Paroisses de La Bouilladisse – La Destrousse – Peypin – Belcodène

Site d'information des Paroisses de St Laurent (La Bouilladisse) – St Pierre (La Destrousse) – St Martin (Peypin) – St Jacques le mineur (Belcodène)


Centre paroissial : 7, Bd. Francis CAPUANO - Place Notre Dame 13720 La Bouilladisse

vendredi 13 décembre 2019

Les messes de Noël


Les messes de Noël
Mardi 24 décembre :
17h : Messe des familles à 
La Bouilladisse
20h : Messe de la nuit à 
La Destrousse
23h30 : Messe de Minuit à 
La Bouilladisse
Mercredi 25 décembre :
10h45 : Messe du jour de Noël à La Bouilladisse

8 Décembre - 2ème Dimanche de l'Avent - Solennité de l'Immaculée Conception


En ce dimanche, nous entrons dans la deuxième semaine de ce beau temps de l’avent mais aujourd’hui, 8 décembre, nous honorons également la Très Sainte Vierge Marie en son Immaculée Conception. Mais tout d’abord, qu’est ce que l’immaculée conception. C’est le Pape Pie IX qui, en 1854, a formalisé un élément de Foi porté depuis longtemps pour ne pas dire depuis toujours par le peuple chrétien, dans la bulle Ineffabilis Deus, le Pape déclare : « La doctrine qui enseigne que la Bienheureuse Vierge Marie, dans le premier instant de sa Conception, a été, par une grâce et un privilège spécial du Dieu Tout-Puissant, en vue des mérites de Jésus-Christ, Sauveur du genre humain, préservée et exempte de toute tâche du péché originel, est révélée de Dieu ». Ainsi, la doctrine de l’immaculée conception, nous enseigne que la Très Sainte Vierge Marie a été préservé du péché originel pour lui permettre de devenir la mère du Seigneur Jésus c'est-à-dire la mère de Dieu. Cette doctrine est un dogme c'est-à-dire que cela fait parti des éléments essentiels, des éléments premiers de la Foi catholique. Et nous comprenons bien que, l’affirmation de l’immaculée conception manifeste certes la gloire de la Vierge Marie, gloire qu’elle reçoit de Dieu, mais manifeste aussi et peut-être surtout combien Dieu avait le désir de venir jusqu’à nous par l’incarnation de son Fils. L’immaculée conception de la Vierge Marie c’est la bonté salvifique de Dieu qui resplendit. Et rappelons-nous que c’est également le nom que la Vierge Marie donnera à la petite Bernadette Soubirous le 25 mars 1858 soit 4 ans après la proclamation du dogme lorsque la Ste Vierge dit en patois à Bernadette : « que soy era immaculada councepciou » c'est-à-dire « je suis l’immaculée conception ».
Et c’est une grâce que de pouvoir honorer l’immaculée conception de la Vierge Marie en ce deuxième dimanche de l’avent. Car, comme nous l’a rappelé St Jean Baptiste dans l’évangile : « Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche » c'est-à-dire que le temps de l’Avent est également un temps de conversion, un temps de préparation de nos âmes, de nos vies à recevoir nouvellement le petit enfant Jésus.  Et cette réalité de la conversion de nos âmes, de nos vies la Sainte Vierge nous en donne la clef. En effet, comme nous l’avons vu, la Vierge Marie n’a pas mérité d’être de conception immaculée, elle n’a pas mérité d’être préservé du péché originel comment l’aurait-elle pu alors que cette grâce ineffable lui fut donné dès sa conception. Ainsi, la Vierge Marie nous enseigne que notre conversion est d’abord le fruit de l’action de Dieu en nous. Alors bien sûr, cela ne veut pas dire que le bon Dieu va tout faire à notre place mais cela signifie que notre rôle à nous c’est de ne pas faire obstacle à la grâce mais au contraire, de favoriser l’action de la grâce en nous. Comment faire cela ? et bien là encore, la Vierge Marie nous montre le chemin lors de l’annonciation, le chemin est celui de l’humilité, de la confiance pleine et sereine, de l’abandon : « que tout soit fait selon votre parole », que toute notre vie soit vécue dans la recherche de la volonté divine. Et ne pensons pas que la notion de volonté divine soit trop abstraite à tel point qu’elle serait indéfinissable, non, nous connaissons la volonté de Dieu car le Christ nous dit : « la volonté de mon Père c’est que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité ». Dès lors, la volonté de Dieu désigne tout ce qui favorise en nous l’œuvre de salut c'est-à-dire la vie de prière, la vie sacramentelle en particulier la sainte messe et la confession, les œuvres de charité, le don de soi en un mot, la sainteté !
Ainsi, alors que le temps de l’avent s’égrène doucement, prenons le temps pour nous resituer face au Seigneur, prenons le temps de la prière en demandant au Seigneur la grâce de discerner ce que nous pouvons changer en nos vies, ce que nous pouvons faire, ce que nous pouvons changer dans notre manière d’être pour être des saints. Et reconnaissons que le plus difficile ce n’est pas tant de voir où le Seigneur nous attend, le plus difficile c’est de changer pour aller où le Seigneur nous attend car bien souvent nous sommes attachés à notre manière de faire, à notre manière d’être et n’avons pas l’envie ou bien même la force de changer, de nous convertir. Alors n’oublions pas l’enseignement de Marie, donnons au Seigneur l’occasion d’agir en nos vies et c’est Lui qui nous façonnera selon sa grâce. Ce n’est pas nous qui nous ferons saint, c’est Dieu en nous qui nous fera grandir en sainteté.
Alors la route de l’avent est donc toute tracée, apprêtons nos âmes, apprêtons nos vies car le seul cadeau que le Seigneur désire pour son anniversaire c’est nous, simplement nous mais totalement nous.
Amen.

