« Le
bon pasteur donne sa vie pour ses brebis », cette parole du Seigneur Jésus
dans l’évangile de ce dimanche, nous la connaissons bien et c’est pourquoi il
nous faut peut-être en ressaisir toute l’essence car, par cette parole, le
Seigneur Jésus annonce son sacrifice, son sacrifice en faveur de ses brebis, de
l’ensemble de ses brebis. Et nous le savons, c’est par sa passion et par sa
croix que le Christ va accomplir cette annonce, c’est par sa passion et par sa
croix que le Christ va effectivement donner Sa vie pour donner La vie. Et ce
qui porte le sacrifice du Seigneur c’est bien l’amour qu’Il porte à ceux qu’Il
désire sauver, c’est bien l’amour qu’Il porte à l’ensemble de l’humanité.
Et
pour chacun d’entre nous, nous le savons, chaque Parole, chaque action du
Seigneur Jésus doit nous conduire à chercher à l’imiter en nos vies et dès
lors, oui, nous sommes tous appelé à donner nos vies à l’image du Christ et ce
en faveur de la multitude. Alors bien sûr ce don de notre propre vie n’est pas
forcément synonyme de martyr sanglant mais cela doit nous conduire à sortir de
nous même, à considérer que le but de notre vie ce n’est pas d’abord notre
propre bien-être, notre propre confort, que le but de notre vie nous dépasse,
que le but de notre vie est appelé à s’inscrire dans la Foi jusque dans l’Eternité.
Et
aujourd’hui, dans la société hédoniste qui est la nôtre, dans l’égocentrisme et
l’individualisme qui qualifie notre temps, il est bon de pouvoir s’interroger
sur ce qui nous fait vivre, quel est le but de notre vie, quel est le sens de
notre existence. Mais il nous faut nous poser ces questions sans considérer
notre propre nombril mais en considérant ceux qui nous entourent dans le désir
ardent qui doit être le nôtre de leur permettre de grandir dans la Foi, dans
l’amitié avec le Christ. Il nous faut nous poser ces questions en considérant
également que la vie n’est pas le but de la vie, en considérant qu’il y’a
quelque chose de plus grand que notre propre existence.
Et
pour nous aider à en prendre conscience nous pouvons considérer les martyrs
chrétiens qui certes sont morts mais s’ils sont morts c’est parce qu’ils
avaient bien pris conscience que leur existence même était seconde par rapport
à la Foi, par rapport à Dieu. Le martyr chrétien ne va jamais donner la mort,
il ne va jamais rechercher la mort mais il a conscience que sa vie trouve son
sens en la bonté de Dieu qui est supérieur à toute chose.
Bien
chers amis, il ne nous faut donc pas diviniser notre vie d’ici-bas mais faire
de notre vie d’ici-bas l’expression de notre désir premier de Dieu. Et cela,
nous pouvons le faire dès maintenant en préférant la charité à l’égoïsme, en
préférant l’autre à soi même, en préférant la bonté à la malice, en préférant
le soutient à a calomnie, en préférant la vérité à l’erreur, en préférant la
vertu aux vices. Tous ces combats nous pouvons les mener, et tous ces combats
feront que notre vie ne sera plus à nous même mais au Christ qui est mort et
ressuscité pour nous.
Et
les dernières semaines nous ont données un exemple de don de soi en la personne
du Colonel Beltrame, voilà ce qu’en disait le Père Jean-Baptiste, chanoine
réglier de l’abbaye Sainte Marie de Lagrasse :
« Vous
savez tous la joie que j’ai eue d’être aux côtés du colonel Arnaud Beltrame
avec Marielle, sa fiancée et déjà civilement son épouse, à l’hôpital. Nous
étions réunis tous les trois comme pour leur mariage que je devais bénir
bientôt, et c’est l’ultime onction du sacrement des malades que nous avons
célébrée à la place, pour un héros qui fait l’admiration de tous.
[…] plus
important que tout, il ne cachait à personne la joie que Dieu lui avait offerte
en redécouvrant la foi catholique vers ses 33 ans, entraînant sa première
communion et le sacrement de confirmation il y a neuf ans seulement. Nous
parlions beaucoup de conjugalité, d’évangélisation, du diable ou autre. Il
avait soif de savoir et de comprendre. […]Arnaud savait le risque fou qu’il
prenait en se livrant comme otage du terroriste. Il l’a fait pour sauver une
vie, plusieurs peut-être, car tel était son engagement d’officier de
gendarmerie et de chrétien. Je crois qu’il a offert sa vie pour que s’arrête la
mort. La croyance du djihadiste lui ordonnait de tuer. La foi chrétienne
d’Arnaud l’invitait à sauver, en offrant sa vie s’il le fallait. »
Le
colonel Beltrame demeure un exemple certes comme officier mais aussi comme
chrétiens nous rappelant dans la cruauté de l’instant combien notre vie à tous
et à chacun trouve sons sens en sortant d’elle-même et en s’abandonnant à Dieu
en faveur des autres.
Alors
en ce dimanche, n’hésitons pas à demander au Seigneur de nous aider à Lui faire
la première place en nos vies afin que nos vies prennent sens, que nos vies
prennent le sens de l’Eternité divine. Donnons notre vie au Christ car Lui seul
nous donnera la grâce d’être véritablement ce que nous sommes : des êtres
aimés et sauvés par Dieu Lui-même.
Amen.
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