Paroisses de La Bouilladisse – La Destrousse – Peypin – Belcodène

Site d'information des Paroisses de St Laurent (La Bouilladisse) – St Pierre (La Destrousse) – St Martin (Peypin) – St Jacques le mineur (Belcodène)


Centre paroissial : 7, Bd. Francis CAPUANO - Place Notre Dame 13720 La Bouilladisse

samedi 31 mars 2018

30 Mars - Vendredi Saint


La pierre est roulée, le silence s’impose, silence de mort qui succède à l’abomination de la crucifixion. Les coups de marteaux enfonçant les clous transperçant la chair du Fils de l’Homme résonne encore, le sang n’est pas encore séché, la couronne d’épines et les fouets sont encore à même le sol… Ô combien cet instant pourrait apparaître comme la victoire du mal et de l’ignominie, le monde entier semblerait établie dans le mal, la violence, la haine et la jalousie. Le Bien, le Bien suprême qu’est Dieu a été englouti dans ce tombeau, son corps inerte fut accueilli par un linceul.
Dieu est mort. Ces trois mots sont terribles, Dieu est mort ! Nous avons tué Dieu… En ce jour, l’humanité a montré son visage de mort, l’humanité a montrée cette capacité qu’elle a toujours de lutter contre Dieu, de lutter contre le Bien. L’humanité a montré son visage maléfique et Dieu quant à Lui nous a montré son visage, ce visage qui transparaissait déjà à chaque Parole du Seigneur, qui se manifestait dans chacune de ses actions, chacun de ses miracles. Car si Dieu est mort c’est parce que Dieu a bien voulu mourir. Osons le dire et l’affirmer Dieu a voulu mourir, oh bien sûr non pas dans une volonté suicidaire mais parce que sa mort, son sacrifice était le seul moyen d’ouvrir les portes du Salut scellé par le péché originel. Dieu a voulu mourir pour nous, pour nous permettre de le suivre dans l’Eternité bienheureuse mais aussi pour nous permettre de prendre conscience de son Amour pour nous. Le Christ Lui-même nous l’a dit : « il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » et bien par le croix, par ce sacrifice ignoble porté par la main de l’humanité déchaîné, le Christ nous montre combien Il nous aime. Combien Il nous aime non pas d’un amour romantique fait de fleurs bleues, le Christ nous aime d’un Amour plein et entier qui accepte les difficultés et s’établi dans le don total qu’Il fait de Lui-même, ce don qu’Il fait dans le sang et la mort. L’amour du Seigneur pour nous est un Amour entier, un Amour qui connaît nos faiblesses, nos errements, nos péchés nos erreurs, l’Amour du Seigneur s’établi au-delà de tout cela car s’il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis, rendons nous compte que les amis du Seigneur ce sont aussi ceux qui le crucifient, ceux qui le tuent, ceux qui l’assassinent : « Père pardonne-leur ils ne savent pas ce qu’ils font ». Oui l’amour du Seigneur va jusque là !
Et aujourd’hui, le Seigneur demeure persécuté, persécuté par les blasphèmes et les sacrilèges qui peuvent être commis, mais aussi persécuté dans les chrétiens qui le sont aujourd’hui. Rappelons-nous cette rencontre du Seigneur avec St Paul sur le chemin de Damas, lui qui persécutait les chrétiens s’entend dire par le Seigneur : « Je suis Jésus que tu persécutes ». Cette passion du Seigneur que nous rappelons en ce jour, elle se poursuit donc dans chaque martyr chrétien et en ce soir, alors que nous accompagnons le Seigneur jusqu’au St Sépulcre, jusqu’en terre sainte, prions pour tous les chrétiens persécutés encore aujourd’hui accompagnant le Seigneur par leurs propres passions mortifères. Et pour chacun d’entre nous, demandons au Seigneur de Lui être toujours fidèle, demandons Lui la force de témoigner de la Bonne Nouvelle de l’Evangile même si cela doit  nous conduire à être raillé ce qui serait une pâle persécution face à celle de tant et tant de chrétiens qui meurent par fidélité au Seigneur.
Amen.


