Paroisses de La Bouilladisse – La Destrousse – Peypin – Belcodène

Site d'information des Paroisses de St Laurent (La Bouilladisse) – St Pierre (La Destrousse) – St Martin (Peypin) – St Jacques le mineur (Belcodène)


Centre paroissial : 7, Bd. Francis CAPUANO - Place Notre Dame 13720 La Bouilladisse

dimanche 31 août 2014

31 août - 22ème Dimanche du Temps Ordinaire



La souffrance demeure toujours quelque chose d’inadmissible, d’intolérable. Voir souffrir un proche, souffrir soi-même voilà ce qui fait naître en la personne humaine un sentiment de révolte, révolte face à l’impuissance de soulagement, face à la torture qu’inflige une sourde douleur. La mort elle-même rejoint la considération de la souffrance car la mort demeure inadmissible même si, nous le savons tous, nous sommes tous voués à la mort mais tout en le sachant peu nombreux sont ceux qui sont prêts à l’affronter. Douleur et mort sont les deux plus grands maux de notre humanité. Et si nous considérons qu’elles sont toutes deux intolérables pour le genre humain combien nous devrions être saisis tout comme St Pierre à l’annonce que Dieu Lui-même va passer par ces maux, va subir la douleur et la mort. Nous les refusons pour nous-mêmes et pour nos proches combien plus nous devons le refuser pour Dieu. Nous attendrions de Dieu qu’Il nous délivre de la souffrance qu’Il nous délivre de la mort et voilà qu’au contraire Dieu va les subir toutes deux. Il y’a de quoi être déboussolé, il y’a de quoi s’opposer à cela. Mais s’opposer à cela revient à s’opposer au plan divin, cela revient à considérer que nos propres vues sont plus justes que celle de Dieu, que notre vision des choses est supérieure à celle de Dieu, en définitive cela revient à s’opposer à Dieu pour Lui prendre sa place. Et le Christ démasque tout cela, démasque tous les sous-entendus de l’opposition de St Pierre et c’est alors qu’Il va dénoncer sa position comme étant celle de Satan.
Et Satan est bien cet ange déchu qui s’est opposé à Dieu jusqu’à passer son éternité à œuvrer contre l’œuvre de Dieu. Surtout ne considérons pas Satan comme appartenant aux récits des contes et légendes, Satan existe bel et bien car sinon le Christ serait un menteur, car sinon toutes les manifestations démoniaques ne seraient qu’invention. Oh, je ne dis pas qu’il faut voir le diable partout mais simplement qu’il faut considérer sa présence et son action dans le monde et dans nos vies cherchant à contrer l’œuvre divine. Or quelle est l’œuvre divine si ce n’est le salut de l’humanité, ce salut qui nous a été obtenu par les mérites de la passion et de la mort du Seigneur Jésus dès lors s’opposer à la passion et à la mort du Seigneur revient à s’opposer au salut de l’humanité d’où la réaction du Seigneur face à St Pierre. Mais face à cet évangile il convient de nous laisser interpeller pour recevoir pleinement ce qu’il nous enseigne.
