Paroisses de La Bouilladisse – La Destrousse – Peypin – Belcodène

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Centre paroissial : 7, Bd. Francis CAPUANO - Place Notre Dame 13720 La Bouilladisse

samedi 18 avril 2015

12 Avril - Dimanche de la Divine Miséricorde



Ô comme le Seigneur est bon, Lui qui nous a enseigné par ses paroles et par ses actes sur les chemins de Galilée, Lui qui est allé jusqu’à la croix par amour pour nous, Lui qui est allé à mourir sur cette croix pour nous montrer combien Il se fait solidaire de notre nature mortelle, Lui qui est ressuscité pour nous montrer que nous sommes fait pour le ciel. Ressuscité, le Seigneur continue de nous enseigner et dans l’Evangile de ce jour, le Seigneur nous fait don du sacrement de la pénitence, du sacrement de la confession, du pardon, de la miséricorde. Et en ce dimanche, nous sommes invités à honorer la miséricorde divine manifestée par le Seigneur Jésus. Mais par-delà les Evangiles, l’Eglise nous donne de reconnaître en Sainte Faustine, une apôtre de cette miséricorde infinie du Seigneur. Sainte Faustine qui eut la grâce de pouvoir converser avec le Seigneur et qui reçut de la part du Seigneur Jésus un éblouissant rappel de la divine miséricorde.
En St Jean nous recevons l’identité de Dieu à savoir que Dieu est Amour. Ste Faustine, quant à elle, a été missionnée par le Christ Lui-même pour nous apprendre que Dieu est miséricorde. Amour et Miséricorde sont les deux attributs qui qualifient l’être divin. Ne cherchons pas plus loin, Amour et Miséricorde voilà qui est Dieu ! Jésus disait à Ste Faustine, je cite le Seigneur : « Avant de venir comme un Juge équitable, Je viens d'abord comme Roi de Miséricorde ».
Et comment pourrions-nous douter de la miséricorde infinie du Seigneur, comment, en contemplant la passion et la croix du Seigneur comment pourrions-nous douter de son amour pour nous. Et pourtant, et pourtant certain doute et c’est ce doute qui fait souffrir le Seigneur, car douter de la miséricorde, de l’Amour du bon Dieu conduit à s’éloigner de Lui, conduit à construire sa vie dans une certaine défiance envers le Seigneur, conduit à croire que le bon Dieu nous rejette ou nous ignore. Le Seigneur a dit à Ste Faustine, je cite le Seigneur : « Ô comme l'incrédulité de l'âme Me blesse. Cette âme confesse que Je suis Saint et Juste, et ne croit pas que Je suis la Miséricorde ! Mais elle se méfie de Mon amour. Les démons aussi croient en ma justice, mais ne croient pas en Ma bonté ». Chers amis, ne tombons pas dans l’incrédulité mais jetons nous dans le brasier ardent de la miséricorde divine. Dieu désire nous rejoindre, Dieu désire nous sauver, n’ayons pas l’inconscience de Le rejeter Lui qui ne désire que venir jusqu’à nous non pas pour nous juger mais pour nous combler de son infinie miséricorde.
Le Seigneur a demandé à Ste Faustine, je Le cite : « Ma fille, parle au monde entier de Mon inconcevable miséricorde. Je désire que la Sainte Miséricorde soit le recours et le refuge pour toutes les âmes, et surtout pour les pauvres pécheurs. En ce jour les écluses de Ma Miséricorde sont ouvertes. Je déverse tout un océan de grâces sur les âmes, qui s'approcheront de la source de Ma miséricorde. Toute âme, qui s'approchera de la confession et de la Sainte Communion recevra le pardon complet de ses fautes et la remise de leur punition. […] Qu'aucune âme n'ait peur de s'approcher de Moi, même si ses pêchés sont comme l'écarlate. Ma miséricorde est si grande que, pendant toute l'éternité, aucun esprit, ni humain ni angélique ne saurait approfondir tout ce qui est sorti des profondeurs de Ma miséricorde. […] La Fête de la Miséricorde est issue de Mes entrailles. Je désire qu'elle soit fêtée solennellement le premier dimanche après Pâques [c'est-à-dire aujourd’hui]. Le genre humain ne trouvera pas la paix tant qu'il ne se tournera pas vers la Source de Ma miséricorde ».
C’est aujourd’hui la fête de la miséricorde divine, c’est aujourd’hui que le Seigneur désire nous combler de sa miséricorde comment ? Et bien le Seigneur nous le rappelle : par une sainte confession et une sainte communion, le chemin est là, n’hésitons pas à le prendre et laissons-nous saisir par l’inconcevable Amour Miséricordieux du Seigneur. Dieu nous aime et nous recherche, laissons-nous trouver par Lui, suivons Le sur le chemin qu’Il nous indique et si aujourd’hui nous nous avançons pour recevoir le Christ dans la sainte communion, n’hésitons pas à prendre l’engagement de recevoir le sacrement de confession dans la semaine afin de nous laisser envahir par la miséricorde divine. Rien de compliqué avec le bon Dieu, tout est simple, il ne nous reste qu’à nous laisser guider par le Seigneur, il ne nous reste qu’à nous laisser réconcilier par le Seigneur Lui-même, Il ne nous reste qu’à nous laisser aimer.
Amen