vendredi 30 mars 2018

29 Mars - Jeudi Saint


Lors du dimanche des rameaux nous avons ressaisi le drame de cette semaine dans laquelle nous sommes, semaine des acclamations de la foule et des hurlements de condamnation, semaine de l’entrée glorieuse à Jérusalem et de l’abomination de la croix, semaine de la souffrance, de l’agonie et de la mort. En ces jours saints nous allons nous arrêter sur chacun de ces moments essentiels qui tissent la semaine sainte. Et en ce soir, ce sont deux réalités que nous célébrons : le don du sacrement de l’eucharistie et le geste du lavement des pieds.
Le Christ sait quel est cet avenir qui se dessine, monté sur cet ânon, accompagné des cris de la foule, il sait que la croix se dessine à l’horizon mais c’est pour cette croix que le Seigneur est venue, c’est pour cette croix que Dieu est entré dans le monde, c’est pour cette croix que Dieu s’est fait homme. Et le Seigneur sait que cette croix le conduira à rejoindre la gloire de son Père, Il sait qu’Il ne pourra plus accompagner les apôtres, les disciples comme Il l’a fait pendant près de trois années. Mais Dieu ne veut pas abandonner son peuple, Dieu ne veut pas abandonner ceux qui L’aiment. Dieu a donc voulu demeurer présent au monde, présent au peuple des fidèles, présent à l’Eglise. Et tout comme jadis Dieu s’est fait homme le saint jour de Noël, réunissant en la personne du Christ ces deux réalités si différentes de l’humanité et de la divinité, tout comme jadis Dieu s’est fait homme, en ce soir Dieu se fait pain et vin. Il y’a une similitude extraordinaire entre l’union de la nature divine et de la nature humaine en la personne de Jésus, et la présence pleine et entière de Jésus dans le pain consacré. Oui, c’est bien Jésus que nous recevons, c’est bien le Christ total qui se donne en nourriture, c’est bien Dieu qui se rend pleinement présent dans cette hostie consacrée que nous pouvons tenir dans une main. Dieu se donne à nous, Il se livre à nous.
Et lorsque nous recevons le très saint corps du Seigneur en communion, ô combien il nous faut nous rappeler toute la grandeur de la présence divine qui est comme cachée sous cette apparence si simple d’un morceau de pain. Dieu est là, vraiment là, pleinement là ! Nous devrions en avoir le souffle coupé, nous devrions tomber en adoration à chaque fois que le prêtre nous présente la sainte eucharistie, nous devrions tomber à genoux devant un si grand mystère… Comme le disait le St Curé d’Ars : « La nourriture de l’âme, c’est le corps et le sang de Dieu. Il y a de quoi, si l’on y pensait, se perdre pour l’éternité dans cet abîme d’amour !… ». Et c’est bien par amour que Dieu a voulu se livrer totalement en présence et en nourriture. Et bien sûr nous ne sommes pas dignes de recevoir Dieu en communion, nous ne sommes pas dignes mais comme le disait encore le St curé d’Ars : « Ne dites pas que vous n’en êtes pas digne. C’est vrai : vous n’en êtes pas digne, mais vous en avez besoin ». Dieu se livre à nous pour nous, Dieu se livre à nous car nous avons besoin de Dieu pour vivre en ce monde en Lui demeurant uni.
Et ce mystère infini de l’eucharistie que Dieu a institué, ce mystère ineffable est porté par des hommes qui sont choisis et établis pour être les ministres de ce sacrement inouï. Ainsi, en ce soir, ce sont également les prêtres qui nous sont donnés, c’est également le sacerdoce qui est institué. Et là encore, quelle folie de Dieu que de compter encore sur cette humanité qui l’a conduit à la mort sur la croix. Quelle folie mais aussi quel amour qui conduit Dieu à compter sur l’homme malgré sa faiblesse et sa petitesse. Et je ne peux, en ce soir, que vous inviter à prier pour vos prêtres, à prier pour vos évêques qui sont ordonnés au mystère divin mais qui n’en reste pas moins pétris de faiblesse, cherchant tout comme vous la conversion et la sainteté. Et c’est par le geste du lavement des pieds que le Seigneur nous rappelle qu’elle est le sens de toute mission chrétienne : le service. Servir Dieu dans le service de ses frères : voilà bien sûr la définition du ministère ordonné mais voilà aussi la définition de la vie chrétienne : Servir Dieu dans le service de ses frères.
Et le Christ n’est pas un orateur qui imposerait sans s’impliquer, le Christ n’est pas le promoteur du « faites ce que je dis et non ce que je fais ». Ce que le Christ nous demande de vivre, ce que le Christ nous invite à être, Il le vit avant nous pour nous ouvrir la voie tel le premier de cordée.
Alors en ce soir, rendons grâce au Seigneur pour le don qu’Il a fait de Lui-même en s’offrant en sacrifice d’immolation pour le salut du monde, rendons grâce au Seigneur pour le don qu’Il fait de Lui-même à chaque eucharistie se livrant en présence et en nourriture au peuple de l’Eglise, rendons grâce au Seigneur pour le don qu’Il fait de Lui-même en permettant d’être convoqué par ses prêtres sur tous les autels du monde, rendons grâce au Seigneur pour le don qu’Il fait de Lui-même et cela par amour, par cet amour fou et infini dont Dieu nous comble, Lui qui n’est pas venu pour juger mais pour offrir au monde le salut, Lui qui ne se révèle pas à nous comme le juge implacable qui condamne mais comme celui qui vient jusqu’à nous, qui se met à genou devant nous pour nous laver les pieds, geste d’une humilité infini pour nous et combien plus pour Dieu.
Voilà tout ce que le Seigneur fait pour nous et bien plus encore ! Ô combien cela doit être pour nous la source de notre propre amour de Dieu, ô combien cela doit nous conduire à imiter le Seigneur en nos vies par le service de Dieu dans le service de nos frères, par le sacrifice de notre propre vie pour le prochain tel le colonel Beltrame l’a manifesté éclairé qu’il était par une foi ardente et qui a été égorgé pour son prochain.
Rappelons-nous toujours que notre propre vie n’a de prix que dans l’ordre divin, que dans l’ordre de l’éternité, notre vie n’a de prix qu’uni au Christ dans le quotidien d’une existence vécu en sa présence, notre vie n’a du prix que si elle est donnée totalement, livrée à l’action divine.
Alors oui en ce soir rendons grâce au Seigneur mais surtout, demandons au Seigneur la grâce de Lui être toujours plus fidèle, demandons au Seigneur la force de nous abandonner entre ses mains.
Amen.

25 Mars - Dimanche des Rameaux


En ce matin débute la grande semaine sainte, et nous nous joignons à la foule de Jérusalem heureux que nous sommes d’accueillir le Seigneur car nous avons tous ce désir d’accueillir nous aussi le Seigneur en nos vies, en nos cœurs, en nos âmes. Et il nous faut garder à l’esprit que l’ensemble des célébrations qui vont se succéder jusqu’au saint jour de Pâques, chacune des célébrations ne sont pas uniquement un rappel de souvenir, un rappel d’évènements passés, ce que nous célébrons s’inscrit dans la réalité de notre quotidien car le Christ demeure vivant, présent à notre temps, vivant en nous si nous l’accueillons véritablement.
Alors oui ce matin, agitons nos rameaux mais que nos gestes manifestent ce désir intérieur de voir le Seigneur entrer pleinement en chacune de nos vies, que ces rameaux manifestent tous les efforts auxquels nous sommes appelés à consentir pour pouvoir vivre de la présence du Christ présent en nos vies. Acclamons le Christ qui vient pour nous pour chacun de nous et accueillons le de tout notre cœur, manifestons Lui notre amour, notre amour qui doit nous conduire à être aux côtés du Seigneur qui va souffrir sa passion pour nous, être aux côtés du Seigneur qui va mourir pour nous, être aux côtés du Seigneur qui va ressusciter pour nous montrer que nous aussi nous sommes appelés à entrer dans l’éternité bienheureuse. Alors dès maintenant accompagnons le Seigneur en nous joignant à cette ascension vers Pâques et cela de tout notre cœur, de tout notre amour.
Amen


