Paroisses de La Bouilladisse – La Destrousse – Peypin – Belcodène

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Centre paroissial : 7, Bd. Francis CAPUANO - Place Notre Dame 13720 La Bouilladisse

mardi 29 décembre 2015

27 décembre - Ste Famille

Alors que nous sommes encore portés par les belles festivités de Noël, en ce dimanche nous entrons en ce cocon familial qui accueillit jadis l’enfant Dieu. Et quelle belle, quelle sainte Famille, la très sainte Vierge Marie, le juste saint Joseph et le Seigneur Jésus. Ô combien la vie au sein de cette famille devait être singulière, totalement habitée par la charité, portée par la sainteté éminente de chacun de ses membres. Une belle, une sainte famille, une famille parfaite et idéale. Mais si nous célébrons en ce jour cette sainte Famille c’est certes pour l’honorer mais c’est aussi pour nous rappeler ce vers quoi nous devons tendre, c’est pour nous rappeler que nous sommes invités à vivre la sainteté en nos vies et aussi en nos familles.
Ainsi, St Joseph demeure la figure du père de famille. Travaillant le bois pour subvenir aux besoins des siens, St Joseph est également celui qui demeure à l’écoute de Dieu, embrassant la volonté divine comme St Joseph nous l’a montré en recevant l’annonce de l’identité de ce fils qu’il adoptât, en accueillant la Vierge Marie chez lui dans la Foi en la réalité de l’annonciation et l’incarnation de Dieu. St Joseph sut renoncer à ses propres vus pour protéger ceux qui lui étaient confiés.
La Vierge Marie demeure également figure éminente de toute maternité, portée par la Foi elle reçut l’annonce de la naissance de Dieu, elle donna naissance à cet enfant le chérissant en chaque instant, consciente du miracle qui s’accomplissait sous ses yeux, elle conservait les paroles de son divin enfant en son cœur.
Et dans la contemplation de la sainte Famille, Le Seigneur Jésus demeure la plus belle figure de l’enfance porté par une amitié intense avec Dieu le Père dans un respect immense envers ses parents.
La Sainte Famille, il semblerait qu’aujourd’hui cette sainte image soit dépassée alors que la famille d’aujourd’hui tend à perdre son identité, alors que les séparations sont légions, alors que la Foi a déserté bien des familles, alors que les enfants sont victimes de l’idéologie du genre qui est aujourd’hui relayée en publicité par une grande chaîne de magasin. Où va-t-on ? Que cherche la société actuelle ? Qu’allons-nous laisser à nos enfants ? Il y’aurait de quoi être inquiet.
Et bien c’est justement en ces moments où tout semble allé de travers qu’il  nous faut revenir à la réalité de notre identité, à la réalité de l’identité de la vie, à l’intensité de la Foi. Qu’importe les idéologies, l’histoire nous apprend qu’elles passent et finissent par être engloutie par leur propre absurdité. Qu’importe ce que l’on veut nous faire croire, nous faire admettre comme étant juste en bafouant même la simple réalité de la nature. Qu’importe tout cela car nous fondons notre avenir non sur les mouvements de la pensée humaine qui tend bien souvent à s’égarer dans une bouffonnerie masquée par des termes savants qui ne dupent que ceux qui les inventent. Nous fondons notre avenir sur la belle annonce de Noël qui nous a rappelé la naissance du Sauveur : « Aujourd’hui un sauveur vous est né dans la ville de David », nous fondons notre avenir sur le resplendissement de la sainte Famille qui permit au Salut d’advenir, nous fondons notre avenir sur la grâce que le Seigneur nous communique en ses sacrements. Le mouvement du monde pourrait tourner à la folie que tout ceci demeurera immuable, scellé dans l’éternité, porté par l’Eternel.
Alors oui, soyons saints, soyons saints dans l’accueil toujours plus réelle, intense du Seigneur Jésus qui nous recherche par Amour. Soyons saints dans le monde pour témoigner devant tous de la réalité de l’existence, de la réalité de leur essence, de leur nature, de leur personne. Soyons saints aussi en famille et c’est peut-être là que c’est le plus difficile car la famille nous la recevons et nous avons des liens bien particuliers avec chacun de ses membres. Nous le savons, il est plus facile d’être meilleurs avec ceux que nous croisons qu’avec ceux avec qui nous vivons et c’est bien pour cela qu’il nous faut demeurer uni au Seigneur et à sa grâce surtout dans le cadre familial. La charité doit être réelle donnant le coup de main nécessaire, encourageant dans les moments plus difficiles, pardonnant sans délai. Au sein de la famille il nous faut faire triompher l’amour, l’amour vrai et sincère, il nous faut établir la Foi, vivre dans la présence du Seigneur.
Et la Tradition donne un nom qui qualifie la réalité de la Famille catholique ce nom est celui : d’église domestique. La famille est une église domestique au sens où elle demeure le lieu de la Foi vive et ardente, lieu de la présence du Seigneur, lieu de la grâce fruit du sacrement de mariage, lieu de la vertu de chacun de ses membres. La prière en famille ne doit pas être une option facultative mais un pilier de l’union de ses membres, le bénédicité au début du repas permet aussi de rappeler à tous la présence et la bonté de Dieu. Rien de bien compliqué dans cela mais ô combien cela demeure essentiel.
Et s’il y’a des problèmes en famille et bien demandons nous comment nous pouvons faire pour que ces problèmes soit résolus ou au moins comment la paix peut-elle s’établir. Rappelons-nous toujours que la famille ne sera sainte que porté par la sainteté de chacun de ses membres alors n’attendons pas que l’autre grandisse en vertu ou en sainteté ou en charité ou en miséricorde mais tâchons nous de grandir en vertu et en sainteté et en charité et en miséricorde. Le bon Dieu nous appelle nous d’abord à le suivre.
Alors en ce dimanche, confions nous de grand cœur à chacun des membres de la sainte Famille, confions nous à St Joseph afin qu’il nous obtienne la grâce de demeurer fidèle à la volonté du Seigneur, confions-nous à la Vierge Marie afin qu’elle nous obtienne la grâce d’accueillir toujours plus intensément la présence du Seigneur en nos vies et confions-nous à l’enfant Jésus en Lui demandant la grâce de s’établir en nos âmes, en nos cœurs en nos vies, et à tous trois demandons la croissance de notre Amour de Dieu qui seul nous conduira sur le chemin de la sainteté véritable, qui seul fera de nos familles des saintes familles.