La souffrance et la mort font partie de notre humanité et Dieu a voulu se faire si proche de nous qu’Il a choisi de connaître ces deux maux. En faisant cela Dieu n’a pas donné un sens à la souffrance ou à la mort mais Il leurs a permis de recevoir une signification complémentaire. La souffrance peut-être vécue comme participation aux souffrances même du Seigneur, aussi intolérable qu’elle demeure elle nous permet de percevoir ce que le Seigneur a choisi de vivre pour nous. Nous ne choisissons pas la souffrance mais Dieu l’a choisie pour nous rejoindre dans ces moments terribles. La mort quant à elle a perdue de son pouvoir d’anéantissement car si la mort a été vécue par Dieu Lui-même c’est pour faire resplendir le don de la résurrection. La mort demeure inacceptable mais elle reçoit du Seigneur cette capacité d’ouvrir au ciel et à l’éternité. Il ne s’agit donc pas de dire que la souffrance et la mort sont bonnes bien au contraire, il s’agit de reconnaître cette transformation que le Seigneur a permis en les portant Lui-même.
De plus, il nous faut également être attentif à ne pas entendre résonner pour nous-même la parole du Seigneur « Passe derrière moi, Satan » c'est-à-dire qu’il nous faut être attentif à ne pas être un obstacle quant à l’accomplissement de la volonté du Seigneur, obstacle en nous y opposant, obstacle en ne nous y impliquant pas pleinement, obstacle en choisissant de demeurer spectateur et non acteur. Pour ce faire, il nous faut approfondir notre Foi pour recevoir les positions de l’Eglise. Et peut-être qu’en cette rentrée qui approche il est bon de se reposer certaines questions.
J’ose espérer que la paroisse participe à l’accomplissement de la volonté de Dieu pour nos villages et je cherche de mon côté, avec la grâce, à m’y approcher toujours davantage mais la paroisse c’est nous tous. La paroisse doit être un instrument toujours plus habile de l’accomplissement de la volonté du Seigneur et il ne faut pas que nous restions sur le banc de touche à contempler la partie qui se joue. Il faut que nous prenions part à la vie paroissiale. Pour ceux qui le peuvent en donnant un peu de temps pour les permanences d’accueil, pour la catéchèse, pour l’aumônerie, pour le secours catholique, pour la visite aux malades, pour des travaux de bricolages, pour la chorale et pour les chantres, pour des travaux de bureautique, pour le ménage, pour les maisons de retraite, pour les scouts, ou pour tant et tant d’autres choses qui sont nécessaires à la vie paroissiale. Et pour ceux qui ne le peuvent pas et bien il ne faut pas hésiter à porter la paroisse dans la prière quotidienne. Nous avons tous un rôle à jouer mais il nous faut parfois nous faire violence pour nous lancer et bien que la rentrée 2014 soit ce temps-là. Le bon Dieu a besoin de nous tous, la paroisse a besoin de nous tous !
Amen.

