Paroisses de La Bouilladisse – La Destrousse – Peypin – Belcodène

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vendredi 10 mars 2017

5 Mars - 1er Dimanche de Carême

Les textes de la liturgie de ce 1er dimanche de carême nous permettent de ressaisir en un instant toute l’histoire sainte, l’histoire de notre salut. Et cette histoire s’origine en nos premiers parents, en ces deux figures que sont Adam et Eve. Et il est bien souvent important de les considérer afin de reprendre conscience que nous avons tous été créé dans la bonté ineffable de Dieu Lui-même et grâce à cette considération nous pouvons affirmer avec force et vigueur que l’homme a été créé bon. Nous tous nous avons été créé bon, l’humanité entière s’enracine dans cette bonté pleine et entière. Ainsi, si nous considérons l’humanité aujourd’hui, si nous nous considérons nous-mêmes nous pouvons voir que cette bonté a été abîmée, que cette bonté originelle a été conduite à cohabiter avec cette malice que nous connaissons bien. Le récit d’Adam et Eve nous permet, dans un style littéraire qui lui est propre, nous permet de prendre conscience de la chute originelle, de cette désobéissance originelle d’Adam et Eve qui a conduit l’ensemble de l’humanité à être marqué de ce mal, de cette malice.
Le terme de désobéissance originelle est à prendre au sens familial, je m’explique, si les parents apprennent à leurs enfants à ne pas mettre les doigts dans les prises électriques ce n’est pas pour contraindre leur liberté mais c’est bien pour les protéger. Et bien il en est de même avec le bon Dieu qui savait que le fait de consommer le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal aurait été maléfique pour l’humanité. La désobéissance d’Adam et Eve ne s’affronte pas avec un autoritarisme divin mais bien avec cette bonté première de Dieu. Cette bonté qui est également perceptible dans le fait qu’Adam et Eve ont été ensuite chassés du Jardin d’Eden, car ce bannissement n’est pas d’abord une punition mais bel et bien une mesure de protection afin qu’Adam et Eve ne mange pas en plus le fruit de l’arbre de la vie ce qui aurait rendu leur péché éternel, ce qui aurait empêché toute l’œuvre de la rédemption.
Ainsi, c’est bien cette faute originelle qui nous sépara de Dieu mais Dieu ne s’est pas résolu à notre éloignement et c’est pourquoi Dieu s’est fait homme en Jésus Christ, Dieu s’est fait homme afin de  se révéler à nous par la Parole du Christ mais surtout afin de nous racheter par cette obéissance pleine et entière, cette obéissance dans la témoignage de l’identité divine, obéissance vécu jusqu’au sacrifice rédempteur de la croix, de la passion, de la mort et de la résurrection du Seigneur.
Et c’est ainsi que si par la faute d’un seul homme le péché est entré dans le monde, par l’unique grâce du Christ rédempteur c’est l’ensemble de l’humanité qui est invitée, conviée au salut. Ce salut qui s’inaugure dans le sacrement de baptême, qui se nourrit de l’eucharistie, qui se rétabli dans le sacrement de la confession, qui se fortifie dans le sacrement de la confirmation, qui se vit chaque jour par la recherche toujours plus entier d’une vie avec le Christ.
Mais nous le savons tous, cette vie avec le Christ, cette vie dans la radicalité évangélique s’affronte avec le flot de déficiences qui sont les nôtres, et également avec les tentations qui peuplent nos jours. Mais par l’évangile, le Christ nous montre que la victoire face aux tentations est possible, cette victoire est possible si on demeure uni au Christ Lui-même car c’est bien le Christ qui donne la force de ne pas succomber, de ne pas nous soumettre aux tentations de nos vies.
Ainsi en ce premier dimanche de Carême, reprenons d’abord conscience que le salut qui nous est proposé nous a été acquis par le Christ, que c’est bien Dieu qui part à notre recherche, qui a soif de nous, qui désire nous ramener et nous établir en Lui. Reprenons conscience que notre vie doit donc être une réponse à ce  désir divin, que notre vie toute entière est appelée à être le lieu de vie du Salut et de l’Amour divin et cela en nous attachant à la prière, la prière fidèle et quotidienne, en nous attachant au jeûne qui fait participer notre corps à notre propre sanctification, en nous attachant à l’aumône qui nous fait nous soucier de ceux qui nous entourent bien sûr d’un point de vue matériel mais n’oublions pas l’aumône que nous pouvons faire de notre temps.
Dieu s’est livré pour nous sauver, qu’en ce temps du carême nous puissions nous remettre totalement entre ses mains.

Amen.