Amen.

25 décembre - Messe du St jour de Noël

Le soleil s’est levé, la sainte, la belle nuit est déjà derrière nous, Noël se vit encre aujourd’hui mais sa magie semble être comme attachée à la nuit. Le jour est là mais qu’y’a-t-il de changer ? En une réponse rapide nous serions tenté de dire rien, tout est à sa place, hier et aujourd’hui semble se ressembler et demain ne démentira vraisemblablement pas cet état de fait. Tout est pareil…
Et c’est vrai mais c’est parce que c’est vrai que nous sommes blasés. Comment se fait-il qu’après avoir fêté la naissance du Seigneur Jésus, comment se fait-il qu’après avoir fêté la venue de Dieu dans la chair tout nous semble identique ? Je dis bien « nous semble » car c’est notre regard à nous qui aurait dû vivre une révoluation, notre manière d’appréhender le monde, notre manière de vivre la vie. Dieu vient, Il est là dans ce nourrisson qui nous a été confié hier soir, Dieu est venu et nous savons que sa venue va conduire Dieu à la souffrance et à la mort pour nous, Passion-mort-résurrection tout cela est déjà présent dans ce nourrisson qui ce matin se réveil dans ses langes. Mais par-delà les actes que va accomplir Dieu Lui-même c’est surtout la Révélation de son amour pour nous qui devrait provoquer un véritable séisme en chacune de nos vies, en chacune de nos âmes, de nos cœurs.
Et si tout semble comme hier c’est parce qu’il nous faut restaurer en nous notre capacité d’émerveillement, parce qu’il nous faudrait vivre chaque Noël comme le premier, comme le dernier comme l’unique. Nous nous habituons trop facilement à Dieu Lui-même, à son Amour infini, à sa présence, à son action. Tous les mystères de la vie du Seigneur Jésus ne sont souvent vécu que comme un rappel de chose, d’évènement connus alors que c’est une mystère actuel qui se déploie, alors que la présence effective du Seigneur doit être redécouverte en chaque instant. Laissons-nous émerveiller par la venue dans la chair de Dieu Lui-même non pas comme un évènement d’antan mais bien comme un évènement actuel car la venue dans la chair de Dieu permet cette présence réelle du Seigneur en son eucharistie, en ses sacrements, permets de recevoir cette fabuleuse annonce de notre Salut, permet de reconnaître à quel point Dieu est en quête de l’homme et de chacun de nous, permet de saisir l’intensité de l’amour de Dieu qui a conduit Dieu a se faire l’un de nous.
Même cette phrase semble commune alors qu’elle recèle tant de merveilles : Dieu s’est fait l’un de nous. Voilà cette annonce  de Noël qui doit produire en nous une véritable révolution de la grâce et de la vertu.
Mais la bonne nouvelle dans tout cela c’est que si nous sommes blasés, il nous revient à nous de changer cet état de fait, ne laissons pas Noël s’en aller comme une simple date du calendrier annuel mais arrêtons-nous un instant, laissons-nous émerveiller par ce mystère infini de l’incarnation, de la venue dans la chair de Dieu Lui-même, laissons-nous inonder par l’intensité de l’Amour qui porte cet évènement et c’est irradié par cet Amour divin, émerveillé par la nouvelle de la naissance de Dieu pour nous qu’hier ne sera pas comme aujourd’hui car nous nous serons rapproché de l’unique essentiel de nos vies à savoir Dieu Lui-même.
Que chaque Noël soit pour chacun de nous comme une marche qui nous rapproche du Ciel, qui nous rapproche de Dieu. Alors laissons le Seigneur illuminer notre regard, laissons le Seigneur faire de nous ses instruments pour changer le monde afin qu’hier ne soit pas comme demain mais que demain soit plus divin qu’hier, voilà le vœu de Noël,  le cadeau de Noël que nous pouvons demander au bon Dieu.

Amen.