Le Christ est mort, la liesse et la joie agitant les rameaux sont anéanties dans le sang du Seigneur. Comment, comment a-t-on pu en arriver là ? Quelles sont les forces qui ont conduits les clous à transpercer la chair du Christ, Lui qui n’a apporter que le bien qu’Il est en Lui-même, Lui qui n’a proclamé que l’identité d’Amour de Dieu, Il a été condamné, torturé, crucifié, tué. Si cette foule de Jérusalem a changée il n’y a qu’une explication, elle n’avait pas saisi, cette foule n’avait pas saisi que cet homme monté sur un âne était Dieu qui venait jusqu’à eux. Cette foule, elle n’avait pas la foi, et comme toutes les foules, elle s’est laissée porter par le mouvement initié par ceux qui n’avaient qu’un but : éradiquer le Christ pour conforter leur pouvoir illusoire.
Et ne pensons pas trop vite que nous sommes plus fort que cette foule de Jérusalem, gardons à l’esprit que notre temps aussi est porté par des influences qui peu à peu modèlent l’esprit de la foule que nous sommes, modèlent l’esprit de la société. Hier, c’était pour tuer Dieu, aujourd’hui la mort de l’enfant à naître fait parti du quotidien de nos sociétés et demain peut-être la mort des aînés. Nous ne sommes pas plus fort que cette foule de Jérusalem, nous ne sommes pas plus fort si nous ne nous enracinons pas dans la Foi au Christ présent, vivant et agissant. C’est la Foi, c’est Dieu qui scelle la victoire véritable dans l’ordre du Bien, du Vrai, de la justice, de la Charité !
Hier le Christ a vaincu ces calculs vaniteux qui l’ont conduit jusqu’au gibet, sa résurrection est l’annonce de la victoire du bien et de la vertu, de la victoire de Dieu. Et aujourd’hui encore, le Christ seul peut nous donner de ne pas sombrer dans les tentations mortifères de notre temps et cela par la Foi, par une Foi vive qui se nourrit chaque dimanche de l’eucharistie, qui se nourrit dans la relation quotidienne avec le Seigneur dans l’intimité de la prière, qui se laisse relever par la miséricorde répandue dans le sacrement de la confession.
Bien chers amis, surtout, ne faisons pas mentir les rameaux que nous avons à nos côtés, mais accueillons le Christ totalement pleinement. Il n’y a pas de demi mesure dans l’ordre de la Foi tout comme il n’y en a pas dans l’ordre de l’amour. Nous ne pouvons pas croire à demi car nous le savons, Dieu vomi les tièdes comme nous l’enseigne les psaumes. Nous ne pouvons par croire à demi, nous ne pouvons nous créer notre vie chrétienne indépendamment de ce que le Christ nous enseigne et de ce qu’il a institué dans les sacrements. Nous ne pouvons pas croire à demi car Dieu ne se donne pas à demi. Dieu s’est livré totalement pour nous. Dieu s’est sacrifié pour nous dans l’intensité de la douleur, du sang et de la mort. Face à cela, nous ne pouvons tergiverser, nous ne pouvons que nous tourner vers la croix pour nous laisser saisir par cet amour qui nous saute aux yeux et nous embrase l’âme.
Dieu s’est sacrifié pour moi, pour toi, alors n’hésitons pas et suivons Dieu sur le chemin de la vie chrétienne et dès lors, ces rameaux qui orneront nos maisons seront un rappel de ce désir réel et mis en œuvre en nos vies de notre quête du Christ. Accueillons le Christ Lui qui nous a tout donné jusqu’à s’anéantir Lui-même, vivons de sa vie, vivons de la Foi.
Amen.

18 Mars - 5ème Dimanche de Carême


L’Evangile de ce dimanche nous donne de rentrer dans la pensée même du Seigneur Jésus Christ car le Seigneur nous fait part de sa propre interrogation : « vais-je dire ? “Père, sauve-moi de cette heure” ? Mais non ! C’est pour cela que je suis parvenu à cette heure-ci ! ». Et dans cette interrogation que le Seigneur nous livre, il nous faut percevoir toute la tension dramatique. Car nous le savons, le Christ a pris résolument le chemin de Jérusalem, Il s’approche de la ville sainte mais son voyage a un objet, un but, une finalité. Objet, but et finalité qui étaient déjà présents dans la crèche de Noël. Car si Dieu s’est fait homme, si le Christ s’approche de la ville de Jérusalem c’est pour offrir sa vie en sacrifice afin de nous ouvrir les portes de l’Eternité, pour racheter la dette du péché qui nous empêchait d’être uni à Dieu dans l’Eternité Bienheureuse. Et oui, le Christ sait qu’Il va devoir souffrir beaucoup, qu’il va devoir mourir, le Christ perçoit tout le drame de cet instant en ressentant déjà l’angoisse. Et pourtant, et pourtant le Christ continue sa route, Il continue de s’approcher de Jérusalem, Il continu de s’approcher de sa passion, de sa croix, de sa mort, de son tombeau.
Ô combien chacun des pas du Seigneur devait lui coûter intérieurement. Telles les religieuses d’orange guillotinées à la Révolution qui s’avançaient vers l’échafaud, c’est bien une certaine terreur qui doit habiter son âme. Mais cette terreur n’a pas paralysé le Seigneur, le Seigneur n’a pas fait demi-tour mais malgré tout Il continue, Il continue car Il sait pourquoi ou bien plutôt pour qui Il va vivre tout cela, pour nous, pour chacun de nous. La terreur est balayée par le désir qu’à le Seigneur de nous racheter, de nous permettre d’être établi dans la présence divine, dans l’Eternité Bienheureuse.  Et ce désir de nous sauver, de nous rejoindre, ce désir du Seigneur est porté par son Amour pour chacun de nous. Ainsi, cette ascension jusqu’à Jérusalem est une marche amoureuse qui resplendira dans le sang de la croix et qui rayonnera de la lumière de la résurrection.
Bien chers amis, nous devrions être dès à présent saisi en nos cœurs en nos âmes en considérant l’amour divin qui s’exprime déjà dans ces pages d’Evangiles et nous ne pouvons qu’accompagner le Seigneur en sa terreur et en son Amour en reconnaissant combien pour nous aussi notre vie a un sens, combien notre vie est-elle aussi appelée à se terminer dans l’Eternité Bienheureuse, dans l’union à Dieu. Et tout comme pour le Seigneur, notre vie peut être parfois portée par l’angoisse, la terreur, la tristesse, mais notre vie, nous le savons, notre vie doit nous conduire jusque dans l’Eternité Bienheureuse. Alors en ce temps du carême, en chacune de nos vies, poursuivons notre but dans la paix et dans la joie, poursuivons le Ciel que le Seigneur nous a ouvert, avançons toujours en compagnie du Seigneur afin que toute angoisse, toute terreur, toute tristesse et lassitude soit chassée par l’Amour ardent que Dieu nous porte, soit chassée par notre propre Amour de Dieu.
Amen