1er Mars - Mercredi des cendres

L’unique objet du carême qui débute en ce jour est contenu dans cette phrase qui accompagnera dans quelques instants l’imposition des cendres : « convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle ». Le Carême est donc bien un temps de conversion oh non pas que notre conversion serait exclusivement à rechercher durant les quarante jours du carême mais simplement que ce temps du carême est le temps le plus favorable.
Ceci étant dit, à quelle conversion sommes-nous appelés ?
On pourrait se dire que le carême est personnel, les irascibles et les énervés doivent rechercher la patience, les râleurs doivent laisser place à la joie..etc.  En un sens ce n’est pas totalement faux car nous avons tous à travailler sur nos propres déficiences afin de faire de notre vie une vie évangélique. Mais bien souvent, nous considérons tous ces domaines d’un point de vue volontariste, il faut que nous fassions des efforts, il faut que nous nous corrigions. Mais cette vision de la conversion est bien souvent vouée à l’échec et conduit bien souvent à l’épuisement ; à force de faire des efforts on a plus de force. C'est pourquoi il nous faut bien prendre conscience que le propre de la conversion, le moteur de la conversion ce n’est pas d’abord nous même mais c’est Dieu en nous.
Ce n’est pas une petite précision que cela car dès lors le seul effort que nous sommes invités à faire est celui d’une vie de prière plus ardente, plus fidèle, d’une vie plus unie au Seigneur, d’une vie donnée, abandonnée au Seigneur Lui-même. Ainsi, le seul effort que nous sommes invités à faire c’est de nous jeter dans le brasier de l‘Amour divin et c’est cet Amour divin en nous qui produira de véritables fruits de conversion. Par conséquent, il ne nous faut pas chercher à nous convertir mais il nous faut chercher à nous laisser convertir par le Seigneur Lui-même.
En vous disant cela, je ne mets pas à bas le travail de la volonté mais je nous rappelle l’objet premier de notre volonté qui doit être celui de l’union à Dieu, le reste suivra. C’est ce que dis St Augustin par sa phrase si connue : « Dilige et quod vis fac » c'est-à-dire Aime et fais ce que tu veux. La première chose à rechercher c’est l’Amour du Seigneur, tout le reste s’ordonnera ensuite à cet Amour divin mais la première chose à rechercher c’est l’Amour divin. C’est bien cet ardeur dans l’Amour du Seigneur qui nous conduira à écarter tout ce qui est contraire à Dieu, tout ce qui ne favorise pas cette union et ainsi les irascibles et les énervés prendront le chemin de la patience non par volontarisme mais par Amour de Dieu, les râleurs quant à eux se verront illuminer de la joie de la présence divine..etc.
Voilà ainsi dressée la toile de fond de notre carême, voilà ce qui doit porter les trois axes du carême, les fameux trois « P » c'est-à-dire la prière, la pénitence et le partage. La prière est bien l’axe principal car la prière nous enracine en Dieu, puis la pénitence fait participer notre corps à notre sanctification et le partage nous fait nous tourner vers les autres qui sont eux aussi appelés à la vie divine.
Dès lors pour nous qui voulons que notre carême soit réussi demandons-nous d’abord comment faire plus de place au Seigneur, considérons le temps que nous consacrons à la prière, considérons notre participation à la messe en semaine, considérons notre vie sacramentelle..etc. tout cela c’est du concret, tout cela c’est une histoire d’agenda. Quant à la pénitence, essayons de voir comment notre corps peut participer à notre désir de Dieu et pour cela, si nous le pouvons, pratiquons le jeûne et l’abstinence dans des matières qui nous permettrons de favoriser le climat de prière de nos vies. Quant à l’aumône, ayons le souci de ceux qui nous entourent et si nous pouvons faire une aumône financière, très bien mais n’oublions pas l’aumône que nous pouvons faire de notre temps pour écouter, consoler, soutenir..etc.
Un de mes professeurs de séminaire me disait jadis que pendant le carême on n’est pas forcément invité à faire plus mais on est invité à faire bien ce qui est notre devoir. Et en un sens ce n’est pas faux mais uniquement si on considère le terme de devoir au sens large, au sens du devoir chrétien et le devoir du chrétien c’est d’être tout au Christ… Alors pendant le carême, soyons véritablement chrétien, soyons tout au Christ, prenons les moyens d’être tout au Christ.
Amen