1er Décembre - 1er Dimanche de l'Avent


En ce premier dimanche de l’Avent, nous rejoignons le peuple d’Israël qui attendait la venue du messie, du Sauveur. Cette attente était en elle-même porteuse d’espérance et de confiance. En effet, le peuple d’Israël croyait en la promesse divine de l’évènement du Sauveur. Et c’est bien sur cette réalité qu’il nous faut peut-être nous arrêter en ce dimanche.
Ainsi, oui Dieu a créé cette humanité dont nous sommes. Dieu a voulu cette création, Dieu nous a voulu tous et chacun et sa volonté se manifeste à travers les âges car c’est bien Dieu qui nous maintient dans l’existence. Mais si Dieu nous donne d’exister, ce n’est pas à cause de nos bonnes œuvres, à cause de nos actions héroïques ou bénéfiques car le péché originel a défiguré la création divine par l’intrusion du péché si contraire à Dieu. Mais malgré le fait que la création soit défigurée, Dieu n’a pas cessé de la porter dans l’existence car Dieu n’a pas cessé de l’aimer. La création n’est pas de l’ordre de la nécessité, Dieu n’était pas tenu de nous créer, Il n’y était pas obligé et bien plus, à cause du péché originel et du péché en général nous pourrions considérer que Dieu aurait pu anéantir sa création défaillante. La création n’est pas de l’ordre de la nécessité mais bien de l’ordre de l’Amour. Dieu aime sa création, Dieu aime ses créatures malgré leurs défaillances. Et cet Amour infini s’est déployé dans le remède que Dieu pouvait dispenser pour, en quelque sorte, restaurer l’humanité, pour permettre à l’humanité de retrouver malgré tout l’amitié divine. De retrouver cette amitié divine qui qualifiait l’humanité en son origine. Ce remède, là encore, n’est pas nécessaire dans l’absolu, c’est l’Amour de Dieu qui le rend possible et nécessaire car ce remède c’est Dieu Lui-même.
Dieu vient dans le monde, Dieu se fait homme pour permettre à l’humanité de retrouver son identité foncière qui ne peut se déployer que dans une relation intime, constante et fidèle à Dieu Lui-même. Et ce temps de l’avent dans lequel nous entrons en ce dimanche est ce temps où nous faisons mémoire de ce don que Dieu va faire de Lui-même en se faisant l’un de nous, de ce remède que Dieu est en Lui-même et qu’Il choisit de nous délivrer. Rappelons-nous encore qu’il n’y a pas de nécessité impérative mais que ce remède qu’est Dieu Lui-même, Dieu nous le présente par Amour.
Et l’évangile par les paroles même du Seigneur Jésus nous rappelle combien ce remède constitue l’unique nécessaire que l’homme doit recevoir pour entrer dans la vie véritable. Le Seigneur Jésus nous rappelle combien il est nécessaire de recevoir ce remède qu’Il est en Lui-même car nous ne savons ni le jour ni l’heure, nous ne savons pas quand ce remède sera vital pour nous, nous en savons quand ce remède sera l’unique nécessaire qui nous donnera d’entrer dans la béatitude éternelle. Il y’a bien quelque chose de dramatique dans cette réalité, quelque chose de l’ordre de l’urgence à se tenir prêt, à être disposé à la vie véritable en étant uni dès maintenant au Christ Sauveur.
Refusons ainsi toute indolence coupable qui nous ferait penser que nous avons le temps, que demain ce sera bien. Le peuple d’Israël a vécu cela, ce peuple d’Israël qui n’a pas reconnu Dieu qui venait le visiter en personne, qui ne l’a pas reconnu et qui l’a même condamné, crucifié. Et c’est bien c equi porte les pleurs de Jésus sur Jérusalem alors qu’Il s’exprime en disant : « Ah ! si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour ce qui donne la paix ! Mais maintenant cela est resté caché à tes yeux. Oui, viendront pour toi des jours où tes ennemis construiront des ouvrages de siège contre toi, t’encercleront et te presseront de tous côtés ; ils t’anéantiront, toi et tes enfants qui sont chez toi, et ils ne laisseront pas chez toi pierre sur pierre, parce que tu n’as pas reconnu le moment où Dieu te visitait. ».
Et bien nous, chers amis, soyons tous disposés à reconnaître ce moment où Dieu vient nous visiter, que nous soyons prêts à le reconnaître en ce moment de Noël que nous préparons mais aussi en tous ces moments où Dieu nous visite que ce soit dans la prière, dans la sainte eucharistie, la sainte messe, dans le sacrement de la confession. Dieu est à notre recherche, laissons-nous trouver par Lui afin que pour nous aussi resplendisse la lumière de la vie, la lumière du ressuscité.
Amen.

24 Novembre - Solennité du Christ Roi


« Celui-ci est le Roi des Juifs », cette inscription qui sonne comme une épitaphe couronne la croix du Seigneur agonisant. Quel paradoxe que de voir s’unir ce titre de Roi avec les supplices endurés. Mais ce tableau recèle en son sein toute la vérité de la royauté du Christ. Car la royauté du Seigneur ne se déploie pas dans la multitude des armées, dans les armes de guerres ou autres manifestations du pouvoir coercitif ou d’expansion. La Royauté du Seigneur désigne un tout autre pouvoir qui est totalement porté par la croix. Le pouvoir royal du Christ tient dans ce sacrifice auquel Il consent pour notre salut, pour notre rédemption. Le pouvoir royal du Seigneur Jésus est pouvoir de salut éternel. Et prenons un instant pour bien réaliser combien ce pouvoir de salut éternel est bien plus essentiel que toute autre forme de pouvoir, combien la royauté du Seigneur est bien plus essentielle que toute autre forme de royauté. Ainsi oui, le Christ est Roi mais c’est un Roi humilié, torturé, crucifié pour nous.
Et se déploie alors sous nos yeux le véritable sens de tout exercice du pouvoir à quelques degrés qu’il le soit : dans la famille, l’état ou même l’Eglise. Tout pouvoir doit être porté par le don de soi en faveur de ceux dont nous avons la charge, qui nous sont confiés. Le véritable pouvoir s’établi dans l’ordre du service.
Et le Christ par le don immense du salut de l’humanité, fruit de son sacrifice, demeure le Roi par excellence. Sa couronne n’est pas constituée d’un quelconque métal précieux mais d’épines tressées, son sceptre n’est pas orné de diamant mais il est constitué par la croix, son anneau royal n’est pas en or mais il est de sang, ce sang qu’Il verse pour le salut de tous et pourtant le Christ demeure le Roi par excellence. Quel renversement de valeur.
Considérons celui qui semble avoir le plus de pouvoir militaire, américain ou chinois, considérons celui qui semble avoir le plus de pouvoir monétaire, qu’importe quel grand nom nous vient à l’esprit, considérons la star la plus adulée. Tous ces pouvoirs là ne sont que chimères qui passeront. Et pourtant le monde se construit en recherche de ces biens-là. Quelle folie du monde qui ne se rappelle plus qu’il ne fait que passer et qui trompe les hommes en les arrachant à leur destinée éternelle pour les clouer au sol. Par sa croix, le Christ manifeste pourtant au monde entier que tout cela ne fait que passer en lui donnant accès à l’éternité par sa passion et par sa croix. Le Christ appelle l’humanité à changer d’orientation et à clamer avec le bon larron : « Jésus, souviens-toi de moi ! ».
Et cela nous rappelle combien nous aussi il nous faut peut-être opérer ce changement de valeur en ne nous laissant pas emporter par l’illusion de ces pouvoirs du monde de l’argent ou de la gloriole humaine, en ne nous laissant pas emporter par l’exercice du pouvoir jusqu’à le dénaturer en en faisant un pouvoir à notre propre service et non pas au service de ceux dont nous avons la charge, en ne nous laissant pas tromper sur le sens même de ce pouvoir qui doit s’exercer dans la recherche des biens éternels. Nous aussi, il nous faut permettre au Christ de régner sur nos âmes, il nous faut nous mettre à genoux devant le Roi des Rois en faisant monter cette humble clameur « Jésus, souviens-toi de moi ».
Amen.

