Paroisses de La Bouilladisse – La Destrousse – Peypin – Belcodène

Site d'information des Paroisses de St Laurent (La Bouilladisse) – St Pierre (La Destrousse) – St Martin (Peypin) – St Jacques le mineur (Belcodène)


Centre paroissial : 7, Bd. Francis CAPUANO - Place Notre Dame 13720 La Bouilladisse

lundi 25 avril 2016

24 Avril - 5ème Dimanche du Temps Pascal

« À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres », cette finale de l’évangile que nous venons d’entendre replace le commandement du Seigneur dans le cadre de la vie quotidienne, il permet ce passage de la théorie à la pratique. Et nous avons bien besoin d’accomplir ce passage, d’incarner en nos vies ce que le Seigneur nous demande, ce qu’Il nous commande. « Aimez-vous les uns les autres », ce commandement nous le connaissons tous, nous savons tous qu’il résume l’ensemble de notre attachement du Seigneur et qu’il doit qualifier notre vie mais en définitive qu’en est-il ? Est-ce que cette charité fraternelle dont il est ici question est véritablement vécue entre nous ? Ô nous nous attachons à vivre de cette charité fraternelle avec ceux que nous connaissons, ceux qui nous sont proches mais la communauté chrétienne ne se résume pas à nos connaissances ou à nos affections. Là encore, nous le savons bien, le Seigneur ne nous invite pas seulement à aimer ceux qui nous aiment mais le Seigneur nous invite à aimer jusqu’à nos ennemis, à prier pour eux mais qu’en est-il effectivement en chacune de nos vies ?
Il nous faut peut-être opérer un bref examen de conscience quand à la réalité de notre propre charité fraternelle. Mais avant tout qu’en est-il de la réalité de cette charité fraternelle, qu’est ce que c’est ? Et bien, la charité fraternelle doit nous conduire à recouvrir chacune de nos relations de la vertu éminente de charité c'est-à-dire que dans nos relations la médisance ne doit pas avoir cours. Cette médisance qui consiste à chuchoter telle ou telle chose que nous prenons pour véritable concernant untel ou unetelle, ces petites choses qui conduisent notre interlocuteur à poser un regard au mieux condescendant au pire vindicatif sur la personne que l’on médit. La médisance est un des maux dont il nous faut guérir, c'est-à-dire qu’il ne nous faut pas produire ni propager la médisance et qu’il nous faut avoir le courage et la force de changer de sujet lorsqu’elle apparaît au fil d’une conversation. Ecartons de nos vies cette attitude de salon de coiffure qui décoiffe surtout les personnes qui ne sont pas là.
La médisance, la calomnie, le mensonge vont bien sûr à l’encontre de la charité fraternelle mais si nous nous interrogeons pour savoir ce qui la favorise et bien c’est tout simplement la miséricorde. Savoir pardonner à ceux qui nous entourent leurs manquements, leurs blessures, leurs fatigues et leurs faiblesses. Cela na signifie pas dire oui à tout car la charité exige aussi que nous demeurions dans la vérité mais la vérité ne doit être formulée que si elle peut être entendue, dans cette attention quant à la capacité de l’autre à la recevoir. C’est aussi la miséricorde qui doit nous conduire à nous soucier de l’autre, c'est-à-dire à être attentif au moment de découragement pour porter une parole de réconfort, être attentif au moment de colère pour porter une parole d’apaisement..etc. Inutile de développer en ce domaine car nous percevons tous ce qui peut être fait.
Mais en ce dimanche, c’est à une autre dimension que le Seigneur appelle notre charité fraternelle qui ne doit pas simplement s’appliquer à nos relations existantes mais qui doit s’appliquer avant tout à tous les disciples du Seigneur c'est-à-dire à l’ensemble de notre communauté. Ô je sais bien que nombreux sont ceux qui se connaissent mais qu’en est-il de ceux qui demeurent inconnus ? Notre communauté paroissiale doit réussir ce beau pari de la charité fraternelle entre tous. Connaissez-vous un tant soit peu votre voisin ? Nous sommes une communauté, communauté établie par la Foi et dans la Foi, fondée sur le Christ Lui-même alors essayons peu à peu de nous connaître et de nous reconnaître car celui qui est à côté ou deux bancs derrières m’est un frère et une sœur en Jésus Christ. C’est en vivant d’une véritable charité fraternelle que nous pourrons dès lors nous soucier des uns des autres, être attentif à ceux qui ne sont pas présent et avoir cette attention de leur passer un coup de fil pour savoir si tout va bien. Essayons de tout faire pour que l’individualisme de notre temps s’arrête au moins à la porte de l’église car l’individualisme est presque l’antithèse de la charité fraternelle. Soyons accueillant même envers ceux qui ne sont pas de nos villages sans leur reprocher de ne pas fréquenter leurs paroisses mais en les accueillant comme des frères et sœurs et non comme des étrangers indésirables car notre communauté elle est paroissiale mais elle est aussi universelle, elle est l’Eglise.
Je sais bien que c’est un grand effort que le Seigneur nous demande mais la charité fraternelle vécue est et sera un des plus beaux témoignages que nous pourront rendre au monde, témoignage de charité qui peut saisir les cœurs jusqu’à les conduire auprès du Seigneur. Et c’est bien en ce sens que notre charité fraternelle se transforme en charité universelle, charité prodiguée à tous dans l’annonce de Dieu qui est charité.

