtre élève le très saint Corps du Seigneur, élève Son précieux Sang nous puissions intérieurement nous exclamer dans la Foi : « Mon Seigneur et mon Dieu », car c’est bien Lui, le Christ vivant et présent qui se donne à nous à chaque communion et ô combien il nous faudrait à chaque fois tomber à genoux devant un si grand mystère de Dieu qui s’abaisse jusqu’à notre petitesse pour se livrer à nous sous les espèces consacrées… Ô combien nous sommes bienheureux de vivre de Dieu.
Amen.

1er Juillet - 13ème Dimanche du Temps Ordinaire


En ce dimanche, j’aimerai revenir avec vous sur la deuxième lecture tirée de la lettre de St Paul aux Corinthiens. Dans ce passage St Paul évoque le don et même plus, il évoque le don généreux. Au premier abord, en entendant ces termes nous aurions déjà la main sur le portefeuille pour soutenir par un billet telle ou telle action charitable, mais reconnaissons ensemble que St Paul ne parle pas d’argent. En effet, St Paul nous invite à donner généreusement ce que nous avons tous reçu en abondance à savoir : la Foi, la Parole de Dieu ainsi que la connaissance de Dieu.
Et il peut être bon en ce début d’été de nous remettre dans le référentiel chrétien qui va à l’encontre de celui que nous propose le monde. Pour le monde, l’essentiel consiste en ces biens matériels qui auraient soi-disant le pouvoir de combler l’homme et de le rendre heureux. Ce modèle social fondé sur un matérialisme a outrance demeure le modèle de notre société même si nombreux sont ceux qui ont bien conscience de la vanité des choses. Pour nous chrétiens, catholiques, notre existence doit être fondée sur l’Eternité, sur le Salut obtenu par le Christ. Ainsi, même si nous soutenons matériellement les œuvres bonnes et justes, ce que nous pouvons donner ne se résume pas à notre compte en banque et je dirai même plus que ce qu’il nous faut chercher à donner c’est d’abord un témoignage digne du Christ avant tout autre chose. Pour nous, avant même que de mettre la main à la poche il nous faut livrer notre Foi.
Et vous serez très certainement d’accord avec moi qu’il est bien plus facile de donner une pièce que de témoigner de notre Foi, c’est vrai mais la pièce ne durera qu’un temps alors que notre témoignage lui résonnera dans l’Eternité. Même si nous sommes millionnaires, tout du moins si vous êtes millionnaires, la réalité qui a le plus de valeur c’est bien le Christ Lui-même, c’est notre Foi qui nous donne de nous tourner vers l’Eternité et de nous y laisser conduire par la grâce. Et c’est bien la Foi qu’il nous faut annoncer afin de permettre au plus grand nombre de recevoir le véritable sens de la vie, de recevoir, le véritable bonheur, la joie inextinguible qui nous vient de la rencontre avec le Christ présent et agissant en nos vies.
Sans nous conduire à de la mauvaise conscience, nous pourrions nous interroger pour savoir combien de fois nous avons parlé du Christ en dehors de la paroisse ? Combien de fois ?
Et peut-être que la question qu’il nous faut recevoir en ce dimanche c’est de savoir comment manifester notre attachement au Christ ? Les signes extérieurs sont importants même s’ils ne permettent qu’une prise de contact mais, par exemple, un crucifix autour du cou est signe de notre attachement au Christ et peut permettre d’engager une conversation de Foi. Notre témoignage de vie, notre joie, notre paix, notre vision éclairée par le Christ des difficultés du monde et formulée avec une charité immense, voilà d’autres points à rechercher. Mais quels que soient les moyens, ne nous taisons pas mais annonçons le Christ à temps et à contre temps pour le Salut du monde.
Amen.


24 Juin - St Jean Baptiste


Aujourd’hui nous fêtons la naissance de St Jean Baptiste. Et nous pouvons nous arrêter avec bonheur sur cette belle figure, charnière entre l’Ancien et le Nouveau testament, charnière entre l’ancienne et la nouvelle Alliance. Et si nous connaissons St Jean Baptiste, les éléments livrés par les écritures sont peu nombreux mais ils manifestent clairement la personnalité de St Jean Baptiste.
Et il nous faut revenir au moment de la visitation, à ce moment où la Vierge Marie ayant appris de l’ange que sa cousine était enceinte se rend auprès d’elle pour l’accompagner en sa grossesse. Et lorsque Marie et Elisabeth se rencontrent alors l’évangile nous dit que l’enfant a tressailli dans le sein d’Elisabeth. St Jean-Baptiste, à peine conçu, St Jean-Baptiste embryon dans le sein de sa mère mais véritable personne humaine, choisi, a déjà reconnu dans le sein de la Vierge Marie son Seigneur et Sauveur Jésus Christ. Ainsi, la visitation n’est peut-être pas d’abord la visite de la Vierge Marie enceinte du Seigneur Jésus et de Ste Elisabeth enceinte de St Jean Baptiste mais elle est certainement la première rencontre du Christ avec St Jean-Baptiste. Et c’est comme si cette rencontre antérieur à la naissance avait fondé la mission, la vocation de St Jean Baptiste. Car durant de longues années, les écritures ne nous disent rien sur St Jean Baptiste jusqu’au moment où débute l’activité d’annonce du Seigneur Jésus. Le Christ débute sa prédication de l’identité divine et St Jean-Baptiste de son côté appelle à la conversion et à l’attente du Messie. Il y’a une véritable coordination mystique mais tout du moins réelle entre la mission du Seigneur Jésus et celle de St Jean Baptiste.
Puis St Jean Baptiste s’efface pour laisser le Christ prendre sa véritable place de Dieu fait homme mais St Jean-Baptiste demeure attacher à la vérité, demeure attacher aux appels du Seigneur allant jusqu’à dénoncer le péché du roi ce qui le conduira à être décapité en prison par fidélité à Dieu.
Et aujourd’hui, en fêtant la naissance de St Jean Baptiste nous célébrons ce moment de l’histoire humaine qui s’apprêtait à recevoir la naissance  du Christ. Nous célébrons le choix que Dieu a posé sur St Jean-Baptiste en le constituant précurseur du Seigneur Jésus. Nous célébrons la fidélité qui caractérise St Jean Baptiste qui n’hésita pas à perdre la vie par amour et par fidélité au Seigneur.
Alors en cette eucharistie, demandons au Seigneur par l’intercession de St Jean Baptiste la grâce de la fidélité, demandons également la grâce de pouvoir nous aussi être pour nos frères des témoins du Seigneur en les aidant à accueillir le Christ. Que la prière de St Jean Baptiste nous accompagne et nous obtienne les grâces dont nous avons besoin.
Amen.