10 Novembre - 31ème Dimanche du Temps Ordinaire


L’évangile que nous livre la liturgie de ce dimanche se développe en deux temps, le premier porté par les saducéens qui questionnent et le second par le Seigneur Jésus qui leur répond. Et tout d’abord en considérant la réflexion des saducéens, il nous faut remarquer que, pour montrer qu’il n’y aurait pas de résurrection des corps les saducéens vont concevoir un film imaginaire peu probable en soi. Une femme qui épouserait tour à tour les 6 frères de son premier mari, nous n’avons pas de mal à y voir une exagération littéraire qui n’a comme utilité que d’amener le Seigneur là où ils le veulent c'est-à-dire reconnaître qu’il n’y aurait pas de résurrection.
Et bien nous avons parfois la tentation d’agir de la même manière que ces saducéens. En effet, tout comme eux, nous avons parfois la tentation d’imaginer une histoire, auparavant nous aurions dit un cas bien particulier afin d’aller à l’encontre d’une thèse. Et en vous disant cela, je pense par exemple à la question de l’avortement. En effet, ceux qui voudraient amoindrir le mal moral de l’avortement vont produire une histoire à la limite du raisonnable afin de mettre en avant des circonstances particulières qui seraient susceptible de faire que l’avortement serait au moins acceptable. Alors, bien sûr que les circonstances ont leur importance mais cela ne conduit jamais à faire d’un acte mauvais un acte bon. Mais cette manière de faire vaut également pour des choses plus légères car nous avons cette formidable capacité de nous monter des bateaux pour aboutir à ce que l’on veut tout en nous donnant bonne conscience. Nous avons la formidable capacité de nous trouver bien souvent des excuses qui nous dédouanent de toute responsabilité. Mais nous sentons bien que cela n’a pas de consistance même si nous voulons souvent nous tromper nous-mêmes.
Toutefois, en revenant à l’évangile, les saducéens vont donc produire une histoire peu probable qui n’a donc que peu d’importance si ce n’est qu’elle va nous permettre d’entendre la réponse du Seigneur Jésus qui, Lui, nous parle du Ciel. Oui, Jésus nous parle du Ciel en nous donnant quelques éléments sur notre état dans le Paradis. Le Seigneur nous le dit, en Paradis, nous serons semblables aux anges, nous serons pleinement enfant de Dieu, enfant de la résurrection. Voilà la réalité du Ciel, et si nous nous interrogeons pour en savoir un peu plus, il est certain que nous n’en aurons l’expérience que lorsque nous serons nous même entrés dans l’éternité mais j’aime bien faire un parallèle avec une réalité que nous connaissons. Tous, nous avons vécu de ces moments dans nos vies, des moments de bonheur intense au point que nous avons souhaité que cet instant ne s’arrête jamais, souhaitant que cet instant de plénitude demeure. Et bien au Ciel cela se produira, nous serons dans une plénitude totale, totalement ancré en Dieu, contenté par Dieu au point que le temps s’arrêtera, nous serons dans l’éternité, dans la béatitude.
Mais ne croyons pas que le Ciel, que cette béatitude serait déconnectée de notre temporalité, de notre présent. Le Ciel nous le construisons dès maintenant. Et plutôt que de nous raconter des histoires pour nous déresponsabiliser, plutôt que de nous inventer des excuses pour nous donner bonne conscience, nous sommes appelés à admettre nos torts pour en recevoir miséricorde, nous sommes appelés à vivre l’instant en recherchant toujours ce qui nous rapproche du Ciel, nous sommes invités à vivre dès maintenant en compagnie du Seigneur. C’est aujourd’hui que nous construisons notre éternité, ou plutôt, c’est chaque jour que nous laissons le Seigneur se rapprocher de nous jusqu’à nous saisir tout entier. Nous vivons pour le Ciel ! Et c’est par ailleurs cette réalité qui nous donne de recevoir les martyrs évoqués dans la 1ère lecture car sinon le martyr serait incompréhensible. Les martyrs ne meurent pas, ils entrent dans la vie, dans la vie véritable. Ils préfèrent leurs fidélités à Dieu plutôt que de le renier. Les martyrs placent simplement Dieu au-dessus de tout, Dieu premier servi !
Alors bien chers amis, en ce dimanche, demandons au Seigneur de nous aider à ne jamais nous raconter d’histoire, que nous puissions poser sur nous même et sur nos actes un regard vrai afin que nous puissions nous en remettre pleinement à la miséricorde divine et poursuivre le combat de la Foi, de la vertu et de la sainteté. Demandons également au Seigneur de nous faire désirer le Ciel en considérant notre existence d’ici-bas comme une simple étape, comme le marche pied de l’éternité.
Ainsi, posant sur nous même un regard sans complaisance, comptant sur la miséricorde divine, recherchant le Ciel dans tous les actes de nos vies, c’est bien ce qui nous donne de nous en remettre pleinement au Christ qui nous offre son amour, sa grâce et son salut.
Amen.

3 Novembre - 30ème Dimanche du Temps Ordinaire


« Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu », cette finale de l’évangile de ce dimanche est une révélation du sens de la venue dans la chair de Dieu. Cela nous renseigne sur la volonté de Dieu, sur ce qui a conduit Dieu à se faire l’un de nous en la personne de Jésus. Ainsi, oui, Dieu est venu chercher et sauver ce qui était perdu. C’est une joie que d’entendre cela car nous percevons bien toute la volonté qu’à Dieu de nous rejoindre, Dieu fait tout cela pour nous. Mais est-ce vraiment pour nous ? Ou bien pour poser la question autrement, est-ce que nous sommes perdus ? Est-ce que nous nous considérons perdus ? Car, si ce n’est pas le cas, alors le Christ n’est pas venu pour nous puisqu’il est venu pour chercher et sauver ce qui était perdu…
            Mais en même temps, vous et moi, nous savons que le Seigneur Jésus est venu et vient encore pour chacun de nous, jadis en son incarnation et aujourd’hui par sa résurrection et sa présence et son action sacramentelle. Et donc si le Christ est venu pour nous, en quoi sommes-nous perdu ?
            Alors, la réponse du catéchisme germe immédiatement en nos esprits, le Christ est venu pour nous sauver de la mort et du péché. Et c’est bien là la bonne réponse, c’est ce en quoi nous sommes perdus, comme en perdition. Mais avons-nous conscience de la réalité que désignent ces quelques mots. Et, en faisant œuvre de fiction, si nous nous disions pour un instant que Dieu ne serait pas venu nous chercher et nous sauver… et bien alors, la réalité serait terrible car nous serions tout simplement condamnés à la géhenne, à la damnation. Reprenons bien conscience qu’alors nous n’aurions aucune capacité et donc aucune possibilité d’entrer dans la béatitude éternelle, le poids du péché originel, le poids de nos propres péchés nous entraînant inexorablement dans les ténèbres. Ainsi c’est bien par le Christ et uniquement par le Christ que nous sommes sauvés. C’est uniquement par la Foi qui nous donne d’être en relation avec le Christ, qui nous donne de vivre de sa grâce et de sa miséricorde que nous sommes ordonnés au Salut. C’est uniquement en produisant des œuvres ancrées dans notre attachement au Seigneur, des œuvres portés par la Foi et embrasées par la Charité que nous nous orientons pleinement vers le Salut.
Redisons-le, sans Dieu nous sommes perdus, Dieu fait tout pour nous si nous reconnaissons la réalité de notre propre perdition, si nous reconnaissons que nous sommes perdus sans le Christ, perdus sans Dieu, que nous nous laissons trouver par Dieu et lui offrons nos âmes et nos vies. Il est urgent de rappeler que celui qui pense se suffire à lui-même s’exclut lui-même de la réalité salvifique. En effet, nous ne pouvons pas nous suffire à nous même car nous n’avons pas la capacité de produire des œuvres de salut, nous dépendons du Christ. Nous dépendons du Seigneur. Et la bonté du Seigneur resplendit en considérant que malgré sa puissance, c’est par l’amour que Dieu désire nous faire entrer dans le salut qu’Il a obtenu par son sang, c’est par sa miséricorde que Dieu nous attire à Lui.
Ainsi, bien chers amis, il nous faut reprendre conscience que nous dépendons du Seigneur, que notre Foi est le plus grand trésor de notre vie car c’est la Foi qui nous donne de nous tourner vers Dieu dans la prière, qui nous donne de vivre de sa grâce par les sacrements, qui nous donne de nous laisser trouver par le Seigneur, de nous laisser sauver par le Seigneur.
Amen