24 août - 21ème Dimanche du Temps Ordinaire



Cette question du Seigneur Jésus que nous livre l’évangile de ce dimanche a parcouru l’ensemble des siècles : « pour vous qui suis-je ». Et si aujourd’hui nous posions cette question lors d’un micro trottoir nous aurions de bien d’autres réponses que celle des apôtres. Aujourd’hui pour beaucoup Jésus est un grand homme empli de sagesse et de philosophie, parfois certains diraient peut-être qu’Il est le plus grand usurpateur de l’histoire mais pour nous chrétien la réponse qui doit jaillir du plus profond de notre être c’est bien que Jésus est vrai Homme et vrai Dieu ou, pour reprendre la réponse de St Pierre qu’Il est le messie, le Fils du Dieu vivant. Dès lors, cette question n’est pas une question anodine car de la réponse dépend toute la considération du donné révélé, des saintes Ecritures.
Pour celui qui considère Jésus comme un philosophe emplie de sagesse et bien les évangiles ne vont être qu’un manuel parmi tant d’autres alors que pour celui qui reconnaît la véritable identité du Seigneur tout prend une autre dimension qui lui fait déjà toucher le ciel et l’éternité. Oui Jésus est un philosophe empli de sagesse mais c’est surtout parce qu’Il est Dieu que nous sommes rassemblés aujourd’hui, c’est parce que nous prêtons foi en sa Parole que dans quelques instants nous allons recevoir son très saint Corps.
En définitive, ce « Pour vous qui suis-je » est déterminant quant à la Foi car seule la Foi nous permet de suivre la réponse de St Pierre et de reconnaître la véritable identité du Seigneur. Et en plus de cela, en l’évangile, le Seigneur nous livre la fabuleuse vocation de St Pierre qui est choisi pour être le premier à la tête de l’Eglise. Le Christ a fondé son Eglise qu’est l’Eglise catholique et Il a choisi également le premier homme pour la gouverner en la personne de St Pierre. L’Eglise n’est donc pas le fruit d’une construction humaine, d’une institualisation d’une mouvance religieuse, l’Eglise est du Christ ce en quoi elle est sainte.
Mais pour bon nombre de catholique, l’Eglise est sainte mais dans une considération abstraite de sa réalité et nous comprenons bien pourquoi car comment reconnaître aujourd’hui la sainteté de l’Eglise, sa grandeur toute divine alors que son clergé commet parfois l’irréparable, alors que son clergé paraît parfois bien décadent. Mais si l’Eglise est sainte de par sa relation exclusive au Christ, les membres de l’Eglise ne sont, quant à eux pas tous saints, bien loin de là. Ste Thérèse en a fait l’expérience je la cite : « Lors de son voyage à Rome en 1887, Thérèse raconte : « La seconde expérience que j’ai faite regarde les prêtres. N’ayant jamais vécu dans leur intimité, je ne pouvais comprendre le but principal de la réforme du Carmel : prier pour les pécheurs me ravissait, mais prier pour les âmes des prêtres, que je croyais plus pures que le cristal, me semblait étonnant !… Ah, j’ai compris ma vocation en Italie, ce n’était pas allé chercher trop loin une si utile connaissance… Pendant un mois j’ai vécu avec beaucoup de saints prêtres, j’ai vu que, si leur sublime dignité les élève au-dessus des anges, ils n’en sont pas moins des hommes faibles et fragiles… ».
Pourquoi cela ? Et bien tout simplement car si l’Eglise est divine de par son institution, le Seigneur Lui-même a choisi de la confier au genre humaine et même St Pierre n’échappa pas à sa faiblesse lorsqu’il renia le Seigneur, même les  catholiques, laïcs ou clercs n’échappe pas à leurs faiblesses, même nous nous n’échappons pas à nos propres faiblesses. Or ce qui est véritablement important c’est de considérer le choix qui a été posé. St Pierre a été choisi malgré sa faiblesse tout comme les prêtres le sont malgré leurs faiblesses et c’est malgré leurs faiblesses qu’ils sont institués dispensateur des dons de Dieu, qu’ils sont institués instruments de la grâce salvifique pour le peuple chrétien. Ainsi oui l’Eglise est sainte car elle est au Christ mais tous les membres de l’Eglise qui sont ici-bas sur cette terre ont encore besoin de se convertir, prêtres ou laïcs.
Alors en cette eucharistie, en ce dimanche, demandons au Seigneur la grâce de croire en Lui non pas que nous ne croyons pas en Lui aujourd’hui, maintenant, mais demandons que notre Foi puisse embraser notre existence jusqu’à nous faire prendre résolument le chemin de la conversion, le chemin de la sainteté. Et prions également tout particulièrement pour tous les membres de l’Eglise spécialement pour les prêtres et donc pour votre humble serviteur afin qu’ensemble nous puissions faire rayonner la grâce immense dont Dieu désire combler le monde par son Eglise de laquelle nous sommes.
Amen.

