En
ce jour de fête où nous honorons St Thomas, apôtre, il est certain que c’est
bien la vertu de Foi qui s’impose à notre prière. St Thomas a manqué de Foi en
Notre Seigneur, il n’a pas conçu en son esprit par là trop humain le pouvoir de
Dieu qui touche toutes réalités même cette réalité implacable qu’est la mort.
Et il est certain que la résurrection n’appartenait pas à la réalité de pensée
des apôtres aux premiers instants, il est donc tout à fait compréhensible que
cette réalité ne peut que s’ancrer dans un acte de Foi véritable.
Pour
nous tous, c’est quelque peu différent. La résurrection nous savons l’expliquer
mais il nous faut craindre que cette réalité ne demeure que trop au simple
stade de l’idée. Le Christ est ressuscité c'est-à-dire que le Seigneur a vaincu
la mort et qu’Il est entré vivant dans la gloire divine le saint jour de
l’ascension, très bien. Mais cette réalité de la résurrection du Seigneur elle
doit nous accompagner chaque jour car le Christ vivant demeure l’hôte très doux
de nos âmes, demeure vivant pour chacun de nous. Le Christ vivant nous
accompagne, nous soutient, nous relève, nous comble de ses grâces et de ses
dons.
Alors
oui le Christ est ressuscité mais cette réalité n’appartient pas à un passé
glorieux déconnecté de notre quotidien, le Christ est ressuscité pour nous, Il
est vivant pour nous, Il est présent pour nous. Et c’est bien en ce sens que
nous sommes chaque jour appelés à poser un acte de Foi en la présence agissante
du Seigneur en nos vies et nous le faisons à chaque fois que nous accueillons
le Seigneur dans la prière ; la prière qui doit demeurer le cœur de
chacune de nos journées.
De
plus, dans cette discussion entre le Seigneur et St Thomas notons que le
Seigneur fait de nous tous des bienheureux ! En effet, le Seigneur
dit : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu » et c’est bien
de nous dont il s’agit car nous n’avons pas vu le Seigneur ressuscité, oh bien
sûr le Seigneur se manifeste à nous de bien d’autres manières mais nous n’avons
pas vu ni touché le Christ ressuscité et nous posons dès lors un acte de Foi à
chaque fois que nous nous tournons vers Lui. Et il nous faut peut-être nous le
redire, nous sommes heureux d’avoir la Foi ; nous sommes heureux car le
Christ est vivant en nous et pour nous.
Et
pour nous, membres en puissance ou en acte de l’ordre du St Sépulcre, cet acte
de Foi que nous posons envers le Christ ressuscité doit également ancrer notre
espérance, certes notre espérance dans les réalités surnaturelles mais aussi
dans les réalités historiques, politiques et humaines. C'est-à-dire que nous
pouvons poser sur le monde, sur la société, sur l’état de notre France et
surtout de la terre Sainte, nous pouvons poser un regard critique, relevant les
injustices, les erreurs et les manœuvres malhonnêtes et politiciennes mais
notre regard critique doit également être ancré dans la Foi, c'est-à-dire dans
la certitude que quoi qu’il se passe, le Christ demeure vainqueur de toutes
réalités. Oh bien sûr cela ne doit pas nous conduire à nous désengager de
toutes ces luttes en faveur de la justice, de la vérité et de la probité mais
tout en agissant autant qu’on le peut, il nous faut tout abandonner entre les
mains du bon Dieu. Et en ce sens, que cela soit pour les évènements et leurs
évolutions en Terre Sainte, chez nous et même dans notre propre vie nous
pouvons garder à l’esprit ce que disait un disciple de St Ignace de Loyola à
savoir : il nous faut agir comme si tout dépendait de nous en se rappelant
que tout dépend de Dieu.
Ainsi
que ce soit dans la situation des chrétiens en Terre Sainte, que ce soit dans
l’ordre, que ce soit dans les évolutions politiques et même dans notre propre
vie, agissons du mieux que nous pouvons mais laissons nous surtout guider par
le Christ qui seul détient la victoire. Plaçons sous l’étendard du Christ et
œuvrons à la propagation de la Foi et de l’Espérance dans une Charité immense,
travaillons pour la gloire de Dieu.
Et
pour conclure cette homélie, je voudrais attirer notre attention sur
l’exclamation de St Thomas, lui qui proclame en voyant le Christ
ressuscité : « Mon Seigneur et mon Dieu ». Et bien cette
exclamation je nous invite à la faire notre en chaque eucharistie, qu’au moment
où le prêtre élève le très saint Corps du Seigneur, élève Son précieux Sang
nous puissions intérieurement nous exclamer dans la Foi : « Mon
Seigneur et mon Dieu », car c’est bien Lui, le Christ vivant et présent
qui se donne à nous à chaque communion et ô combien il nous faudrait à chaque
fois tomber à genoux devant un si grand mystère de Dieu qui s’abaisse jusqu’à
notre petitesse pour se livrer à nous sous les espèces consacrées… Ô combien
nous sommes bienheureux de vivre de Dieu.
Amen.
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