mercredi 1 mars 2017

27 Février - Fête de la Bienheureuse Mère Marie de Jésus

Mes biens chères sœurs, bien cher Père, bien chers amis, laissons résonner en nos âmes, la plus courte phrase de cet évangile qui est constitué par cet appel impératif du Seigneur : « Demeurez dans mon amour » et remarquons ensemble le mouvement auquel nous invite le Seigneur. Remarquons ensemble que le Seigneur ne nous invite pas à lui faire une place plus grande en nos cœurs en nos âmes, ce qui bien sûr n’est pas une mauvaise chose et ce qui est d’ailleurs la conception la plus commune de la vie spirituelle, mais le Seigneur ne nous invite pas à cela en cet impératif. Le Seigneur nous invite à aller au-delà, Il nous invite à demeurer dans son Amour c'est-à-dire que nous sommes nous tous invités à nous établir dans l’amour divin, à laisser cet Amour divin nous absorber, à nous laisser absorber par l’Amour divin. Ainsi nous ne sommes pas d’abord inviter à ouvrir davantage notre cœur ou notre vie au Seigneur mais nous sommes invités à nous jeter corps et âmes dans le brasier ardent de l’Amour divin.
Oh vous pourriez me dire qu’il y a là peu de différence mais si nous y prêtons attention c’est toute notre vie spirituelle qui doit en être bouleversée. Car dès lors nous ne sommes plus au centre de notre vie spirituelle, ce n’est pas nous qui devons accueillir le Seigneur toujours plus intensément, toujours plus ardemment ; nous ne sommes plus au centre de notre vie spirituelle mais le Christ devient le centre, et c’est en Lui que nous sommes invités à demeurer c'est-à-dire que nous sommes invités en notre vie à passer d’un égocentrisme à un christocentrisme exclusif, c'est-à-dire que nous sommes invités à nous oublier nous-mêmes pour habiter l’Amour de Dieu. Ainsi, nous ne sommes pas invités à mettre nos puissances, notre volonté, notre intelligence au service du Seigneur mais nous sommes invités à abandonner nos puissances entre ses mains, notre volonté et notre intelligence doivent laisser place au Christ seul.
Laissez-moi expliciter quelque peu mon propos. Hormis vous mes bien chères sœurs, la plupart d’entre nous nous avons pris notre voiture pour rejoindre cette chapelle. Et bien, laissez le Christ habiter nos cœurs, nos vies c’est comme si le Seigneur était notre copilote. Jésus, assis sur le siège passager, nous donne la route à suivre mais nous demeurons au volant et nous pouvons choisir d’aller à l’encontre des indications, nous pouvons choisir de faire un écart, nous pouvons choisir car nous demeurons le seul véritable maître du véhicule, de sa course et de sa direction. Par contre, demeurer dans le Seigneur c’est toujours avoir le Seigneur comme passager, c’est toujours être au volant mais c’est avoir les yeux bandés et conduire uniquement en se laissant guider par le Christ et par le Christ seul. Notre volonté, notre intelligence, notre personne, tout cela est remis entre les mains du Seigneur et nous choisissons de nous laissé guider uniquement, totalement par la parole du Christ. Oh, vous me direz qu’il y’a de la folie là dedans et vous auriez raison mais cette folie là, c’est la folie des saints ! Et c’est bien à cette folie de l’Amour que le Seigneur nous invite, nous convoque, c’est bien à cet abandon plein et entier entre les mains de Dieu que notre Foi nous pousse.
Mais, face à cet appel, face à cette réalité de la vie spirituelle c’est la peur qui peut germer en nos âmes, la peur de nous abandonner c'est-à-dire la peur de nous en remettre totalement à un autre mais rappelons-nous que cet autre est le Tout Autre, que cet autre c’est Dieu Lui-même, Dieu de bonté et de miséricorde, Dieu qui est Amour, Dieu qui s’est offert pour nous, Dieu qui s’est anéanti pour notre salut.
Et c’est bien cette voie là de l’abandon total que nous enseigne la bienheureuse Mère Marie de Jésus lorsqu’elle invite au « détachement de tout ce qui n’est pas Jésus »[1] ou encore lorsqu’elle nous dit : « débarrassons-nous à tout prix de la mauvaise nature, du moi humain, corrompu, qui gêne notre élan, et nous lie, nous retient loin des régions du Ciel »[2]. Et la Bienheureuse Mère Marie de Jésus nous donne également de percevoir les fruits de ce véritable abandon en Dieu elle qui écrivait : « si nous en faisons la forme de notre vie intérieure, [l’Esprit] nous entraînera si haut dans les régions surnaturelles, dans la région de Dieu, que nous aurons bientôt à dégoût tout le créé et toutes nos faiblesses, tout ce qui gêne en nous l’action divine, tant nous verrons, placés de haut tout cela indigne, misérable, ingrat, néant, pur néant en face du grand but qui nous est donné à atteindre. […] Nous ne pouvons rien [tout seul] mais avec Jésus, nous pouvons tout »[3], en Jésus nous pouvons tout.
Alors oui, nous sommes appelés à l’immolation de nous même, nous sommes appelés à nous offrir totalement au Seigneur, nous sommes appelés à devenir ces âmes victimes de l’Amour divin, ces âmes qui ne considèrent que l’Amour divin et se donnent totalement à Lui pour une divinisation par cet Amour divin.
Et en cela la bienheureuse Mère Marie de Jésus est bien la digne héritière de Ste Marguerite Marie elle qui reçu du Seigneur cette parole : « Je cherche une victime pour mon Cœur : volontaire pour se sacrifier à l’accomplissement de mes desseins ». Alors oui en ce jour de fête, désirons tous devenir ces victimes pour le Sacré Cœur du Seigneur, désirons nous sacrifier pour un anéantissement en Dieu, pour l’accomplissement des desseins divins. Mettons en pratique les enseignements de la Bienheureuse Mère Marie de Jésus qui écrivait : « Détachons-nous surtout de nous-mêmes… Toute recherche personnelle est une profanation pour une âme victime »[4], « tendez à devenir de plus en plus une âme d’abandon, une âme morte à elle-même, qui ne vit plus mais en qui vit Jésus »[5].
Voilà ce qu’avait saisi la Bienheureuse Mère Marie de Jésus, voilà l’élan des âmes victimes, voilà la dynamique de la garde d’honneur, voilà l’essence de la vie chrétienne. Voilà mis en lumière cette parole de St Paul : « Ce n’est plus moi qui vis c’est le Christ qui vit en moi ». Alors oui, mourrons à nous même, mourrons à nous même pour que le Christ soit notre vie, pour que le Christ vive en nous, pour que nous soyons au Christ.
Nous devons mourir à nous même afin de laisser toute la place au Seigneur et ainsi c’est en Dieu Lui-même que nous vivrons chaque moment de l’existence du Seigneur Jésus, c’est en Dieu Lui-même que nous vivrons sa passion douloureuse, c’est en Dieu Lui-même que nos cœurs s’embraseront de l’Amour infini qui porte le Sacrifice du Seigneur, c’est en Dieu Lui-même que nous vivrons de la joie de la résurrection, c’est en Dieu Lui-même que nous serons ces annonciateurs de la Bonne Nouvelle dont le monde a besoin.
Laissons le Christ être notre vie, abandonnons-nous à Lui non pas dans une demi-mesure qui ne serait que le signe d’un manque d’amour et de  confiance mais abandonnons-nous à Dieu totalement. Oh, cela n’est pas aisé nous le savons tous et la Bienheureuse Mère Marie de Jésus fit l’expérience de cette difficulté elle qui écrivait : « Je me suis souvent donnée à Notre Seigneur – hélas !.... et trop souvent reprise par les actes, quoique jamais par le cœur »[6]. Mais ce n’est point parce que cela est difficile qu’il nous faut renoncer car nous le savons également, rien n’est impossible à Dieu et c’est bien à Dieu que nous désirons nous abandonner. En ce jour de fête laissons résonner en chacune de nos âmes ces mots de la Bienheureuse Mère Marie de Jésus : « Courage, Notre Seigneur a des desseins sur vous, mais il faut le laisser faire, et non agir vous-même ; vous tenir bien humble, mépriser Satan, et vous bien abandonner à l’amour de plus en plus »[7]. La Bienheureuse assuma son abandon en son dernier souffle elle qui abandonna sa vie pour l’œuvre, pour l’œuvre de sanctification du monde alors écoutons la une nouvelle fois qui s’adresse à nous : « Courage, Notre Seigneur a des desseins sur vous, mais il faut le laisser faire, et non agir vous-même ; vous tenir bien humble, mépriser Satan, et vous bien abandonner à l’amour de plus en plus »[8].
Amen.