2 Novembre - Commémoraison de tous les fidèles défunts


En ce jour, après avoir célébré tous les saints du Ciel, après avoir célébré tous ceux qui se sont laissé embraser et guider par l’Amour divin, nous nous tournons vers tous les fidèles défunts. Car nous le savons bien, tous les défunts ne sont malheureusement pas des saints, tous les défunts n’ont pas suivi le chemin de l’Amour divin et il est bon de nous rappeler quelles sont les réalités éternelles qui sont celles du genre humain.
Parmi ces réalités éternelles au nombre de trois, il y’a bien sûr le Paradis qui désigne cet état d’union à Dieu qui est celui des saints du ciel. Comment décrire le Paradis ? Cette question pourrait sembler inutile car on pourrait se dire que personne, en dehors du Christ, n’est revenu pour nous le décrire. Mais en réalité, nous pouvons pressentir la réalité du Paradis qui ne peut-être que cet état permanent d’être comblé par Dieu qui est Amour. J’aime employer cette image. En nos vies, nous vivons parfois des moments comblant, ces moments humain ou spirituel qui nous font désirer qu’ils ne s’arrêtent jamais, ces moments de plénitude et de bonheur qui sont tels que nous désirons ne jamais les voir passer. Et bien le Paradis c’est cela, c’est un moment de plénitude éternel qui nous comblera de bonheur, de douceur et de paix, qui nous comblera de Dieu. Ainsi nous n’aurons rien à faire si ce n’est d’être comblé, nous n’aurons rien à penser si ce n’est de nous laisser ravir par la connaissance divine. Le temps sera suspendu et nous serons comblés en Dieu, par Dieu. Et en considérant le Paradis, nous percevons bien que cette douce réalité nous est déjà accessible ici bas lorsque nous sommes ravi en Dieu, lorsque Dieu est source de notre bonheur et de notre joie. Ainsi le Paradis est certes une réalité éternelle mais une réalité que nous côtoyons parfois sans le savoir, une réalité que nous poursuivons en empruntant résolument le chemin de l’Amour divin ici bas sur cette terre.
L’autre réalité, antithèse du Paradis est celle de l’enfer. L’enfer, aujourd’hui beaucoup se disent qu’il n’existe pas mais cette affirmation qui relève de l’opinion rejette bon nombre des enseignements du Seigneur Jésus et rejette l’enseignement de notre Sainte Mère l’Eglise. L’enfer est une réalité et je dirais même une réalité nécessaire. Comprenez-moi bien, le Paradis est l’issue de ce chemin de l’Amour divin mais on ne peut et Dieu ne veut obliger personne à L’aimer car l’amour ne s’oblige pas, ne s’impose pas. Nous ne pouvons pas être unis à Dieu à moins de choisir librement de l’aimer. Ainsi existe cette possibilité du refus de Dieu, refus conscient et volontaire de Dieu qui qualifie ce que nous nommons enfer. « Mais nous ne pouvons pas aimer Dieu si nous péchons gravement contre Lui, contre notre prochain ou contre nous-mêmes : " Celui qui n’aime pas demeure dans la mort. Quiconque hait son frère est un homicide ; or vous savez qu’aucun homicide n’a la vie éternelle demeurant en lui " [pouvons nous lire en la première lettre de St Jean]. Notre Seigneur nous avertit que nous serons séparés de Lui si nous omettons de rencontrer les besoins graves des pauvres et des petits qui sont ses frères (cf. Mt 25, 31-46). Mourir en péché mortel sans s’en être repenti et sans accueillir l’amour miséricordieux de Dieu, signifie demeurer séparé de Lui pour toujours par notre propre choix libre. Et c’est cet état d’auto-exclusion définitive de la communion avec Dieu et avec les bienheureux qu’on désigne par le mot " enfer " »[1]. Ainsi « L’enseignement de l’Église affirme l’existence de l’enfer et son éternité. Les âmes de ceux qui meurent en état de péché mortel descendent immédiatement après la mort dans les enfers, où elles souffrent les peines de l’enfer, " le feu éternel ". La peine principale de l’enfer consiste en la séparation éternelle d’avec Dieu en qui seul l’homme peut avoir la vie et le bonheur pour lesquels il a été crée et auxquels il aspire. »[2]. Mais nous savons que Dieu nous a donné le remède au péché mortel qu’est le sacrement de la confession, le sacrement de la miséricorde divine. Et nous percevons combien notre vie d’ici-bas constitue ce préambule orientant notre éternité et c’est nous qui composons ce préambule soit dans le refus de Dieu ou dans la quête de Dieu. Prenons bien conscience que Dieu ne prédestine personne à aller en enfer (cf. DS 397 ; 1567) ; il faut pour cela une aversion volontaire de Dieu (un péché mortel), et y persister jusqu’à la fin.
Enfer et Paradis s’opposent donc radicalement, les damnés d’un côté qui ont refusés Dieu par leur choix libre ou par leur action ; les bienheureux de l’autres qui ont choisi Dieu et ont cherché à l’aimer en leur vie. Mais entre les damnés et les bienheureux il y’a également « ceux qui meurent dans la grâce et l’amitié de Dieu, mais imparfaitement purifiés, bien qu’assurés de leur salut éternel, [ils] souffrent après leur mort une purification, afin d’obtenir la sainteté nécessaires pour entrer dans la joie du ciel. L’Église appelle Purgatoire cette purification finale des élus qui est tout à fait distincte du châtiment des damnés »[3].
Voici donc ces trois réalités éternelles : l’enfer d’un côté, le purgatoire et le paradis de l’autre. Mais considérer ces trois réalités c’est également se rendre compte de l’importance de notre prière. Car notre prière est importante pour tous ceux qui s’éloignent du bon Dieu car par elle nous demandons à Dieu de tout faire afin que cette âme ne se damne pas, cette prière est bien sûr relative à la liberté de la personne que l’on confie au Seigneur mais elle particulièrement importante. Ce pourquoi nous pouvons offrir des messes pour les vivants afin de les confier à la grâce divine. Notre prière est importante pour les défunts, qui est notre prière de ce jour, car par elle nous invoquons les mérites du Christ afin que les âmes de nos défunts qui seraient en purgatoire puissent entrer en Paradis. Ce pourquoi nous sommes invités à offrir des messes pour la délivrance de nos défunts. Notre prière est importante lorsque nous invitons les personnes mourantes à recevoir le sacrement des malades qui les préparent à l’Eternité en les plongeant dans la miséricorde.
Ainsi nous ne sommes pas les spectateurs impuissants ni de notre propre salut, ni de ceux qui nous entourent, ni de ceux qui nous ont précédés par delà la mort. Alors prions, prions avec zèle et confiance pour le repos de l’âme de tous les fidèles défunts, invoquons avec confiance Dieu de miséricorde et prions également le Seigneur afin que nous désirions Lui être uni dans l’éternité et que nous agissions en vue du Royaume céleste.
Amen.