Amen.

vendredi 22 avril 2016

17 avril - 4ème Dimanche du Temps Pascal

L’évangile de ce dimanche est rempli d’espérance et source de confiance car le Seigneur nous le redit : personne ne peut ni ne pourra nous arracher de sa main. Nous qui désirons être les brebis du Seigneur, nous sommes entre ses mains et jamais le Seigneur ne nous abandonnera. Dès lors nous savons que nous pourrons toujours compter sur le Seigneur, nous savons que nous pouvons avoir une confiance absolue en ses grâces et ses secours, nous savons que le Seigneur ressuscité nous accompagne et nous accompagnera toujours.
            C’est ainsi que pour chacun de nous, le grand pari de notre vie, l’élan essentiel de notre existence doivent être de suivre le chemin du Seigneur, de marcher sur ses voies, de suivre ses commandements et ses préceptes non pas par obligation mais toujours par amour et dans la joie de l’amour, « amoris laetitia » comme le Pape François a intitulé son exhortation apostolique.
            A ce sujet laissez-moi m’arrêter avec vous sur ce texte du Pape François. Peut-être avez-vous pu lire, comme moi, de nombreuses interventions au sujet de ce texte, interventions qui parfois sont le fruit d’une lecture très libérale faisant dire au texte ce qu’il ne dit pas. Beaucoup attendait du St Père une réforme complète du sacrement du mariage allant à l’encontre de l’évangile, une annulation pure et simple de la non-possibilité pour les personnes divorcées et remariées civilement de recevoir les sacrements d’eucharistie et de confession et bien redisons-le, à ce sujet il n’y a pas de changement. Le Pape y réaffirme la grandeur et la beauté du sacrement de mariage dans l’engagement exclusif qui est scellé dans la grâce divine, il réaffirme la grandeur de l’amour conjugale ordonnée par l’hymne à la charité de St Paul sans pour autant en ignorer les difficultés ou bien même les crises. Ces crises qui peuvent malheureusement parfois conduire jusqu’au divorce et le Pape rappelle en ce sens que  « les personnes divorcées mais non remariées, qui sont souvent des témoins de la fidélité conjugale, doivent être encouragées à trouver dans l’Eucharistie la nourriture qui les soutienne dans leur état. La communauté locale et les Pasteurs doivent accompagner ces personnes divorcés [mais non remariées] avec sollicitude, surtout quand il y a des enfants ou qu’elles se trouvent dans de graves conditions de pauvreté ».
Concernant les personnes divorcés et remariés civilement le Pape insiste sur le fait qu’ «  Il est important de faire en sorte que les personnes divorcées engagées dans une nouvelle union, que les personnes divorcés et remariés sentent qu’elles font partie de l’Église, qu’elles  ‘‘ne sont pas excommuniées’’ et qu’elles ne sont pas traitées comme telles, car elles sont inclues dans la communion ecclésiale. Ces situations « exigent aussi [que ces divorcés remariés bénéficient d’un] discernement attentif et [qu’ils soient] accompagnés avec beaucoup de respect, en évitant tout langage et toute attitude qui fassent peser sur eux un sentiment de discrimination ; il faut encourager leur participation à la vie de la communauté. Prendre soin des personnes divorcées et remariées ne signifie pas pour la communauté chrétienne un affaiblissement de sa foi et de son témoignage sur l’indissolubilité du mariage, c’est plutôt précisément en cela que s’exprime sa charité ».
D’une manière beaucoup plus générale, le St Père nous invite tous à cette dimension d’accueil et de charité qui sans gommer les difficultés rappellent la sollicitude divine, l’amour infini du Seigneur. Nous sommes donc invités à accompagner plutôt qu’à condamner ou à stigmatiser, nous sommes invités à la charité dans la vérité plutôt qu’à un rejet ou une mise à l’écart. Oh cela ne signifie pas que dès lors tout est permis mais cela désigne la position qui doit être la nôtre. Le St Père nous le redit : « Afin d’éviter toute interprétation déviante, je rappelle que d’aucune manière l’Église ne doit renoncer à proposer l’idéal complet du mariage, le projet de Dieu dans toute sa grandeur […] Comprendre les situations exceptionnelles n’implique jamais d’occulter la lumière de l’idéal dans son intégralité ni de proposer moins que ce que Jésus offre à l’être humain. […] Cependant, de notre prise de conscience relative au poids des circonstances atténuantes – psychologiques, historiques, voire biologiques – il résulte que « sans diminuer la valeur de l’idéal évangélique, il faut accompagner avec miséricorde et patience les étapes possibles de croissance des personnes qui se construisent jour après jour » ouvrant la voie à « la miséricorde du Seigneur qui nous stimule à faire le bien qui est possible ».
Aucune révolution en tout cela : les personnes divorcées peuvent trouver dans les sacrements l’aide et le secours pour vivre dans la fidélité au sacrement de mariage reçu ; les personnes divorcées et remariées sont invités à un cheminement avec le Christ dans l’Eglise même si leurs situations ne leur permet pas d’avoir recours habituellement aux sacrements. Aucune révolution en tout cela mais bien la réaffirmation d’un accueil fraternel, d’une charité vécue dans la vérité et le discernement. Et pour chacun de nous, c’est un appel à être disciple de la miséricorde et de l’amour du Seigneur sans gommer les difficultés mais en manifestant que le Seigneur nous rejoint nous tous là où nous sommes. L’Eglise, dont nous sommes, n’est pas une communauté de parfait et elle doit être le signe de l’Amour de Dieu dans l’exigence de la radicalité évangélique éclairé par la charité, elle doit rejoindre chacun dans les difficultés et les errances qui sont les siennes afin de les faire advenir à la pleine lumière de la grâce, à la pleine lumière de l’amitié vécue avec le Christ ressuscité car il n’y a pas de saints sans passé ni de pécheurs sans avenirs.