lundi 18 août 2014

10 août - 19ème Dimanche du Temps Ordinaire



Il y’a maintenant quelques années, lorsque j’ai été ordonné diacre, j’avais choisi comme image d’ordination une représentation de l’évangile que nous venons d’entendre car il manifestait pour moi ce pas de la Foi que je faisais en m’avançant pour recevoir l’ordre sacré. Et bien souvent je repense à ce passage car que l’on soit diacre ou prêtre ou que l’on soit laïc, ce pas de la Foi est constitutif de notre être chrétien.
Mais reprenons quelque peu la scène de l’évangile. St Pierre est dans la barque, les vagues s’éclatent contre la coque. St Pierre est un marin et s’il a l’habitude de naviguer il connaît également la dureté de ces flots qui ont engloutis tant de marins. L’inquiétude et la maîtrise sont unies et gouvernent cette barque. Puis, au milieu des vagues se dessinent une silhouette qui s’approche. L’ensemble des apôtres sont saisis de crainte jusqu’à entendre la voix du Seigneur qui ne réussit pas totalement à les calmer mais qui les garde interloqués. Est-ce vrai ? Un homme qui marche sur les flots ça ne s’est jamais vu… St Pierre ose alors demander au Seigneur de le rejoindre ce que fait le Seigneur. St Pierre passe alors par-dessus-bord et se retrouve à marcher sur les eaux, son regard doit être abimé dans celui du Seigneur. Et d’un coup, il se rend compte de ce qu’il fait, de ce qui se passe, son regard quitte celui du Seigneur et se porte sur tout ce qui l’entoure et le doute l’envahi c’est alors qu’il sombre mais avant qu’il ne se noie, la main du Seigneur le secourt et le laisse avec cette simple question : « Pourquoi as-tu douté ? ».
Si de nombreuses lectures spirituelles peuvent jaillir de ce texte laissez-moi vous en livrer une. Cette barque battue par les flots cela représente notre vie, notre existence battue par les difficultés, les contradictions, battue par le mal et le péché. La barque représente cette sécurité que nous tentons d’établir en nos existences même si tel une barque au milieu de l’océan, cette sécurité semble bien insignifiante. Rappelons-nous cette petite phrase qui a accompagné le lancement du Titanic : « même Dieu ne pourrait pas le couler » et ce n’est pas Dieu qui le coula un simple morceau de glace… Et bien quels que soient les sécurités de nos existences tout peut basculer en un instant, la barque de nos vies peut prendre l’eau jusqu’à nous faire sombrer. Mais si nous portons notre regard un peu au-delà de nos vies, si nous recherchons l’unique sécurité c’est bien le regard du Seigneur que nous croisons. Le bon Dieu nous invite à quitter nos sécurités, nos habitudes pour venir jusqu’à Lui car Dieu sait bien que nos vies finiront pas être englouties dans les abîmes des ténèbres et Dieu désire nous sauver, venir à notre aide. Quitter nos sécurités et suivre le bon Dieu voilà ce qui est bien difficile à faire pour nous qui aimons tout contrôler ou qui plutôt voulons tenir ferme l’illusion de tout contrôler. C’est en définitive un réalisme auquel le Seigneur nous invite dans la reconnaissance que, comme le dit le psaume : « l’homme est semblable à un souffle, ses jours sont comme l’ombre qui passe ». Il nous faut balayer l’illusion de toute puissance et recevoir cet appel vibrant du Seigneur à Le rejoindre : « Viens ! », nous dit le Seigneur.
Il nous faut donc faire confiance au Seigneur, abandonner nos illusions et nos sécurités, passer par-dessus bord pour suivre le Seigneur. Tel est le pas de la Foi mais ce pas de la Foi n’est pas fait une fois pour toute, il est à renouveler chaque jours, chaque instant. Car tout comme St Pierre s’est mis à douter et à sombrer, nous pouvons nous aussi sombrer si nous ne tenons pas ferme l’Espérance qui est en nous ; si nous ne tenons pas vive notre Foi, notre attachement au Seigneur. Car malgré le pas de la Foi la mer continuera à mugir mais c’est dans le regard aimant du Seigneur que nous mettrons à nos pieds ces flots impétueux. Et ce pas de la Foi qui inaugure notre attachement quotidien au Seigneur cela doit avoir des résurgences, des conséquences en notre manière de vivre. On ne peut pas garder un pied dans la barque, on ne peut pas suivre le Seigneur à moitié. Mais si nous plongeons notre regard dans celui du Seigneur alors nous découvrirons tout son amour pour nous, alors nous découvrirons combien Dieu nous aime et cette découverte doit provoquer en nous cette conversion radicale de toute notre vie qui se manifestera dans notre agir ancrée dans les commandements divins. Ne séparons jamais Foi et vie morale et éthique, ne séparons jamais notre vie spirituelle de notre vie sociétale, nous ne sommes pas schizophrène et si nous sommes chrétien nous le sommes en chaque instant, en chaque moment, en chaque situation.
Alors chers amis, passons par-dessus bord, plongeons notre regard dans celui du Seigneur, recherchons soutenu par la grâce divine la conversion de chaque seconde de nos vies et alors nous mettrons à nos pieds toutes les difficultés de l’existence car notre vision nous abîmera en Dieu Lui-même. La vision de Dieu, voilà ce qu’il nous faut rechercher. Amen.