11 Mars - 4ème Dimanche de Carême


Alors que nous sommes au cœur de notre carême en ce quatrième dimanche, la seconde lecture nous rappelle quelque chose d’essentiel, St Paul nous le redit : « c’est bien par grâce que vous êtes sauvé », c’est bien par grâce que nous sommes sauvés. St Paul nous rappelle que dans l’ordre de notre salut, dans l’ordre de notre salut éternel nous n’avons aucun mérite, seul la croix du Seigneur Jésus Christ nous ouvre les portes de l’éternité bienheureuse, cela ne vient pas de nous, c’est de l’ordre du don de Dieu.
Ainsi nous pourrions nous demander pourquoi est-ce que, particulièrement durant le temps du carême, pourquoi est-ce que nous produisons des efforts en vue de notre conversion ? Pourquoi recherchons-nous à grandir dans la voie de la sainteté ? Pourquoi est-ce que nous poursuivons le combat en notre vie afin de demeurer ferme dans la Foi en luttant contre tout ce qui lui est contraire ? Et il est certain qu’à la question du pourquoi, aucune réponse ne peut être donnée. Et cela car nos efforts de conversion nous ne devons pas les produire en vue de l’éternité car notre but ce n’est pas l’éternité bienheureuse, notre but n’est pas quelque chose, l’objet de notre vie, de nos efforts, de notre conversion c’est le Christ ! Le Christ seul ! Ce n’est pas par désir du salut que nous travaillons à notre conversion, c’est uniquement par Amour, par désir de vivre dès maintenant uni au Seigneur que nous cherchons à grandir en sainteté. Alors oui bien sûr, cette quête du Christ poursuivie en vérité dans un effort de volonté, d’abnégation, dans une confiance sereine en la miséricorde divine, cette quête du Christ doit nous permettre d’être établi dans l’éternité bienheureuse mais c’est le Christ qu’il nous faut rechercher sans cesse.
Il nous faut donc bien garder à l’esprit que l’union à Dieu dans l’Eternité bienheureuse cela nous est offert par le Christ, cela nous est donné par le don que le Christ fait de Lui-même sur le bois de la croix, cela resplendit par la résurrection du Seigneur. Oui, Dieu nous donne tout ! Et ainsi la vie chrétienne se construit dans la reconnaissance de ce don du Salut qui manifeste l’Amour infini de Dieu pour chacun de nous, la vie chrétienne se construit dans la reconnaissance de ce don infini que Dieu nous fait, dans la reconnaissance de cet Amour comblant que Dieu est en Lui-même, la vie chrétienne c’est en définitive se laisser saisir par ce don, par cet Amour divin et c’est vivre de cet Amour en chaque instant en cherchant sans cesse à correspondre toujours davantage à l’Amour dont Dieu nous comble. Ainsi le moteur de notre conversion, le moteur de notre carême ce n’est pas l’effort sur nous-mêmes mais c’est bien l’Amour de Dieu et c’est l’Amour de Dieu qui nous conduit à l’effort pour l’accueillir et en vivre toujours davantage.
Le mensonge, la médisance, l’adultère, le vol…etc. tous les péchés ne sont des péchés que parce qu’ils contrarient en nous la présence aimante de Dieu parfois jusqu’à faire mourir notre relation à Dieu. Et au contraire, la prière quotidienne, l’eucharistie, la confession, la charité, tout cela nous dispose à vivre de l’Amour divin par Amour de Dieu. Il nous faut donc rechercher ce qui nous rapproche de Dieu et lutter contre ce qui nous en éloigne car si Dieu offre le salut à tous les hommes, tous les hommes sont appelés à accepter ce salut en vivant dès maintenant de la vie même de Dieu. Alors considérons la première partie de notre carême et posons-nous simplement la question : avons-nous favorisé réellement la présence de Dieu en nos journées ? Est-ce que le jeûne, la prière et l’aumône qualifient véritablement chacune de nos journées favorisant ainsi notre accueil de Dieu ? Et quelle que soit notre réponse à ces deux questions, abordons les 3 semaines qui nous restent avant la belle fête de Pâques en nous demandant comment faire pour que ce carême soit, pour nous tous, ce temps de grâce où Dieu a pris une place plus importante en nos vies, comment faire pour favoriser en nos vies le brasier ardent de l’amour divin. Dieu nous donne tout, à nous d’accepter totalement Dieu en nos vies !
Amen.


