Paroisses de La Bouilladisse – La Destrousse – Peypin – Belcodène

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Centre paroissial : 7, Bd. Francis CAPUANO - Place Notre Dame 13720 La Bouilladisse

samedi 27 décembre 2014

24 décembre - Messe de minuit



« Aujourd’hui vous est né un Sauveur », telle est l’annonce qui resplendit en cette sainte nuit de Noël, annonce faite aux bergers qui s’approcheront doucement jusqu’auprès de celui qui leur est annoncé et qui le découvriront dans une simple étable réchauffé par le souffle puissants des bêtes alentours.
Mais cette annonce nous est faite aussi à nous tous, aujourd’hui nous est né un sauveur. Un sauveur me direz-vous ? Mais est-ce que j’ai besoin d’un sauveur moi ? tout roule, le boulot, la famille, la maison, la voiture en quoi est-ce que j’aurais besoin d’un sauveur ? Et dans un sens vous n’auriez pas tort car ce genre de sauveur du confort matériel vous n’en avez peut-être pas besoin mais malgré tout si vous vous penchez avec moi au-dessus de la crèche, si vous plissez les yeux pour découvrir avec moi cette scène d’un autre temps, d’un enfant emmailloté dans des langes entourés de ses parents et réchauffé par le souffle des bêtes. Cette scène vous laissera peut-être dans cet état de discrétion, dans cet état de ceux qui ne veulent pas troubler une belle réalité.
Et si vous vous laissez regarder par ce petit enfant alors vous comprendrez. Vous comprendrez que cet enfant n’est pas un simple miracle comme le sont tous les nouveau-né, fruit du miracle de la vie, cet enfant est plus que cela car en ses yeux vous pouvez y voir un élan d’amour qui vous envahit et qui produit en vous cette joie intense qui surpasse toute autre joie. Et face à cet amour incandescent tout s’évanouit car seul l’amour compte. On dit dans un proverbe populaire que l’amour rend aveugle c’est vrai car l’amour vrai est toujours reçu comme le bien le plus important qui surpasse tous les autres et qui conduit à dédaigner tout ce qui lui est étranger. Nous avons besoin d’être sauvé, sauvé par l’amour et pour l’amour et nous ne parlons pas de cet amour humain qui n’est pas toujours serein mais bien de l’amour divin qui demeure ardent, fidèle, intense, brûlant, consumant.
C’est ce que nous dit ce soir le petit enfant de la crèche car si Dieu se fait homme c’est par amour pour nous, par amour pour toi. Mais malheureusement même si on se laisse aimer, on aura tôt fait de se laisser déborder par milles activités et le bon Dieu de la crèche sera remisée dans l’armoire jusqu’à l’année prochaine et bien sûr le Seigneur vous attendrait jusqu’à l’année prochaine mais quelle dommage de ne pas avoir vécu l’ensemble de l’année porté par cet amour du Seigneur, nourri de sa grâce par les sacrements. Regardons l’enfant Dieu, Il nous tend les bras dans un regard plein de bonté, ouvrons nos bras et accueillons le non pas simplement ce soir, cette nuit mais accueillons le en notre vie, faisons Lui une place, laissons-nous aimer par le Seigneur et cela pour l’éternité
Amen.