[1] CEC n°1033
[2] CEC 1035
[3] CEC 1030-1031

1er Novembre - Solennité de la Toussaint


En cette belle solennité de la Toussaint, alors que nos yeux en ce jour se lèvent vers le ciel pour y contempler la foule nombreuse de ceux qui sont établis dans la gloire divine, la foule nombreuse de ceux qui sont comblés dans la béatitude céleste, nous nous réjouissons pour tous ces saints du ciel c'est-à-dire pour tous ceux qui, comme vous et moi, ont vécu sur cette terre il y’a plus ou moins longtemps et qui se sont laissés consumer par l’amour de Dieu, qui ont offert leur vie à cet amour divin et qui ont été accueillis à leur mort dans l’éternité bienheureuse. Eux qui, aujourd’hui, intercèdent pour nous auprès du divin maître.
Et j’ai bien dit comme vous et moi car les saints ne sont pas ces statues de plâtre preuve d’un idéal inatteignable, les saints sont bien des hommes et des femmes qui ont affrontés les mêmes difficultés que nous et qui ont d’ailleurs affrontés des difficultés bien pire que celles que nous connaissons mais ils ont affrontés ces difficultés en se laissant conduire par le Seigneur, en se laissant guider humblement par Lui, en demeurant ferme dans la Foi et surtout ardent dans l’Amour de Dieu. Car c’est bien l’Amour de Dieu qui peu à peu les a transformés, les a modelés jusqu’à la sainteté. Et bien ne nous y trompons pas, nous sommes sur le même chemin qu’eux, nous aussi nous vivons en cette terre affrontant les difficultés qui sont les nôtres et nous aussi nous sommes appelés à tout vivre en nous laissant guider par le Seigneur, en sollicitant sa force et sa grâce, en nous abandonnant entre ses mains c'est-à-dire que nous sommes tous invités à nous laisser saisir par l’amour divin jusqu’à devenir saint. Vous parents à l’image du saint couple Louis et Zélie MARTIN, vous veuf ou veuve à l’image de Ste Rita, vous jeunes à l’image de St José Luis martyr de 13 ans de 1928, moi prêtre à l’image du St curé d’Ars, vous célibataire à l’image de la bienheureuse Marguerite BAYS,  et ce ne sont que des exemples de belles figures de saints.
Ainsi, réaffirmons-le en ce jour, nous avons tous la possibilité de devenir des saints et ne sourions pas intérieurement en nous disant que c’est une réalité impossible à atteindre car la sainteté ce n’est pas une histoire de prouesse ou de victoire sur soi-même, la sainteté c’est d’abord et même, ce n’est pas une autre réalité que l’attachement plein et entier au Seigneur au maximum de nos capacités. Et, en ce sens, rappelons-nous que ce n’est pas nous qui nous ferons saint mais que c’est Dieu qui fait les saints et l’Eglise qui les reconnaît. Ainsi ce n’est pas tant la sainteté qui est à rechercher, la sainteté qui serait un trophée récompensant un quelconque chemin, parcours ou effort et qui ne serait dès lors qu’un orgueil masqué. Ce n’est pas tant la sainteté qui est à rechercher que de s’abandonner totalement à Dieu certain de son Amour. Alors ne cherchons pas d’autre effort à faire que celui d’aimer mais d’aimer non pas n’importe comment comme le monde nous y invite, d’aimer pleinement en cet Amour même qu’est Dieu, d’aimer au point de nous oublier nous même pour n’être plus qu’en Dieu. Et remarquons combien cela est plus séduisant, si je nous dis qu’il nous faut être saint on a presque l’impression d’avoir les jambes coupées, on est découragé avant même d’avoir commencé mais si je nous dis qu’il nous faut aimer, aimer comme Dieu qui est Amour alors là on se dit que c’est possible, c’est tentant et bien le voilà le chemin de la sainteté !
Et soyons certains que si plus de 10 000 saints et saintes sont reconnus par notre Sainte Mère l’Eglise, les saints sont beaucoup plus nombreux car plus nombreux sont ceux qui se sont abandonnés entre les mains de Dieu. Nombreux sont les saints qui ont témoignés de leur attachement au Seigneur en œuvrant dans leurs quartiers, dans leurs villes ou villages, dans une vie humble et donnée et qui sont entrés dans la gloire céleste cachés aux regards humains mais élevé par le Seigneur. Nombreux sont ceux qui n’ont pas été reconnu mais ce sont eux que nous célébrons particulièrement en ce jour. Et si nous les célébrons c’est bien sûr pour leur rendre honneur mais c’est aussi et surtout pour nous confier à la prière de chacun d’eux afin que tous les saints du ciel intercèdent pour nous, afin que tous les saints du ciel nous aident à suivre le chemin de l’amour divin qui fut le leur. Alors soyons dans la joie, contemplons la foule immense du Royaume céleste et reprenons conscience en ce jour que nous sommes nous tous appelés à faire partie de cette foule, que nous sommes tous appelés à être saint, que nous sommes tous appelés à nous abandonner en Dieu, à suivre le chemin de l’Amour divin. Alors désirons le ciel ou bien plutôt désirons aimer le Seigneur toujours davantage et agissons en nos vies en fonction de ce désir du ciel, agissons en nos vies en nous laissant guider et embraser par l’Amour divin.
Amen.

20 Octobre - 29ème Dimanche du Temps Ordinaire


Il est assez rare pour pouvoir le remarquer, l’évangile de ce dimanche nous donne l’objet de la parabole que nous livre le Seigneur Jésus, en effet, cette parabole a comme seul objet de manifester pour chacun d’entre nous la nécessité de prier sans se décourager. Et oui, sans se décourager.
Bien souvent, nous pouvons avoir l’impression que Dieu n’est pas au bout du fil, que ce que nous demandons dans la prière semble se perdre dans le néant, avec un manque de Foi certains pourraient même penser que Dieu ne les écoute pas ou tout du moins ne les entends pas, d’autres, avec un peu plus de Foi pourraient penser que Dieu peut mettre un délai à répondre… Mais tous ces questionnements sont en fait un aveu que nous ne prions bien souvent pas comme il le faut.
En effet, nous le savons, rien n’est impossible à Dieu et le Christ nous le dit par ailleurs en l’évangile selon St Matthieu : « Tout ce que vous demanderez dans votre prière avec foi, vous l’obtiendrez ». Demander dans la prière avec Foi… Nous le sentons bien, la Foi est bien ce qui caractérise notre prière, ce qui la fonde, ce qui en porte l’élan. Et cette précision est particulièrement importante car, dès lors, nos propres opinions, nos désirs quant à l’avenir, tout cela doit être second face à la Foi. Ou, pour le dire autrement, ce que nous voulons doit être éclairé et même porté par la Foi.
Ainsi, la première question qu’il nous faut nous poser quant à notre prière c’est bien si notre volonté est accordée à la volonté divine. Vous me direz qu’il y’a certes des certitudes en ce domaine en ce sens où nous ne pouvons pas demander dans la prière quelque chose de mal contre les autres, la prière n’est absolument pas le lieu de la vengeance ou de la malédiction, cela irait à l’encontre même de l’être de Dieu, mais la prière n’est pas non plus le lieu du mal contre nous même, cela irait aussi à l’encontre même de Dieu qui désire notre bonheur c'est-à-dire qui désire que nous grandissions dans la grâce et la vertu.
Alors oui bien sûr, comme nous le dit le Seigneur Lui-même là encore en l’évangile selon St Matthieu : « demandez et vous recevrez » mais notre demande n’est pas difforme, elle doit être informée par la grâce et le salut. La prière n’est donc pas un distributeur automatique que nous userions pour obtenir tout ce que nous voulons, non, la prière est certes un distributeur automatique mais où nous pouvons recevoir gratuitement tout ce que le bon Dieu nous destine ; non pas ce que nous voulons, mais ce que Dieu désire nous donner ; et la seule monnaie qui actionne ce distributeur de grâce, le seul code qui déclenche le mécanisme de ce distributeur divin c’est la confiance absolue, l’abandon et l’humilité.
Ainsi, lorsque nous prions, ayons une véritable confiance en l’action de Dieu qui peut aller jusqu’à ressusciter les morts, jusqu’à ouvrir les portes de la béatitude, jusqu’à nous racheter, ayons une telle confiance que lorsque nous prions, lorsque nous demandons quelque chose au Seigneur nous puissions toujours conclure notre prière par cette parole du Seigneur Jésus Lui-même : « non pas ce que je veux mais ce que tu veux », car alors, quelle qu’est été notre prière, nous la laissons à la volonté divine dans un confiance sereine.
Car le problème n’est pas du côté de Dieu qui est pleinement bon, empli d’amour et de compassion pour nous, Dieu qui veut ce qui est bon pour nous. Le problème vient de notre côté qui ne voyons pas ce qui est véritablement bon pour nous, qui ne voyons pas l’essentiel dans l’ordre de l’éternité. C’est à nous de rentrer dans le désir que Dieu a pour nous, c’est à nous de nous laisser modeler par la volonté de Dieu sur nous sans avoir l’outrecuidance de croire que nous pouvons modeler la volonté divine selon notre désir ou notre vision des choses car alors cela reviendrait à détourner Dieu de la bonté qu’Il est en Lui-même.
Ainsi, le début de chacun de nos temps de prière pourrait être cette demande : « Seigneur, accomplis Ta sainte volonté en moi » en nous rappelant de la conclure par « non pas ce que je veux mais ce que Tu veux ».
Amen.