lundi 6 avril 2015

5 Avril - Saint jour de Pâques



            Cette nuit, un évènement inouïe a troublé l’indolence du monde, cette nuit l’existence même de l’Homme a été bouleversé, cette nuit une lumière jaillissante a transpercé les ténèbres, cette nuit le Christ s’est relevé d’entre les morts, le Christ est sorti du tombeau, le Christ est revenu jusqu’à nous, revenu pour nous, cette nuit le Christ est ressuscité, je nous le redis, le Christ est vivant.
Ô comme ces mots, ces simples mots, ces quelques mots devraient pouvoir nous établir dans une joie indicible, devraient nous faire jaillir de nos sièges, devraient nous emporter l’âme et l’être jusque dans les nuées célestes. Mais malheureusement, nous savons, oui nous savons le Christ est ressuscité bon et alors ? Il est vivant, ok mais et alors ? Cette formidable nouvelle pourrait retomber comme un mauvais soufflet si nous n’y prêtions pas attention, mais aujourd’hui il nous faut recevoir cette nouvelle dans tout ce qu’elle a d’extraordinaire. Le Christ est vivant, Il a vaincu la mort pour nous montrer que nous sommes faits pour l’éternité, le Christ est sorti  des ténèbres du tombeau pour nous montrer comment sortir de nos propres ténèbres, le Christ est vainqueur de la mort pour nous montrer qu’Il désire être notre vie, le Christ est vivant pour nous montrer comment être des vivants, comme être de véritables êtres humains non pas porté par la morosité du temps mais emporté par le joie de la présence du Seigneur, établie dans Sa paix qui se fonde sur Sa victoire sur toute chose, vivant de cette grâce qu’Il nous communique par les sacrements, relevé incessamment par sa miséricorde. Cette nuit, par sa résurrection le Christ nous révèle à nous même qui nous sommes, Il nous révèle que notre vie n’a de sens qu’avec Lui, que notre vie n’a de réelle valeur que porté par cette charité qu’Il est Lui-même, que notre existence ne sera établi dans le bonheur véritable que si nous l’acceptons Lui comme gouverneur de nos choix, de notre agir, de nos actions. Oui le Christ est ressuscité pour nous, bien sûr pour hier mais aussi pour aujourd’hui et demain. Le Christ est ressuscité pour nous aujourd’hui se rendant présent à nos âmes si tant est que nous lui laissons l’opportunité de se révéler à nous par une vie de prière qui doit être un cœur à cœur perpétuelle avec Lui. Le Christ est ressuscité pour nous aujourd’hui nous communiquant sa paix et sa joie si tant est que nous nous ouvrons à tout ce dont Il désire nous combler.
Dieu a fait tout le chemin jusqu’à nous. De son trône éternel Il s’est fait petit enfant, devenu adulte Il n’a eu de cesse de nous enseigner par sa Parole et par ses miracles tels que nous les rapportent les saints évangiles, Il n’a eu de cesse de nous révéler le véritable visage de Dieu qui est l’Amour mais ce visage d’Amour a été rejeté, le Christ a été condamné, Dieu a été condamné ; le Christ a été flagellé, Dieu a été flagellé ; le Christ a été crucifié, Dieu a été crucifié ; le Christ est mort, Dieu est mort et comme si ce don ultime ne suffisait pas, pour nous manifester combien ses Paroles et ses Actes étaient bien de Lui, étaient bien de Dieu, Il est ressuscité nous montrant que toutes ses Paroles et ses Actes sont vérités et nous montrant également que nous sommes fait nous aussi pour l’éternité. Dieu a tout fait pour nous, Il nous a racheté, Il nous a précédé sur le chemin d’éternité et aujourd’hui, oui aujourd’hui, maintenant, tout de suite, Dieu demeure à la porte de nos âmes attendant que nous le laissions entrer, attendant que nous l’accueillions pour entrer nous aussi dans l’éternité, pour vivre dès maintenant dans la joie de sa présence, pour vivre dès maintenant de ses secours et de ses grâces. Dieu nous a tout offert alors laissons-nous saisir par Lui, laissons-nous saisir par sa résurrection, par sa présence aujourd’hui et demain, accueillons le en nos vies afin que nous ne soyons pas des morts vivants portés par les aléas de l’existence et de la déserrance du monde mais que nous soyons des vivants qui vivions dès maintenant de la vie même de Dieu. Le Christ est ressuscité pour faire de nous tous des ressuscité alors accueillons sa grâce, vivons de sa vie, vivons de sa joie, de sa paix, de son Amour.
Amen.