24 Décembre - Messe des Familles



Bien chers enfants et vous tous ici réunis, laissez moi vous raconter une petite histoire en cette sainte nuit de Noël, un conte de Noël :
Il était une fois un vieux berger qui aimait la nuit. Il connaissait bien les étoiles et savait leur nom. Appuyé sur son bâton, le regard levé vers le ciel, le vieux berger se tenait en haut de la colline.
« Il va venir, disait-il.
- Quand viendra-t-il ? demandait son petit-fils.
- Bientôt ! »
Les autres bergers riaient.
« Bientôt ! … C'est ce que tu répètes depuis des années ! »
Mais le vieux berger ne les écoutait pas. Une seule chose le troublait : le doute qu'il voyait poindre dans les yeux de son petit-fils. Et quand lui mourrait, qui donc redirait aux plus jeunes ce que les prophètes avaient annoncé depuis toujours ? Ah ! s'il pouvait venir bientôt ! Son cœur était tout rempli de cette attente.
« Portera-t-il une couronne en or ? » demanda soudain le petit-fils, interrompant le vieux berger dans ses pensées.
- Oui !
- Et une épée d'argent ?
- Oui !
- Et un manteau de pourpre ?
- Oui, oui ! »
Et le petit-fils semblait heureux.
Le jeune garçon était assis sur un rocher et jouait de la flûte. Le vieux écoutait attentivement. La mélodie s'élevait simple et pure ; l'enfant s'exerçait jour après jour matin et soir. Il voulait être prêt lorsque le roi viendrait.
« Voudrais-tu aussi jouer pour un roi sans couronne, sans épée et sans manteau de pourpre ? demanda le berger.
- Non ! » répondit son petit-fils.
Comment un roi sans couronne pourrait-il le récompenser pour son chant ? Il voulait de l'or et de l'argent ! Il voulait que les autres ouvrent de grands yeux et le regardent avec envie. Le vieux berger était triste. Pourquoi donc promettait-il à son petit-fils ce que lui-même ne croyait pas ? Sur les nuages, venant du ciel ? Depuis l'éternité ? Comme un enfant ? Pauvre ou riche ? Certainement sans couronne, sans épée, sans manteau de pourpre ! Et pourtant plus puissant que tous les autres rois. Comment ferait-il comprendre cela à son petit-fils ? Une nuit apparurent dans le ciel les signes que le vieux berger attendait. Le ciel était plus lumineux que d'habitude et au-dessus de Bethléem brillait une grosse étoile. Les bergers virent alors des anges tout vêtus de lumière qui disaient : " N'ayez pas peur ! Aujourd'hui vous est né le Sauveur ! "
Le jeune berger se mit à courir au-devant de la lumière. Sous son manteau, tout contre sa poitrine, il sentait sa flûte.
Il arriva le premier et regarda l'enfant nouveau-né. Il reposait, enveloppé de langes, dans une crèche, une mangeoire pour les animaux. Un homme et une femme le contemplaient, tout heureux. Le grand-père et les autres bergers arrivèrent bientôt et tombèrent à genoux devant l'enfant.
Etait-ce là le roi qu'on lui avait promis ? Non ! Ce n'était pas possible, ils se trompaient. Jamais il ne jouerait son chant ici ! Et déçu, tout rempli d'amertume, il s'en retourna et plongea dans la nuit. Il ne vit même pas les anges qui volaient au-dessus de l'étable.
Mais bientôt, il entendit l'enfant pleurer. Il ne voulait pas l'entendre, il se bouchait les oreilles et continuait sa route. Pourtant, les pleurs le poursuivaient et lui perçaient le cœur. N'y tenant plus, il rebroussa chemin.
Il vit alors Marie, Joseph et les bergers qui s'efforçaient de consoler l'enfant qui pleurait. Il ne pouvait plus résister ! Tout doucement, il tira sa flûte de dessous son manteau et se mit à jouer pour l'enfant. Et tandis que la mélodie s'élevait toute pure, l'enfant se calma et le dernier sanglot s'arrêta dans sa gorge. Il regarda le jeune berger et se mit à sourire. Et au même instant, celui-ci comprit dans son cœur que ce sourire valait tout l'or et tout l'argent du monde.
***
Et bien vous voyez, on est un peu tous comme cet enfant, pour les plus jeunes on attend Noël pour le Père Noël et son cortège de cadeau, pour les plus âgées quelque peu désabusés c’est l’attente des retrouvailles, d’un bon repas arrosé d’un bon vin en bonne compagnie. Et qui s’en va au pied du sapin, qui aux assiettes remplies mais la nuit de Noël tend à nous révéler autre chose, quelque chose de plus désirable que des tonnes de cadeau, que des kilos de foie gras poêlé arrosés de Sauterne, il y’a une nouvelle plus importante et plus essentielle que tous ces cadeaux qui ne durent qu’un temps, que ces repas toujours trop court, la fabuleuse nouvelle de cette nuit et qui bat de loin le Père Noël c’est que Dieu est là, qu’Il est parmi nous, non pas perché dans un ciel trop lointain, mais juste là. En cette nuit nous nous l’imaginons babillant dans ses langes mais le bon Dieu est toujours là, juste là, coincé dans cette petite boite qu’est le tabernacle. Et si le bon Dieu est là c’est pour nous dire deux choses, la première c’est qu’Il nous aime d’un amour fou et infini la deuxième c’est qu’Il nous désire heureux mais non pas de plaisirs fugaces mais cette joie essentielle que seul procure celui qui aime et qui aime à l’infini puisqu’Il est Dieu, et qui aime sans trahir puisqu’Il est bon.
Ne laissons pas la joie de Noël se fonder sur les plaisirs festifs mais fondons cette joie sur Dieu qui vient à notre rencontre et qui désire nous accompagner non pas seulement ce soir mais toute notre vie et jusque dans l’éternité. Dieu nous tend les bras et si nous les ignorons et que nous tendons l’oreille, comme dans le conte, nous entendrons les pleurs du bon Dieu qui ne désirera qu’une chose c’est que nous rebroussions chemin pour l’accepter en nos vies.
Amen.