Amen.

10 Avril - 3ème Dimanche du Temps Pascal

L’évangile de ce 3ème Dimanche de Pâques nous donne de retrouver les apôtres après la résurrection. Ces derniers savent que le Christ est ressuscité mais leur savoir est appelé à devenir expérience, expérience de la résurrection du Seigneur. Et aujourd’hui, le Seigneur Jésus les rejoint dans cette activité habituelle qui est la leur, Il les rejoint mais en même temps il ne se dévoile pas totalement à eux en sa personne, c’est par le signe de la pêche miraculeuse que le Seigneur se fait reconnaître. Dès lors, les apôtres ayant rejoint le Seigneur sur la berge n’osent pas demander qui Il est car ils savent que c’est le Seigneur.
Et bien chers amis, il en est de même en nos vies et en nos activités. Le Christ ressuscité ne demeure pas inscrit dans ce ciel que nous désirons, le Seigneur est Le présent, le Seigneur est bien celui qui nous rejoint mais, tout comme les apôtres, nous sommes nous aussi appelé à discerner sa présence. Peut-être que le Seigneur se présentera face à nous, pourquoi pas, ou bien peut-être que le Seigneur nous rejoindra par sa grâce ou bien par un de ses fidèles. Le Seigneur est là, en nos vies, c’est une certitude même si sa présence peut se réaliser de multiples manières que nous sommes, nous tous, appelé à constater. Une parole reçu à un moment décisif, un simple regard, une rencontre étonnante, une force surprenante dans les difficultés. Ne pensons pas que le Seigneur a besoin de spectaculaire pour venir jusqu’à nous. L’humilité de Dieu se retrouve même dans ses manifestations aussi grandes soient-elles. Mais reconnaissons que pour pouvoir discerner la présence agissante du Seigneur en nos vies, il nous faut tout d’abord avoir cette certitude de Foi qu’Il est là, présent, agissant, il nous faut avoir cette certitude que le Seigneur nous accompagne sur le chemin de nos vies non comme un spectateur inutile mais bien comme un soutient et une aide essentielle. Si vous pensez que Dieu n’est pas présent en vos vies c’est parce que vous ne savez pas reconnaître ces petites étincelles de la grâce divine, ces petits signes de l’action de Dieu, c’est parce que vous ne savez pas reconnaître Dieu présent. Si tel est votre cas, rassurez-vous, votre cas n’est pas désespéré, loin de là, mais vous êtes invité à considérer votre vie mais aussi vos journées avec les lunettes de la Foi. Au foyer Bernadette que vous connaissez peut-être dans une cité marseillaise, tous les soirs les jeunes et moins jeunes se retrouvent et à tour de rôle ils doivent évoquer la grâce du jour : ce qui dans la journée qui vient de s’écouler a été pour eux une manifestation de l’action divine. Cet exercice n’est pas forcément évident mais il peut-être bon que nous le reprenions pour nous même que, le soir, avant de nous endormir, nous puissions considérer notre journée pour discerner l’action de Dieu en celle-ci en se rappelant bien que le spectaculaire n’est pas la marque de fabrique du bon Dieu.
[Et aujourd’hui, en ce Dimanche c’est un grand jour pour deux d’entre nous, oh nous les connaissons maintenant, eux qui ont reçu la grâce ineffable du baptême la sainte nuit de Pâques, ils vont aujourd’hui s’approcher pour la première fois de la sainte communion, ils vont recevoir le très saint corps du Seigneur. Et c’est bien la présence réelle du Seigneur qu’ils sont appelés à discerner, que nous sommes nous tous appelés à discerner. Dieu va se donner en nourriture, la Foi nous l’enseigne, nos cœurs le savent et en vivent, voilà la grâce des grâces, le miracle le plus absolu. Alors avec David et Oléna vivons de ce mystère car avec certitude nous savons que Dieu est là, devant-nous, agissant, présent, aimant].
Dans l’évangile de ce dimanche, en cette année jubilaire centrée sur la miséricorde divine, je ne peux que m’arrêter avec vous sur cet échange remarquable entre le Christ et St Pierre en remarquant que le Seigneur ne formule aucun reproche à St Pierre mais qu’Il lui pose simplement cette question : « m’aimes-tu ? ».  Toi qui m’a trahis, qui m’a renié, qui a renié tes paroles, ton engagement dans une instant décisif, toi Pierre est-ce que tu m’aimes ? Il n’y a pas une expérience plus douce, plus sereine de l’amour infini du Seigneur, de sa miséricorde. Et il nous faut là encore reprendre ces paroles à notre compte : lorsque nous tombons, lorsque nous oublions le bon Dieu, lorsque nous nous éloignons volontairement de Lui, lorsque nous ne faisons pas au Seigneur la place qui est doit être la sienne en nos vies, le Seigneur nous repose à tous cette même question : m’aimes tu ? Aujourd’hui, en Dimanche, nous pouvons entendre le Seigneur nous poser cette question là, alors prenons le temps d’y répondre, prenons le temps de répondre à la miséricorde du Seigneur en vivant de cette miséricorde en son sacrement, en vivant de cette miséricorde envers nous même et envers ceux qui nous entoure. Le Seigneur nous le demande à tous : « m’aimes-tu ? ».