4 Avril - Veillée Pascale



Au milieu des ténèbres de la mort, la lumière a jaillit, la lumière a resplendi. Toutes ténèbres sont chassées, anéanties, par la rayonnante victoire du Christ ressuscité. Dans la succession de chaque instant, de la naissance du Seigneur Jésus, de ses miracles, de ses paroles sur les chemins de Galilée, des acclamations de la foule agitant des rameaux en son entrée à Jérusalem, de son arrestation, de sa condamnation, de sa flagellation, de son couronnement d’épines, de sa crucifixion, la mort a semblée signer d’un point final cette formidable aventure. La mort, comme dans chaque existence humaine semblait avoir engloutie dans ses ténèbres de néant l’ensemble de ces moments, l’ensemble de ces instants vécus avec le Seigneur Jésus. Comme pour ces proches qui nous ont précédés dans la mort, le silence et l’absence semblaient s’imposer, tout était fini. Le deuil était là, douleur lancinante de l’impuissance et de l’absence du regard de l’être aimé, les souvenirs semblaient faire perdurer pour un instant la présence mais enchaîné au passé, les souvenirs étaient balayés par la cruelle réalité, la mort. Ne cherchons pas ailleurs le plus grand dilemme de l’existence humaine, la mort s’impose et qu’importe ce que fut la vie, elle balaye tout, d’un seul coup, irrémédiable, irréversible. La mort balaye tout d’un revers de la main qui unit tragique et scelle le passé sans offrir de futur.
C’est bien cette mort-là qui a atteint le Seigneur Jésus, c’est bien cette mort-là qui l’engloutit dans les entrailles du tombeau. Mais en ce jour, en ce soir, la mort n’a pas eu le dernier mot, elle fut terrassé par le relèvement du Seigneur Jésus. Le tombeau dût s’ouvrir pour laisser sortir celui qu’il devait garder pour l’éternité. Ce soir, le Christ a vaincu la mort. Alléluia, Christ est vivant, la mort é révélé son vrai visage qui n’est pas celui du néant mais celui de la porte ouverte vers l’éternité. Oui le Christ est vivant et sa victoire n’est pas uniquement pour Lui, c’est pour nous que le Christ est vivant, c’est pour nous que tout ceci prend son sens véritable. Par sa résurrection, le Christ nous montre quelle destinée est la nôtre. Ce ne sont pas les ténèbres qui concluent nos vies mais bien l’éternité, cette éternité qu’il nous faut rechercher dès maintenant, qu’il nous faut accueillir dès ce soir. Le Christ est vivant et le Christ est notre vie, Il est celui qui seul peut nous donner la vie, peut nous faire entrer dans l’éternité. Depuis l’éternité dans laquelle Il est entrée victorieux, le Christ nous tend la main et il ne tient qu’à nous de l’accepter. Comment ? Et bien tout simplement en vivant de sa vie, en suivant le chemin qu’Il n’a eu de cesse de tracer pour nous tout au long de sa vie ici-bas, en recevant sa grâce qu’Il nous communique dans les sacrements, en l’imitant en chacune de nos existences et surtout, en l’aimant, en l’aimant infiniment, en l’aimant de cet amour qui resplendit paradoxalement dans le sacrifice de la croix, en l’aimant jusqu’au bout, plus que tout, plus que nous.
Ô ce chemin nous semble peut être difficile mais ce chemin c’est le Christ Lui-même, ce chemin suit le phare de la vérité qu’est le Christ Lui-même. Et ce chemin n’est pas difficile si nous nous laissons porter par le Seigneur qui nous aime plus que nous l’aimons. Et ce soir nous voyons combien cet amour du Seigneur nous est communiqué gratuitement, sans contrepartie. Ce soir, 4 jeunes vont recevoir le sacrement, 4 jeunes vont devenir enfant de Dieu. Aucune épreuve ne les a sélectionnées, aucun challenge n’a été organisé pour les choisir. C’est uniquement leur amour du Seigneur qui les porte à recevoir la grâce infinie du baptême. S’avancer vers Lui, comme nous sommes, voilà ce que le Seigneur attend pour nous combler, s’avancer vers Lui par Amour, s’avancer vers Lui humblement porté uniquement par le désir d’être plus près de Lui, d’être à Lui, d’être pleinement en Lui.
            Ce soir, cette nuit, le Christ nous montrer tel le premier de cordée le chemin de l’éternité, le Christ nous invite à le suivre et il nous revient à nous d’accepter la main qu’Il nous tend pour vivre dès maintenant de cette éternité à laquelle nous aspirons, il nous revient à nous de faire un pas vers Lui alors tout comme ces 4 jeunes, avançons nous vers le Seigneur, élançons nous vers Lui, que sa victoire, que sa résurrection soit également les nôtres.
Amen.