21 Décembre - 4ème Dimanche de l'Avent



Déjà, déjà Noël se profile à l’horizon et dans quelques heures la sainte nuit de Noël recouvrira la terre. Et cet évènement de l’histoire que nous recevons dans la Foi a été préparé par le Seigneur. Le prophète Isaïe nous le signifie déjà dans cette annonce irrationnelle qui deviendra possible, dans cette annonce que la Vierge concevra un Fils. Et dans l’ordre de la raison c’est impossible, il est impossible qu’une vierge donne naissance à un enfant, oui c’est impossible mais recevons dès à présent les paroles de l’ange adressée à la Vierge Marie à savoir que rien n’est impossible à Dieu. Dans l’ordre limité de la raison, de notre réalité terrestre des faits impossibles peuvent devenir possible par l’action de Dieu. Dieu n’est pas limité par nos propres limites et si la naissance de Notre Seigneur Jésus Christ en est l’exemple le plus essentiel, la naissance de Jean-Baptiste ou encore tous les miracles reconnus à travers l’histoire marque cette supériorité divine, cette capacité qu’à Dieu de transcender nos propres contingences. Alors oui Isaïe annonce quelque chose d’impossible mais cet impossible deviendra réalité quelques siècles plus tard. Ceci nous montre combien notre salut a été préparé, combien il a été échafaudé par Dieu à travers les siècles. Ceci nous montre que l’amour du Seigneur est de toujours à toujours même si sa manifestation resplendira la sainte nuit de Noël et le saint jour de Pâques.
Et si l’Evangile de ce quatrième dimanche de l’avent nous livre la rencontre mystérieuse entre l’Ange et la Vierge Marie c’est bien pour nous donner accès à la genèse de la naissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ. La Vierge Marie a reçu la première cette annonce de l’accomplissement de la parole du Seigneur, de l’avènement du messie, elle a reçu cette annonce qui contraire là encore notre raison humaine à savoir que Dieu infini, tout puissant, créateur de toutes choses va se faire homme et qu’elle portera en son sein le Verbe éternel. Car ce qui est au-delà de notre réalité habituelle c’est que la Vierge va enfanter mais c’est surtout que Dieu se fait homme, que Dieu se fait membre de notre humanité, que Dieu créateur devienne créature.
Et c’est tout un programme de vie que délivre l’ange à la Vierge Marie. En effet, c’est l’ange qui nomme cet enfant à naître. Ce nom de Jésus porteur d’un sens mystérieux car au nom de Jésus tout genoux fléchira au ciel, sur terre et en enfer. C’est l’ange qui annonce que le Seigneur sera grand mais de cette grandeur toute divine qui le conduira au don total de sa vie sur le gibet par amour de l’humanité. C’est l’ange qui annonce une part de cette identité essentielle de Jésus qui est le Fils du Très-Haut dans la littéralité des termes Jésus étant Dieu, le Fils de la Sainte Trinité ; identité que l’humanité mettra du temps à recevoir dans sa plénitude. Et enfin c’est l’ange qui annonce que son règne n’aura pas de fin, règne éternel de celui qui appartient à l’éternité, règne de l’Amour divin auquel est convié chacun des membres de l’humanité. Que de promesses dans cette annonce faite à Marie, que de promesses qui se réaliseront et qui dans un même temps continuent à se réaliser.
Et il nous faut recevoir pour nous même ces paroles de l’ange, il nous faut le recevoir pour retrouver pleinement l’essence de cette sainte nuit de Noël qui approche, il nous faut le recevoir pour approfondir notre lien avec le Seigneur Jésus, pour approfondir notre lien avec la Vierge Marie car nous appartenons à ces âges qui déclarent la Vierge Marie bienheureuse, bienheureuse d’avoir été choisi dès avant les siècles, bienheureuse d’avoir dit oui dans une confiance infinie à Dieu malgré son incompréhension, bienheureuse d’être la mère de Dieu, bienheureuse d’être celle qui nous est donné comme reine et comme mère dans l’éternité du ciel.
Alors en ce dernier dimanche du temps de l’avent, recommandons-nous à l’intercession de la Très Sainte Vierge Marie et demandons-lui de nous faire pénétrer toujours plus avant cet infini mystère qui s’accomplira dans quelques heures, cet infini mystère de la naissance de Dieu en notre humanité. Dieu vient nous visiter, apprêtons nous pour le recevoir.
Amen.