13 Octobre - 28ème Dimanche du Temps Ordinaire


C’est bien sur notre action de grâce, sur notre faculté à remercier le Seigneur pour ses dons et ses grâces que le Seigneur attire notre attention. Mais d’une manière plus générale, il faut reconnaître que beaucoup et peut-être nous avec eux, beaucoup agissent bien souvent comme des nourrissons avec le Seigneur. Je m’explique.
Nous sommes, en effet, un peu comme des bébés. Les bébés : ils mangent et profitent de la tendresse de leur maman. Une vie assez agréable somme toute et pourtant pas si enviable que cela : le bébé souffre d’un cruel défaut de communication. Pour exprimer son ressenti, il n’a qu’un moyen : les pleurs. Il a faim, il pleure. Il a froid, il a chaud : il pleure. Et quand tout va bien, il ne dit rien. Ce qui le sauve, c’est l’intuition de sa maman. Et bien celui ou celle qui ne sait pas communiquer avec Dieu va faire exactement comme un bébé. Il ne dit rien, c'est-à-dire qu’il ne prie pas. Si ça ne va pas, il pleure. C’est une communication bien pauvre ! Un langage binaire : zéro et un ! Et dans ce langage binaire, il n’y a pas de place à l’action de grâce, au merci adressé au Seigneur seuls les pleurs dans les situations difficiles se font entendre.
En constatant cela, nous n’avons alors qu’une issue, celle de grandir. Nous devons grandir dans la grâce, dans la communion avec le Seigneur afin que nous ne nous tournions pas avec ferveur vers le Seigneur uniquement lorsque ça va mal et, le reste du temps, lorsque tout va bien, ne lui adresser que de timides prières. Nous devons grandir mais comment ?
Un nourrisson va grandir en apprenant le langage et bien pour nous, dans l’ordre spirituel, il en est de même, il nous faut apprendre le langage de Dieu. Et même s’il n’y a pas de méthode « Assimil » en ce domaine, nous devons avant toute chose nous laisser modeler par la Parole même de Dieu. Pour parler le langage de Dieu il nous faut tout d’abord nous mettre à l’écoute de Dieu ; tout comme le nourrisson va apprendre à parler en écoutant ses parents. Dès lors, si nous voulons grandir, il nous faut devenir des familiers de la Parole de Dieu. C’est en ce sens également que notre St Père le Pape François a institué le dimanche de la Parole de Dieu, non pas que les autres dimanches ne soient pas portés par la Parole de Dieu mais pour rappeler au peuple chrétien combien il est essentiel de se mettre à l’école même de Dieu qui nous enseigne en sa Parole. Chers amis, il ne faut pas que la Parole de Dieu ne trouve sa place que lorsque nous venons à la messe mais notre Bible doit être ouverte chez nous, elle doit être usée, abîmée à force d’être manipulée.
Il nous faut donc devenir des familiers de la Parole de Dieu pour nous même, afin de grandir dans l’ordre divin mais aussi afin de pouvoir en devenir les annonciateurs. Si nous voulons évangéliser, il nous faut tout d’abord nous-même nous laisser pétrir par l’évangile. Et si nous voulions quelque peu poursuivre l’image du nourrisson et de la croissance humaine, nous pourrions tout à fait dire que les grands frères ou grandes sœurs participent également à la croissance de leurs petits frères ou sœurs qui vont chercher à les imiter. Et bien il en est de même dans l’ordre spirituel, si nous nous laissons pétrir par la Parole de Dieu nous serons alors, presque malgré nous, des tuteurs pour ceux qui nous entourent, la grâce transpirera et nous ferons donc œuvre d’évangélisation.
Et pourquoi ne pas commencer à nous mettre à l’école du bon Dieu dès ce dimanche en recevant ce bel épisode de Naaman le Syrien. Lui qui était lépreux et qui pensait qu’il devait accomplir des choses extraordinaires pour mériter, par sa prouesse, par son courage, pour mériter la guérison. Dieu lui fait dire qu’il n’a qu’à aller se baigner dans le Jourdain. Chose étrange pour lui car un bain ne procède d’aucun mérite, étrange à tel point qu’il avait refusé mais un de ses serviteurs lui avait alors dit : « Si le prophète t’avait ordonné quelque chose de difficile, tu l’aurais fait, n’est-ce pas ? Combien plus, lorsqu’il te dit : “Baigne-toi, et tu seras purifié.” », et c’est bien ce qui arriva. Et bien nous agissons parfois de la même manière avec le bon Dieu un peu comme un commerçant promettant au Seigneur ceci ou cela en échange d’une grâce particulière, mais quelle erreur. Le Seigneur n’attend rien de nous qu’Il ne l’aurait déjà… La seule chose que le Seigneur attend de nous c’est que nous nous abandonnions entre ces bras, que nous nous en remettions à sa seule volonté. Et la seule réalité qui peut atteindre le cœur de Dieu c’est l’aveu de notre faiblesse, de notre néant qui ouvre la porte à son règne sur nos âmes.
Voilà ce que Dieu nous apprend de Lui-même dans ce simple passage du 2nd livre des Rois. Ainsi, poursuivons le travail et mettons-nous à l’école même de Dieu en nous mettant à l’écoute de sa Parole.
Amen.

6 Octobre - 27ème Dimanche du Temps Ordinaire


Est-ce que la Foi nous donne de super pouvoir ? Est-ce que la Foi nous donne de pouvoir commander aux arbres et à toute autres réalité statique ? On pourrait le croire en entendant l’évangile de ce dimanche mais, vous comme moi, nous avons bien conscience que l’objet de la Foi n’est pas de déplacer la forêt de Rambouillet jusqu’à nos côtes de Provence. Mais si le Seigneur utilise cette image forte qui va à l’encontre des règles de la réalité c’est bien pour nous rappeler combien la Foi peut accomplir des choses fabuleuses mais des choses fabuleuses en ce qui compte véritablement, à savoir, notre union à Dieu, à savoir notre salut.
Et il est peut-être bon de pouvoir se rappeler ou bien plutôt de reprendre conscience que la possibilité de salut que le Christ nous offre est quelque chose de bien plus fabuleux que toutes les forêts nomades. Il nous faut reprendre conscience de cette merveille que Dieu nous offre en luttant contre cette habitude que nous avons de vivre déjà ordonné au salut, de vivre tourné vers l’éternité.
Alors oui, retrouvons l’émerveillement tout d’abord de notre propre existence, rien n’obligeait que nous soyons là, que nous soyons parvenu à l’existence dans l’individualité qui est la nôtre ; retrouvons l’émerveillement de notre baptême qui s’enracine dans le sacrifice du Christ et qui a inscrit nos noms dans les cieux, qui nous a établi dans une relation pour l’éternité avec le bon Dieu, qui nous a donné la Foi ; retrouvons l’émerveillement de notre vie de prière qui nous permet d’être uni à Dieu dans l’intimité d’un cœur à cœur ; retrouvons l’émerveillement de nous savoir aimé de Dieu au point que pas un seul des cheveux de notre tête ne lui est indifférent ; retrouvons l’émerveillement de vivre dès à présent en compagnie des saints et des anges car telle est bien là notre capacité. Voilà toutes les merveilles que le Seigneur fait pour nous.
Et c’est bien en ayant véritablement et pleinement conscience de cela que nous ne pouvons qu’être établi dans la paix et dans la joie, que nous ne pouvons que demeurer dans une humilité profonde dans la reconnaissance que Dieu nous donne tout. Même si, pour reprendre le prophète Habacuc, même si « devant nous pillage et violence, dispute et discorde se déchaînent », nous savons que nous vivrons par notre fidélité au Seigneur Lui qui nous donne tout en nous faisant vivre de ses merveilles de grâces et de salut.
Et c’est dans cette réalité qui doit porter tout notre être et toute notre existence que nous pouvons entendre pour nous même cet appel au témoignage que nous adresse St Paul : « N’aie donc pas honte de rendre témoignage à notre Seigneur ». N’ayons pas honte car même si nous sommes perclus de défauts nous avons reçu de Dieu cette grâce de vivre dans l’émerveillement de sa présence et nous ne pouvons avoir comme désir que d’ouvrir les yeux du monde à la réalité divine. La honte supposerait que nous soyons l’origine de la Bonne Nouvelle alors que pas du tout, nous ne sommes que des vases d’argiles porteurs d’une réalité qui nous dépasse, nous ne sommes que les messagers improbables des merveilles de Dieu. Alors oui attachons à nous rendre témoignage des merveilles de Dieu en gardant à l’esprit, comme remède à toute honte, comme remède à toute gêne ou timidité, gardons à l’esprit cette parole de Ste Bernadette qui, en annonçant les apparitions de Notre Dame à Lourdes disait : « je ne suis pas chargée de vous le faire croire mais je suis chargée de vous le dire ». Alors ne nous taisons pas mais en vivant nous-mêmes des merveilles de Dieu témoignons à temps et à contre temps de la Bonne Nouvelle du Salut.
Amen.