24 Juin - 10 ans d'ordination


10 ans, déjà 10 ans que j’ai été ordonné prêtre en notre cathédrale de Marseille. Que le temps est passé vite depuis cette grâce que le Seigneur m’a fait ; que de lieux où j’ai pu exercer mon ministère de l’Egypte au Caire, en passant par la Suisse et Fribourg pour revenir en France à Allauch et enfin à vos côtés sur nos paroisses de La Bouilladisse, La Destrousse, Peypin et Belcodène ; que de rencontres et de sacrements… Et lors de cet anniversaire de dizaine, j’aurai peut-être la tentation d’établir une belle synthèse sous la forme de bilan/perspective… Mais en réfléchissant quelque peu, le bilan de ces 10 années m’échappe totalement, oh bien sûr il y’a de nombreuses grâces qui sont visibles, il y’a de nombreux clin d’œil du bon Dieu qui ont ponctués toutes ces années, mais ce bilan ne pourrait prendre en compte tout ce que le Seigneur a véritablement accompli, tout ce qui est passé inaperçu tout en étant essentiel. C’est ainsi qu’en regardant en arrière je ne peux que rendre grâce d’une manière large et généreuse tout en me rendant compte que la méthode bilan/perspective ne peut s’appliquer. Alors c’est peut-être davantage sous le plan de la prière qu’il me faut considérer le temps écoulé, sous ce plan habituel du : pardon – merci – s’il te plaît.
            Pardon, oui pardon Seigneur pour tous mes propres manquements, pour mes résistances à l’action de Ta grâce. Le prêtre est ordonné pour le service de Dieu et de l’Eglise mais il demeure, lui aussi, sur le chemin de la conversion personnelle, il demeure inscrit dans ce combat en faveur de la grâce. Le St curé d’Ars disait que le prêtre est quelque chose de grand, et c’est vrai de par le pouvoir et la mission qui lui sont confiées mais le prêtre est toujours appelé à correspondre davantage à la grâce reçu et que de progrès à faire dans l’ordre de l’abandon total…
            Pardon – Merci ; Merci, oui, merci Seigneur de m’avoir appelé à Te suivre dans le sacerdoce, pour m’avoir appelé à Te servir et à servir ceux que Tu me confies. Le prêtre participe humblement à la mission de Salut opéré par le Christ en dispensant les sacrements particulièrement ceux de la confession et de l’eucharistie. Quel mystère qui me dépasse, qui nous dépasse, comment saisir qu’une simple créature ait le pouvoir de convoquer Dieu sur l’autel à chaque messe ? Comment saisir qu’une simple créature ait le pouvoir d’appliquer aux autres le pardon divin ? Cela est infini et pourtant cela est confié à de simples hommes qui sont appelés à devenir les instruments de la grâce et de l’Amour divin… Et ma mission de prêtre a reçu une dimension supplémentaire dans la mission de curé qui m’a été confié, et, le 1er septembre prochain, cela fera 5 années que je suis à vos côtés. 5 ans déjà ! aussi ! Et par cette charge de curé, par cette charge de gouvernance, de sanctification et d’enseignement que le Seigneur m’a confié, je me dois aussi de vous dire merci à vous. Sous la conduite du Seigneur c’est bien ensemble que nous avons travaillé à l’œuvre paroissial. Près de 300 familles accompagnées dans la perte d’un proche, plus de 400 baptêmes, plus de 75 mariages, toutes ces personnes réconciliés dans la grâce de la confession, toutes ces premières communions, ces professions de Foi et confirmations, toutes les œuvres de restauration de nos paroisses, et bien d’autres choses encore, tout cela c’est aussi grâce à vous, grâce à chacun, grâce à votre propre implication, grâce à votre soutient personnel et matériel, grâce à votre amitié ; grâce aussi à mes parents que je me dois d’honorer en ce jour, qui m’ont accompagné et continue de le faire ici-bas ou du haut du ciel. Oh combien je me rends compte que si le prêtre est au service de Dieu en étant au service de la communauté, la communauté elle-même, vous tous, demeurez participant essentiel de mon propre sacerdoce.
Pardon – Merci – s’il te plaît : « Que le Seigneur achève en vous ce qu’Il a commencé », ces mots que l’Archevêque a prononcé lors de mon ordination constituent ma demande au Seigneur en ce jour. Que sera demain ? je ne le sais et je ne veux faire aucun pronostic. Ce que je désire c’est de me laisser conduire par Toi, Seigneur, me laisser guider par l’Esprit Saint sur tes chemins à Toi, assumant du mieux possible la mission que tu me confies et me confieras, soutenu en cela par ta grâce sans laquelle je ne peux rien faire et soutenu aussi par le peuple chrétien. Car ma demande vous concerne également, tous et chacun, car cette mission, quelle qu’elle soit, c’est bien ensemble que nous sommes appelés à l’assumer dans l’unité de l’Eglise, Corps du Christ, dans cette communion de prière et d’action en faveur de l’annonce de la Bonne Nouvelle, en faveur du salut du monde pour la plus grande Gloire de Dieu.
Alors oui, 10 ans déjà, mais aussi seulement 10 ans, que le Seigneur me donne de Le servir toujours plus intensément, toujours plus passionnément, aussi longtemps qu’Il le voudra. Que le Seigneur achève en moi ce qu’Il a commencé et en ce jour, je me confie humblement à vos prières.
Amen.

24 Juin - St Jean Baptiste - 10 ans de Sacerdoce


En cette solennité de  la nativité de St Jean-Baptiste, nous honorons bien sûr l’œuvre de Dieu qui s’est inscrite dans le temps des hommes mettant à part celui qui annoncerait la venue de Dieu, reconnaissant et dévoilant aux yeux du monde la véritable identité du Seigneur Jésus, vrai homme et vrai Dieu.  Et en ce jour, c’est la figure de Zacharie qui demeure au cœur de l’Evangile. Zacharie, lui qui n’avait pas cru aux dires de l’ange, lui qui n’avait pas cru l’annonce de la naissance prochaine de son fils Jean Baptiste ; Zacharie fut contraint au silence, son manque de Foi fut réprimandé par le Seigneur qui le rendit muet. Mais le mutisme de Zacharie cessa avec les premiers cris de son Fils nouveau-né, son mutisme dû à son manque de Foi cessa lorsqu’il put voir l’action de Dieu qui s’était accompli, lorsqu’il put constater le miracle réalisé.
Et bien, en ce dimanche, alors que j’ai la joie de fêter mes dix ans de sacerdoce avec vous tous, je ne peux que moi aussi constater l’action de Dieu. Dix ans durant lesquelles j’ai tâché de servir le bon Dieu malgré mes propres insuffisances, dix ans marqués par la célébration de tant de sacrements, marqué par des confessions extraordinaires, marqué par des rencontres lumineuses. Ce sont de nombreux évènements qui ont ponctués ces dix années mais je ne serais pas juste avec le Seigneur si je ne gardais que les évènements exceptionnels car le quotidien de la grâce n’est pas forcément tissé de fait exceptionnellement visible et j’ose croire avec certitude que le quotidien fut bien plus riche que ces évènements remarquables. Ce quotidien qui fut porté par des décisions qui m’ont échappé, envoyé la première année en Egypte au Caire dans l’incertitude de ce pays mais qui m’a donné la joie de fonder une aumônerie avec les étudiants de science politique sur place, les accompagnants dans une croissance spirituelle que l’éloignement de la France favorisait. Cette grave maladie qui me conduisit à rejoindre la France rapidement et qui fit craindre à Mgr. PONTIER qu’il allait enterrer un prêtre qu’il venait d’ordonner. Mais ce n’était pas mon heure… Puis ce fut un séjour à St Julien  avant un départ pour la Suisse, à l’université de Fribourg. Et là encore, par delà les études si nécessaires, quelle richesse de rencontres et de vies paroissiales, que d’amitié. Et enfin ce fut la paroisse d’Allauch où je fis mes premières armes comme vicaire. Tant de belles choses saupoudrées de difficultés qui donnent du piquant à l’existence.
Ces 5 premières années m’ont ensuite conduit à vos côtés, et oui cela fera déjà 5 ans le 1er septembre prochain. Déjà, le mot n’est pas pris à la légère car oui le temps passe vite et en même temps que de choses accomplies. Tant de choses accomplies, oui, mais je ne suis pas seul bien au contraire. Et c’est peut-être ça que je pourrais retenir de cet anniversaire, c'est-à-dire qu’au début du ministère, tout feu tout flamme, on veut changer le monde et on se croit assez fort pour le faire tout seul, illusion de la jeunesse qui est appelée à murir oh non pas pour ne plus rêver mais pour se rendre compte qu’on ne fait pas grand-chose tout seul. Et en considérant ces 5 années à vos côtés je ne peux que rendre grâce pour vous, pour nous car c’est ensemble que nous avançons, c’est ensemble que nous avançons bien sûr dans la voie de la grâce et de la sanctification de nos vies, c’est ensemble aussi que nous avançons dans les œuvres paroissiales et en bien d’autres lieux.
Mais bien sûr, ensemble nous ne pouvons pas nous reposer sur nos lauriers, satisfait de ce qui a été accompli pourquoi pas mais considérant surtout tout ce qui reste à faire pour que l’ensemble de nos villages puisse reconnaître dans le Seigneur Celui qui les aime, qui les sauve et qui les accompagne. Car notre mission elle est là ! Et si le temps passe vite comme nous le constatons chacun et bien considérons que nous n’avons pas de temps à perdre !
Pour conclure, je ne peux vous demander qu’une seule chose, c’est de continuer à prier pour moi, c’este ce que je vous avais demandé lors de mon installation il y’a 5 ans et je suis certain que vous avez déjà répondu à cette demande, alors surtout continuez ! Que le prêtre que je suis puisse être toujours davantage donné au Seigneur pour être toujours plus digne d’être à votre service. Que le prêtre que je suis puisse grandir en sainteté pour témoigner du Christ à chacun. Que le prêtre que je suis se dépense sans compter aux œuvres du Seigneur. Que le prêtre que je suis soit toujours plus digne du don du sacerdoce qui m’a été fait il y’a maintenant 10 ans.
Alors surtout, priez pour moi et continuons ensemble à suivre la voie sur laquelle le Christ nous appelle ! Merci à vous pour ce temps écoulé et à venir et surtout, et surtout merci Seigneur, Toi qui m’a appelé à te suivre, garde moi toujours fidèle à la grâce reçue, affermis ma volonté pour qu’elle soit semblable à la tienne, éclaire mon intelligence pour discerner ta présence agissante, embrase mon âme d’amour pour Toi et conforme moi toujours à Toi, Seigneur, Toi, l’unique Pasteur.
Amen.