mercredi 7 mars 2018

4 Mars - 3ème Dimanche de Carême


Les dix commandements qui nous sont rappelés par la première lecture de ce troisième dimanche du temps de carême il nous faut les recevoir dans toute leur actualité. Ces dix commandements ne sont pas uniquement destinés à permettre au peuple d’Israël de grandir dans l’ordre du bien, ces dix commandements demeurent toujours des règles sûre que Dieu nous donne aujourd’hui. Et par exemple, considérant le rejet des idoles, il est certes presque certain que nous n’avons pas la tentation d’adorer un nouveau veau d’or mais si le mot d’idole vient à désigner tout ce qui peut prendre la première place en nos vies, première place qui doit être à Dieu et bien dès lors nous voyons bien combien sont nombreuses les idoles portées par notre temps ? Pensons simplement à l’argent, au pouvoir, à l’hédonisme de notre siècle et nous aurons sous les yeux les idoles de notre modernité. Ces idoles qui sont bien tentante même pour ceux qui ont la Foi. Gardons nous bien de les évacuer de nos radars intérieurs et considérons-les toujours avec une grande prudence. Considérant ensuite l’appel que le Seigneur nous adresse à préserver le jour du Seigneur en l’honorant dans la Foi, nous ne pouvons que considérer notre propre attachement au Dimanche, à la messe du dimanche. Dieu nous rappelle que le Dimanche n’est pas une option de notre emploi du temps mais bien l’élément essentiel autour duquel doit s’organiser le reste de notre semaine. Considérant l’interdit du meurtre, n’oublions pas d’y inclure les développements modernes que soit l’avortement, l’euthanasie ou encore bien d’autres domaines ou la main de l’homme s’empare du lieu sacré de la vie. Et en ce qui concerne l’ensemble des domaines de la convoitise nous pouvons simplement en saisir toute l’actualité.
Mais nous pourrions ressortir de tout cela quelque peu asséché, asséché par l’ensemble de ces interdits. Nous qui avons bien plus en tête le fameux « il est interdit d’interdire », ces commandements, ces interdits peuvent nous laisser un goût amère. Et il est certain que l’interdit pour l’interdit, l’interdit comme expression d’un pouvoir absurde et autoritaire, ces interdits là contraignent l’élan de liberté. Mais tous les interdits n’ont pas la même nature et les interdits, les commandements que Dieu nous donne ne sont pas écrasants, bien au contraire, les commandements que Dieu nous donne constituent comme notre propre mode d’emploi, constituent le chemin de l’épanouissement de l’homme, balisent la voie du bonheur. Tout comme des parents vont interdire à un enfant de mettre les doigts dans la prise non pas pour contraindre sa liberté mais pour le préserver ; de même le bon Dieu nous indique ce qui nous grandit en nous énumérant les principaux dangers pour notre éternité. Il nous faut donc réussir à considérer les commandements divins comme étant bénéfiques, comme favorisant notre plénitude en reconnaissant que si l’homme peut tout et bien tout n’est pas bon pour l’homme. La morale n’est donc pas un domaine de normes écrasants l’élan de l’humanité, la morale chrétienne nous donne les moyens du discernement afin de demeurer dans le bien, ce bien qui fait les bienheureux.
A contrario, il y’a des choses qui ne se font pas, des choses contraires à notre propre humanité et des choses contraire à Dieu. Et ce sont ces choses contraires à Dieu qui vont enflammer le Christ dans l’évangile de ce dimanche. Renversant les bureaux des changeurs, les étales des commerçants, le Christ rappelle à tous que Dieu ne peut être utilisé sans être souillé. Changeurs et commerçants profitent de Dieu pour leurs propres intérêts et cela, le Christ ne peut l’accepter dans le Temple, dans la maison de Son Père. Car ces commerçants ne sont pas aux portes du Temple mais bien à l’intérieur et c’est cela qui est insupportable. Cet épisode va permettre au Seigneur d’adresser à l’ensemble du peuple la prophétie de sa résurrection, et c’est bien par sa résurrection que Dieu le Père va confirmer l’ensemble de la mission du Seigneur, ses actes et ses paroles.
Alors en ce dimanche, en ce temps du carême n’hésitons pas à relire avec un œil nouveau l’ensemble des dix commandements que Dieu nous rappelle, demandons au Seigneur la grâce de recevoir sa Parole comme un bienfait qui nous donne l’orientation de nos vies et surtout demandons au Seigneur le zèle de faire que nos vies soient accordés à sa Parole en nous rappelant que la Charité demeure le résumé de la Loi.
Amen.