29 Septembre - 26ème Dimanche du Temps Ordinaire


« Tu as reçu le bonheur, et Lazare, le malheur. Maintenant, lui, il trouve ici la consolation, et toi, la souffrance », cette parole de l’évangile de ce dimanche pourrait prêter à confusion. En effet, cela pourrait sous-entendre que plus on est malheureux en ce monde et plus on serait heureux dans l’autre et inversement ; et, des lors, si nous voulions être heureux dans l’éternité il faudrait donc chercher à être le plus malheureux possible en ce monde. Nous voyons bien que cela n’aurait absolument aucun sens et l’évangile ne nous conduit pas à rechercher le malheur mais il est au contraire porteur de joie et de bonheur. De plus, dans le début de la phrase « Tu as reçu le bonheur et Lazare le malheur », le « Tu as reçu », pourrait également conduire à en déduire que c’est Dieu qui nous donne le bonheur ou le malheur et que donc nous ne sommes que des marionnettes entre les mains de Dieu qui conduirait nos vies dans les ténèbres ou la lumière. Là encore, cette interprétation ne résiste pas à l’annonce évangélique. Mais alors, qu’en est-il ? Que veut dire cette phrase ?
            Tout d’abord, le bonheur dont il est ici question est un bonheur mondain, il désigne uniquement l’opulence de la vie de ce riche de la parabole, ce riche qui semble avoir tout ce dont on peut rêver. Mais sa richesse le rend aveugle, son orgueil l’empêche de voir le misérable qui est pourtant juste devant son portail. Oh il doit pourtant le croiser à chaque fois qu’il sort mais jamais il n’a eu le moindre mouvement pour soulager les misères, jamais il ne lui a donné ne serait ce qu’un morceau de pain alors que de somptueux festins étaient servis dans se demeure. Ainsi, le gros problème du riche ce n’est pas tant sa richesse mais c’est son orgueil qui le conduit à l’indifférence, à l’aveuglement volontaire.
            De l’autre côté se trouve Lazare, le pauvre Lazare. Lui qui est perclus d’ulcères et qui gît devant le portail de cette magnifique demeure, entendant les services du festin se succéder alors que la faim le tenaille. Mais Lazare ne maudit pas le riche, il ne condamne pas le riche à cause de sa richesse, il espère un peu de charité mais son espérance est pure, sans revendication. Lazare, au beau milieu de sa misère, demeure d’une grande humilité et d’une grande charité.
            D’autre part, la parabole nous rappelle un lieu commun de l’existence car le riche et le pauvre viennent à mourir nous rappelant, comme le dit si bien le psaume : « aussi cher qu’il puisse payer, toute vie doit finir » (Ps. 48). Ainsi oui, le riche est mort malgré sa richesse. Et tous deux entrent dans l’éternité. Mais le riche sombre aux séjours des morts c'est-à-dire en enfer. Ce n’est pas sa richesse qui le conduit en enfer, mais son orgueil et sa suffisance. Cette suffisance qui conduit le riche à penser qu’il se suffit à lui-même et qu’il n’a besoin de personne ni même de Dieu. Le pauvre Lazare, lui, entre dans la béatitude, non pas à cause de sa pauvreté mais bien à cause de son humilité, son humilité qui a appelé les anges à venir l’emporter dans la Royaume éternel.
            Ainsi, cette parabole constitue pour nous tous un rappel, un rappel fort car il concerne notre avenir éternel, il concerne notre propre éternité. Et pour gouverner nos vies dans l’ordre de la charité reprenons cette parole en l’épître de St Jean : « Celui qui a de quoi vivre en ce monde, s’il voit son frère dans le besoin sans faire preuve de compassion, comment l’amour de Dieu pourrait-il demeurer en lui ? ». N’endurcissons pas nos cœurs mais demeurons humble en faisant preuve de charité, chassons de nos âmes l’orgueil qui nous invite à la suffisance et demeurons ferme dans l’espérance. Et surtout, ne prenons pas ces paroles à la légère car cela concerne notre avenir éternel. Ne faisons pas semblant de rien afin que nous ne soyons pas dans le même cas que ce riche qui reconnaît ses mauvais choix une fois qu’il est trop tard… Le Seigneur nous montre la voie de la béatitude, empruntons résolument ce chemin afin que nous soyons au côté du Seigneur pour l’éternité. Amen.

