En
ce dimanche, bien chers amis, il nous faut nous laisser saisir par l’hymne à la
Charité de St Paul, il nous faut laisser résonner cet hymne en nos âmes pour en
découvrir toute la magnificence. Et avant que de considérer la charité de notre
point de vue, laissons St Paul définir l’identité de Dieu car St Jean nous le
dit : Dieu est Amour, Dieu est charité. Et en reprenant cet hymne à la
charité de manière quelque peu exhaustive nous pouvons donc dire que :
Dieu prend patience, rend service,
ne s’emporte pas, n’entretient pas de rancune, ne se réjouit pas de ce qui est
injuste, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai ; Dieu supporte tout,
fait confiance en tout.
Dieu
prend patience ; cette patience
divine il nous faut tout d’abord la considérer pour nous même car oui Dieu
prend patience envers chacun de nous car Dieu nous voudrait tout auprès de Lui,
Il voudrait habiter pleinement chacune de nos âmes, chacune de nos vies mais Dieu
patiente envers nous à cause du péché qui nous cloue au sol et nous éloigne de
Lui. Dieu patiente envers nous et aussi envers le monde, désirant là encore que
le monde entier vibre à sa présence, désirant que tout homme le connaisse et le
reconnaisse et Dieu patiente envers tous demeurant à la porte de chacune des
âmes humaine espérant être accueilli en plénitude.
Et
nous pouvons dire que Dieu
rend service ; ce service divin il nous faut le recevoir dans ce don inestimable
du Salut, du rachat, dans ce don inestimable de Sa miséricorde, il nous faut le
recevoir également dans toutes ces grâces dont le Seigneur nous comble si nous
lui faisons une réelle place en nos vies.
Et
nous pouvons dire que Dieu ne
s’emporte pas ; en ce sens la colère divine qui habite l’Ancien Testament
ne peut-être reçue que comme une lecture par trop humaine des évènements malheureux
de l’histoire car la soi-disant violence de Dieu est balayée par le mystère de
la croix, par le mystère de la mort du Seigneur.
Et
nous pouvons dire que Dieu
n’entretient pas de rancune, ô combien il ne nous faut pas nous lasser de
répéter que Dieu n’entretient pas de rancune car bien souvent les
évènements difficiles de la vie sont perçus comme une punition divine alors que
ce qui qualifie Dieu en son être même c’est bien sa miséricorde et cela bien
avant sa justice. Ô bien sûr les évènements difficiles de la vie peuvent être
parfois salvateur mais Dieu n’est jamais à l’origine du mal et seule sa grâce
permet que d’un mal puisse jaillir le bien.
Dans un même sens que nous pouvons affirmer que Dieu
ne se réjouit pas de ce qui est injuste, mais il trouve sa joie dans ce qui est
vrai ; que Dieu supporte tout. Il nous faut faire le deuil de l’image d’un
dieu vengeur pour recevoir la véritable identité divine. La vérité de
l’identité divine est bien ce qui donne de la Joie à Dieu car la véritable
identité divine attire à Dieu tous les cœurs humains.
Et
nous pouvons dire que Dieu fait
confiance en tout. Habituellement, nous considérons la confiance de notre point
de vue en nous redisant sans cesse qu’il nous faut faire confiance à Dieu mais
notre confiance est d’abord le fruit de la confiance première de Dieu envers
chacun de nous car oui Dieu nous fait confiance, Lui qui nous a sauvé, Lui qui
a fait de nous ses enfants par les eaux sacrés du baptême, Lui qui nous nourrit
de sa vie en chaque eucharistie, Lui qui nous envoie annoncer la Bonne Nouvelle
du Royaume, et si Dieu nous fait confiance c’est bien par amour. Mais cette
confiance de Dieu envers l’humanité s’exprime paradoxalement dans cette capacité
qu’à l’homme de le refuser, dans cette capacité qu’à l’homme de choisir le mal.
Dieu fait confiance à l’humanité pour qu’elle choisisse le Bien, pour qu’elle
Le choisisse. Alors oui, la confiance que Dieu a envers chacun de nous est
risquée mais il ne peut y avoir de confiance sans amour, il ne peut y avoir de
confiance sans risque, il ne peut y avoir de confiance sans liberté.
Et
nous pouvons dire enfin que Dieu
endure tout. Dieu endure tout comme Il nous l’a montré jadis en sa crucifixion,
comme Il nous le montre quotidiennement en endurant nos infidélités ; Dieu
endure tout non pas par indifférence mais bien par Amour ; Dieu endure
tout, patiemment, sans rancune, guettant le moment où l’âme le recevra
véritablement.
Voilà l’identité divine qui doit
rayonner en nos âmes, qui nourrit notre Foi et nous établi dans une espérance
sans faille, qui doit nous conduire à l’imiter en nos vies en vivant la
charité. Et nous pouvons recevoir notre programme de vie, nous pouvons recevoir
ce qui doit porter notre vie, orienter nos efforts. Par notre Foi nous sommes
convoqués à nous établir dans la charité et cela n’est pas indéfini, cela n’est
pas porté par une vision digne des bisounours, la charité qui doit être la
nôtre est exigeante car elle doit nous conduire à prendre patience ; à rendre service ; à ne pas
jalouser ; à ne pas nous vanter, à ne pas nous gonfler d’orgueil ; à
ne rien faire d’inconvenant ; à ne pas chercher nos intérêts ; à ne
pas nous emporter ; à ne pas entretenir de rancune ; à ne pas nous
réjouir de ce qui est injuste, mais à trouver notre joie dans ce qui est
vrai ; à tout supporter, à faire confiance en tout, à tout espérer, à tout
endurer.
Voilà établi toute la radicalité de l’Evangile,
toute la radicalité de la Foi, voilà dessiné le chemin que nous sommes tous
appelés à parcourir patient envers nous même et confiant en la providence
divine. Alors en ce dimanche exultons dans la contemplation de l’identité
divine et prenons résolument le chemin de la Charité vraie en nous confiant au
secours des grâces divines, voilà notre chemin, voilà notre vie, voilà notre
identité. Amen