17 août - 20ème Dimanche du Temps Ordinaire



L’Evangile de ce dimanche nous invite à considérer cette part essentielle de notre être chrétien qu’est la prière. La prière, mais d’abord qu’est-ce que la prière ? Une définition commune serait très certainement de définir la prière comme un temps de rencontre particulier avec le Seigneur ou bien encore, comme nous l’enseigne le catéchisme de l’Eglise catholique, comme une relation vivante et personnelle avec le Dieu vivant et vrai ; comme une relation vivante des enfants de Dieu avec leur Père.
La prière c’est bien cela mais rendons-nous compte de ce que cela veut dire. Dans la prière nous rejoignons Dieu Lui-même ! La prière est l’un des dons les plus précieux fait à l’homme car elle permet cette relation avec le Seigneur, elle permet de rejoindre le Seigneur en chaque instant, en chaque moment. La prière est le regard intérieur de l'âme dirigé vers Dieu par la foi et par l'amour. La prière est ainsi l'acte vital et essentiel de notre vie chrétienne qui consiste à vivre avec Dieu en Le connaissant et en L'aimant. La prière nous est vitale, tout comme il nous faut manger et boire il nous faut prier. C’est une obligation qui s’impose à nous non pas que nous devons prier pour respecter je ne sais quelle règle mais nous devons prier tout simplement parce que nous aimons Dieu. C’est notre amour de Dieu qui nous invite à la prière. Prier c’est aimer.
Mais j’entends bien souvent que le temps manque, « on n’a pas le temps »… Oh, on a le temps pour beaucoup d’autres choses mais la prière est parfois ce parent pauvre qui est trop souvent oublié, ou bien plus la prière tend à devenir telle cette roue de secours qui se trouve dans le coffre de nos voitures et à laquelle on ne pense que lorsqu’on a un souci, un problème. Dieu Lui-même devient cette roue de secours qui, aux moments difficiles, sera recherchée par une ascension à Notre Dame de la Garde qui se trouvera iluminée d’un nouveau cierge. Mais attention, si nous ne trouvons pas le temps de prier c’est que soit nous sommes plus occupé que le Seigneur ne le désire, soit nous ne faisons pas de la prière un essentiel de nos journées. Et sans prendre parti je pencherai plutôt pour la deuxième hypothèse. Le temps, il nous faut le prendre et même si ce temps se réduit à quelques minutes chaque jour prenons conscience que ce sont les minutes les plus importantes de nos journées car : l'action vient avant la Prière, uniquement dans le dictionnaire. Si nous voulons agir comme des chrétiens que nous sommes nous ne pouvons le faire sans ce lien essentiel au Seigneur qui nous guidera par son Esprit Saint.
