« La
cigale et la fourmis » voilà comment La Fontaine a traduit en un conte
pour enfant la réalité de la parabole de ce dimanche. La finale de ce conte que
nous connaissons tous donne en substance ceci : « La Cigale, ayant
chanté tout l'Été, se trouva fort dépourvue quand la bise fut venue. [..] Elle
alla crier famine chez la Fourmi sa voisine, la priant de lui prêter quelque
grain pour subsister […] « Que faisiez-vous au temps chaud ? dit [la fourmi] à
cette emprunteuse. « Nuit et jour à tout venant je chantais, ne vous
déplaise ». « Vous chantiez ? J'en suis fort aise. Eh bien ! Dansez
maintenant ». Tout comme pour la parabole, l’insouciance n’est pas récompensée
et bien au contraire, elle est renvoyée à sa propre inconsistance.
Ainsi,
le Seigneur Lui-même nous averti contre cette insouciance qui peut saisir et
qualifier une vie qui n’attend qu’une chose : que le temps passe et qui ne
se préoccupe que de profiter de l’instant, vivant dans un carpe diem qui ne
voit pas plus loin que le jour. Et quand la vie arrive à son terme, un regard
en arrière suffit pour constater la simple inconsistance de cette existence
vécue dans une insouciance volontaire. A ce sujet, c’est bien à notre vie
spirituelle qu’il nous faut appliquer cet avertissement du Seigneur. En effet,
dans l’ordre matériel nous ne sommes pas pour la plupart parmi ces insouciants,
nous prévoyons et si telle dépense nous prend de court et bien c’est au régime
de pâte que nous aurons droit. Mais dans l’ordre spirituel, force est de
constater que d’une manière habituelle, l’insouciance est plutôt de mise, la
nécessité de la messe du dimanche est bien facilement écarté pour tout autre
projet, la confession est elle-même repoussée au mieux jusqu’à Noël si ce n’est
jusqu’à Pâques sans parfois préciser l’année, la prière quotidienne est, elle
aussi, bien souvent remise à cet éternel demain. Oh bien sûr, me direz-vous,
nous avons bien des excuses et il est certain que nous sommes bien souvent
passé maître dans cette capacité à nous trouver des excuses qui même si elles
sont bien souvent bancales nous suffisent à garder un semblant de bonne
conscience.
Et
bien chers amis, en ce dimanche, il nous faut rejeter cette insouciance
spirituelle, ne soyons pas des cigales de l’existence mais soyons de ces
fourmis qui font de cette vie le tremplin de l’Eternité. La cigale spirituelle
à la fin de sa vie se trouvera bien dépourvue et face à l’infini Amour de Dieu
elle ne pourra que présenter ses regrets de n’avoir pas pris sa vie au sérieux.
La fourmi spirituelle à la fin de sa vie se trouvera également bien dépourvue
mais face à l’Amour divin elle pourra tout de même compter sur toutes les
œuvres de Salut qu’elle aura accompli, œuvres qui la porteront au plus prés du
Seigneur.
Ainsi,
évacuons de nos vies cette insouciance spirituelle, reprenons conscience que
notre vie d’ici bas est le prélude à notre Eternité, reprenons conscience que
nous pouvons aimer Dieu dès maintenant, que nous pouvons nous laisser aimer par
Dieu dès maintenant, que nous pouvons nous laisser combler de toutes les grâces
que le bon Dieu nous destine si nous
nous disposons à les recevoir.
Notre
salut, notre Eternité se construit dès maintenant alors prenons au sérieux la
Parole du Seigneur qui nous redis avec force : « veillez donc, car
vous ne savez ni le jour ni l’heure ». Alors veillons, gardons nos âmes
auprès du bon Dieu afin que si notre vie devait s’arrêter en cet instant nous
ayons simplement la joie de retrouver le Seigneur que nous aurons aimé et servi
au long de notre vie.
Amen.