16 Juin - 11ème Dimanche du Temps Ordinaire


Dans l’Evangile de ce Dimanche et en évoquant le règne de Dieu le Seigneur Jésus prend l’image de la graine de moutarde : « elle est la plus petite de toutes les semences. Mais quand on l’a semée, elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères ». Et bien cette parabole semble tout à fait adéquate pour qualifier la vie paroissiale. Pourquoi me direz-vous et bien tout simplement parce que tout au long de l’année, la paroisse à travers la liturgie, les sacrements, à travers ses catéchistes, à travers toutes les personnes qui construisent la vie paroissiale, à travers chacun de vous, et bien la paroisse sème de toutes petites graines, la paroisse sème ces petites graines qui semblent même disparaître lorsqu’elles ont atterries au sol. Mais ces petites graines qui ne font pas de bruit, ces petites graines qui ne s’imposent pas dans les évènements du monde, ces petites graines ont la formidable capacité de devenir immense jusqu’à surplomber toute chose. Ces petites graines de Foi sont de celles qui font les saints.
Ainsi en travaillant à l’œuvre du bon Dieu, à l’œuvre d’annonce de la Bonne Nouvelle il nous faut donc nous inscrire sur un chemin de foi et de confiance, il nous faut semer la Bonne Nouvelle, semer l’Evangile, semer la présence aimante du Seigneur tout en acceptant qu’autre est le semeur autre est le moissonneur, tout en acceptant que les fruits de notre participation à l’œuvre divine ne soient pas immédiatement visibles, appréhendables. Ô bien sûr me direz-vous, ce n’est pas parce que la graine est semée qu’elle poussera, c’est vrai, la sécheresse de notre temps moderne, les activités diverses et variées peuvent comme des fourmis anéantir tout le travail d’ensemencement  mais qu’importe, ce n’est pas parce qu’il y’a un risque qu’il nous faut tout arrêter.
Et cette image, si elle est vraie pour la vie paroissiale elle est vraie également pour chacun de nous, dans nos vies. En effet, chaque témoignage donné, chaque petite parole prononcée en faveur de l’annonce de la Bonne Nouvelle, chaque témoignage de vie chrétienne, tout ceci n’a peut-être pas donné son fruit immédiatement mais ce qui est donné est donné, et il nous faut ensuite laisser le temps au bon Dieu d’agir, il nous faut ensuite laisser le temps à l’autre d’accueillir s’il le veut cette annonce inauguratrice d’un chemin de Foi.
Et si nous réfléchissons quelque peu en mettant de côté une logique de rentabilité si propre à notre temps et en regardant avec les yeux de la Foi et de l’Eternité, si à la fin de notre vie l’ensemble de nos témoignages, de nos paroles, de nos actions ont favorisées la conversion d’une seule âme alors nous n’aurons pas travaillé en vain ! Alors aujourd’hui, en ce dimanche, redisons au Seigneur combien nous désirons l’annoncer à notre temps, à notre monde, qu’importent les fruits, demandons-Lui la grâce d’œuvrer sans relâche à l’annonce de la Bonne Nouvelle en commençant par notre propre conversion, par notre propre attachement à son Amour.
Amen.

10 Juin - 10ème Dimanche du Temps Ordinaire


L’Evangile de ce dimanche nous donne de recevoir l’enseignement du Seigneur tout d’abord sur le royaume de Satan et sur l’unique péché qui ne peut-être pardonné aux enfants des hommes.
Tout d’abord sur Satan, il nous faut avant toute chose chasser de notre esprit la considération que Satan serait une simple image, une simple idée destinée à personnaliser le mal. Non, Satan n’est pas une idée mais il est bien réel, appartenant certes au monde des simples esprits tout comme les démons et les anges, Satan demeure celui qui a rejeté le dessein de salut de Dieu et qui dès lors œuvre à la perte de la race humaine, œuvre à notre propre damnation. Les procédés satanique sont multiples de la simple imagination à la possession mais ce qu’il nous faut également garder à l’esprit c’est bien que Satan a été vaincue. Lui qui s’était déchaînée contre le Seigneur Jésus, artisan de sa passion et de sa mort, il a été jeté à terre par la victoire du Christ sur le péché te sur la mort, par la résurrection de Notre Seigneur. Il nous faut donc affirmer l’existence de Satan et il nous faut demeurer dans une sainte méfiance tout en conservant une confiance absolue en la victoire de notre Dieu ancrée dans la certitude que sa grâce nous préserve et nous fortifie dans le combat que nous menons en faveur du Christ et de la sanctification de notre vie.
Et cette confiance en Dieu elle n’a qu’une limite, ce péché contre l’Esprit qu’évoque le Seigneur en l’Evangile. Quel est-il ce péché ? Et bien, nous le savons, la miséricorde de Dieu n’a pas de limite, elle demeure infinie. Ainsi, du côté de Dieu, aucune limites à son œuvre, à son action, à son Amour, à sa grâce et à sa miséricorde. Mais de notre côté il n’en est pas de même car nous pouvons faire obstacle à l’action de Dieu en nos vies et nous avons même cette capacité de rejeter le Seigneur de nos vies et donc de rejeter l’action du Seigneur Esprit Saint qui murmure en nous le nom du Père. Et bien voilà ce que l’on appelle le péché contre l’Esprit Saint, c’est le péché qui chasse Dieu de nos vies et empêche dès lors le Seigneur de nous racheter par sa miséricorde, de nous établir dans l’ordre de la rédemption. Et si le Seigneur Jésus nous parle de ce péché contre l’Esprit Saint après avoir évoqué le royaume de Satan c’est bien pour nous montrer que c’est dans ce péché que réside la victoire de Satan, car c’est le péché qui conduit à la damnation.
Redisons le autrement, Dieu désire toujours faire miséricorde et Il appelle chacun des membres de notre humanité à recevoir sa miséricorde dans le sacrement de la confession, à vivre de sa vie par le sacrement de l’eucharistie, Dieu est toujours prêt à se donner à chacun des membres de notre humanité mais chacun des membres de notre humanité a ce pouvoir de rejeter le Seigneur et de rejeter son salut. Ainsi le chemin de la damnation se trouve bien dans ce rejet personnel de Dieu et de son salut. Le Christ nous le dit par ailleurs : « la volonté de mon Père c’est que tous les hommes soient sauvés » mais il est malheureux de concevoir le fait que tous les hommes ne veulent pas être sauvé par le Christ et Le rejette, rejetant ainsi le salut et la béatitude.
Ainsi, en ce dimanche, confions-nous au Seigneur afin qu’Il nous aide par sa grâce à nous préserver de Satan et de ses œuvres, que nous ne laissions pas séduire par ses chemins mais que nous demeurions fidèle à la vertu dans une recherche continu de la sanctification de nos vies. Demandons au Seigneur de nous préserver du péché mortel en nous donnant la force de lui rester fidèle. Demandons au Seigneur de nous préserver du péché contre l’Esprit Saint reconnaissant en Jésus l’unique sauveur. Et prions, prions pour tous ceux qui s’égare loin du Seigneur, ayons à cœur de prier pour toutes ces âmes qui rejettent le Christ afin que chacune puisse découvrir dans le visage du Christ le visage du vrai Dieu qui est Amour.
Amen