Amen.

3 Avril - Dimanche de la Divine Miséricorde

Dieu fait homme à Noël, les enseignements et les miracles, la passion et la crucifixion et même la résurrection du Seigneur pourraient appartenir à un passé glorieux qui malgré les ans, malgré les siècles continuerait de faire vivre le peuple des croyants. Tout ceci serait déjà magnifique et remarquablement emprunt de la bonté divine. Mais ces évènements, bien qu’ils appartiennent à ces temps anciens, ces évènements ont une actualité certes mystérieuses mais bien réelles. En effet, le Christ n’appartient pas au passé ni aux livres d’histoire, mais Il demeure celui qui nous rejoint aujourd’hui, maintenant. La résurrection du Seigneur si elle marque la victoire du crucifié, si elle sonne la défaite de la mort qui devient un passage vers l’éternité, la résurrection du Seigneur est un évènement actuel car le Seigneur ressuscité est là, au milieu de nous, présent et agissant en nos vies. Et la manifestation la plus essentielle, la plus douce à nos âmes et à nos cœurs, la manifestation la plus signifiante de cette présence actuelle du Seigneur demeure sa divine miséricorde, demeure cette miséricorde infinie dont le Seigneur désire nous combler.
C’est peut-être bien pour cela que le Seigneur Jésus a voulu que ce deuxième dimanche de Pâques soit le dimanche de la miséricorde divine, la manifestation de ce don actuel de la miséricorde divine à toutes les âmes qui s’approchent de Lui. Aujourd’hui, dans la joie de la résurrection, le Seigneur Jésus a demandé à ce que ce soit sa miséricorde qui soit proclamée, qui soit vénérée et surtout, qui soit reçu en ce sacrement de la miséricorde qu’est la confession.
Ô, la miséricorde du Seigneur transparaît bien sûr à longueur de page d’évangiles mais l’homme a tendance à l’oublier pour mettre en avant une certaine conception de la justice immanente. Or, nous le savons, il ne peut y avoir de miséricorde sans justice et il ne peut y avoir de justice sans miséricorde. Mais dans l’ordre divin la justice s’entend comme cette nécessité de conversion à laquelle invite la miséricorde. Ainsi, oui Dieu désire nous pardonner pour nous rétablir en son amitié mais Il nous appelle aussi à revenir à Lui de cœur et d’âme. Dieu désire nous pardonner pour ensuite nous dire : « va et ne pêche plus ». Miséricorde et conversion vont de concert et l’une ne va pas sans l’autre.
C’est ainsi qu’il n’est pas aisé de vivre de la miséricorde du Seigneur en ce sens que cette miséricorde est emprunte d’une certaine exigence qui nous convoque à la conversion, qui nous convoque à une croissance en sainteté mais attention, cette exigence n’est pas portée par une règle absolue, par un règlement strict ou par une punition quelconque, cette exigence est portée par la miséricorde elle-même c'est-à-dire par l’Amour de Dieu qui est source de la miséricorde infinie du Seigneur. C’est bien l’Amour de Dieu qui nous invite, qui nous oblige à la conversion.
Dieu ne nous attend pas le bâton à la main pour nous faire marcher sur la route droite de la vertu, Dieu nous attend les bras ouvert, son Sacré-Cœur battant dans l’attente de notre retour vers Lui. Dieu ne combat par le mal par le mal mais Il combat le mal par le bien, par le Bien suprême qu’Il est Lui-même.
Mais en considérant la miséricorde du Seigneur nous devons reconnaître qu’elle répugne à notre nature blessée, à notre manière de concevoir le monde. Reconnaissons combien parfois nous voudrions que le Seigneur fustige, détruise, anéantisse les méchants de notre temps tout comme en leurs temps les juifs voulaient que le messie chassât et réduise à néant cet empire romain qui les oppressait. Mais le Seigneur n’est pas celui-là, Dieu n’est pas celui-là. Sa miséricorde désire atteindre tous les cœurs et parmi eux les méchants.
La miséricorde divine ne s’arrête pas à la porte de la prison comme nous le montre si bien la conversion en prison du dernier condamné à mort de France Jacques FESCH et de bien d’autres condamnés après lui. Que la justice humaine fasse son œuvre c’est juste, bon et nécessaire mais Dieu de son côté ne cesse de poursuivre tous les cœurs de sa miséricorde en les invitant à la conversion et à la Foi.
Redisons le, la miséricorde qualifie l’Amour divin, qualifie Dieu Lui-même et c’est une joie que de pouvoir en vivre car vivre de la miséricorde divine c’est vivre de l’Amour qu’est Dieu Lui-même mais c’est aussi un appel pour chacun de nous à devenir des disciples de cette miséricorde en nos vies et en notre temps. Etre disciple de la miséricorde à l’image du Seigneur Jésus sur la croix « Père pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font », à l’image de St Laurent qui demanda à ce que sa lapidation ne soit pas retenue comme péché contre ses assassins, à l’image de St Jean-Paul II qui alla en prison pardonner à celui qui venait de lui tirer dessus, à l’image de tant de saints qui manifestèrent en leurs vies cette miséricorde divine en l’appliquant eux-mêmes à ceux qui leur avait fait du tort. Oui il y’a quelque chose d’héroïque en tout cela mais ne sommes nous pas appelés à devenir des héros, des héros de la Foi autrement dit des saints ? Alors oui soyons des héros de la miséricorde en chacune de nos vies en nous laissant d’abord combler de la Miséricorde infinie du Seigneur et en clamant l’attachement divin envers toute personne humaine. Demain, de concert, l’humanité entière devrait pouvoir lancer cet appel confiant en la miséricorde divine, cet appel confiant en l’amour infini de Dieu, en Dieu Lui-même : Jésus j’ai confiance en Toi.
Amen.