[1] Lettre 4 juillet 1873
[2] Lettre 26 octobre 1874
[3] ibid
[4] Lettre 4 novembre 1881
[5] Lettre 10 janvier 1882
[6] Lettre 19 novembre 1881
[7] ibid
[8] ibid

26 Février - 8ème Dimanche du Temps Ordinaire

« Ne vous faites donc pas tant de soucis », voilà cet appel que nous adresse le Seigneur et qui résonne en répétition dans l’évangile, « Ne vous faites donc pas tant de soucis ». Et il nous faut reconnaître que nous nous faisons du soucis et cela pour beaucoup de choses : pour la famille, pour la santé, pour le travail, pour la politique, pour l’avenir..etc. Nous nous faisons du souci en tous ces domaines imaginant le pire, nous préparant au pire même s’il a peu de probabilité d’advenir. Nous nous soucions de demain alors qu’en même temps, nous n’avons que peu d’emprises sur demain, seul l’instant présent nous est donné.
Et si le Seigneur nous invite à ne pas nous faire tant de soucis ce n’est pas bien sûr qu’il nous faudrait être totalement insouciant telle la cigale de la fable si connue, il nous faut bien sûr être prudent quant à demain mais notre prudence doit être éclairée par la Foi, par cette certitude que Dieu œuvre également en chacune de nos vies, par cette confiance qui nous fait reconnaître que Dieu peut agir en nous et dans chacun des moments de nos vies. Se faire du souci pour demain ne changera pas demain mais confier au Seigneur nos craintes, nos peurs et même nos angoisses voilà le chemin qui doit être le nôtre, lui confier tout cela ou bien plus exactement abandonner tout cela entre les mains du Seigneur, les remettre en sa bonté.
Laissons-nous éclairer en ce domaine par Ste Thérèse de l’Enfant Jésus, elle écrivait : « le propre de l’amour [est] de sacrifier tout, de donner à tort et à travers, de gaspiller, d’anéantir l’espérance même des fruits, d’agir avec folie, d’être prodigue à l’excès, de ne jamais calculer. Oh ! l’heureuse insouciance, heureuse ivresse de l’amour ! L’amour donne tout et se confie ! Mais, bien souvent, nous ne donnons qu’après délibération, nous hésitons à sacrifier nos intérêts temporels et spirituels. Ce n’est pas l’amour cela ! L’amour est aveugle, c’est un torrent qui ne laisse rien sur son passage ! »
Ste Thérèse nous permet de pressentir que se faire du souci, par delà l’illusion que cela comporte, se faire du souci s’enracine dans une appropriation de notre existence alors que notre existence toute entière se doit d’être à Dieu, se doit d’être porté par l’Amour divin. Nous sommes donc invité à nous désapproprier de nous même pour nous remettre totalement à Dieu et dès lors, demain aussi sera à Dieu, demain ne sera plus porteur de souci mais sera éclairé par la confiance, par cette confiance sereine qui nous fera affronter chacun des évènements de nos vies éclairé, illuminé de la présence divine.
Ste Thérèse développe cette douce réalité de la vie chrétienne, elle écrivait telle une prière adressée au Seigneur : « Jésus ! Que je ne cherche et ne trouve jamais que toi seul, que les créatures ne soient rien pour moi et que je ne sois rien pour elles mais toi Jésus sois tout !… Que les choses de la terre ne puissent jamais troubler mon âme que rien ne trouble ma paix, Jésus je ne te demande que la paix, et aussi l’amour, l’amour infini sans limite autre que toi, l’amour qui ne soit plus moi mais toi mon Jésus ».
Oh ne pensons pas que de tels sentiments, de tels désirs soient réservés à la vie religieuse, ils nous concernent nous tous car notre Foi nous invite à cet abandon entre les mains de Dieu afin de travailler, d’œuvrer en nos vies comme des serviteurs fidèles de la grâce ; afin que chaque moment de nos vies soient assumés en Dieu ; afin que tous nos projets, tous nos travaux soient d’abord confié à Dieu dans une confiance entière. Oui, il faut que Jésus soit notre vie afin que notre vie soit à Lui, afin que sa grâce puisse rayonner en nos existences. Voilà signifié la radicalité à laquelle le Seigneur nous appelle, voilà la confiance véritable, voilà la Foi ardente, voilà ce que nous pouvons demander avec ferveur en ce dimanche.

Amen.