24 décembre - 20h et Messe de Minuit

En ce soir c’est bien un anniversaire que nous célébrons, anniversaire d’une naissance, de celle du Seigneur Jésus. En cette nuit un petit d’homme est né. Miracle de la vie qui ne doit jamais cesser de nous émerveiller. Mais par-delà ce miracle de la vie, par-delà cet anniversaire qu’il convient de célébrer et d’honorer nous sentons bien que cela cache un mystère bien plus grand. Et ce n’est pas tant lié à l’évènement de la naissance qu’à l’identité de celui qui est né en cette nuit. Oui Jésus est né ce soir mais surtout, Dieu est né ce soir.
Est-ce que Dieu avait besoin de naître ? Est-ce que la naissance de Dieu en ce soir signifie qu’Il n’était pas auparavant ? Nous savons bien que non, Dieu n’avait pas besoin de naître car c’est de Lui que tout est né, Dieu était avant toute chose puisque c’est de Lui que tout chose tire son existence. Dieu n’avait pas besoin de naître mais Dieu est bien né ce soir. Pourquoi ? Aucune nécessité en tout cela car cette naissance n’était pas nécessaire. Ce n’était pas nécessaire mais alors, pourquoi ? Et bien laissez-moi prendre un petit exemple.
Lorsque nous avons quelque chose d’important à annoncer à quelqu’un nous savons qu’il n’est pas bon de le dire par téléphone, lorsque quelque chose est véritablement important, nous tâchons d’organiser une rencontre pour que la chose soit dite face à face. Cette manière de faire est au minimum fruit du respect et au mieux fruit de l’amour. Dans l’absolu, si nous avions quelque chose à dire à notre pire ennemi, quel que soit la gravité de la chose nous ne prendrions pas de gants mais ceci est purement spéculatif car nous tâchons tous de ne pas avoir d’ennemi et encore moins de pire ennemi. Et bien le bon Dieu a voulu nous rencontrer face à face, Il n’a plus voulu utiliser sa ligne de communication habituelle qu’étaient les prophètes, Dieu est venu pour nous dire une chose importante, pour nous rencontrer, pour se révéler à nous, pour nous dévoiler son visage, pour nous faire entendre sa voix, pour nous montrer ses actions, pour nous manifester son amour, pour nous communiquer son salut. En ce soir Dieu vient nous dire quelque chose d’important, Il vient nous dire qu’Il nous aime tous et chacun en particulier et qu’Il désire nous établir en son Amour jusque dans l’éternité en nous montrant le chemin du salut. Dieu se fait homme par amour de l’Homme. Dieu se rapproche de l’humanité en en devenant membre à part entière afin que l’homme se rapproche de Lui jusque dans l’éternité.
Et Dieu nous rejoint en vivant ce miracle de la vie dont Il est l’auteur, en naissant de la Vierge Marie sa Mère comme tous les nourrissons du monde. Et si nous considérons ensemble un nourrisson, nous ne pouvons pas dire qu’un nourrisson soit menaçant, qu’un nourrisson soit fort ou dangereux bien au contraire. Et bien, Dieu s’est fait petit enfant car Dieu désire être connu, reconnu dans la faiblesse d’un nourrisson qui est dépendant de ceux dont il est à la charge. En cette nuit, Dieu nous dit qu’Il désire dépendre de nous.
Dieu désire dépendre de chacun de nous à tel point que cette nuit, cette sainte nuit, c’est Dieu nourrisson qui est abandonné devant chacune de nos âmes. Oh, nous ne serons pas assez cruel pour le laisser dehors alors nous allons le laisser entrer, nous allons lui faire une petite place au moins ce soir, au moins cette nuit, au moins en cette messe de Noël. Mais et après. Recevoir un nourrisson signifie s’en occuper tout au long de l’année. On ne peut pas le débrancher, ni le ranger dans un tiroir en attendant notre éventuel envie de nous en occuper. Tout comme un nourrisson, nous devons nous occuper du bon Dieu que nous recevons en cette sainte nuit. S’occuper de Lui c'est-à-dire Lui permettre de s’épanouir en nos vies.
Pour ma part, je suis bien souvent admiratif des jeunes parents qui voient leurs nuits de sommeil se réduire, qui supportent cris et pleurs, qui voient leurs existences bousculés mais pourquoi consentent-ils à tout cela si ce n’est par amour et l’amour efface comme par magie tous les efforts auxquels ils ont consenti. Un sourire de leurs progéniture et tout s’évanouit.
Et bien avec le bon Dieu il en est de même. Oui, il nous faut nous occuper du bon Dieu en nos vies, Lui faire une place réelle en nos vies afin que le Seigneur puisse habiter chaque moment de nos existences, il nous faut faire tout cela par amour en nous laissant réconforter, en nous laissant inonder de cet amour infini qu’est Dieu Lui-même. Alors oui en cette nuit, accueillons l’enfant Jésus en nos âmes, en nos cœurs, en nos vies mais que cet accueil soit réel, engageant notre existence toute entière dans un amour profond et sincère du bon Dieu. Noël comme une naissance est un commencement et bien que ce Noël soit pour chacun de nous une nouvelle naissance de notre amour du bon Dieu, une renaissance de notre relation avec le bon Dieu. Dieu vient jusqu’à nous comme un nourrisson, accueillons et chérissons le ce soir, cette nuit et toute notre vie.

Amen. 