14 décembre - Dimanche Gaudete



L’évangile de ce dimanche nous rapporte ce dialogue essentiel entre St Jean-Baptiste et ses disciples et nous ne pouvons que recevoir la répétition de la question : « qui es-tu ? ». Qui est cet homme qui vit dans le désert, qui est vêtu d’une peau de bête et se nourrit de sauterelle, qui est cet homme qui annonce un baptême de conversion, qui est cet homme qui baptise dans le Jourdain. Et St Jean-Baptiste répond, il n’est pas le messie mais il annonce celui qui est déjà là.
C’est donc la figue de St Jean-Baptiste qui est proposé à notre méditation ce dimanche. Et il nous faut reconnaître que St Jean-Baptiste fait clairement parti du plan que Dieu a établi pour sauver l’humanité. Il nous faut revenir au moment de l’engendrement de St Jean-Baptiste, lui qui est né d’une femme stérile, lui qui a été engendré quelques mois avant le Seigneur Jésus, lui qui a mystérieusement rencontré le Seigneur Jésus alors que tous deux étaient encore dans le ventre de leurs mères. Oui, St Jean-Baptiste a reçu de Dieu cette mission d’être le précurseur, d’être celui qui annonce la venue du messie tant attendu. Mais cet épisode de l’histoire du salut n’est pas sans lien avec notre vie d’aujourd’hui car, en un sens, nous sommes tous appelés à devenir des Jean-Baptiste c'est-à-dire à être de ceux qui annoncent,  à temps et à contretemps la venue, la présence du Seigneur Jésus. St Jean-Baptiste a annoncé celui qui devait venir, nous, nous sommes appelés à annoncer celui qui est venu, celui qui nous a révélé l’infini amour du Père, Celui qui nous a sauvé par sa croix, celui qui nous accompagne dans le quotidien de nos existences.
Et c’est bien là que se trouve notre joie, c’est bien là que se trouve le sens de ce 3ème dimanche de l’avent qui est le dimanche de la joie et qui a comme couleur liturgique le rose, comme vous l’avez remarqué. Car St Jean-Baptiste nous a annoncé une grande joie à savoir que l’attente du messie arrivait à sa fin et que le messie était là, que le messie était advenu. Ce Dimanche est celui de la joie car nous savons nous que si le messie est advenu Il a dépassé les attentes de l’humanité et qu’Il est allé jusqu’à se donner entièrement. La joie, voilà cet état qui devrait caractériser chaque chrétien. Non pas une joie béate et insensée mais une joie fondée sur la venue du Seigneur, sur le Salut obtenue, sur la présence du Seigneur à nos côtés.
La joie doit habiter nos cœurs et nos âmes car comme le disait Mère Térésa : « Ne laissez rien vous troubler au point de vous faire oublier la joie du Christ ressuscité ». Mais attention,  être joyeux au milieu des difficultés ce n’est pas nier les difficultés mais c’est les recevoir dans la certitude du soutien et de la présence du Seigneur à nos côtés, comme disait encore Mère Térésa : « La meilleure manière de montrer notre gratitude envers Dieu et envers les gens, c'est d'accepter tout avec joie. Ne laissez jamais le chagrin vous noyer au point d'en oublier la joie du Christ Ressuscité ». Et un des fruits de la joie, un de ses fruits visibles c’est le sourire, soyons souriant, là encore non pas d’un sourire crispé mais d’un sourire vrai qui est fruit de la joie véritable, existentielle, qui est fruit de la Foi.
Alors en ce 3ème dimanche de l’avent, alors que Noël se rapproche à grand pas, établissons nos âmes dans la joie de la présence du Seigneur, que notre Foi, notre Joie, notre paix soient le berceau qui accueillera dans quelques jours l’enfant Dieu. Christ est venu, Christ est né, Christ a souffert, Christ est ressuscité, Christ est là voilà les motifs de notre joie qui resplendira aux chants des anges qui annonceront la naissance dans la chair de notre Dieu.
Amen.