25 Février - 2ème Dimanche de Carême


En ce deuxième dimanche du temps du carême, la liturgie de ce jour nous permet de revenir sur cet épisode du sacrifice d’Isaac. Et il est certain qu’en entendant ce récit nous pouvons être saisi par la demande que Dieu adresse à Abraham, en effet comment est-ce que Dieu peut demander à Abraham de sacrifier son propre et unique fils ? Et si nous restions uniquement à cette étape de la demande du sacrifice, nous ne pourrions aucunement comprendre comment la bonté de Dieu s’y exprime. Il nous faut donc prendre en compte cette demande du sacrifice avec l’action de l’ange qui va empêcher l’exécution de ce sacrifice, c’est seulement en ayant cette vision globale que nous pouvons recevoir l’enseignement que Dieu a adressé à Abraham et que Dieu nous adresse à nous tous en ce dimanche. Cet enseignement réside simplement dans le fait de la confiance, la confiance pleine et entière.
En effet, Abraham ne comprend pas la demande de Dieu mais parce que c’est Dieu qui le demande alors il va y répondre. Dieu demande et Abraham s’exécute car Abraham reconnaît que la vision de Dieu est plus large que la sienne, car Abraham reconnaît tout simplement que Dieu est Dieu et que donc il mérite tout sa confiance et son obéissance. Et reconnaissons que cela froisse nos oreilles de modernes si habitué que nous sommes à avoir nos opinions sur tout et n’importe quoi, nos propre jugements dans une autonomie qui va conduire à soupçonner toute autorité fusse-t-elle l’autorité de Dieu Lui-même. Et bien osons l’affirmer en ce dimanche, il nous faut changer notre regard et notre attitude afin de pouvoir recevoir le chemin que Dieu nous dessine à longueur de pages d’évangiles par l’enseignement de notre Seigneur. Et c’est bien cela également tout l’élan du carême qui doit nous amener à quitter nos propres chemins pour emprunter ceux où Dieu nous attends.
Et ce déplacement est vécu par les apôtres dans l’Evangile. Eux qui ont cette grâce immense de voir se manifester dans la personne de Jésus Christ sa nature divine ; eux qui voient de leurs yeux ce que la Foi nous enseigne à savoir que Jésus Christ est pleinement homme et pleinement Dieu, ils désirent établir trois tentes pour le Seigneur Jésus, Elie et Moïse dans la volonté qu’ils ont que cette manifestation divine se poursuive toujours. Mais leur désir va être contrarié car d’un seul coup tout s’arrête et la vie semble reprendre son cours éclairé simplement par l’annonce mystérieuse de la résurrection. Et là encore, les apôtres n’ont pas tout saisi, bien loin de là, il faudra attendre la Pentecôte pour leurs esprits saisissent ce qu’ils ont vécu. Leur désir va être contrarié mais ils poursuivent leur chemin avec le Christ car ils lui font confiance et qu’importe leur incompréhension du moment qu’ils sont en compagnie du Seigneur.
Et bien il nous faut parfois avoir cette attitude humble face à l’enseignement du Christ ou de son Eglise, cette attitude humble qui consiste non pas à dire que le Christ parle pour son temps et que ce temps est révolu contrariant par là la réalité intemporelle de l’enseignement du Christ ; ou encore que l’Eglise ne comprend pas le monde et qu’il nous faut suivre notre propre chemin, ceci c’est de la défiance orgueilleuse. L’attitude humble et confiante consiste à dire que même si nous ne saisissons pas tout, nous savons que nous pouvons faire confiance à l’enseignement du Christ et de l’Eglise et dès lors gouverner nos vies sous son regard. Cette attitude humble est confiante n’est pas négation de notre capacité rationnelle car dans cette attitude humble et confiante il nous faut demander au Seigneur de nous aider à saisir ce qui parfois contrarie notre élan premier. Pour le dire autrement il nous faut avoir une bienveillance confiante envers Dieu et son Eglise et nous défier de notre orgueil.
Alors en ce dimanche, en ce temps du carême, demandons au Seigneur de nous aider à nous laisser enseigner par sa Parole et par la Parole de l’Eglise, demandons au Seigneur de nous aider à ne pas sombrer dans une défiance envers Lui ou son Eglise mais à nous enraciner dans une confiance sereine Lui demandant toujours d’éclairer nos intelligences par l’intelligence de la Foi.
Amen.

14 Février - Mercredi des Cendres


Ca y’est, le temps du carême s’ouvre en ce soir par l’imposition des cendres, par ce signe de pénitence qui nous rappelle que nous sommes poussières et que nous redeviendrons poussières. Et devant ce tas de cendre, si de nombreuses questions existentielles peuvent jaillir en nos esprits, il ne nous faut pas laisser ces cendres faire naître en nous un sentiment de désespérance face à la finitude de l’existence humaine, car ce tas de cendres nous savons que grâce au Christ il va devenir ce lieu de la renaissance, de notre propre renaissance. Ce tas de cendre va laisser germer en son cœur la croix du Seigneur et mêlé au sang de notre Dieu c’est bien la vie qui triomphera. Il nous faut donc vivre la célébration de ce soir dans ces deux temps.
Le premier temps est bien celui de la considération de notre propre finitude, de cette finitude qui peut s’imposer à n’importe quel moment de l’existence et qui scelle dans le trépas la vie d’ici bas. Cette finitude qui doit nous conduire à discerner ce qui est véritablement important, qui doit nous conduire parfois à balayer des rancunes tenaces mais toujours infécondes, qui doit nous conduire à réorienter notre désir afin qu’il tende vers ce qui demeure, qui doit nous conduire à réorganiser notre quotidien en en chassant toutes ces futilités qui nous éloigne du rapport aux autres. Et nous pouvons en ce soir prendre un instant pour considérer la journée qui vient de s’écouler et discerner ce qui était véritablement important, essentiel, oh non pas par rapport aux valeurs passagères de notre temps mais bien dans l’ordre de l’éternité. Combien de journées tendent à s’écouler sans qu’aucun acte d’éternité n’ait été posé… La considération de notre finitude nous rappelle que le temps nous est compté et que le compte à rebours s’égraine inexorablement, tempus fugit ! et si le temps s’enfuie que faisons-nous de ce temps qui nous est donné, qui nous est confié. Il y’a bien un sentiment d’urgence, de cette urgence qui donne du sens à notre vie qui n’est pas appelée à s’écouler mollement jusqu’à son terme mais qui doit être embrasée d’un élan qui transcende le temps. Car si la finitude marque chacune de nos vies, nous savons nous, par la grâce de la Foi, nous savons que notre vie n’est que le marche pied de la vie véritable, de la vie éternelle.
Et aujourd’hui, nous débutons notre marche de quarante jours qui nous conduira jusqu’à la belle fête de Pâques, jusqu’à la célébration de la résurrection du Christ ; résurrection du Seigneur qui nous manifeste que nous sommes tous fait pour cette éternité, qui nous enseigne que le chemin qui conduit à l’éternité bienheureuse est le chemin de la vertu, de la sainteté, de la grâce, de la Foi. Et dès lors oui la finitude nous atteindra mais heureusement car elle est le seuil de notre propre éternité. Un gamin du catéchisme âgé de 11 ans et qui avait si bien saisi cela s’était écrié : le jour de  ma mort sera le plus beau jour de ma vie. Et ô combien nous devrions être à l’aise avec cette belle affirmation, ô combien nous devons tous être portés par une Foi ardente, une Espérance lumineuse afin de croire fermement à la Parole du Seigneur qui nous invite à Le suivre, à vivre de Sa vie pour être reçu dans Sa gloire éternelle.
Nous qui ne sommes que poussières, nous qui ne sommes que ce tas de cendres, nous recevons de Dieu Lui-même cet appel à l’éternité, cet appel qui doit résonner dans nos vies jusqu’à produire en nous des fruits de conversion et de sanctification structurés autour de ces trois pôles que nous livre le Seigneur en l’évangile : l’aumône, le jeûne et la prière. Rendons-nous compte que Dieu aime ce tas de cendres que nous sommes, que Dieu s’est livré en sacrifice pour ce tas de cendre que nous sommes, que Dieu nous poursuit par sa grâce et son amour afin que nous nous laissions sauver en l’accueillant vraiment, pleinement en nos vies.
Alors bien chers amis, débutons ce carême porté par le désir d’accueillir véritablement le Seigneur en nos vies et que pendant quarante jour nous puissions établir nos vies autour de ces trois réalités de l’aumône, du jeûne et de la prière, le chemin nous est donné, à nous de suivre ces trois balises afin que ce carême nous donne de nous rapprocher de Dieu non pas uniquement pour 40 jours mais bien pour l’éternité.
Amen.