19 Février - 7ème Dimanche du Temps Ordinaire

Les textes de la liturgie de ce dimanche nous rappellent quelque chose d’essentiel concernant la parole de Dieu, ils nous rappellent l’unité de la parole divine. Et cela est parfois bien nécessaire car trop souvent nous opposons la violence de l’ancien testament à la miséricorde du nouveau créant entre l’ancien et le nouveau testament un abîme de séparation. Dire qu’il y’a de la violence dans l’ancien Testament, cela est certain, dire que le nouveau Testament est porté par la miséricorde cela est également certain mais ce qu’il nous faut bien saisir c’est la progression de la Révélation divine. Tout comme on ne donne pas de la nourriture consistante à un nourrisson, le bon Dieu a pris le temps de conduire la culture et la pensée du peuple d’Israël jusqu’à lui permettre de recevoir la révélation ultime de Jésus Christ.
Cette progression nous pouvons la percevoir dans l’ordre moral à travers l’évangile. En effet, l’Ancien Testament invitait déjà à la régulation de la violence avec la loi du talion : « œil pour œil, dent pour dent », cette loi était déjà un progrès qui voulait réguler la violence, c'est-à-dire que si on m’arrachait un œil j’étais invité à n’en arracher qu’un en retour et non deux par vengeance. Cette régulation de la violence de l’Ancien Testament était un premier pas vers l’étape suivante portée par le nouveau Testament, porté par le Christ Lui-même qui consiste à ne pas répondre à la violence subie. Il y’a donc une réelle progression dans l’ordre moral jusqu’à la plénitude portée par le Christ.
Cette progression est encore perceptible dans le cœur de l’évangile à savoir que l’ancien testament invitait  à ceci : « Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi » alors que le Christ invite à cette radicalité : « Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent ». Plus qu’un progrès, les paroles du Seigneur nous invitent à faire un saut, le saut de l’amour parfait. Alors, il n’y a qu’une chose à dire bien chers amis, il nous faut aimer nos ennemis !
Nos ennemis, ne pensons pas trop vite aux terroristes de notre temps mais considérons le mot ennemi au sens large, appliquons le à tous les domaines de nos vies car le terme d’ennemi désigne tous ceux envers qui nous n’avons pas d’amitié, ceux envers qui nous avons de l’inimitié, c'est-à-dire tous ceux qui ne sont pas nos amis.
Ainsi ce terme d’ennemi est assez large et il permet de recevoir la demande du Seigneur d’aimer nos ennemis avec une interprétation tout aussi large, interprétation assez large pour concerner par exemple ce collègue de travail qui nous excède chaque matin et que nous prenons plaisir à piquer par le verbe ou à ignorer savamment ; ou encore ce voisin ou cette voisine à qui on adresse pas ou peu la parole car il ou elle nous énerve ; ou encore cette caissière qui ne nous dit ni bonjour, ni au-revoir et qui nous montre bien qu’on la dérange ; ou encore cet automobiliste qui n’avance pas alors qu’il a la route pour lui, ou encore, ou encore… cette liste pourrait s’allonger à l’infini et nous tous en considérant la semaine qui vient de s’écouler nous pourrions agrémenter cette liste d’exemple précis.
Et bien c’est là que le Seigneur nous demande d’être les disciples de l’Amour avec un grand A, c’est dans ces moments, avec ces ennemis sans armes et sans violence que nous sommes invités à demeurer ferme dans la charité vraie. Et nous savons tous combien il nous faut nous faire violence en ces moments là pour garder notre langue, pour ne pas manifester notre agacement, nous savons tous combien il nous faut compter sur la grâce de Dieu pour demeurer disciple du Christ, pour demeurer chrétiens. C’est bien en cela que nous imiterons le Seigneur Jésus car nous étions ses ennemis de par notre péché mais le Christ par sa passion, sa mort et sa résurrection nous a réconcilié avec lui, Il a fait de nous ses amis et le Seigneur agit toujours envers nous avec cette charité miséricordieuse qui nous invite à revenir sans cesse à lui, qui nous rétabli constamment en son amitié.
Alors débutons en ce dimanche un changement radical en chacune de nos vies, décidons d’ores et déjà d’aimer nos ennemis, demandons en la grâce avec une foi ardente et tâchons, déjà cette semaine avant que cela ne concerne toute notre vie, tâchons de demeurer ferme dans l’amour, tâchons d’aimer nos ennemis, d’aimer tous ceux qui ne sont pas nos amis car ce sera là un beau témoignage de foi, une imitation du Christ, un beau témoignage d’attachement au Seigneur, ce sera un témoignage véritablement chrétien.

Amen.

12 Février - 6ème Dimanche du Temps Ordinaire

L’évangile de ce dimanche nous rappelle quelque chose d’essentiel qui concerne notre vie concrète, notre vie de tous les jours, qui concerne notre agir moral c'est-à-dire la considération morale de notre vie. Je sais bien que le mot même de moral nous avons du mal à l’entendre car nous n’aimons pas que l’on nous dise ce qui est bien, ou ce qui est mal, nous voulons gouverner nos vies et non pas se voir imposer un dictat qui ordonnerait notre vie. Et bien cette vision de la moral est celle de l’Ancien Testament car, certes en forçant quelque peu le trait, la morale de l’Ancien Testament se fonde sur la loi c'est-à-dire sur une série de commandent, une série d’impératif, tu honoreras, tu ne feras pas ou au contraire tu feras ceci ou cela. Ces règles il nous faut malgré tous les considérer dans leur justesse car elles permettent d’établir les grandes lignes du bien et du mal et cela, qu’on le veuille ou non. Cela nous apprend également que la morale nous dépasse car elle est universelle même si elle doit s’appliquer avec justesse dans des situations diverses, dans des circonstances particulières. Mais, quoi qu’il en soit, cette moral là se fonde sur le « tu dois, tu dois pas ».
Et bien le Seigneur en l’évangile désire nous faire aller plus loin, Il désire nous attirer à la source de la morale. Cette source nous pouvons la trouver en répondant simplement à la question du pourquoi ? Pourquoi suivre ces règles morales, pourquoi s’attacher au bien et refuser le mal ? Et cette question est importante car s’il est vrai que l’on peut suivre des valeurs à cause des valeurs elle-même on est tout de même en droit de se demander pourquoi suivre ces valeurs-ci et non pas édicter ses propres valeurs.
Or la réponse à cette question se trouve dans ces quelques mots : « Il a été dit et bien moi Je vous dis » car dès lors les valeurs ne sont plus premières mais c’est bien la Parole du Seigneur qui est première. C’est le Seigneur qui nous dit, c’est le Seigneur qui nous éclaire sur la manière dont nous sommes appelés à agir. Et de plus, cette Parole du Seigneur elle ne concerne pas d’abord nos actes mais elle concerne d’abord notre intériorité, cette intériorité qui porte l’action, cette volonté, cette réflexion qui conduit l’agir.
Ainsi le Seigneur nous appelle non pas d’abord à respecter une règle, un règlement, une loi, le Seigneur nous invite d’abord à Le respecter Lui, à respecter sa Parole. Le Seigneur nous invite d’abord à convertir notre cœur et nos pensées afin qu’ils ne fomentent pas des actions malicieuses mais au contraire, afin qu’en sanctifiant notre cœur et nos pensées, notre agir lui-même soit sanctifié.
Dès lors la source de la morale ce n’est pas la règle froide et impérieuse qui s’appliquerait sans discernement tel un couperet dérangeant, la morale c’est d’abord l’amour du Seigneur, tout ce qui est moral est propice à l’amour divin, tout ce qui n’est pas moral est contraire à l’amour divin. Comme l’écrit Ste Thérèse de l’Enfant Jésus : « à la loi de crainte a succédé la loi d’amour » et nous sommes invités à demeurer en cette loi d’amour.
Mais attention, ne nous y trompons pas, si cela semble un peu plus fleur bleue que la loi froide et impérieuse, fonder la moral sur l’Amour de Dieu est beaucoup plus exigeant car rien n’est indifférent à l’Amour divin. Mais en même temps, si la Loi appelait le châtiment, l’Amour quant à Lui appelle la miséricorde.
Alors oui, bien chers amis, recherchons la morale mais la morale véritable qui s’identifie à l’Amour divin, aimons le Seigneur de tout notre cœur, de toute notre âme, de toutes nos forces et aimons tous nos prochains comme le Seigneur Lui-même les aime, voilà notre morale, voilà Le chemin unique qui nous conduira, voilà ce qui permettra au Seigneur d’être notre guide, voilà ce qui nous donnera de vivre dans la charité avec ceux qui nous entourent, qui nous donnera de préserver nos cœurs, qui nous permettra de dire un « oui » unique et définitif au Seigneur Lui-même.

