« Celui d’entre vous
qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut pas être mon
disciple », cette parole du Seigneur Jésus dans l’évangile de ce Dimanche
ne peut pas être plus claire et elle n’admet, par ailleurs, aucune interprétation.
Mais, en entendant cette parole, nous avons la tentation de regarder justement
ce que nous possédons, de regarder également les amitiés qui nous lient tout
comme notre famille et, dès lors, cette parole semble inaudible. Alors qu’au
contraire, si nous considérons le Christ, si nous considérons que c’est Lui
seul qui nous donne accès à l’union à Dieu, à la béatitude éternelle alors
cette Parole prends plus de sens et de saveur.
Mais respectons notre
mouvement naturel et considérons tout d’abord nos liens familiaux. Et par-delà
les liens du sang, c’est bien l’amour qui doit normalement unir les membres
d’une même famille. Cet amour est bien entendu respectable mais cet amour revêt
tout de même un certain caractère limité c'est-à-dire que nous aurions beau
aimé au maximum les membres de notre famille nous n’aurions absolument pas la
capacité de leur donnés accès à l’éternité. Et si nous désirons le meilleur
pour les membres de nos familles alors nous désirons le Ciel pour eux or, le
seul acte que nous pouvons poser en faveur de leur éternité, tout comme de
notre propre éternité d’ailleurs, le seul acte que nous pouvons poser consiste
à se confier, à les confier au Seigneur Jésus.
Prenons en exemple des
parents qui ont un enfant malade, ils doivent renoncer à aider personnellement
leur enfant en le confiant à un médecin qui aura lui la capacité de lui venir
en aide. Dans l’ordre naturel des maladies, ce mouvement est tout à fait
naturel et bien cela doit l’être également dans l’ordre surnaturel. Les parents
doivent renoncer c'est-à-dire laisser leur place au médecin des âmes, au
Sauveur, au Seigneur Jésus. Et cela est vrai pour toute nos relations humaines.
Ainsi le renoncement auquel le Seigneur nous appelle est en fait empreint de
réalisme et nous sommes appelé à vivre cela dans l’humilité reconnaissant,
malgré notre amour de l’autre ou notre amitié, reconnaissant notre incapacité à
donner l’éternité. Et, en ayant véritablement conscience de cela, nous recevons
alors nous tous une mission qui couronnera notre amour ou notre amitié cette
mission elle consiste à conduire les autres au Christ car là se trouve la plus
grande preuve, l’éternelle preuve de notre amour dans l’attachement au Christ
Sauveur.
Si en suivant encore le
mouvement naturel nous considérons maintenant tout ce qui fait notre existence,
nos possessions matérielles et notre quotidien, et bien là c’est encore plus
facile de se rendre compte que tout cela n’a pas de poids face à l’éternité.
Comme on le dit en langage populaire, les cercueils n’ont pas de portefeuille
et la maison tout comme la voiture n’entreront pas au cimetière avec nous. Et
pourtant que d’attachement nous manifestons envers ces choses qui demeureront
peut-être ou peut-être pas après notre entrée dans l’éternité. Et notre poste
professionnel, là encore, la sentence populaire nous l’enseigne bien en nous
disant que les cimetières sont remplis de personne indispensable…
Ainsi, que ce soit dans
l’ordre de nos liens humains, familiaux et amicaux, que ce soit dans l’ordre de
nos possessions ou de notre rôle dans la société ou l’entreprise, il nous faut
réussir à garder une juste considération de tout cela. Bien sûr que cela est
important mais face à l’éternité beaucoup de choses perdent de leur importance
tandis que les autres retrouvent leur juste place. Mais cette vision réaliste,
cette considération juste des choses, n’est possible qu’en étant porté par la
Foi qui nous donne de vivre en compagnie de l’unique Sauveur notre Seigneur
Jésus Christ, dans l’humilité qui nous fait reconnaître notre propre
insignifiance et notre propre néant, dans l’Amouir qui nous fait tout espérer
de Dieu.
Amen.