3 Juin - 1ères Communions


Bien chers jeunes, chers enfants, vous allez aujourd’hui, pour la première fois de votre vie, vous avancer vers l’autel du Seigneur pour Le recevoir, pour recevoir Dieu tout entier caché sous le voile du pain. C’est un moment unique que vous êtes appelés à revivre bien souvent. Car aujourd’hui, vous devez prendre conscience à quel point cette première communion est un miracle que Dieu accomplit tous les jours pour chacun d’entre nous. Dieu ne demeure pas cet être informe caché dans les nuages qui nous regarderait de loin sans se soucier véritablement de ce qui nous arrive, non, Dieu désire se faire si proche de nous qu’Il s’est fait nourriture, qu’Il s’est fait pain pour nous, pour nous rejoindre, pour nous communiquer sa vie, pour nous communiquer sa grâce. Laissez-vous saisir aujourd’hui par cette présence humble du Seigneur, laissez-vous saisir par ce sacrement de l’eucharistie qui nous assure de la proximité de Dieu, qui nous assure de son Amour, de son attention envers chacun d’entre nous. Oh je sais bien que cela dépasse nos sens car ce que nos yeux voient c’est un simple bout de pain sans levain, car ce que notre goût reconnaît c’est le simple goût du pain mais Dieu ne s’adresse pas à nos sens, Dieu se communique à nos cœurs et à nos âmes. Seuls nos cœurs et nos âmes peuvent découvrir cette présence intense, merveilleuse, inouïe du Seigneur dans le pain consacré.
Rappelez-vous que c’est Dieu qui sera là, en votre bouche dans quelques instants. Rappelons-nous tous ici présent que c’est Dieu, créateur du monde, créateur de l’univers, créateur de l’humanité, créateur de notre réalité qui est présent sur chaque autel du monde en chaque eucharistie célébrée, que c’est Dieu qui est présent dans tous les tabernacles des églises du monde. Non pas une image, non pas une idée mais Dieu tout entier, Dieu vivantSi nous étions pleinement saisi par cette présence nous ne pourrions que demeurer en adoration devant ce mystère, figé dans la contemplation du don de Dieu et c’est Dieu Lui-même qui nous dirai en nos cœurs, en nos âmes : « Avance, approche, viens me recevoir car je désire demeurer en toi, je désire vivre en Toi, je veux te communiquer ma vie divine, ma grâce, mes dons, je veux fortifier ta Foi pour que tu puisses en resplendir à la face du monde, je veux être avec toi et te conduire jusque dans l’éternité bienheureuse ».
Et pensons combien le Seigneur est triste de se voir parfois abandonné. Tout comme au moment de son arrestation et de sa passion, le Seigneur est parfois laissé seul. Il se donne à ses amis chaque dimanche et pourtant tous ses amis ne sont pas là. Chers jeunes, chers enfants, n’abandonnez pas le Seigneur, ne tournez pas le dos au Seigneur mais venez le recevoir chaque dimanche pour vous nourrir de sa présence. Dieu vous attends !
Et pour conclure laissez-moi citer un passage du Pape François qui disait il y’a peu :
"Le pain et le vin ne sont pas un simple aliment qui rassasie comme la manne. Le corps du Christ est le pain des derniers temps qui est en mesure d'offrir la vie éternelle. Sa substance est l'amour et l'Eucharistie communique l'amour du Seigneur pour nous, si grand qu'il nous nourrit de lui-même. Gratuit, cet amour est toujours à la disposition de la personne affamée qui a besoin de reprendre force. Vivre la foi signifie se laisser nourrir par le Seigneur et bâtir notre existence sur un bien qui ne périt pas, sur les dons de Dieu, sa parole et son corps. Autour de nous, il y a tant d'offres alimentaires qui ne viennent pas du Seigneur et qui, en apparence, sont plus satisfaisantes. Certains se nourrissent d'argent, de vanité, de pouvoir ou d'orgueil... La nourriture que nous assure le Seigneur est totalement différente. Elle peut nous sembler moins appétissante que celles offertes par le monde. [...] Alors retrouvons notre bonne mémoire et apprenons à distinguer le pain faux, qui induit en erreur et corrompt, car fruit de l'égoïsme, de la suffisance et du péché... Notre manne est l'hostie. Adressons nous donc à Jésus avec confiance pour qu'il nous protège de la tentation des nourritures mondaines qui rendent esclaves. Qu'il purifie notre mémoire afin que nous ne restions pas les prisonniers de l'égoïsme sélectif et mondain".
Amen.

3 Juin - St Sacrement


Aujourd’hui en cette solennité du saint sacrement nous honorons d’une manière toute particulière le sacrement ineffable de la sainte eucharistie, de la sainte messe. Ce sacrement quotidien, qui s’enracine dans la dernière cène du Seigneur, qui se fonde sur les paroles même du Seigneur Jésus adressé à ses apôtres et à leurs successeurs : « Faites cela en mémoire de Moi ».
Ce sacrement quotidien est le plus grand des miracles, « c’est l’Incarnation permanente, c‘est le sacrifice perpétuel de Jésus-Christ ; c’est le buisson ardent qui brûle toujours sur l’autel ; c’est la manne, véritable pain de vie, qui descend tous les jours du Ciel... »
Dieu accomplit ce miracle quotidien qui s’enracine dans la puissance divine elle « qui, du limon de la terre, a fait le corps de l’homme, peut bien changer le pain et le vin en son Corps et en son Sang. D’ailleurs l’homme change bien, naturellement, le pain qu’il mange et le vin qu’il boit, en sa chair et en son sang. » Alors oui Dieu accompli ce miracle, Dieu va accomplir une nouvelle fois ce miracle dans quelques instants, Dieu va se rendre présent pour nous, pour chacun de nous. Et en contemplant l’hostie consacrée, c’est chacun d’entre nous qui devra s’écrier en son âme : « Il m’aime, il m’aime personnellement », car c’est bien par amour que Dieu vient jusqu’à nous. Dieu, Jésus a choisi  l’Eucharistie, « pour que tous puissent venir à lui sans difficulté et en toute confiance ».
L’Eucharistie, la messe est donc le sacrement de la présence divine mais aussi le sacrement de l’Amour. Dieu est déjà là, prisonnier du tabernacle, Dieu sera là sur cet autel et dans quelques instants Dieu sera en nos mains, en nos bouches pour nous nourrir par sa présence, par son amour, par sa grâce. Dieu nous donne sa propre vie en la sainte communion, Dieu se donne à nous et cela par amour.
Aucune image là-dedans, mais l’expression d’une réalité inouïe dont nos mots ont du mal à rendre compte. Oh bien sûr, Dieu demeure caché, caché sous le voile du pain, Il demeure caché par égard pour notre faiblesse, pour se manifester graduellement à nous, à mesure que nous grandissons dans l’amour... Et ce don de Lui-même Dieu y consent par Amour, pour venir jusqu’à nous, pour nous guérir, pour nous sauver, pour nous aider.
La Sainte Communion est donc un remède mais, c’est aussi une force. Elle nous aide à devenir bons, vertueux et saints. Par son amour, Jésus notre bienfaiteur, “éveille en nous l’amour pour lui, le désir de lui ressembler, l’attrait vers ce bonheur qui consiste à l’imiter et à vivre de sa propre vie...”
“La Sainte Communion est donc aussi une source de bonheur... Elle est la possession réelle de Jésus-Christ ; la possession des trois Personnes divines est son fruit ineffable. Elle est aussi la paix, car Jésus est le Dieu de la paix. Elle est encore la douceur, le parfum céleste de la vraie manne du désert...”
Quelle grandeur que ce sacrement, quelle manifestation ineffable de l’Amour de Dieu pour nous. Ô combien, en considérant tout cela, il nous faut nous avancer avec une humilité infinie pour recevoir la sainte communion, ô combien il nous faut être attentif à ce que nos âmes soient dignes de la recevoir, dignes de recevoir Dieu Lui-même.
Laissez-moi reprendre les mots de St Pierre Eymard qui disait :
“Le Roi du ciel et de la terre, Notre Seigneur Jésus-Christ, descend de son trône de gloire et vient vous visiter; il vient visiter votre corps et votre âme, il vient y demeurer avec amour, en un mot, il vient vous communier de son Corps, de son Sang, de son âme et de sa divinité... Il vient en vous pour vous faire part de toutes ses grâces, de tous ses mérites de la Rédemption...”
C’est Dieu Lui-même qui vient alors recevons le Seigneur en communion avec une dévotion ardente, c’est Dieu Lui-même qui s’abaisse pour chacun de nous, folie de l’amour qui appelle notre propre amour.
Amen.