3 avril - Vendredi Saint



La croix se dresse sur le monde, immonde et sanglante, emplit d’injustice, fruit de la jalousie, de la soif de pouvoir, exhibition de ce péché qui conduisit à un tel supplice. Levons les yeux vers la croix, regardons le Christ ainsi suspendu. Ses yeux se sont fermés dans un dernier souffle qui appelait non la vengeance mais bien le pardon, le pardon pour ses propres bourreaux. Le chemin semble s’achever là et le sang de la croix se mêle aux larmes de la Vierge Marie dont le cœur est comme transpercé par un glaive. L’obscurité recouvre le monde qui semble être saisi de stupeur. Les ténèbres semblent victorieuses. L’effroi impose le silence.
Comment avons-nous pu traiter ainsi le Seigneur ? Comment avons-nous pu tuer le Seigneur Jésus ? Ce n’est pas un cauchemar, levons les yeux vers le crucifié.
C’est au pied de la croix que nous pouvons prendre conscience de cette capacité qui est la nôtre d’agir pour le mal, d’agir pour tuer le Bien.
Et notre cœur doit être saisi de compassion, doit être empreint de cette douleur qui est celle du Seigneur Jésus, comment ne pas souffrir de voir souffrir quelqu’un qu’on aime. En cet instant notre douleur est la seule manifestation de notre amour pour Celui qui nous aime jusque sur le bois de la croix.
Ô comme elles sont lointaines les acclamations de cette foule agitant ses rameaux. Ô comme ils sont lointains ces miracles accomplis par le Christ. Ô comme elles sont lointaines ces Paroles de vie que le Christ a prononcées. Seules la mort et le sang demeurent, inondant notre terre, irriguant nos âmes. Que le silence se fasse en nos cœurs, en nos âmes, demeurons présent auprès du Christ sur la croix.