11 Février - 6ème Dimanche du Temps Ordinaire


En ce dimanche, c’est bien la maladie de la lèpre qui est au cœur des textes que nous venons d’entendre. La lèpre, si elle demeure encore aujourd’hui une maladie qui conduit celui qui en souffre à être mis au ban de la société pour protéger toute contagion, la lèpre a également été synonyme de tout ce qui déforme l’humanité à savoir le péché. Ainsi on peut tout à fait parler de la lèpre du péché qui atteint le cœur de l’homme et qui peut parfois le conduire à devenir un monstre inhumain comme l’histoire nous l’enseigne. Il nous faut donc recevoir les textes de ce jour dans cette double perspective : physique et spirituelle.
Dans sa réalité physique, l’évangile nous rappelle cette compassion de Dieu à l’égard de l’ensemble de l’humanité. Le Seigneur Jésus va opérer la guérison du lépreux par compassion c'est-à-dire que le Seigneur Jésus souffre avec le lépreux du mal qui l’atteint. Et cette compassion il nous faut constamment nous la rappeler. Dieu ne se réjouit jamais du mal qui atteint l’humanité et combien plus Dieu n’inflige pas le mal ; bien au contraire, Dieu désire toujours rétablir l’homme dans la plénitude de son être en vue de son salut, en vue de l’Eternité.
En ce sens, il peut certes y avoir des maux salutaires, ces maux qui peuvent rappeler à l’homme sa finitude en balayant par les quelques mots d’un diagnostique toute illusion de grandeur, tout orgueil ; mais affirmons le immédiatement Dieu n’est pas à l’origine du mal mais Dieu peut, par grâce, faire jaillir du bien d’un mal subi.
Quoi qu’il en soit, c’est bien la réalité de la compassion divine qui doit éclairer notre considération de Dieu. Mais si Dieu est compatissant envers le genre humain et donc envers chacun de nous, ô combien nous sommes tous invités à vivre également cette réalité de la compassion. Reconnaissons que la compassion n’est pas une valeur de notre temps, notre temps qui voit un homme mourir sur un trottoir alors que les passants continuent de passer, enfermés dans la bulle de leur égoïsme et de leur individualisme. Et bien pour nous chrétien, il ne doit pas en être ainsi et quitte à se faire avoir de temps en temps, il nous faut demeurer des êtres de compassion qui vivent en leur chair ce lien avec tout homme que Dieu désire soulager et sauver. Par amour de Dieu, prendre de son temps, offrir un sandwich ou un sourire, cela ne nous coute pas grand-chose mais ce sont bien là les fruits de la Foi.
Cette réalité physique de la lèpre, de la souffrance et de la maladie côtoie un autre mal qu’est celui de la lèpre du péché, de l’errance spirituelle, de la négation de Dieu.  Cette lèpre spirituelle est plus dangereuse que toute déchéance physique car comme nous le dit le Seigneur Jésus en l’évangile selon St Matthieu : « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l'âme; craignez plutôt celui qui peut faire périr l'âme et le corps dans la géhenne ». La déchéance du corps elle est inhérente à notre nature humaine, nous savons que la mort nous cueillera, mais notre âme, elle, notre âme est faite pour l’éternité bienheureuse, chaque âme est faite pour l’éternité bienheureuse. Ainsi, la véritable charité si elle se tourne avec raison vers les besoins physiques elle doit également se tourner vers les besoins spirituels et par notre propre témoignage nous collaborons au salut opéré par le Christ.
Bien chers amis, il faut que nous portions notre regard plus loin, plus loin de ce qui nous est donné de voir ou de sentir en l’autre car il nous faut avoir soucis de son âme et de son salut ! Inutile d’être théologien pour cela car en plus du sandwich que nous pouvons donner pourquoi ne pas y joindre en surplus une image ou une médaille de la Sainte Vierge ; pourquoi en plus du sourire esquissé nous ne pourrions pas en plus assurer de notre prière… Ce sont des petites choses mais ces petites choses sont essentielles dans l’ordre de l’éternité, et ce sont bien souvent les anonymes ancrés dans la Foi qui sont signes de la présence de Dieu.
Et parmi ces anonymes, en ce jour où nous honorons aussi la Très Sainte Vierge Marie apparue à Lourdes, rappelons nous que la Sainte Vierge est apparue non pas au curé du village, ni au maire ou à l’instituteur, la Sainte Vierge elle est apparue à une fille, la petite Bernadette Soubirous, fille d’un meunier déchu devenu manœuvre ayant bien du mal à subvenir aux besoins élémentaires de sa famille. Celle qui est devenue par la suite Ste Bernadette a été choisie par la Sainte Vierge pour manifester au monde la compassion divine si bien représentée en Notre Dame, cette compassion qui continue d’agir encore aujourd’hui attirant les foules au pied de la Très Sainte Vierge Marie intercédant pour chacun et obtenant bien souvent de nombreux miracles physiques mais aussi spirituels. A Lourdes la Sainte Vierge nous rappelle, par Ste Bernadette, l’infinie compassion de Dieu dont elle demeure l’image maternelle et surtout, la Sainte Vierge nous invite à suivre ce chemin de la compassion en puisant dans son intercession la force de grandir en sainteté. De plus, en choisissant Ste Bernadette pour recevoir la visite de Notre Dame le bon Dieu nous rappelle à tous combien Il compte sur chacun de nous, oui, sur chacun d’entre nous.
Alors en ce dimanche, en nous confiant à l’intercession de la Très Sainte Vierge Marie, de Notre Dame de Lourdes, demandons au Seigneur de nous aider à grandir dans l’ordre de la compassion, cette compassion des corps et des âmes blessés, cette compassion qui ne peut procéder que de l’Amour qu’est Dieu, que de l’Amour dont Dieu nous comble et désire combler tous et chacun. Amen.