27 Mai - Ste Trinité


A l’occasion de la profession de Foi des enfants, il est bon que nous puissions nous interroger nous même sur ce qu’est la Foi. Bien souvent, on va dire que la Foi c’est croire en Dieu ce qui n’est pas faux mais la Foi c’est tout de même bien plus que ça car la Foi a une identité, la Foi n’est pas quelque chose d’indéfini qui serait porté par l’opinion de chacun. Une foi qui serait décrite en commençant par les mots : « moi je pense que… » serait une foi erronée car la Foi nous dépasse et nous transcende, la Foi nous donne de nous orienter vers Dieu qui dépasse notre entendement. Ainsi la Foi a une identité c'est-à-dire un contenu. Imaginons que quelqu’un me dise qu’il croit en Dieu, très bien, mais je lui poserai immédiatement la question « qui est Dieu ? ». Cette question toute simple du « Qui est Dieu ? », nombreux sont ceux qui serait mal à l’aise d’en donner une réponse alors que c’est tout de même l’essentiel car croire en Dieu que l’on ne connaît pas c’est croire en un mot, croire en un mot sans consistance, sans identité, sans réalité.
            Ainsi affirmons le, la Foi a un contenu car Dieu a une identité et c’est parce que Dieu nous a révélé son identité qui nous dépasse que notre Foi a un contenu. Ainsi oui nous croyons en Dieu, nous croyons en Dieu qui s’est révélé en Jésus Christ. Notre Foi s’enracine dans l’ensemble de la vie du Seigneur Jésus, Lui qui n’a eu de cesse de nous enseigner l’identité du Père et du St Esprit et qui s’est révélé Lui-même à nous, Lui qui nous a donné de pénétrer le mystère de la Sainte Trinité. Dès lors, nous voyons que la Foi n’est pas une affaire d’opinion mais elle est affaire de vérité, de vérité divine certes mais de vérité divine qui nous est révélée. Et si ensemble nous devions répondre à la fameuse question du « Qui est Dieu ? » et bien nous pourrions simplement décliner notre « Je crois en Dieu ». Notre « Je crois en Dieu », notre profession de Foi, manifeste l’identité de Dieu en la déclinant car nourrie de la Révélation le « Je crois en Dieu » manifeste que Dieu est venu à la recherche de l’homme par amour de l’humanité en devenant l’un de nous en Jésus Christ ; manifeste que Dieu nous a montré par amour le chemin de la vertu qui est la clef du bonheur véritable ; manifeste que Dieu nous aime d’un amour infini comme l’atteste tous les miracles accomplis par le Seigneur Jésus ; manifeste que Dieu désire que nous le rejoignons dans l’éternelle béatitude car Il nous a sauvé par sa douloureuse passion, son ignoble crucifixion, sa mort même et ce salut resplendi le jour de la résurrection du Seigneur Jésus ; manifeste enfin que Dieu demeure également aujourd’hui Celui qui nous accompagne dans le sacrement de l’eucharistie, qui nous pardonne dans le sacrement de la confession, qui est présent dans tous les temps de prières que nous prenons quotidiennement.
Réalisons ensemble et surtout prenons conscience qu’en fait la Foi c’est une formidable histoire d’amour, de cet amour de Dieu qui désir nous rejoindre nous tous pour nous combler.
[Alors vous bien chers jeunes qui allez dans quelques instants manifester à la face du monde votre Foi, que cet instant soit pour vous la manifestation de votre choix de suivre le Seigneur Jésus et de vivre des sacrements de l’Eglise. Professer la Foi par vos voix aujourd’hui doit vous conduire à professer la Foi par toute votre vie. Alors laisser vous saisir par le bon Dieu qui n’a qu’un désir, vous combler, vous aimer et vous accompagner sur le beau chemin de la vie chrétienne, sur le beau chemin de l’amour de Dieu et de la sainteté ! Dites oui au Seigneur et Il comblera chacun de vos cœurs !]
[Et nous tous] (Alors bien chers amis), n’ayons pas la Foi des mots mais ayons la Foi du cœur, ayons une Foi ardente de cet ardeur de l’Amour car Oui Dieu vient à notre rencontre, à notre recherche, attestons fièrement notre Foi et tâchons surtout de faire que notre vie soit une vie de Foi, de Charité et d’Espérance, car notre Foi en Dieu doit faire de nous des saints ! Amen.