22 Septembre - 25ème Dimanche du Temps Ordinaire


En ce dimanche, n’hésitons pas à réentendre cette révélation portée par St Paul : « Dieu notre Sauveur, […] veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la pleine connaissance de la vérité ». Oui, Dieu veut que tous les hommes soient sauvés, mais attention, il n’est pas dit que Dieu sauve tous les hommes mais bien que Dieu veut que tous les hommes soient sauvés, c’est une réalité, du côté de Dieu, aucun doute mais la force de la Révélation divine. Dieu veut que tous les hommes soient sauvés mais, la difficulté, c’est que trop souvent l’homme n’a pas le sentiment d’avoir besoin d’être sauvé et dès lors, l’homme ne se tourne pas humblement vers Dieu pour accepter de Lui le salut.
Pourquoi ? Et bien tout simplement parce que nous sommes souvent portés par une illusion, oh une illusion dont nous sommes nous-même la source et qui est amplifiée par notre société. Cette illusion consiste dans le fait que nous considérons bien souvent que pour nous tout va bien, même si nous connaissons parfois quelques difficultés nous pouvons vivre la plupart du temps dans l’insouciance avec un toit sur la tête, un frigo rempli, une voiture, un boulot, enfin bref, un confort qui fait que le temps qui passe, s’écoule relativement paisiblement. Et nous vivons dans l’illusion car nous voulons penser que tout cela durera. On vit dans le carpe diem, dans l’insouciance et les plaisirs de l’instant sans nous interroger sur le sens de l’existence, sur le sens de ce monde, sur le sens et la réalité de Dieu.
Quand j’étais plus jeune, non pas que je sois bien vieux mais on me disait que les églises étaient remplies de personnes âgées et que donc que la Foi finirait par se perdre. Au début c’est un constat que je faisais mais petit à petit j’ai pu prendre conscience qu’avec l’âge, l’amplitude de la vie s’amenuise, la retraite arrive, les enfants sont casés et ils sont loin. Et quand le calme s’impose, quand tout ce qui faisait la vie cesse d’exister, la question du sens de l’existence refait surface avec force et Dieu peut alors retrouver sa place, cette place qu’Il avait dû, bien malgré Lui, céder à d’autres occupations. Ainsi, l’âge permet à l’homme de chasser quelque peu l’illusion du monde pour retrouver le sens de sa vie qui s’enracine en Dieu. Avec l’âge l’homme fait le point sur son existence, il prend conscience que tout ce qui lui semblait important ne fait plus parti de sa vie lui montrant, par-là, qu’il se berçait dans l’illusion que c’était important. Lorsque l’homme fait le point sur son existence en se noyant dans son insignifiance il peut alors entendre résonner en son cœur cet appel de Dieu qui l’invite à l’accueillir, à vivre de sa vie, à se laisser sauver de son néant pour naître à l’éternité. Lorsque l’homme perd ses assurances, lorsqu’il perd l’illusion de ses assurances alors il peut laisser Dieu le rejoindre et, dans l’humilité, il peut accueillir la rédemption emportée par la miséricorde divine.
Ainsi pour nous, il nous faut prêter attention à ne pas nous laisser emporter par le flot de la vie, il ne nous faut pas donner aux choses plus d’importances qu’elles n’en ont. C’est d’ailleurs le sens de l’évangile quant à l’argent qui peut prendre toute la place jusqu’à chasser Dieu Lui-même ; l’argent qui devient l’image de tout ce que nous possédons et qui gouverne aussi une grande part de ce que nous faisons alors que, rappelons-nous, tout cela va disparaître, s’évaporer comme l’illusion qui gouverne le monde et qui tend à gouverner nos vies.
Alors oui, réaffirmons que Dieu notre Sauveur veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la pleine connaissance de la vérité et redisons avec toute la force de la Foi combien nous avons besoin d’être sauvé par Dieu afin que nous puissions vivre dès maintenant de l’éternité à laquelle Il nous appelle. Et en ce sens, rendons-nous compte que nous pouvons dès aujourd’hui combattre l’illusion du monde et poser des actes d’éternité, lorsque nous recevons le sacrement de la confession nous posons un acte en faveur de la miséricorde de Dieu pour nous, lorsque nous recevons la sainte communion nous posons un acte en faveur de la présence de Dieu en nos vies, lorsque nous prions nous posons un acte en faveur de notre relation à Dieu. Ces actes-là ne sont pas des illusions, ils resteront et ils façonnent déjà nos âmes en les apprêtant en vue de l’éternité. Ces actes d’éternité sont essentiels, primordiaux, et vécus pleinement ils ordonnent toute notre vie remettant chaque réalité à sa juste place. C’est ainsi que nous pouvons rejoindre Ste Thérèse d’Avila et prier avec elle :
« Que rien ne te trouble, que rien ne t'épouvante, tout passe, Dieu ne change pas, la patience obtient tout ; celui qui possède Dieu ne manque de rien : Dieu seul suffit. Elève ta pensée, monte au ciel, ne t'angoisse de rien, que rien ne te trouble. Suis Jésus Christ d'un grand cœur, et quoi qu'il arrive, que rien ne t'épouvante. Tu vois la gloire du monde ? C’est une vaine gloire ; il n'a rien de stable, tout passe. Aspire au céleste, qui dure toujours ; fidèle et riche en promesses, Dieu ne change pas. Aime-Le comme Il le mérite, Bonté immense ; mais il n'y a pas d'amour de qualité sans la patience. Que confiance et foi vive maintiennent l'âme, celui qui croit et espère obtient tout. Même s'il se voit assailli par l'enfer, il déjouera ses faveurs, celui qui possède Dieu. Même si lui viennent abandons, croix, malheurs, si Dieu est son trésor, il ne manque de rien. Allez-vous-en donc, biens du monde ; allez-vous-en, vains bonheurs : même si l'on vient à tout perdre, Dieu seul suffit. Amen ».

15 Septembre - 24ème Dimanche du Temps Ordinaire


Comment pourrions-nous ne pas être saisi par la bonté de Dieu qui transparaît dans l’évangile de ce dimanche. En effet, le Christ nous le redit, Il n’est pas venu pour les purs et les parfaits et en ce sens, rassurons-nous, avec un brin d’humilité et de réalisme, nous pouvons affirmer qu’il n’y a pas de purs ni de parfaits en cette église. C’est d’ailleurs ce que nous reproche le monde pour ne désigner personne. Et bien redisons le, non les chrétiens ne sont pas des purs et des parfaits, ce sont des pécheurs. Nous sommes des pécheurs. Mais, comme dans l’évangile, nous sommes de ces pécheurs qui avons découvert et rencontré le Seigneur Jésus. Nous sommes des pécheurs qui avons découvert l’Amour de Dieu, qui vivons dans la Foi en la rédemption établi par le Christ. Nous sommes des pécheurs qui savons que Dieu s’est fait homme en la personne de Jésus et qu’Il est allé jusqu’à la passion et la mort sur la croix pour nous racheter. Nous sommes des pécheurs qui savons que Jésus Christ, vrai Dieu et vrai Homme, est ressuscité pour nous manifester que nous sommes invités à entrer dans l’éternité. Et dans la Foi, nous tâchons de nous rapprocher de Dieu en nous laissant convertir par sa grâce, en nous laissant attirer par Dieu, en essayant de mettre toute notre pauvre volonté à faire de notre vie une vie véritablement chrétienne.
Ainsi, en nous considérant nous-même avec humilité et réalisme, nous ne pouvons que reconnaître combien Dieu est venu Lui-même à notre rencontre. Dieu est venu vers nous car Dieu vient à la recherche de la brebis perdue. Il ne s’agit pas ici de s’apitoyer sur son sort mais de poser sur nous un regard vrai et humble qui nous permet surtout de considérer combien Dieu fait tous les efforts pour nous, combien Dieu nous appelle de nos ténèbres à sa lumière.
Mais, après nous être considéré nous même sans aucun égocentrisme, nous pouvons porter notre regard sur tous ceux qui nous entourent, nous pouvons considérer tous ceux qui n’ont pas fait cette rencontre avec le Christ ressuscité. Et alors, nous pouvons aussi percevoir combien Dieu a le désir de les rencontrer également, combien Dieu a le désir de manger et de boire avec eux, combien Dieu souffre en son être qui est Amour de voir toutes ces âmes si loin de Lui. Ce constat doit résonner en nous jusqu’à produire un formidable élan à devenir de véritables missionnaires. Nous avons comme mission d’annoncer l’Amour de Dieu, d’annoncer la soif que Dieu a de chacun des membres de notre humanité. Ainsi, je vous propose une chose cette semaine. Je vous propose de poser cette semaine un acte missionnaire, un acte d’annonce de la Foi. Ne dîtes pas que vous n’en êtes pas capable, que vous ne savez pas quoi dire ou quoi faire, tout cela ce ne sont que de fausses excuses car ce n’est pas un cours de théologie qui vous est demandé, ce n’est pas non plus une prouesse quelconque, ce que le Seigneur nous demande c’est de témoigner de notre amour de Lui. Des amoureux n’ont pas besoin d’un manuel pour parler de leur amour, ils en parlent tout simplement parfois avec imprécision et même maladroitement mais ils en parlent avec passion, avec amour. Et bien c’est cela que je vous invite à faire cette semaine. Parler du bon Dieu, du Christ, de l’Eglise avec amour et passion afin de permettre peut-être qu’une personne se tourne vers le bon Dieu dans le secret de son cœur. N’ayons pas peur du péché des autres qui au contraire appelle la rédemption du Christ, n’ayons pas peur d’être regardé de travers car même les regards de travers n’empêchent pas les oreilles d’être attentive, n’ayons pas peur de parler, de témoigner, de vivre notre Foi. Nous ne sommes pas des parfaits, nous ne sommes pas purs, nous sommes pécheurs mais nous avons cette grâce, ce don de la Foi qui nous fait vivre et qui est appelé à faire battre le cœur de tout homme alors rayonnons de Dieu qui demeure présent malgré nos propres imperfections.
Amen