24 décembre - 17h Messe des Familles

En ce soir de Noël, laissez-moi vous raconter cette histoire qui a traversé les temps.
Simon était un commerçant de Bethléem, il était vendeur d’huile, de cette huile qui était utilisée pour les lampes. Tous les soirs Simon aimait se promener avant d’aller se coucher.
La nuit était déjà tombée mais ce soir Simon tenait à faire sa promenade quotidienne. Il prit sa cape et emprunta le chemin habituel. Quittant le village et s’aventurant un peu dans la campagne, il aimait ce moment qui lui permettait de réfléchir. Et ce soir, il réfléchissait à ses difficultés dans son commerce, à ses parents qui prenaient de l’âge, il réfléchissait aux difficultés qu’il avait avec Matthieu son ami d’enfance. Ses pieds connaissaient le chemin et Simon ne levait que rarement la tête pour savoir où il en était de son petit parcours. Mais tout d’un coup, le silence se fît. Un silence intense qui n’était pas celui de la nuit toujours troublé par le souffle du vent, le bruissement des herbes folles où le hululement des chouettes. D’un seul coup plus rien. Instinctivement Simon s’arrêta. Il regarda autour de lui mais rien ne bougeait, tout semblait s’être arrêté. Il distingua au loin un peu de lumière dans une sorte de cabane au milieu d’un champ. La lumière était le seul mouvement quand d’un seul coup, un cri résonna, un cri étonnant, troublant. Un cri ou bien plutôt des pleurs, oui c’était bien des pleurs, des pleurs d’enfant, d’un bébé. Simon fut saisi par ces pleurs au plus profond de lui mais il n’en éprouva ni crainte ni énervement, ces pleurs résonnaient en lui comme la plus douce des musiques. Simon décida de s’approcher mais il était comme attiré par cette bicoque. Il atteint rapidement la petit fenêtre de côté et ne résista pas, il regarda par la fenêtre et découvrit un scène qui se grava en son esprit. Un couple était là saisi dans la contemplation du nouveau-né qui déjà leur souriait paisiblement. Simon se prit à sourire, touché par cette scène. Mais d’un seul coup, ses yeux rencontrèrent ceux du nourrisson. Et là le temps s’arrêta de nouveau et Simon ne put que ressentir une chaleur intense en sa poitrine. Simon fut envahie par un amour infini, en cet instant il se savait aimé, aimé à la folie d’un amour incroyable, d’un amour infini. Une douce musique se fit entendre dans le lointain jusqu’à devenir intense, Simon pensait que cela venait de lui mais l’enfant quitta son regard pour le diriger vers le ciel. Simon fit de même et il vit une multitude d’ange virevolter au-dessus du toit de chaume et leur chant se précisa dans un Gloire à Dieu qui emplissait la campagne. Simon ne pouvait bouger, saisit par ce spectacle il le contemplait sans bruit ni mouvement. Puis il vit arriver des bergers, arrivant comme en procession jusqu’à cette pauvre maison. Les bergers n’avaient d’yeux que pour l’enfant qui posa sur chacun d’eux son regard. Après un long moment, après que les anges eurent regagné les cieux, les bergers eux-mêmes s’en retournèrent vers leurs pâturages, l’enfant venait de s’endormir entre