samedi 2 avril 2016

27 Mars - Dimanche de Pâques

Resurrexit sicut dixit, le Christ est ressuscité comme Il nous l’avait dit, comme Il nous l’avait promis. Et en cette nuit a résonné ce chant mélodieux de la résurrection du Seigneur, en cette nuit la mort a été anéantie dans l’exaltation du crucifié. Tout prend sens en ce matin, toutes les souffrances du Seigneur revêtent ce prix consenti pour nous apporter le salut, en ce matin la mort même du Seigneur sur la croix du supplice se transforme pour devenir victorieuse de cette mort qui atteint l’ensemble du genre humain.
Oui, le Christ est ressuscité. Ne prenons jamais l’habitude de prononcer ces mots car ils sont pour nous la source de notre Foi, la source de notre joie. Car la résurrection du Christ manifeste que chacune des paroles du Seigneur Jésus, chacun des actes et des miracles accomplis ont une portée d’éternité, sont des enseignements divins. Car la résurrection du Christ nous manifeste à tous que la mort ne cache pas ce néant ténébreux qui signerait d’un point final nos existences mais grâce à la résurrection du Seigneur nous savons que la mort demeure uniquement cette porte ouverte vers cet inconnu que Dieu nous a fait connaître, nous savons que la mort nous ouvre à l’éternité. Dès lors notre existence ne se réduit plus pour nous à une poignée d’année mais notre existence s’inscrit dans l’éternité à laquelle nous sommes tous conviés. Dès lors l’ensemble de notre vie ne doit être reçue que dans cette perspective essentielle de notre propre éternité. Nos difficultés, nos soucis de toutes sortes doivent être considérés dans cette perspective éternelle.
Alors oui le Christ est ressuscité mais par sa résurrection, le Christ nous appelle à ressusciter avec Lui pour la béatitude éternelle, le Christ nous appelle à vivre de sa vie dès maintenant afin de vivre en Lui dans l’éternité. La prière, les vertus, la grâce, la charité, l’humilité constituent ces marches qui nous rapprochent du ciel. Au contraire, le péché dans la multitude des visages qu’il peut prendre nous cloue au sol et nous entraîne loin de Dieu et parfois jusqu’à la géhenne éternelle.
Bien chers amis, que cette fête de Pâque résonne en nos âmes mais qu’elle y résonne en nous convoquant à cette suite du Christ qui doit caractériser notre vie. La Bonne Nouvelle de l’Evangile, La Bonne Nouvelle du Seigneur Jésus est là dans notre destinée éternelle, dans le salut obtenu, dans la rédemption accomplie, dans l’Amour infini que Dieu nous manifeste en la passion et en la croix, dans la miséricorde dont Il nous poursuit. Et cette Bonne Nouvelle doit être l’unique élan qui doit conduire notre vie.
Nous tous, peuple chrétien, nous avons cette grâce de vivre de la Foi, de l’Espérance et de la Charité et nous ne pouvons nous contenter de vivoter. Rappelons-nous Dieu vomit les tièdes. Alors surtout gardons notre cœur tout brûlant en demeurant ferme dans la Foi, en vivant dans l’union au Seigneur, fidèle à la prière et aux sacrements, gardons notre cœur tout brûlant en demeurant ferme dans l’Espérance c'est-à-dire en désirant le ciel qui n’est pas une idée pour demain mais une actualité de notre vie quotidienne, gardons notre cœur tout brûlant en vivant de la charité. La charité… Rendons nous compte combien Dieu a fait preuve de charité envers nous, nous qui sommes sans mérite d’aucune sorte, nous qui peinons sur la voie de la sainteté, Dieu vient nous chercher, Dieu est allé jusqu’au bout pour nous, Dieu a donné sa vie pour nous en passant par les affres de la passion et de la crucifixion, Dieu est ressuscité pour nous montrer que la charité divine ouvre au Royaume éternel. Oui, Dieu est charité et c’est bien la charité qu’est Dieu Lui-même qui doit embraser nos existences. Alors chassons de nos vies toute colère, tout emportement, tout énervement et avançons avec force et volonté sur la voie de la charité.
Nous tous, peuple chrétien, accueillons véritablement, pleinement le Christ ressuscité en nos vies, vivons avec le ressuscité, vivons avec le Christ victorieux de la mort et vivant éternellement.
En ce matin, dans la gloire céleste, le Christ porte sur chacun d’entre nous son regard doux et aimant, aujourd’hui Il nous invite à le suivre sur cet unique chemin qu’Il est Lui-même, aujourd’hui Il nous invite à nous laisser aimer par Lui, aujourd’hui Il nous invite à vivre de l’Evangile, aujourd’hui Il nous invite à l’aimer car cet amour est le seul qui ouvre à l’éternité et nous sommes tous faits pour l’éternité.