lundi 8 décembre 2014

7 décembre - 2ème Dimanche de l'Avent



Aujourd’hui, d’une manière assez paradoxale, il convient de se réjouir de notre temps car pour citer un confrère, il nous faut remarquer que la naissance il y a plus de 2000 ans d'un pauvre enfant dans une étable de Bethléem en Judée, fait encore peur aux "libre penseurs" qui sont tellement attachés à la liberté qu'ils ne savent que censurer et interdire. 
Aujourd’hui, en 2014, on se bat contre les crèches, on se bat pour éradiquer une part de cette histoire de l’humanité qui fonde certes notre Foi en Jésus Christ mais qui est l’essence même de la fête de Noël.
Aujourd’hui, en 2014, exposer une crèche dans l’espace publique devient presque un acte révolutionnaire.
En un sens, il est certain que nous devons nous élever contre cette interdiction peut-être pas d’abord au nom de notre Foi mais au nom de l’intelligence, de cette intelligence qui se doit d’être respectueuse des racines de la culture de notre pays. Les libres penseurs voudraient nous faire croire que nous sommes libres de ne penser que comme eux, ils voudraient nous faire croire que la fête de Noël n’est pas d’abord dans notre pays une fête chrétienne, ce qui est absurde.
Mais en prenant les choses à contrepied, cette polémique idiote n’a de sens que parce que l’enfant Jésus que nous attendons représente encore quelque chose pour ceux qui, tout en le rejetant, s’en soucie plus que de raison, l’enfant Jésus demeure encore celui que l’on rejette, que l’on cherche à chasser de la vision publique. Et en ce sens, que le Christ Jésus dérange c’est plutôt une bonne chose. Alors surtout, n’oublions pas de faire nos crèches chez nous, ressortons nos santons, non pas pour provoquer car ce serait aller à l’encontre de la charité, mais pour interroger, pour susciter la véritable réflexion qui ne peut que conduire à se mettre à genoux devant la crèche pour révérer l’enfant Dieu. Et si nous apprêtons nos maisons en vue du grand jour de la naissance de notre sauveur, n’oublions pas que nous avons à nous préparer nous-même.
Prenons un exemple. Lorsque nous recevons quelqu’un d’important en nos demeures, par exemple l’archevêque pour moi, votre patron pour vous, ou des amis pour nous tous, nous apprêtons nos demeures par la valse des balais et serpillières, par le petit coup de chiffon nécessaire, par les casseroles et autres cocottes qui s’entrechoquent dans un fumet délicieux. Et lorsque tout est prêt, lorsque l’on entend la sonnette résonner, qui d’entre nous, après tant d’efforts consentis, qui d’entre nous irait ouvrir la porte aux invités en peignoir négligé et pantoufles aux pieds. Et si tel était le cas, nos invités auraient tôt fait de se dire qu’ils se sont trompés d’heure ou peut-être de jour, de mois ou bien même d’année.
Nous le savons, accueillir quelqu’un c’est un tout, un ensemble qui concerne notre demeure mais aussi notre personne, qui concerne l’extérieur mais aussi l’intérieur. Et bien rendons-nous compte que nous avons rendez-vous, que Dieu a pris rendez-vous avec nous, Dieu a pris rendez-vous avec nous pour le 24 décembre c'est-à-dire dans quelques jours. Alors oui, préparons nos demeures pour ce temps de fêtes mais ne nous oublions pas. Vous avez bien compris que je ne parle pas du smoking ou de la robe de soirée mais que je parle de nos âmes. Préparons nos âmes à vivre ce rendez-vous que le bon Dieu a pris avec chacun de nous. Et les textes de ce jour ne nous disent pas autre chose : préparez les chemins du Seigneur, rendez droits ses sentiers : voilà les appels qui nous sont adressés en ce deuxième Dimanche de l’Avent.
Et si balais et serpillières feront briller nos demeures que la célébration pénitentielle, que la confession fasse resplendir nos âmes ; si smoking ou robe de soirée nous mettront en valeurs que la vertu, la charité, le pardon, la conversion en définitive la sainteté mette en valeurs nos âmes en les unissant plus intimement au Seigneur.
Gardons à l’esprit que Dieu a pris rendez-vous avec nous, ne nous laissons pas happer par la fièvre acheteuse et un élan trop consumériste qui nous détourneraient de la vérité de la nuit de Noël, avec mesure préparons les fêtes et avec démesure préparons nos âmes car tel est bien là le plus important.
Amen.