21 Mai - Ste Rita


A chaque fête de Ste Rita, c’est une foule nombreuse qui vient se confier à l’intercession de la sainte patronne des causes difficiles et désespérées. Une part de cette foule dont nous sommes est présente par dévotion, se rappelant peut-être d’une grâce obtenue par les prières de Ste Rita, l’autre part s’approche porteuse de grandes difficultés, de ces difficultés de la vie qui peuvent écraser une personne pour la conduire parfois jusqu’aux portes de la désespérance.
Quoi qu’il en soit, en ce soir, en ce jour de fête qui débute, c’est bien vers une amie que l’on se tourne, implorant en nos cœurs la prière de celle qui à la réputation de pouvoir obtenir pour nous la délivrance de nos maux ou l’esquisse d’une issue dans une situation insoluble. Et cette réputation de Ste Rita, elle est bien l’expression de la réalité car si le peuple chrétien l’honore d’une manière si particulière c’est bien parce que, comme tous les saints, Ste Rita, du haut du Ciel, œuvre activement pour chacun de nous, c’est bien parce que Ste Rita intercède avec zèle et ferveur pour tous ceux qui se confient à elle.
Mais si nous considérons ensemble la vie de Ste Rita, nous ne pouvons que constater combien sa vie fut emplie de difficultés, un mari rude qui la battait, des enfants portés sur la vengeance au risque de perdre leurs âmes, ces mêmes enfants emportés par la maladie et même la vie au couvent de Ste Rita ne fut pas des plus faciles, et pourtant, et pourtant malgré cette vie de Ste Rita porteuse de tant et tant de difficultés c’est vers elle que nous nous tournons. En ce soir, nous ne nous confions pas à celle qui n’a pas souffert les difficultés de l’existence, bien au contraire, et il y’a là quelque chose de paradoxal. Mais ce paradoxe recèle un enseignement évident qu’il nous faut recevoir pour discerner la qualité de la prière de Ste Rita.
En effet, Ste Rita en recevant nos prières va nous porter auprès du Seigneur en demandant certes le soulagement mais en demandant surtout l’accroissement de notre Foi. Car ce qui a fait la sainteté de Ste Rita, ce qui a conduit Ste Rita à entrer dans la gloire du Ciel, à devenir cette sainte à l’intercession puissante c’est bien sa Foi, sa Foi ardente ! Sa Foi qui l’a conduite à traverser tous les affres de son existence en compagnie du Seigneur Lui-même, sa Foi qui l’a conduite à demeurer fidèle même au milieu des drames de sa vie, cette Foi qui lui faisait voir plus loin que la poignée d’années d’ici-bas ancrée qu’elle était dans la contemplation de l’Eternité.
Ainsi pour nous tous qui nous recommandons à l’intercession de Ste Rita, il nous faut considérer notre Foi. La Foi… Peut-être, tout comme moi, avez-vous déjà entendu cette fameuse petite phrase : « j’ai perdu la Foi », un peu comme si nous avions perdu nos clefs et que nous ne saurions plus où on les a mises… Mais la Foi elle nous est donnée le grand et saint jour de notre baptême cependant, si on passe toute sa vie à vivre sans la Foi, et bien petit à petit on la met sous le tapis et on l’oublie… Oh la Foi est toujours là mais nous l’avons oublié. Alors on l’oublie mais en même temps pas toujours, lorsque des difficultés surviennent en nos vies et bien pour les marseillais on va se rappeler le chemin de  Notre Dame de la Garde ou bien de l’église Ste Rita et on va aller déposer notre bougie pour demander l’aide et le soutient de Notre Dame ou de Ste Rita. Et c’est une belle et grande chose car le bon Dieu est attentif à chacune de nos prières mais le bon Dieu a tellement plus à nous donner que simplement de nous soutenir dans les moments difficiles de nos vies.
Bien chers amis, ce que nous dit Ste Rita en ce soir c’est qu’il ne nous faut pas faire du bon Dieu simplement la roue de secours de nos existences, cette roue de secours que l’on a tous en nos voitures mais à laquelle on ne pense jamais sauf lorsque nous en avons besoin. Si nous ne nous rappelons du bon Dieu que lorsque nous en avons besoin, nous faisons du bon Dieu un simple faiseur de miracle, un distributeur automatique de grâce… Ste Rita nous montre que le bon Dieu est tout disposé à nous soutenir en nos vies mais pour que le bon Dieu puisse nous soutenir, il nous faut l’accueillir véritablement en nos vies, il nous faut vivre de sa vie.
Comment ? Et bien là encore Ste Rita nous montre la voie et le chemin, par la prière quotidienne qui ne laissera pas mourir un jour sans qu’il ait été habité par le bon Dieu, par la vie sacramentelle c'est-à-dire par la messe du dimanche où Dieu Lui-même se donne à nous en nourriture mais si Dieu se donne à nous il nous faut être là pour le recevoir et l’accueillir, par la vie sacramentelle encore c'est-à-dire par le sacrement de la confession, de la pénitence, le sacrement du pardon des péchés où l’homme s’avançant humblement vers Dieu peut recevoir le pardon du Seigneur par l’intermédiaire du prêtre que Dieu a établi. Voilà le chemin de la vie chrétienne, voilà le chemin empruntée par Ste Rita car voilà le chemin du compagnonnage avec le Christ qui nous rendra disponible à l’action de sa grâce en nos existences.
Voici l’unique chemin qui nous rendra disponible à recevoir du Seigneur le discernement dans les situations difficiles ; à recevoir du Seigneur la force pour demeurer ferme dans la Foi aux milieu des difficultés ; à recevoir du Seigneur la clairvoyance pour pouvoir aider ceux qui nous entourent en les conduisant au plus prés du Sacré Cœur du Seigneur ; à recevoir du Seigneur la joie infini de se savoir aimé de Dieu ; à recevoir du Seigneur l’accroissement de notre charité afin de demeurer les témoins du Christ ressuscité en notre temps ; à recevoir du Seigneur le bel élan de l’espérance qui nous fera rechercher la béatitude éternelle.
Alors nous tous, en ce soir, oui, déposons entre les mains de Ste Rita chacune de nos difficultés, de nos intentions mais surtout offrons un cadeau à Ste Rita en lui demandant d’intercéder pour nous-mêmes afin que nous empruntions le beau chemin de la Foi vécue chaque jour et afin que solennellement en nos cœurs et en nos âmes, nous prenions tous la décision de vivre concrètement accompagné par la prière quotidienne, la messe du dimanche et le sacrement de la confession. J’ai bien dit concrètement ! Ainsi après la messe de ce soir, prenez vos agendas et prenez rendez-vous chaque jour avec le Seigneur dans la prière en lui réservant un créneau, prenez vos agendas et réservez l’heure de la messe anticipée du samedi soir ou du dimanche matin, prenez vos agendas et prenez rendez-vous pour être réconcilié avec le Seigneur dans le sacrement de la confession en vous rendant disponible lors des temps d’accueil du prêtre de votre paroisse. C’est du concret ! C’est du concret mais l’amour est concret, l’amour de Dieu est concret comme l’a vécu Ste Rita et comme nous sommes tous appelés à en vivre car c’est cet amour concret de Dieu qui nous conduira jusqu’à l’éternelle béatitude, qui nous conduira en Dieu.
Amen.

20 Mai - Pentecôte


Le Christ nous l’avait dit le jour de son Ascension à la droite du Père, Il nous avait dit : « vous allez recevoir une force, celle du Saint-Esprit, qui viendra sur vous. Alors vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre ». Et ce jour est arrivé, aujourd’hui, les apôtres reclus dans le cénacle par peur des juifs voient le don de l’Esprit Saint qui leur est fait, ils le voient dans ces langues de feux qui vient se poser sur chacun d’eux et surtout, ils le voient dans ce zèle qui se déploie en eux et qui les conduit à sortir pour proclamer la Bonne Nouvelle du Salut.
Et ce don de l’Esprit Saint qui embrasa jadis l’âme des apôtres, ce don de l’Esprit Saint qui a porté les missionnaires de l’évangile à travers le monde entier, ce don de l’Esprit Saint qui a conduit certains chrétiens jusqu’au don de leur propre vie donnée dans le martyr pour rester fidèle au Seigneur, ce don de l’Esprit il nous a été fait à nous, çà chacun de nous. En effet, nous qui avons été baptisé et confirmé nous avons reçu en plénitude le don l’Esprit Saint. Ce n’est donc pas un évènement passé que nous célébrons aujourd’hui mais nous célébrons un anniversaire, anniversaire de l’envoi du St Esprit qui continu encore à œuvrer dans l’Eglise et, par elle, dans le monde.
Et si vous n’avez pas encore reçu le sacrement de la confirmation, n’hésitez pas à le demander. Ce soir (Hier soir) ce sont près de 180 adultes qui vont recevoir (ont reçu) ce sacrement, la semaine prochaine près de 20 jeunes de la moitié de notre secteur le recevront. Il n’y a pas d’âge pour recevoir la plénitude du don de l’Esprit.
Et c’est saint Paul qui, dans la deuxième lecture, nous donne tous les fruits qui accompagnent ce don : l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, l’humilité et la maîtrise de soi. Et tous ces fruits de l’Esprit Saint constituent le moteur de la croissance de notre vie chrétienne. L’Esprit permet la croissance en nous de l’amour, amour envers Dieu qui rayonne sur toutes nos relations humaines,
L’Esprit permet la croissance de la joie qui se fonde sur la certitude que rien ne peut nous séparer de l’amour du Christ,
L’Esprit permet la croissance de la paix dans la certitude de l’infini miséricorde du Seigneur pour le genre humain,
L’Esprit permet la croissance de la patience envers nous même dans le combat de nos défaillances et envers les autres dans leurs mauvais travers,
L’Esprit permet la croissance de la bonté qui procède de l’amour, permet la croissance de la bienveillance qui reconnaît en tous et en chacun une personne aimée de Dieu,
L’Esprit permet la croissance de la foi dans la certitude de la Révélation et de l’action de Dieu en nos vies et dans le monde,
L’Esprit permet la croissance de l’humilité dans la reconnaissance de la grandeur de Dieu et de la grandeur des autres et
l’Esprit permet la croissance de la maîtrise de soi afin que nous soyons toujours davantage de véritables disciples du Seigneur.
Cette longue liste constitue en réalité la voie qui nous conduit à la sainteté, constitue la voie de la perfection que le Christ nous appelle à emprunter. Et en réalisant cela, en réalisant que c’est l’action du Saint Esprit en nos vies qui nous rapproche de Dieu nous ne pouvons qu’être saisi de sa bonté et de sa sollicitude. En effet, nous le savons, Dieu le Père nous a déjà obtenu le salut par le sacrifice de son Fils, c’est à notre place que Dieu a voulu emprunter la voie du rachat afin de nous permettre de le retrouver. Dieu nous permet de profiter du salut qu’Il nous a obtenus mais cela n’était pas encore suffisant au bon Dieu. Et en plus de nous donner accès à notre finalité, en plus de nous donner accès au ciel, le bon Dieu, par l’Esprit Saint se fait également le guide sûr et serein de nos âmes. La croix du Christ nous donne le but de l’existence, le don de l’Esprit Saint nous donne le moyen d’y parvenir. Nous ne pouvons que nous exclamer que Dieu est bon, Dieu est bon pour chacun de nous.
Et en ayant conscience de cela, n’hésitons pas à nous laisser saisir par le Saint Esprit, n’hésitons pas à demeurer dans la grâce du Seigneur afin qu’Il féconde nos âmes par le don continuel de son Esprit Saint.
Alors en cette eucharistie, en cette solennité de la Pentecôte, prions avec zèle et ardeur en demandant pour chacun de nous une nouvelle effusion de l’Esprit Saint en nos âmes et en nos vies.
Dieu se donne en son Esprit Saint, accueillons le de tout notre cœur et par toute notre vie.
Amen.