Amen.

26 Mars - Veillée Pascale

Le Christ est ressuscité, tel est ce cri, cette exaltation, cette exultation qui doit embraser nos âmes, nos cœurs, nos êtres tout entier. Après les ténèbres, la mort et le sang, éclate en cette sainte nuit la joie du Christ sorti victorieux du tombeau. La mort ne l’a pas retenu. La mort a perdu en ce soir son pouvoir destructeur, la mort a été anéanti par le Christ ressuscité car oui, le Christ est ressuscité et il est aujourd’hui vivant, Il est en ce soir présent au milieu de nous, ravissant nos âmes de cette joie toute divine, ravissant nos êtres de sa douce présence.
Et la résurrection du Seigneur n’est pas un événement qui s’inscrirait dans l’histoire d e notre humanité, la résurrection du Seigneur Jésus ouvre une nouvelle étape pour l’ensemble de l’humanité, pour chacun d’entre nous. Car c’est bien à nous que le tombeau vide doit s’imposer nous révélant que nous ne sommes pas fait pour cette existence terrestre qui serait l’impasse de l’existence humaine, nous ne sommes pas fait pour cette existence terrestre mais nous sommes fait pour le ciel, nous sommes fait pour l’éternité. Le Christ est le premier ressuscité nous montrant quel est notre avenir, quel doit être notre désir, quelle est notre destinée.
Ne restons pas emprisonné dans une considération trop terrestre de nos vies. Oui nos existences ici-bas sont importantes, sont essentielles mais uniquement considérées comme préambule de notre éternité. Nous sommes faits pour le ciel alors vivons pour le ciel. Le Christ ressuscité nous adresse cette invitation pressante à le suivre dès à présent pour demeurer avec lui en la béatitude éternelle. Alors surtout, faisons de la résurrection du Seigneur un événement essentiel, un événement fondateur de nos vies qui ne peuvent dès lors être vécu que tournée vers le Seigneur et vers le ciel. Le Christ ressuscité nous invite, nous appelle, à ressusciter avec Lui élevé par sa grâce au royaume éternel.
Et il est heureux en ce soir de voir certain des membres de notre humanité s’approcher pour recevoir le sacrement de baptême, s’approcher pour affirmer leur foi, s’approcher pour dire un oui criant au Seigneur, pour l’accueillir en leurs vies, pour vivre avec Lui. Le baptême en cette nuit trouve son sens le plus explicite en lien avec la résurrection du Seigneur car le baptême est ce sacrement unique qui nous donne d’petre capable de recevoir toutes les grâces que le Seigneur nous destine. Et pour beaucoup d’entre nous, le sacrement de baptême est lointain, il ne fait peut-être même pas parti de nos souvenirs, mais qu’importe les souvenirs si nous vivons de la grâce de notre baptême, qu’importe les souvenirs si nous vivons avec le Christ.
Bien chers David, Oléna, Alice, Axel, Evan, en ce soir vous allez poser un geste unique et décisif, en ce soir, vous allez renaître dans les eaux sacrés du baptême, en ce soir le Christ va vous établir dans son amitié, l’Esprit Saint va venir habiter en vos âmes et Dieu le Père va faire de chacun de vous son enfant d’adoption. Ce jour est unique et exceptionnel mais il tiendra à vous de vivre de la grâce ainsi reçu. Que ce jour inaugure pour chacun d’entre vous une vie nouvelle avec le Seigneur Jésus. En ce soir, vous êtes pour nous tous des témoins de la grâce agissante du Christ dans notre monde, dans notre temps, continuez à être pour nous des témoins de l’action de la grâce, de joie de l’union avec le Seigneur, de la joie de la vie avec le Christ et avec nous, poursuivez ce beau chemin de la vie chrétienne afin qu’ensemble nous puissions être établi ressuscité dans l’éternelle béatitude.

Amen.