Amen.

5 Février - 5ème Dimanche du Temps Ordinaire

« Vous êtes la lumière du monde », cette affirmation du Seigneur doit nous interroger car le Seigneur ne nous dit que nous devons devenir lumière du monde demain mais Il nous dit bien que nous sommes cette lumière aujourd’hui, maintenant. Mais alors, quelle est cette lumière qui fait notre valeur ? Quelle est cette lumière que nous sommes appelés à exposer au monde et qui nous expose nous-mêmes ?
Dans une réponse rapide mais non moins vrai nous répondrions aisément que cette lumière est celle de la Foi, cette Foi reçue le saint jour de notre baptême et qui était manifestée par le cierge allumé qui a été remis à notre parrain. Cette réponse bien que véridique il ne nous faut pas la conjuguer au passé car la foi de notre baptême, la foi reçue il y’a de nombreuses années elle peut-être recouverte par la poussière des ans et ne plus resplendir comme jadis, ne plus rayonner comme elle devrait. C’est ainsi que la foi peut demeurer mais elle peut demeurer inanimée, comme morte, comme éteinte. C’est ainsi qu’il nous faut aller un peu plus loin en considérant le but, l’objet de la Foi. La Foi, nous le savons, nous donne d’être établi dans une relation réelle et véritable avec le Seigneur qui doit être accueilli par une vie tournée vers Lui. Ainsi la Foi constitue comme une condition, comme un réceptacle nécessaire pour accueillir le Seigneur Lui-même. Dès lors, la Foi ne serait donc pas la lumière mais elle permettrait l’accueil plein et entier du Christ, l’accueil du Seigneur Jésus Lui qui est La lumière, La lumière du monde. C’est bien St Jean qui nous conforte en notre réflexion lui qui nous rapporte les paroles du Seigneur : « « Moi, je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie » ou encore : « Moi qui suis la lumière, je suis venu dans le monde pour que celui qui croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres ». Ainsi, nous sommes la lumière du monde dans la mesure où le Christ Lui-même habite nos âmes, nos vies et nos cœurs. Ainsi ce ne sont pas nos exploits, nos efforts ou bien même encore notre foi qui fait notre valeur mais c’est bien le degré de présence du Seigneur en nos vies qui constitue notre valeur, c’est le Christ Lui-même qui doit rayonner et en un sens, nous ne sommes que des lampadaires mais attention des lampadaires désirés, aimés et sauvés.
Il nous faut donc faire le deuil de tout établissement pérenne dans l’amitié avec le Seigneur, notre baptême, notre Foi s’ils sont nécessaires ne sont que des marchepieds vers cet essentiel qu’est le Christ Lui-même et nous le savons bien, la présence du Seigneur en nos vies elle doit être accueilli chaque jour, elle doit être préféré à tout, elle doit constituer le moteur premier de notre existence d’ici bas. Et reconnaissons que parfois ce n’est pas le Seigneur qui a la première place, bien souvent c’est nous même, notre confort, nos idées, nos prouesses, nos efforts, notre tristesse, nos difficultés, nos langueurs nous, nous et encore nous. Où est le Christ en tout cela ? Bon c’est vrai le Christ a une place le dimanche de 10h45 à 11h45… Alors que le Christ devrait avoir la première place, Lui qui désire éclairer nos vies de sa présence…
Bien chers amis, je ne saurais que nous enjoindre à être attentif à ce qui éclaire notre vie car la lumière peut parfois se changer en ténèbres et si nous en voulons quelque preuve je nous enjoins de considérer celui qui a le nom de porteur de lumière, Lucifer. Cet ange proche de Dieu, inondé de la lumière divine dont il était le porteur, cet ange a choisi de renier le Seigneur ou bien plutôt cet ange s’est préféré lui-même à Dieu. Pour Lucifer la lumière divine s’est changée en ténèbres orgueilleuses, et la proximité du Seigneur s’est changée en cet enfer dont il devint le prince. Cet épisode de Lucifer nous enjoint de prendre au sérieux notre propre destinée mais surtout de prendre au sérieux cet accueil du Seigneur qui doit être le nôtre afin que nous ne soyons pas des porteurs de ténèbres mais bien des porteurs du Christ Lui-même. Mais comment accueillir la lumière qu’est le Christ Lui-même, me direz-vous. Et bien avec un peu de malice il nous faut reconnaître que pour accueillir la lumière qu’est le Christ il nous faut tout simplement accueillir le Christ, l’accueillir en notre vie, en nos journées. Il n’ya rien de difficile en cela et il n’y a pas non plus de malice donnons du temps au Seigneur dans la prière afin qu’Il puisse Lui-même nous modeler selon sa grâce et son amour voilà Le chemin, voilà le seul, l’unique chemin. Rien de compliquer, pas de formules, pas d’autres efforts que celui de donner du temps à cet essentiel qu’est Dieu Lui-même.