12 Mai - 7ème Dimanche du Temps Pascal


En ce dimanche, après avoir écouté comme vous la première lecture tirée des Actes des Apôtres, je ne peux m’empêcher de prêcher quelque peu sur mon St Patron, St Matthias. St Matthias, membre des disciples du Christ depuis la première heure, ayant suivi le Seigneur tout au long de sa vie publique, a été désigné, par la grâce de l’Esprit Saint, comme le remplaçant de Judas ; lui qui, après avoir vendu le Seigneur pour trente deniers s’était donné la mort. St Matthias, après son élection, parti, tout comme les autres apôtres, pour annoncer la Bonne Nouvelle du Seigneur Jésus. Une Tradition nous dit qu’il souffrit le martyr, décapité à la hache.
Mais si St Matthias est une belle figure parmi les saints du Ciel, St Matthias est surtout le premier à être établi apôtre après l’ascension du Seigneur. Jusque là, tous les apôtres avaient été choisis par le Seigneur Jésus Lui-même. Après l’ascension du Seigneur, les apôtres ont ensuite discerné le pouvoir que le Christ leur avait confié d’établir de nouveaux apôtres, liant à leur personne le sacrement de l’ordre et débutant la grande lignée de la succession apostolique.
Cet agissement des apôtres exprime bien la continuité de l’action du Christ même après son ascension à la droite de Dieu le Père. Le Christ n’a pas abandonné son Eglise mais le Christ demeure toujours tête de l’Eglise, la guidant par la grâce de l’action de l’Esprit Saint dès les premiers instants. Et l’élection de St Matthias est bien l’expression de ce choix de Dieu qui passe à travers les autres apôtres. Le choix de Dieu s’exprime à travers ce choix des apôtres. Et, depuis l’élection de l’apôtre Matthias, s’est tissée toute une lignée de successeurs des apôtres que sont les évêques et ce jusqu’à nos évêques aujourd’hui. Cette succession apostolique s’inscrit dans la transmission de la grâce épiscopale et de la mission de gouvernement, de sanctification et d’enseignement.
Ainsi, après l’ascension du Seigneur, l’Eglise discerne cette capacité de pouvoir établir dans le sacrement de l’ordre des hommes porteurs de cette vocation, porteur de ce choix de Dieu. Et il en est de même aujourd’hui, l’Eglise continue de discerner parmi ceux qui portent en eux cette vocation de prêtre et continue de discerner parmi les prêtres ceux qui peuvent assumer la mission épiscopale.
Mais nous ne sommes pas dans un conte de fée car Dieu embrasse la réalité de notre humanité et c’est ainsi que la figure de Juda ne doit pas être évacuée car l’homme établi comme prêtre par la grâce divine n’en demeure pas moins perclus des faiblesses humaines. Celui qui est ordonné prêtre n’est pas gratifié de la sainteté parfaite en un claquement de grâce ! Et c’est bien pourquoi il ne vous faut jamais omettre de prier pour vos prêtres, c’est bien pourquoi il ne nous faut jamais omettre de prier pour nos prêtres et nos évêques. Même si prêtres et évêques ont reçus, par grâce, le pouvoir sacerdotal ou épiscopal, ils portent cette grâce infinie dans des vases d’argiles, de cette argile dont est faite notre humanité blessée par le péché. Et tout comme le baptême ne nous a pas établis dans la perfection de l’amour, il en est de même pour le prêtre, pour l’évêque et même pour le pape… Tous ensembles nous travaillons à notre propre conversion soutenue par la grâce et la miséricorde divine. Mais ô combien il nous faut rendre grâce pour le don du sacerdoce qui porte en lui-même le pouvoir de dispenser les sacrements particulièrement ceux de l’eucharistie et de la confession. Oui, le prêtre est quelque chose de grand comme le disait le St Curé d’Ars qui remarquait : « Allez vous confesser à la Sainte Vierge ou à un ange. Vous absoudront-ils ? Vous donneront-ils le corps et le sang de notre Seigneur ? Non, la Sainte Vierge ne peut pas faire descendre son divin Fils dans l’hostie. Vous auriez deux cents anges là qu’ils ne pourraient vous absoudre. Un prêtre, tant simple qu’il soit, le peut. Il peut vous dire : Allez en paix, je vous pardonne ». Grâce infinie que Dieu confie à de simples créatures… Alors surtout soutenons les prêtres, nos prêtres, nos évêques par notre prière car ils demeurent les canaux de la grâce que Dieu a établi pour rejoindre chacun.
Amen.