25 Mars - Vendredi Saint

La croix du Seigneur se dresse maintenant devant nous. Le Christ suspendu entre ciel et terre a rendu son dernier souffle, les ténèbres recouvrent cette terre qui l’a condamné. Lever les yeux vers le crucifié voilà ce qui doit nous saisir l’âme et le cœur, découvrir chacune des souffrances endurées par le Seigneur, chaque coup de fouet, chacune des blessures infligées par la couronne d’épine, chacune des plaies de ses mains, de ses pieds… Comment a-t-on pu en arriver là ? Comment a-t-on put crucifier le Seigneur Jésus ? Comment a-t-on put crucifier Dieu ?
L’aveuglement humain, son orgueil, son refus de la vérité divine, son refus du bien, son refus de Dieu voilà tout ce qui s’est mêlé et qui a conduit à cette horreur abjecte, qui a conduit à la mort de l’unique innocent de notre humanité, du seul juste du genre humain, voilà ce qui a conduit à l’assassinat de Dieu.
Et avant cela, le Seigneur Jésus a tout vécu. Il a vécu la trahison d’un de ses familiers, d’un de ses intimes, cette trahison qui fut scellée par un baiser. Il a vécu le reniement du premier parmi les apôtres dont le chant du coq n’en fut que l’écho comme si la nature elle-même constatait avec souffrance cet abandon. Il a vécu le procès inique, le procès injuste qui dans un simulacre de justice n’avait comme objet que de le condamner, que de le crucifier. Il a vécu l’humiliation dans la dérision dont il fut l’objet, raillé par ceux qui le gardaient il fut coiffé de cette couronne mortifère qui lui blessa plus l’âme que le corps. Il a vécu cette procession dans les rues de Jérusalem où Il était chargé de sa croix et des injures qui pleuvaient. Il a vécu l’épreuve de la torture dans ces cous qui ont déchiré sa chair. Il a vécu la crucifixion où Il fut exposé à la face de Jérusalem qui ne cessa pas de l’outrager. Il a vécu la mort comme le fruit mûr des atroces souffrances endurées.
Ô combien il nous faut compatir en chaque instant de la passion du Seigneur, ô combien il nous faut nous rappeler que si le Seigneur a vécu tout cela c’est pour chacun de nous, c’est pour toi, pour moi. Mais au milieu de la souffrance et du sang, percevons combien le désir du Seigneur était bien de vivre cette passion comme l’unique remède à notre péché, comme l’unique remède à notre séparation d’avec Dieu, comme l’unique source de la miséricorde divine. Percevons combien la croix demeure paradoxalement le signe le plus éminent de l’amour de Dieu pour chacun de nous. Percevons combien le Seigneur a voulu connaître tous les affres de notre humanité afin d’être proche de ceux sont trahis, abandonnés, calomniés, outragés, malmenés, torturés, assassinés… Dieu en sa croix se proche de tous et de chacun non pas par une solidarité inféconde mais pour nous ouvrir les portes de l’éternité, pour nous offrir le salut.
La croix du Seigneur se dresse entre ciel et terre marquant le fait que seule la croix du Seigneur nous ouvre le ciel, que le Christ est l’unique rédempteur, l’unique source de salut, que le Christ est comme un trait d’union de miséricorde entre le ciel et la terre déversant sa grâce sur le monde par les sacrements, déversant sa miséricorde dans les âmes qui se tournent vers Lui.
Dieu nous aime et son sang, sa mort crient son amour alors surtout, ne doutons jamais de l’amour divin, mais vivons en, vivons en intensément afin que la croix du Christ puisse germer en nos âmes et que nous lui soyons attaché par amour et cela jusqu’au bout, jusqu’à notre dernier souffle, jusque dans l’éternité.

Amen.

24 Mars - Jeudi Saint

« Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout », tel est le préambule de l’évangile que nous venons d’entendre et ô combien ces quelques mots portent l’ensemble du mouvement du triduum pascal que nous allons vivre.  Tous ces évènements qui ne sont portés que par un unique élan, celui de l’Amour de Dieu pour le genre humain. Et cet Amour divin va être signé dans le sang et la douleur, dans le sacrifice et dans la mort. Tout cela pour nous montrer que Dieu va jusqu’au bout, qu’Il va jusqu’au bout pour nous, pour nous montrer l’amour infini qu’Il nous porte. Dieu va jusqu’au bout pour chacun d’entre nous, nous tous qui étions mystérieusement présent dans l’esprit du Seigneur en ce sacrifice ultime auquel Il va consentir.
Et remarquons dès ce soir combien cela nous répugne de voir Dieu s’abaisser ainsi, combien cela nous répugne de voir Dieu s’anéantir. D’une manière habituelle, lorsque nous pensons Dieu, nous le voyons siéger sur son trône et un peu à la manière d’un Zeus antique nous le considérons armé d’éclair prêt à punir, à châtier, à ordonner la souffrance et la mort. Ô Comme cette image est loin de la réalité, Dieu n’a rien à voir avec cette puissance écrasante, avec cette colère enflammée. Dieu est Celui qui se met à genoux devant chacun de nous, oui Dieu se met à genoux devant nous pour nous laver les pieds. Il n’y a pas de geste qui signifierait davantage cette quête assoiffé de Dieu envers chacun de nous. Dieu n’est même pas debout devant nous, Il ne nous écrase pas par sa présence mais Il se met à terre devant nous. Et en réalité, c’est bien là que nous sommes invités à percevoir la véritable puissance de Dieu. La véritable force de Dieu réside bien dans sa toute puissance mais Dieu choisit d’exprimer sa toute puissance dans cet abaissement. La toute puissance divine est portée par cette humilité qui qualifie l’Amour qu’Il est en Lui-même.
Et en ce soir, en ce jeudi saint, nous célébrons également le ministère sacerdotale, nous célébrons également ce don que Dieu a fait à l’humanité du ministère de prêtre. Et nous ne devrions jamais cesser de contempler ce mystère du sacerdoce, ce choix que Dieu fait sur quelques uns parmi son peuple, cette vocation qui est donnée à quelques uns qui sont établis prêtre et qui, comme prêtre, ont comme mission de sanctifier, de gouverner et d’enseigner le peuple des fidèles. Le prêtre appartient à ce peuple de fidèle et il est pétrit comme eux de faiblesses et de limites mais le prêtre demeure celui qui est choisi par Dieu. Sa dignité ne lui vient pas de lui-même mais de cette grâce sacerdotale qui le créé ministre de l’eucharistie et de la confession. Priez pour vos prêtres, priez pour moi votre humble serviteur afin que je sois rendu toujours plus digne de la vocation reçue. Priez pour tous les prêtres afin qu’ils demeurent tous de fidèles serviteurs de la grâce. Le ministère sacerdotal est malmené en notre temps mais il demeure l’unique source de grâce sacramentelle. Un monde sans prêtre sombrerait à la merci de Satan.
Alors prions avec zèle et ardeur en ce soir, prions afin que le monde puisse reconnaître l’infini amour de Dieu, prions pour tous les ministres du Seigneur afin qu’ils demeurent fidèles à leur mission, prions pour l’ensemble de l’Eglise dont nous sommes membre afin qu’avec elle nous ne cessions d’annoncer l’Evangile. Et que notre prière de ce soir nous puissions la remettre entre les mains du Seigneur qui bientôt seront transpercées pour nous obtenir le salut.