Amen

29 janvier - 4ème Dimanche du Temps Ordinaire

« Celui qui veut être fier, qu’il mette sa fierté dans le Seigneur ». Cette parole de la seconde lecture nous rappelle quelque chose d’essentiel et même d’existentiel, cette parole nous rappelle que tout ce que nous avons se fonde sur la bonté même de Dieu car avant que de considérer ce que nous avons il faut d’abord affirmer que même ce que nous sommes nous le recevons de la bonté même de Dieu car encore, le fait d’être et d’exister nous est donné par Dieu. Redisons-le en ce dimanche, tout vient de Dieu car tout ce qui est, est porté dans l’existence par Dieu Lui-même.
Et si nous prenons quelques instants pour y penser dès lors nous ne pouvons que nous rendre compte que ce qui nous contente en notre caractère, en notre personne, en nos actions, tout cela procède d’abord de cette bonté divine existentielle. « Qu’as-tu que tu n’aies reçu » nous dit également St Paul.
Ainsi, il nous faut avant toute chose rendre grâce à Dieu pour l’existence qu’Il nous donne. Mais allons un peu plus loin, si Dieu est à l’origine de cet instant qui nous est donné dès lors nous avons la charge de cet instant qui nous est confié, Dieu nous confie l’existence, Il nous confie notre propre existence. Mais, si Dieu nous donne d’être et d’exister, c’est à nous de gouverner notre existence pour être bon, de cette bonté qui s’enracine dans la reconnaissance de la bonté première de Dieu. Dieu nous confie ce bien essentiel qu’est la vie afin que par notre vie nous puissions lui rendre gloire, c'est-à-dire afin que Dieu qui nous confie ce bien essentiel de la vie afin que nous puissions l’aimer librement en cette vie donnée, en cette vie confiée. Osons ainsi affirmer que notre vie ne nous appartient car nous ne sommes pas la source de notre propre existence, notre vie elle est de Dieu et elle nous est confiée pour que nous puissions retourner à Dieu, voilà ainsi signifié la véritable valeur de l’existence.
Et en ce sens nous pouvons considérer les saints du ciel car la gloire des saints ce n’est pas d’abord les miracles accomplis ou même la perfection de leurs vies, la gloire des saints c’est le Christ Lui-même car c’est le Christ qui transparaît dans les miracles accomplis et même dans leurs perfections. Ainsi, en considérant les saints nous voyons resplendir cette vérité essentielle que la véritable fierté se trouve bien dans le Seigneur car tout le reste n’est que vanité.
Mais en notre monde, la fierté s’appuie sur bien d’autres choses. Celui-ci est fier de sa voiture, de sa maison, de ses revenus alors que tout ceci n’est que du vent, tout ceci n’ouvre pas les portes de l’Eternité, tout ceci n’attise pas l’Amour divin.
Ô combien il nous faudrait être fier, oui il nous faudrait être fier mais de cette fierté sans orgueil, de cette fierté portée par la reconnaissance que tout nous vient de Dieu ; ainsi il nous faut être fier pour une colère ravalée, pour une parole contenu, pour une tentation écartée, être fier pour ce temps consacré à la prière dans la fidélité des jours, fier de ce pardon accordé, de ce soutient apporté… Bien chers amis, ne considérons pas nos vies à l’aune des choses qui passent mais considérons nos vies à l’aune de l’Eternité et de l’Amour divin et soyons fier de tout ce qui nous rapproche de Dieu, de toutes les victoires remportées contre nous même et contre le mal.
Ô tout ceci nous le savons mais combien de fois retombons-nous dans la réjouissance de ces vaines gloires négligeant parfois l’essentiel en nos vies. Combien aujourd’hui courent après le vent alors qu’ils entendent résonner l’appel du Seigneur à le suivre dans une vie pieuse et vertueuse. Alors surtout ne nous laissons pas porter par le vent du temps mais fondons notre existence sur l’Eternité, sur l’Eternel et soyons fier dans le Seigneur avec une humilité véritable qui rendra grâce à Dieu pour le bien de nos vies, avec une charité infinie qui nous fera nous tourner vers les autres, avec une justice vertueuse qui nous enracinera dans la prière fidèle. Notre fierté c’est le Christ alors rendons le Seigneur fier de nous en l’aimant par toute cette vie qu’Il nous confie.

Amen.

22 janvier - 3ème Dimanche du Temps Ordinaire

Alors que nous sommes au cœur de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, dans la seconde lecture tirée de la première lettre aux Corinthiens, St Paul nous rappelle le fondement unique de la véritable unité qu’il nous faut rechercher avec les églises orthodoxes, avec les communautés ecclésiales protestantes. Ce fondement de l’unité c’est le Christ, et le Christ seul. Mais il nous faut bien prendre conscience que le Christ ce n’est pas simplement un présupposé indéterminé, une coquille vide comme si le fait de se dire chrétien suffisait à identifier la Foi. Car nous le voyons bien, les différences existent et elles sont parfois essentielles, essentielles non pas dans l’ordre de l’idéologie mais bien dans l’ordre de la Vérité. Le fondement de l’unité est bien le Christ, et le Christ total, le Christ qui est le chemin, la vérité et la vie. Ainsi la recherche de l’unité ne peut pas se faire dans un relativisme qui chercherait à s’établir sur des concessions ou même sur des négations des différences essentielles. Ainsi non, la foi catholique et la foi protestante ne sont pas identiques, leurs différences ne sont pas des détails négligeables que l’on pourrait gommer avec un peu de bonne volonté. L’unité ne pourra jamais se construire sur des compromis car sinon elle serait de toute manière illusoire. L’unité ne pourra se construire que sur le Christ, que dans la vérité qu’est le Christ Lui-même. C’est bien en ce sens que le concile Vatican II précisait en son décret sur l’œcuménisme « unitatis redintegratio » que : « Cette unité, le Christ l’a accordée à son Église dès le commencement. Nous croyons qu’elle subsiste de façon inamissible dans l’Église catholique et nous espérons qu’elle s’accroîtra de jour en jour jusqu’à la consommation des siècles ».
Ainsi l’unité se construira au sein de l’unique Eglise du Christ qui subsiste dans l’Eglise catholique. Voilà un donné de Foi mais un donné de Foi qui doit être porté avec une charité extrême qui accompagne et soutient, qui invite et accueille. Par conséquent il ne nous faut pas nous renier nous même sous peine de renier le Christ Lui-même, mais il nous faut être attaché au Christ et à son Eglise et œuvrer à l’unité au sein de l’Eglise du Christ. Reprenons bien conscience qu’on ne peut pas faire de compromis dans l’ordre de la vérité car cela reviendrait à sombrer dans l’erreur ce qu’affirme également le concile Vatican II : « Il faut absolument exposer clairement la doctrine intégrale. Rien n’est plus étranger à l’œcuménisme que ce faux irénisme qui altère la pureté de la doctrine catholique et obscurcit son sens authentique et assuré ».
Bien chers amis, je sais bien que cette réalité de l’œcuménisme c'est-à-dire des relations avec les autres confessions chrétiennes n’est pas une réalité première de nos villages mais il nous faut malgré tout en saisir l’élan en ce sens ou notre Foi portée par le Christ, portée par l’Eglise du Christ c'est-à-dire par l’Eglise Catholique, nous ne devons pas en avoir honte, nous ne devons pas la monnayer pour tenter de plaire ou pour donner l’illusion d’un rapprochement même par compassion. Notre Foi n’est pas relative aux événements ou aux personnes mais elle nous enseigne la réalité de Dieu, la réalité de notre salut, la réalité du ciel, l’efficacité des sacrements. Ainsi, s’il y’a bien un effort que nous avons tous à faire c’est de travailler à rendre compte de notre espérance dans la vérité de la Foi et dans une Charité ardente, voilà notre mission, voilà la véritable charité qui s’exprime car même si la Foi peut contrarier les opinions, la Foi nous dépasse et nous enseigne Dieu Lui-même, la Foi nous dépasse et nous enseigne les chemins que Dieu destine à l’humanité pour La rejoindre. C’est bien en ce sens que notre Foi ne doit pas être non plus relative à notre personne en nous attachant à ce qui nous convient et en écartant ce qui nous dérange. Notre Foi, si elle est une adhésion personnelle, elle doit demeurer la Foi de l’Eglise. Il nous faut donc ensemble travailler à une véritable intelligence de la Foi en approfondissant sans cesse notre connaissance afin de nous permettre de rendre compte de la Foi en son intégrité et cela avec une Charité extrême.
Alors en ce dimanche prions pour l’unité de tous les chrétiens dans l’unique Eglise du Christ, prions également pour chacun de nous afin que nous puissions ensemble rendre compte de la Foi avec une intelligence fine et une charité extrême, afin que nous soyons tous des disciples de l’unité tant désirée par le Christ : « qu’ils soient un comme toi et moi nous sommes un ».