10 Mai - Ascension


Quarante jours après pâques, en ce jour solennel de l’Ascension du Seigneur, alors qu’intérieurement nous suivons le Seigneur en sa montée jusque dans les nuées du Ciel nous ne pouvons qu’avoir le regret de voir ainsi le Seigneur être enlevé à la vue du monde, et ce regret nous penserions bien qu’il devait être celui des apôtres et des disciples du Seigneur. Oh bien sûr le Seigneur Lui-même l’avait annoncé, descendu du Ciel le saint jour de l’annonciation, le Seigneur devait retrouver la gloire du Ciel après avoir accompli sa mission rédemptrice, après avoir ouvert au monde les portes de l’Eternité, après avoir été victorieux de la mort et du péché. Malgré tout nous pourrions considérer cette fête comme porteuse d’un certain déchirement. Mais cependant, les apôtres ne semblent pas être affecté plus que de raison, l’évangile nous le précise : les apôtres « s’en allèrent proclamer l’Evangile ». Aucune pesanteur en ces quelques mots mais bien au contraire un élan qui contraste avec l’ascension du Seigneur, pourquoi ? Nous pourrions en effet penser que les apôtres seraient restés prostrés, les yeux fixés au ciel mais non, bien au contraire, ils s’en vont porter au monde la Bonne Nouvelle !
Et bien la réaction des apôtres nous signifie la réalité de cette fête qui n’est pas un abandon du Seigneur mais bien une présence différente du Seigneur à ses apôtres, au monde et au temps. Le Christ entrant dans la gloire du Ciel et faisant entrer avec Lui en sa personne la nature humaine, le Christ vrai homme et vrai Dieu établi à la droite du Père, demeure Celui qui est présent à tous ceux qui mettent leur Foi en son saint Nom, présent à chaque eucharistie, présent en sa grâce en chaque sacrement. Ainsi, ce n’est pas un abandon que ce jour solennel de l’ascension, c’est bien plus une diffusion, une présence universelle du Seigneur qui se rend présent à tous et à chacun en vue du Salut de tous et de chacun. Et de plus, nous le savons et le proclamons à chaque Credo, nous attendons le retour du Christ qui établira pleinement le Royaume de Dieu. L’ascension du Seigneur est donc également prélude de l’avènement définitif du Royaume de Dieu.
Et nous, bien chers amis, nous vivons dans cette attente du retour du Christ porté par la belle espérance, et dès maintenant nous vivons de cette grâce de la présence du Christ, nous vivons en compagnie du Seigneur qui nous est présent d’une manière certes différentes que cette présence qui fut la sienne sur les chemins de Galilée, mais cette présence différente du Seigneur n’en est pas moins réelle, pas moins efficace en terme de grâce et d’Amour. Le Seigneur Jésus est établi à la droite du Père afin de se rendre présent dans les âmes et les cœurs des fidèles, aucune distance entre Lui et nous ! Et cette réalité de la présence du Seigneur elle va être portée par l’envoi du Saint Esprit le saint jour de la Pentecôte, par l’envoi sur le monde de la troisième personne de la Ste Trinité qui nous conduit à vivre dès maintenant de Dieu et en Dieu.
Alors oui en ce jour accompagnons le Seigneur en la gloire du Ciel nous réjouissant avec Lui de son retour auprès du Père et demandons particulièrement au Seigneur de rendre vif notre désir du Ciel. Car par son ascension dans la gloire du ciel, le Christ nous montre quelle est notre destinée, quel est le but du chemin, ce chemin balisé par chacun de ses enseignements. En montant au Ciel, il a rouvert la voie vers notre patrie définitive, qu’est le paradis. Alors honorons le Seigneur en ce jour et orientons-nous à Sa suite vers la gloire céleste jusqu’où le Christ vivant nous conduit par sa grâce et sa présence.
Amen.

6 Mai - 6ème Dimanche du Temps Pascal


« Dieu est amour » cette révélation de l’identité divine portée par St Jean dans la première lecture doit demeurer pour chacun de nous la clef de considération de la réalité divine. Oui, Dieu est amour, mais cette affirmation a besoin de retrouver toute sa grandeur, toute sa profondeur, tout son sens. En effet, aujourd’hui, l’amour semble avoir de multiples visages et mis à toutes les sauces, l’amour semble vouloir valider toutes sortes de positions antagonistes.
Et bien chers amis, il nous faut nous réapproprier le mot « Amour » qui demeure l’expression de l’identité divine. L’amour a un visage, une orientation, une réalité qu’il ne convient pas de transformer en fonction des aléas du temps et des opinions, l’Amour c’est Dieu et parce que Dieu est Amour c’est bien de Dieu que l’Amour trouve son véritable visage. Cet amour qui s’inscrit au plus profond de la création dans l’altérité de l’homme et de la femme, cet amour oblatif qui peut conduire au sacrifice ultime tel celui du Seigneur Jésus s’offrant sur le bois de la croix pour le salut du monde, cet amour ancré dans le don de soi si magnifiquement manifesté dans le don de la vie qui procède de parents aimant tels Sts Louis et Zélie MARTIN.
L’amour n’est pas cette soupe insipide qui devrait recouvrir toute morale et éthique. L’amour n’est pas un sentiment volatile qui évoluerait telle une volute de fumée pouvant se dissiper au moindre coup de vent. L’amour, le véritable amour désigne Dieu Lui-même ! Et en désignant Dieu Lui-même, l’amour nous invite à entrer dans cette relation véritable avec Dieu Lui-même en participant à cet amour unique, en vivant de cet amour divin. Car l’Amour est toujours tourné vers l’autre dans un don total et désinteressé. Et c’est bien Dieu Lui-même qui a chaque page d’évangile nous tisse l’identité de l’Amour véritable, l’ensemble de la vie du Seigneur Jésus devient pour nous l’expression singulière de l’Amour véritable qu’il nous convient d’imiter en chacune de nos vies. Jésus Christ c’est l’amour de Dieu incarné !
« […]En Jésus Christ, Dieu lui-même recherche la «brebis perdue», l’humanité souffrante et égarée. Quand Jésus, dans ses paraboles, parle du pasteur qui va à la recherche de la brebis perdue, de la femme qui cherche la drachme, du père qui va au devant du fils prodigue et qui l’embrasse, il ne s’agit pas là seulement de paroles, mais de l’explication de son être même et de son agir. Dans sa mort sur la croix s’accomplit le retournement de Dieu contre lui-même, dans lequel il se donne pour relever l’homme et le sauver – tel est l’amour dans sa forme la plus radicale. [Il nous faut avoir] le regard tourné vers le côté ouvert du Christ [… car c‘est de là] que cette vérité peut être contemplée. […] À partir de ce regard, le chrétien trouve la route pour vivre et pour aimer »[1].
L’amour véritable se vit dans l’imitation de l’Amour de Dieu incarné, se vit dans l’imitation du Christ. Et dès lors, dans cette perspective, nous comprenons bien quel doit être notre chemin à tous : puisant aux sources même de l’Amour qu’est Dieu nous pourrons vivre de cet amour divin dans l’amour du prochain. Cet amour du prochain qui, dès lors, se révèle possible « dans le fait que [nous aimons] aussi, en Dieu et avec Dieu, la personne que [nous n’apprécions pas] ou que [nous ne connaissons] même pas »[2]. Imiter le Christ jusqu’à voir « avec les yeux du Christ et [pouvoir] donner à l’autre bien plus que les choses qui lui sont extérieurement nécessaires: [pouvoir] lui donner le regard d’amour dont il a besoin »[3].
Voilà la douce réalité qui transparaît de la reconnaissance de l’identité divine et qui doit nous conduire à ancrer notre vie en cet amour véritable et plénier. Le Pape émérite Benoît XVI nous donne une clef de lecture pour notre propre existence : « Si le contact avec Dieu me fait complètement défaut dans ma vie, je ne peux jamais voir en l’autre que l’autre, et je ne réussis pas à reconnaître en lui l’image divine. Si par contre dans ma vie je néglige complètement l’attention à l’autre, désirant seulement être «pieux» et accomplir mes «devoirs religieux», alors même ma relation à Dieu se dessèche. Alors, cette relation est seulement «correcte», mais sans amour. Seule ma disponibilité à aller à la rencontre du prochain, à lui témoigner de l’amour, me rend aussi sensible devant Dieu. Seul le service du prochain ouvre mes yeux sur ce que Dieu fait pour moi et sur sa manière à Lui de m’aimer. Les saints – pensons par exemple à [Sainte] Teresa de Calcutta – ont puisé dans la rencontre avec le Seigneur dans l’Eucharistie leur capacité à aimer le prochain de manière toujours nouvelle, et réciproquement cette rencontre a acquis son réalisme et sa profondeur précisément grâce à leur service des autres. Amour de Dieu et amour du prochain sont inséparables, c’est un unique commandement. Tous les deux cependant vivent de l’amour prévenant de Dieu qui nous a aimés le premier »[4].
Il nous revient à nous de vivre véritablement, existentiellement de cette affirmation que Dieu est Amour en devenant nous tous, nous même, chacun d’entre nous, des foyers brûlant de l’amour divin. Voilà notre vie, voilà notre chemin, voilà notre éternité.
Amen.


[1] Deus caritas est n°12                                                                                                          
[2] Ibid n°18
[3] Ibid n°18
[4] Ibid n°18