Amen. 

20 Mars - Dimanche des Rameaux

La pierre est roulée, les acclamations de la foule semblent bien lointaines mais résonnent encore ces cris inhumains appelant la mort du Seigneur : « Crucifie-le ! Crucifie-le ! ».
Crucifier, crucifier Dieu, comment cela peut-il être possible, comment peut-on rejeter le Seigneur à ce point là, comment peut-on rejeter Dieu à ce point là. Et aucun crime ne vient soutenir l’accusation, c’est un juste qui est ainsi condamné, c’est Le Juste qui est ainsi condamné, c’est Dieu, Dieu d’amour et de miséricorde, Dieu de bonté et compassion, c’est notre Dieu qui est traité pire qu’un malfaiteur.
Cette condamnation du Seigneur Jésus n’est portée que par la haine, la haine du bien, la haine du juste. Si le Seigneur Jésus est condamné c’est parce qu’Il dérange, le Seigneur Jésus dérange les habitudes, les mauvaises habitudes ; le Seigneur Jésus dérange par sa bonté qui pointe la malice de ceux qui l’entourent ; le Seigneur Jésus dérange par l’unique vérité qu’Il révèle dénonçant l’erreur de ses opposants.
Mais en considérant cela, nous pourrions oser dire que le Seigneur est dérangeant même pour nous car pour nous aussi :
le Seigneur dérange nos mauvaises habitudes en nous appelant à demeurer ferme dans la vertu, en nous appelant à vivre de l’Evangile, à vivre en sa présence ; en nous appelant à cette sainteté qui nous semble inatteignable mais qu’il ne nous faut jamais renoncer à rechercher
le Seigneur nous dérange aussi par sa bonté car en considérant le Seigneur nous voyons combien nous avons encore des progrès à faire dans l’ordre du bien, nous percevons combien nous sommes loin de la charité parfaite, combien le pardon nous est difficile à donner, combien la haine et la colère font encore partis de nos vies alors que le Seigneur nous appelle à n’être que charité ;
le Seigneur nous dérange par la vérité qu’Il est en Lui-même car, reconnaissons-le, nous préférons bien souvent nos pauvres petites opinions à la Vérité du Christ et de l’Eglise, nous préférons bien souvent nous laisser porter par les idéologies de notre temps plutôt que d’embrasser la radicalité évangélique, nous préférons suivre nos idées en nous donnant bonne conscience même si elles sont condamnés par le Christ et par l’Eglise.

Alors oui le Seigneur nous dérange mais parce que nous reconnaissons qu’Il est celui qui donne la vie et le salut, nous nous laissons déranger par Lui jusqu’à produire en nos vies un véritable mouvement de conversion.  Laissons nous déranger par le Seigneur, laissons nous bouleverser par sa croix, embrassons le Salut qu’Il nous offre et surtout, désirons le Seigneur au point que notre vie soit un reflet de notre désir. La vie chrétienne véritable ne peut-être portée que par le Christ Lui-même, ne peut-être éclairée que par l’enseignement du Christ et de l’Eglise, ne peut-être poursuivie que fortifié par la grâce des sacrements et particulièrement la grâce de l’eucharistie, vécue chaque dimanche, et la grâce du sacrement de confession, vécue régulièrement. Rejetons la tiédeur de nos vies, contemplons la croix dans la radicalité du don qui nous est fait et permettons à la croix du Seigneur de produire tous les fruits de grâce et de sainteté en nos vies. Dieu fait tout cela pour nous, répandant sur nous les flots de sa miséricorde, manifestant d’une manière unique l’amour infini qu’Il nous porte, alors laissons nous saisir par cet amour divin et vivons de cet amour, pleinement, totalement, radicalement. Amen.