4 Février - 5ème Dimanche du Temps Ordinaire


« Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Evangile », cette parole que nous livre l’apôtre St Paul nous rappelle combien l’annonce de la Bonne Nouvelle, l’annonce du Christ Sauveur demeure un devoir inhérent à tous ceux qui ont la Foi. Et oui, en effet, il nous faut bien prendre cette parole à notre compte, oui, malheur à nous si nous n’annonçons pas l’Evangile.
Mais il nous faut bien comprendre le sens de ce devoir d’annoncer l’Evangile, de ce devoir de proclamer le Christ Sauveur, ce devoir, notre devoir, n’est pas bien sûr à inscrire dans une quelconque conception légaliste, mais ce devoir il s’entend tout simplement dans l’ordre de la Charité. Pourquoi est ce que je vais annoncer le Christ, pourquoi je vais tâcher d’éveiller l’autre à la Foi c’est tout simplement pour permettre à l’autre de vivre de la grâce, de permettre à l’autre de vivre dans cette présence agissante du Seigneur qui comble le cœur croyant et fidèle.
C’est bien ce que St Paul nous dit dans sa lettre aux Ephésiens lorsqu’il affirme : « Celui qui annonce l’Evangile participe à la charité du Christ, qui nous a aimés, et s’est livré pour nous » (cf. Ephésiens 5, 2). Ainsi, comme le disait le Pape Benoît XVI : « C’est l’amour qui doit nous pousser à annoncer à tous les hommes, avec franchise et avec courage, la Vérité qui sauve (cf. Gaudium et Spes, 28). C’est un amour qui doit se répandre partout, et atteindre le cœur de tous les hommes. Les hommes en effet attendent le Christ. Les paroles de Jésus, « Allez donc, et enseignez toutes les nations, les baptisant au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, en leur apprenant à observer tout ce que je vous ai commandé » (Matthieu 28, 19-20), sont toujours un mandat obligatoire pour toute l’Eglise, et pour chaque fidèle du Christ pris en particulier. Cet engagement apostolique est un devoir et aussi un droit auquel on ne peut renoncer » (Benoît XVI, Samedi 17 mai 2008).
Ainsi, bien chers amis, le Christ nous donne à tous et à chacun la mission de porter à temps et à contre temps cette annonce de la Bonne Nouvelle, de manifester au monde notre attachement au Christ.
Mais, parfois, il nous faut d’abord nous même retrouver la chance que nous avons de vivre dans la Foi. En effet, bien souvent, la vie de Foi, la vie chrétienne, est réduite qu’à n’être que la somme d’exigence morale et éthique. Le croyant serait celui qui respecterait la loi de Dieu et de l’Eglise, le croyant serait donc simplement celui qui se plierait à un ordre qui s’imposerait à lui et qui ne serait porté que par une idée de devoir, devoir d’agir conformément à ce que Dieu commanderait. Dans cette perspective là, il est certain que la vie chrétienne ne semble pas des plus épanouissante et cela tout simplement parce qu’elle est dénaturée. En effet, la Foi chrétienne ce n’est pas d’abord suivre des règles, un code ou des commandements, la vie chrétienne c’est d’abord la rencontre avec le Christ ressuscité, c’est d’abord la rencontre avec Dieu vivant, présent et aimant. C’est bien cette rencontre qui est déterminante car elle permet à l’homme de se laisser illuminer par l’être d’Amour qu’est Dieu. L’homme est saisi par l’Amour qu’est Dieu et c’est ensuite, naturellement presque ou bien plutôt amoureusement que l’homme travaillera en sa vie afin de favoriser cet amour divin, il travaillera en sa vie en faisant de sa vie le lieu de la présence de Dieu c'est-à-dire en sanctifiant sa propre vie pour l’établissement du règne de Dieu en son être tout entier.
Alors surtout ne nous y trompons pas la vie chrétienne c’est d’abord une histoire d’Amour avec un grand A ! Et si nous sommes parfois découragés sur le chemin de la vie chrétienne c’est tout simplement parce que nous nous éloignons de cette réalité de la primauté de l’expérience de l’Amour divin, de cette rencontre avec le Christ.
C’est seulement en nous enracinant dans cette rencontre quotidienne avec le Christ dans la prière que notre vie trouvera sa juste orientation : celle de la Foi ardente, de la Charité zélée et de l’Espérance rayonnante. C’est seulement en nous enracinant dans la rencontre avec le Christ que nous vivrons la joie de la Foi, cette joie qui nous donnera l’élan nécessaire pour témoigner de la Foi qui n’est pas un carcan mais qui est bien le lieu de la plénitude de notre être, le lieu du bonheur sans fin car la Foi demeure le lieu de la présence aimante de Dieu.
Alors si notre mission est d’annoncer la Bonne Nouvelle du Christ Sauveur, tâchons d’abord de vivre de la plénitude de cette annonce afin d’être des témoins véridiques porteur du feu de l’Esprit Saint.
Amen.