La prière est essentielle, primordiale, vitale c’est un premier point mais alors quand prier ? Permettez-moi de nous rappeler quelques conseils. Après s’être fixé un temps raisonnable de prière et bien tout simplement il faut prendre son agenda c'est-à-dire considérer ses journées pour voir quel est le moment le plus favorable de la journée. Certains sont du matin, d’autres du soir, qu’importe l’heure ce qui importe c’est le temps donné, le temps offert. Et pour les familles ici réunies, n’hésitez pas à prendre un temps de prière ensemble, c’est une excellente habitude !
Et si le quand est plus ou moins réglé maintenant arrive le comment, comment prier ? Jésus nous le dit en l’évangile selon St Matthieu (6,6) : « Toi, quand tu pries, entre dans ta chambre et, ayant fermé ta porte, prie ton Père qui est dans le secret, et ton Père qui voit dans le secret te donnera en retour ». Si prier est un cœur à cœur avec Dieu, le fondement de notre relation au Seigneur il convient dès lors de consacrer ce temps c'est-à-dire de se vider la tête des contingences sans importances pour se recentrer sur Dieu Lui-même avec tout ce que nous sommes, tout ce que nous vivons. Cette consécration du temps peut être facilitée par la lecture d’un texte d’évangile, par la récitation d’une prière appréciée, par la prière du chapelet le but étant de se mettre en présence de Dieu. Puis la prière se poursuivra en goûtant la présence divine, en se laissant irradier par Dieu Lui-même car voilà bien là le cœur de la prière.
Mais écoutons Ste Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face nous enseigner sur la prière, elle écrivait :
 « Qu’elle est donc grande la puissance de la Prière ! On dirait une reine ayant à chaque instant libre accès auprès du roi et pouvant obtenir tout ce qu’elle demande. Il n’est point nécessaire pour être exaucée de lire dans un livre une belle formule composée pour la circonstance ; s’il en était ainsi… hélas ! que je serais plaindre !… En dehors de l’office Divin que je suis bien indigne de réciter, je n’ai pas le courage de m’astreindre à chercher dans les livres de belles prières, cela me fait mal à la tête, il y en a tant !… et puis elles sont toutes plus belles les unes que les autres… Je ne saurais les réciter toutes et ne sachant laquelle choisir, je fais comme les enfants qui ne savent pas lire, je dis tout simplement au Bon Dieu ce que je veux lui dire, sans faire de belles phrases, et toujours Il me comprend… Pour moi, la prière, c’est un élan du cœur, c’est un simple regard jeté vers le Ciel, c’est un cri de reconnaissance et d’amour au sein de l’épreuve comme au sein de la joie ; enfin c’est quelque chose de grand, de surnaturel, qui me dilate l’âme et m’unit à Jésus. » (Ms C, 25rv)
Alors en rentrant tout à l’heure, après cette prière commune essentielle qu’est l’eucharistie, prenez quelques instants et planifiez votre semaine, que ce soit une semaine prévue avec le Seigneur rejoint dans la prière. La prière demande cet effort-là qui n’est pas surhumain et si nous réalisons la grandeur de la prière nous devrions être prêt à accomplir tous les efforts pour être uni au Seigneur, alors prions, prions sans cesse !