2 avril - Jeudi Saint



Ce soir nous célébrons le dernier repas, la cène du Seigneur et il nous faut recevoir cet instant comme essentiel dans l’ensemble de la mission du Seigneur Jésus. Ce soir, tous les apôtres entourent le Seigneur Jésus, tous car Juda est parmi eux. Le Seigneur sait que son supplice approche, le Seigneur connaît celui qui le livrera, le Seigneur sent cette présence diabolique dans l’âme de Juda mais le Seigneur n’affronte pas tout cela, bien au contraire, Il pose des gestes essentiels que la liturgie nous rappelle.
Le premier est celui du lavement des pieds et en considérant cet instant nous ne pouvons qu’être interrogé par ce geste tout comme St Pierre le fut en son temps. Comment Dieu peut-il se mettre à genoux devant nous pour nous laver les pieds ? Ou bien plutôt, qui donc est Dieu pour se mettre à genoux devant nous pour nous laver les pieds ? Dans ce geste est englouti toutes les visions autoritaires d’un dieu esclavagiste du genre humain, d’un dieu condescendant de la misère humaine. Ce geste-là manifeste étonnamment l’humilité de Dieu envers chacun de nous. Dieu est humble, quelle leçon ! Quelle leçon pour nous qui tendons bien souvent à faire de Dieu ce que nous voulons, qui tendons à faire de Dieu un serviteur de nos intérêts, de nos désirs, de nos rêves d’avenir. Dieu est humble face à nous de cette humilité qui ne se traduit que par cette quête d’amour qui L’anime. Dans ce geste, Dieu signe ce visage d’Amour qu’Il nous a révélé à travers chacun des gestes, chacune des Paroles du Seigneur Jésus.
Mais Dieu ne fait pas uniquement que nous montrer son visage, Dieu va plus loin, Dieu se donne à nous. Quel mystère immense que celui-ci, Dieu se fait nourriture, Il se fait pain de la route qu’est l’existence humaine, Il se fait si petit qu’Il tient dans la paume de la main, Il se fait si petit qu’Il se cache sous le voile du pain qui cache sa présence bien réelle. Ô combien nous devrions révérer ce sacrement de l’eucharistie, ô combien à chaque messe nous devrions être saisi par tant d’abaissement. Parfois on entend dire que l’on s’ennuie à la messe tout ça parce que le mystère n’est pas accueilli, parce que les sens ne laissent pas la place à cette vision de l’âme qui perçoit, elle, l’infini mystère. Dieu est là, Dieu se donne voilà la réalité, voilà l’essentiel ! Y’aurait-il quelque chose de plus grand en ce monde que cela ? Dieu est là, Dieu se donne, Il se donne à nous et l’habitude nous fait parfois le recevoir sans attention, sans présence à ce mystère, sans la révérence du cœur et de l’âme qu’Il mérite ô combien. Si nous avions conscience de la réalité de l’eucharistie nous demeurerions immobile, incapable de bouger, happé par le mystère. Dieu est là et nous n’en ferions pas cas ?
Usons si vous le voulez bien de notre imagination. Imaginons-nous en cette église, seul, l’obscurité naissante et le silence nous abîme dans la prière. Les yeux fermés nous goûtons de la présence divine, notre âme est transporté en Dieu, paix et joie inonde notre âme. Ouvrant les yeux, nous voyons le Seigneur se tenir devant nous, juste là. Son regard nous transperce de cet amour indicible et infini. Le temps s’arrête. Aucun geste n’est possible, aucun mouvement ne vient brouiller cet instant. Et le Seigneur disparaît comme aspiré par notre âme. Le silence est de nouveau palpable, l’obscurité plus insistante, tout a repris sa place, tout semble comme avant mais en se penchant sur notre âme nous y découvririons le Seigneur présent, aimant, comblant. Et bien c’est cela, la messe, c’est cela la communion, Dieu est là, Il nous regarde, Il nous aime, Il se donne à nous, rien de plus beau ni plus essentiel.
Et avec cette conscience aigue de la présence du Seigneur nous pourrions avoir une tentation, celle de se juger indigne d’un si grand honneur, celle de se juger indigne de recevoir Dieu Lui-même et bien laissons-nous enseigner par St Jean-Marie-Baptiste Vianney dit le curé d’Ars, il disait :
« Ne dites pas que vous n’en êtes pas dignes. C’est vrai, vous n’en êtes pas dignes, mais vous en avez besoin. Si Notre Seigneur avait eu en vue votre dignité, Il n’aurait jamais institué son beau sacrement d’amour ; car personne au monde n’en est digne, ni les saints, ni les anges, ni les archanges… mais Il a en vue nos besoins, et nous en avons tous besoin. Ne dites pas que vous êtes pêcheur, que vous avez trop de misères et que c’est pour cela que vous n’osez en approcher. J’aimerais autant vous entendre dire que vous êtes trop malades et que c’est pour cela que vous ne voulez point appeler le médecin »
Dieu se donne à nous car nous avons besoin de Lui malgré et à cause de notre indignité, ne refusons pas ce don qu’Il nous fait de Lui-même, accueillons-Le tel le Roi de l’Univers qu’Il est, cherchons à L’aimer comme Lui nous aime, recevons Le non pas dans la tiédeur de l’habitude mais dans l’exceptionnalité de ce don infini qui nous est accessible chaque jour.