les bras de sa mère. Simon lui-même sentit qu’il fallait poursuivre la route, sans bruit il s’éloigna et regagna sa maison. Assis chez lui, Simon se sentait heureux, oh bien sûr il savait qu’il avait toujours les mêmes ennuis dans son commerce, que ses parents continuaient à vieillir et que son ami Matthieu était toujours aussi difficile mais tout cela était secondaire car ce qu’il avait découvert dans les yeux de ce nourrisson ce soir c’était un amour intense. « Je suis aimé de Dieu », voilà les mots qu’il ne cessait de se répéter un sourire béat imprimé sur la figure. La nuit finalement l’emporta dans un sommeil heureux et Simon depuis ce soir-là changea car il voulait aimer en retour celui qui l’aimait d’un amour intense, car il voulait aimer Dieu qui l’aimait d’un amour infini.
Cette petite histoire, c’est ce soir qu’elle peut arriver pour chacun de nous. Tout comme Simon nous avons quitté la chaleur de nos maisons, enfilé nos blousons pour affronter le froid. Nous avons tous franchi la première étape. Nous sommes venu en cette église oh bien sûr porté par la joie de Noël nous tâchons d’enfouir nos soucis au plus profond de nos cœurs au moins le temps de cette soirée que nous voulons tous exceptionnelle, joyeuse, différente. Mais nous savons que la réalité nous rattrapera et que ce soit demain ou après-demain la vie reprendra ses droits et nous rappeler à la réalité. Difficultés professionnelles, familiales, amicales, tout cela reprendra sa place. Mais ce soir tout peut changer. Laissons-nous tous attirer par le silence de cette nuit, attachons nous à ce silence en nos âmes en nos cœurs pour entendre résonner le cri de l’avènement du Seigneur. Approchons nous de la fenêtre de nos cœurs pour contempler Celui qui est né ce soir. Dieu est là. Aucune menace en Lui, aucune colère ni ressentiment, Dieu est là en un nourrisson impuissant. Dieu est là et Il cherche notre regard, Il l’appelle alors surtout en cette nuit ne détournons pas le regard, dans le silence de nos âmes laissons-nous regarder par le Seigneur et regardons le Seigneur, découvrons nous aussi à quel point nous sommes aimés de Dieu, aimés par Dieu qui nous rejoint en notre humanité en se faisant nourrisson, aimés par Dieu qui se remet tout entier entre nos mains comme ces nouveau-nés si fragiles. Si nous faisons cet effort de croiser le regard du bon Dieu alors oui nous regagnerons nos maisons, oui nous les regagnerons avec nos difficultés nos soucis mais rien ne sera comme avant parce que nous saurons que ce soir c’est l’amour infini de Dieu qui est venu jusqu’à nous, parce que nous saurons que nous sommes aimés de Dieu oh non pas comme une simple idée si générale qu’elle en perd de son intensité. Non, ce soir la découverte c’est que je suis aimé à la folie par le bon Dieu qui vient jusqu’à moi, c’est que tu es aimé à la folie par le bon Dieu qui vient jusqu’à toi, toi personnellement, tu es aimé de Dieu. Voilà le cadeau que le bon Dieu désire nous faire en cette sainte nuit de Noël, alors acceptons ce cadeau et laissons-nous saisir par l’amour de Dieu.