15 août - Assomption



C’est la joie qui doit habiter nos âmes en voyant la Très Sainte Vierge Marie établie au milieu des anges dans la béatitude éternelle auprès de son divin Fils. Les yeux de l’âme fixant ce coin du ciel dans cet instant d’éternité qui a vu disparaître celle qui a donné au monde son Sauveur nous ne pouvons que nous laisser envahir par cette gloire qui resplendit en ce jour.
Mais, nous pourrions avoir l’impression d’une fin bienheureuse qui répond dans un même accord aux premiers instants où Marie s’est vue confiée l’incarnation du Christ. L’assomption pourrait nous apparaître comme le pendant de la descente de l’ange Gabriel qui annonçait la naissance de notre divin sauveur. Le bon Dieu est descendu jusqu’en cette fille immaculée et au terme de sa mission l’a rappelé en sa gloire. Mais l’assomption de la Vierge Marie n’est pas une conclusion, bien au contraire, elle est une inauguration, inauguration de ce temps de l’humanité rachetée, car en Marie accueilli par les anges au paradis c’est l’ensemble de notre humanité qui reçoit par son intermédiaire cette douce invitation à nous orienter d’ores et déjà vers notre unique but à savoir l’entrée dans la béatitude. La Vierge Marie, l’Immaculée Conception, est figure de notre humanité rachetée et nous préfigure nous tous dans l’accomplissement de notre propre destinée, dans l’accomplissement de notre propre nature qui ne se trouve qu’auprès du Seigneur. Et voilà en réalité toute la grandeur et la beauté de la Vierge Marie qui nous révèle à chacun quelle est la réalité de l’humanité racheté. Nous qui avançons sur cette terre, emplie de foi mais porteur du fardeau de notre imperfection nous pouvons et avec raison nous demander qui nous sommes en réalité. Car le bon Dieu ne nous a pas créé comme cela, le bon Dieu ne nous a pas créé pécheur mais Il nous a fait à son image et à sa ressemblance, il nous a établi à ses côtés. Mais le péché est entré dans le monde et notre humanité porte encore ce dualisme qui l’habite, porte en elle-même la grandeur de la bonté qui vient de Dieu et l’errement inhérent au péché. Mais nous n’avons jamais connu ce temps où nous étions nous même immaculé, nous n’avons jamais connu ce temps où nous étions comblés en toute chose du bonheur divin. En Marie, Dieu nous permet de lire ce que nous sommes en réalité, en Marie il nous permet de discerner que nous avons été conçu pour faire la volonté de Dieu, en Marie nous reconnaissons que nous sommes appelés à une confiance indéfectible en l’action de Dieu. Et ce jour de l’assomption, le Seigneur nous permet de voir quel est notre objectif, quel est le but ultime de notre vie, quel est en réalité l’unique objet qui doit orienter chacune de nos vies à savoir Dieu Lui-même. Car avec Marie nous voyons bien que l’accomplissement de l’homme ce n’est pas l’homme lui-même, que l’accomplissement de l’homme ne se trouve pas non plus dans un sur-homme quelconque fruit du désir de toute puissance fondé sur notre propre déraison. L’accomplissement de l’homme c’est Dieu et c’est bien cela que nous dévoile Marie aujourd’hui. Elle qui est toute pure, préservée du péché originel, elle qui a donné son corps à Dieu Lui-même pour qu’Il soit son Fils en s’abandonnant toute entière à sa parole, elle qui a ouvert la mission de son divin Fils le jour des noces de Cana, elle qui a gardé sa foi pure dans les douleurs de la croix, elle reçoit aujourd’hui la couronne éternelle qui l’a fait entrer dans la béatitude, dans le bonheur divin. Et nous qui sommes ici, n’avons-nous pas ce désir au fond de nous, ce désir d’être tout à Dieu, ce désir de n’agir qu’en fonction de Lui, de n’être que tout à Lui. Et si ce désir est noyé parmi tant d’autres, si ce désir d’être tout à Dieu est en concurrence par rapport à d’autres et bien aujourd’hui, en Marie, le bon Dieu nous rappelle le véritable but de notre existence, nous rappelle en réalité l’unique source du bonheur. Par l’assomption de la très sainte Vierge Marie le Seigneur nous montre le chemin à suivre, nous donne Marie comme exemple pour chacune de nos vies. Et surtout ne nous disons pas que nous n’y arriverons jamais, que cette gloire divine à laquelle nous sommes invités nous semble trop lointaine, presque inatteignable. Car le bon Dieu sait que cela nous est difficile mais Il nous a Lui-même donnée Marie comme mère afin que, comme toutes les mères, elle nous aide à grandir, à nous construire et en définitive à devenir ce que nous sommes à savoir de véritables enfants de Dieu.
Alors oui, aujourd’hui, levons les yeux vers le ciel pour y percevoir la gloire de Dieu qui accueille la Très Sainte Vierge Marie, levons les yeux vers le ciel pour nous rappeler que nous sommes appelés nous même à entrer dans la béatitude éternelle, laissons nous embraser par la joie divine qui transparaît en ce jour. Et lorsque nous baisserons les yeux, retrouvant notre réalité alors nous saurons que Dieu nous accompagne et que Marie elle-même intercède pour nous, nous obtenant les grâces nécessaires pour nous permettre d’avancer. En Marie, Dieu nous a donné la figure de notre humanité racheté l’établissant pour l’éternité Mère de chacun quémandant pour nous tous les grâces nécessaires à notre salut. Prions-la de tout notre cœur tout particulièrement en ce jour car comme une mère se démène pour chacun de ses enfants, elle-même se démènera pour chacun d’entre nous.
Amen