En
ce dimanche il nous faut nous laisser saisir par la lecture de l’apocalypse de
St Jean, par ce passage de la seconde lecture qui nous le rappelle et nous
l’affirme, le Seigneur Jésus est le souverain de l’univers, Il est le Roi de la
terre. Le Christ, vrai homme et vrai Dieu, Lui qui nous a racheté par les
mérites de sa passion, Lui victorieux de la mort, Lui établit à la droite de
Dieu le Père, Lui reviendra et règnera sur l’ensemble de l’univers, sur
l’ensemble de la création. Et cet avènement ne doit pas provoquer en nous
crainte et tremblement, cet avènement nous devons l’espérer et nous l’appelons
à chaque prière du Notre Père, nous l’espérons car l’établissement de ce règne
est synonyme de cette paix universelle à laquelle nous aspirons tous, est synonyme
d’union à Dieu à laquelle nous goûtons suavement dans la prière, est synonyme
de l’embrasement du monde par l’Amour divin.
Et
nous pourrions nous interroger pour savoir pourquoi le Seigneur attend-il si
longtemps avant de revenir, pourquoi tant de siècles se sont écoulés depuis son
ascension en portant avec eux leurs lots de guerres et de massacres ?
Cette question ne trouvera pas sa réponse ici-bas car elle appartient à Dieu,
car elle appartient à Dieu le Père qui seul connaît le moment mais si nous ne
connaissons pas la réponse nous devons tout de même nous établir dans une
confiance absolue dans la justesse de l’action divine. Dieu agit toujours en
faveur de l’humanité et si nous en doutons il nous suffit simplement de lever
notre regard jusqu’à la croix. Dieu agit toujours en faveur de l’homme mais
cette action divine dépasse l’entendement humain, dépasse nos simples vues. La
certitude qui doit être la nôtre, la certitude qui doit illuminer notre pensée,
notre cœur et notre âme particulièrement dans les moments les plus difficiles
de notre existence et dans les moments les plus dramatiques de l’histoire du
monde, cette certitude est celle de la victoire de notre Dieu. Nous savons que
la croix du Christ est déjà victorieuse, nous savons que le Seigneur a déjà
vaincu et la mort et le mal, nous savons que le règne de Dieu a déjà débuté et
qu’il attend le juste moment qui ne nous appartient pas pour s’établir
pleinement. Par le Christ nous savons que nous sommes déjà victorieux. Et si le
mal semble parfois se déchaîner il ne réagit que comme une bête féroce coincée
de toute part qui cherche à mordre dans un dernier soubresaut sachant que sa
fin est proche. Mais ces derniers soubresauts peuvent être eux-mêmes
dramatiques car la bête féroce ne devient inoffensive que lorsqu’elle est
totalement anéantie.
C’est
ainsi qu’il nous faut demeurer attentif, qu’il nous faut demeurer fidèle car si
la victoire est déjà scellée dans le bois de la croix il nous faut nous
préserver du mal jusqu’à la fin, jusqu’à la fin de notre vie ou jusqu’à
l’avènement total du Royaume. Et c’est notre vie qui demeure le lieu du combat,
de ce combat final non pour la victoire qui est acquise mais pour nos âmes que
nous voulons être à Dieu et que le diable désire s’attirer à lui. C’est bien
pourquoi il nous faut laisser le Royaume de Dieu s’établir en nos âmes par la
fidélité de notre vie spirituelle, par une vie portée par la grâce et l’amitié
avec le Seigneur. Le Royaume de Dieu est déjà au-dedans de nous présent d’une
manière diffuse mais bien réellement comme le fruit premier de la présence
divine en chacune de nos âmes.
Dans
l’ordre humain nous connaissons tous le fameux adage qui nous dit que pour
changer le monde il faut commencer par se changer soi-même et bien nous pouvons
tout à fait faire un parallèle car pour que le Royaume de Dieu s’établisse dans
le monde il nous faut d’abord commencer à l’établir en nos âmes. Si nous
trouvons que le monde est gorgé de violence et bien gorgeons nous de paix, si
nous trouvons que le vie est injuste et bien ancrons nous dans la justice, si
nous trouvons que les catholiques ne sont pas assez empreint de sainteté et
bien soyons saints ! Œuvrons ce sur quoi nous avons un brin de pouvoir à
savoir nous-même et travaillons à notre conversion avant de penser à la
conversion du monde. La sainteté est contagieuse soyons en assuré.
Alors
en cette eucharistie, appelons le règne de Dieu en chacun de nous, appelons les
flots de grâce et de miséricorde sur chacune de nos âmes, vivons de la vie du
Christ en chaque instant et le monde changera car nous aurons fait une plus
grande place à Dieu dans nos vies car seul Dieu peut établir ce monde dans la
paix de son Amour.
Amen.