Amen.

15 janvier - 2ème Dimanche du Temps Ordinaire

« Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde », cette parole de St Jean-Baptiste nous la connaissons bien car elle demeure au cœur de chacune de nos eucharisties. Car oui, St Jean Baptiste, par grâce, a reconnu dans la personne du Seigneur Jésus la présence pleine et entière de Dieu, il est celui qui le premier annonçait le fabuleux mystère de la réalité de la personne du Christ, vrai homme et vrai Dieu. Et pourtant extérieurement, selon son apparence, Jésus n’était qu’un homme parmi d’autre mais cette apparence humaine cachait cette double nature unie dans l’unique personne de Jésus Christ, la nature humaine et la nature divine unies en Jésus, cette apparence humaine cachait Dieu Lui-même ! Et St Jean-Baptiste, éclairé par l’Esprit Saint, St Jean Baptiste a su dépasser les apparences pour reconnaître le mystère, St Jean Baptiste a dépassé le paraître pour mettre en lumière l’être même de Dieu.
Et si la parole de reconnaissance « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde », si cette parole habite le cœur de nos célébrations eucharistiques c’est bien parce que nous aussi, tout comme St Jean Baptiste, nous sommes appelés à reconnaître la présence du Christ dans le pain consacré. Car si jadis la personne de Jésus paraissait semblable à tous les autres hommes, aujourd’hui, le pain consacré, l’hostie consacrée paraît semblable à tout autre morceau de pain mais par delà les apparences c’est Dieu Lui-même qui demeure présent, par delà le voile du pain Dieu est là. Ainsi tout comme St Jean-Baptiste c’est bien éclairé par l’Esprit Saint, porté par la Foi vivante que nous pouvons reconnaître avec certitude la présence divine en la sainte eucharistie ; par la Foi nous pouvons dépasser les apparences et reconnaître l’être même de Dieu qui se donne à nous en nourriture.
Mais cette reconnaissance, si elle demeure essentielle, ne peut se faire sans reconnaître l’objet, le but de la présence divine. En effet, St Jean Baptiste ne reconnaît pas uniquement la présence divine en la personne du Christ, mais il reconnait également sa mission, Il est l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. Et nous aussi, dans la Foi nous reconnaissons la présence divine en l’hostie consacrée mais la Foi nous conduit également à reconnaître que cette présence du Seigneur est portée par son désir de venir sauver l’humanité, est portée par son désir de la racheter, de la combler de miséricorde pour la convier à l’éternelle béatitude. Ainsi, en chaque eucharistie, Dieu est là présent, quel grand et magnifique miracle qui s’accomplit mais de plus, Dieu est là pour nous, pour chacun de nous et cela afin que nous puissions nous rapprocher de Lui en L’accueillant en communion.
C’est Dieu qui vient à nous et Dieu venant à nous, nous ne pouvons qu’invoquer sa miséricorde dans la reconnaissance de notre indignité à Le côtoyer, dans la reconnaissance de notre indignité à Le recevoir : « Seigneur je ne suis pas digne de Te recevoir ». Mais qu’importe notre indignité, Dieu désire nous rejoindre, nous sauver, nous combler, nous aimer et c’est bien porté par la reconnaissance de cet amour divin à notre encontre que nous poursuivons dans une confiance sereine « mais dit seulement une parole et je serais guéri ».
Bien chers amis, en cette eucharistie, reprenons conscience de cette douce réalité, reconnaissons avec force que Dieu vient jusqu’à nous et qu’Il nous comble de sa miséricorde que nous appelons de nos vœux. Qu’en ce dimanche nous puissions donc poser un acte de Foi en reconnaissant la présence divine en l’hostie consacrée, que nous puissions poser un acte de confiance en l’Amour divin en le recevant, que nous puissions poser un acte d’Amour en vivant de Dieu en notre quotidien. Oui, voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde, qui vient pour nous relever, qui vient pour nous sauver, qui vient pour nous aimer ; accueillons-Le de tout notre cœur, de toute notre âme, de toute notre force.

Amen.