La parabole
de ce dimanche nous permet de toucher du doigt deux attitudes spirituelles bien
différentes pour ne pas dire contraire.
La première
figure est celle du pharisien, typologie de l’homme qui parce qu’il n’a pas
commis d’acte grave dans sa vie, parce qu’il agit bien selon sa vision du bien,
parce qu’il fait ce qu’il doit faire se considère juste devant le Seigneur.
Parce qu’il jeûne, parce qu’il donne le 10ème de ce qu’il gagne
alors il pense qu’il peut s’approcher du Seigneur draper dans sa suffisance et
mettant en avant ses mérites.
La deuxième
figure au contraire est celle du publicain qui reconnaît qu’il n’a pas toujours
agit comme il aurait dû, qui reconnaît ses manquements mais qui malgré tout
s’approche du Seigneur dans la confiance et l’humilité, dans la reconnaissance
de ses torts et l’espérance de la bonté de Dieu.
Ces deux
figures, nous en conviendront, sont extrêmes mais elles nous permettent de nous
considérer nous-même et de voir sous quelle figure du pharisien ou du publicain
nous nous reconnaissons.
Oh nous
pourrions être comme ce pharisien, nous allons à la messe tous les dimanches,
nous participons à la vie de l’église, nous prions tous les jours. En
définitive nous faisons tout pour être des justes et nous n’y arrivons pas si
mal que ça. Nous sentons tous combien en notre cœur et en notre âme ce discours
sonne faux, dégouline d’orgueil et de présomption. Bien sûr il y a la réalité
des actes posés, de la messe dominicale, de la prière quotidienne, de la
participation à la vie de l’église mais est-ce que cela fait de nous des
justes ? est-ce que cela fait de nous des parfaits ? est-ce que nous
n’avons pas toujours et encore des conversions à opérer dans nos vies ?
Par ailleurs, rendons-nous compte que si nous nous considérons juste dès lors
nous n’avons plus besoin du Christ qui est venu non pour les justes mais pour
les pécheurs. Et de plus, si nous nous considérons juste alors nous ne pouvons
poser sur beaucoup de nos contemporains qu’un regard de dédain.
Redisons-le-nous
en nos âmes en nos cœurs, oui nous faisons tout pour suivre le Seigneur mais
nous avons encore besoin de Lui car nous avons encore besoin de sa grâce afin
de pouvoir aimer Dieu totalement, pleinement. Et les plus grands saints ne s’y
sont pas trompés eux qui nous édifient par leur vie toute unie au Seigneur, ils
reconnaissaient dans une humilité grave qu’ils demeuraient pécheurs, larmoyant
sur leurs écarts qui pourraient nous apparaître, pour nous, comme de simples
peccadilles négligeables.
Ainsi, il
nous faut suivre la voie médiane qui se dessine entre ces deux figures du
pharisien et du publicain. Tout comme le pharisien il nous faut tout faire pour
nous rapprocher du Seigneur en chacune des composantes de nos vies, nous
disposer sans relâche à être sanctifié par la grâce du Seigneur. Et dans un
même temps, en posant un regard réaliste sur nous même, dans une humilité
vraie, il nous faut nous recommander à la miséricorde du Seigneur à l’image de
ce publicain et avancer vers la majesté divine en nous frappant la poitrine en
disant « Mon Dieu prends pitié du pêcheur que je suis » car comme le
dit le psaume 42 : aucun vivant n’est juste devant le Seigneur.
Alors en ce
dimanche demandons deux choses au Seigneur. Tout d’abord demandons-Lui la grâce
de toujours avancer sur le chemin de la perfection qui est un chemin de
conversion permanente et demandons-Lui également la grâce de demeurer dans une
humilité réaliste afin de nous recommander bien souvent à sa miséricorde. Tel
est le chemin qui nous permettra de devenir des justes dans l’éternité par nos
efforts de volonté dans notre chemin de conversion et surtout par grâce et
miséricorde du Seigneur. Amen.