Amen.

20 décembre - 4ème Dimanche de l'Avent

C’est toute la logique du salut qui se déploie devant nos yeux à travers les lectures de ce dimanche. Tout d’abord le prophète Michée condense en quelques lignes toute l’annonce des prophètes du peuple d’Israël. Ce messie tant attendu qui doit apparaître dans la ville de Bethléem en Judée gouvernera le peuple d’Israël et Il sera la paix. Et cette prophétie de Michée date de plus de 7 siècles avant la naissance de Jésus Christ, 700 ans séparent ces paroles de leur avènement, 700 ans séparent l’annonce et sa réalisation. Et il est certain que cette prophétie avait dû être reçu de manière étrange car on ne s’attend pas à ce que le messie surgisse de Bethléem, on s’attend à la voir naître à Jérusalem. Et peut-être que les contemporains de Michée ont-ils reçu ces paroles quelque peu à la légère en se disant en eux-mêmes qu’ils verront bien. Certains ont dû très certainement rejeter cette prophétie oh non pas publiquement mais intérieurement en ne prêtant pas foi à ces paroles. Et pourtant, et pourtant la prophétie s’est belle et bien réalisée et c’est un évènement qui appartient à l’histoire que celle de la naissance de Jésus en la petite bourgade de Bethléem. Certes, il fallut attendre 7 siècles mais qu’importe le temps pour le bon Dieu ; ou plutôt, il était nécessaire que Dieu prenne son temps afin que le peuple soit amené à l’accueil de son Fils Jésus Christ. Cette prophétie de Michée doit nous inviter à avoir une Foi sûre et sereine dans les Paroles que le Seigneur, dans la Parole de Dieu, dans les Evangiles qui surpassent toute prophétie.
Dans l’évangile, c’est Elisabeth qui prend le relais de Michée exultant en la présence de la Vierge Marie qui venait d’avoir la visite de l’ange Gabriel et qui portait en son sein le Verbe de Dieu. Mais extérieurement, rien ne transparaissait, la grossesse était encore invisible. Mais ce que les yeux ne voit pas, la grâce le dévoile et c’est ainsi qu’Elisabeth exulte reconnaissant dans le sein de Marie son Sauveur, reconnaissant que Marie est mère du Sauveur, Mère du Christ, Mère de Dieu.
Mais si nous allons plus avant dans le mystère de cette rencontre entre la Vierge Marie et Elisabeth, il nous faut également considérer la rencontre étonnante entre St Jean-Baptiste, demeurant dans le sein d’Elisabeth, et Jésus demeurant dans le sein de la Vierge Marie. Mystérieusement, St Jean-Baptiste réagit à la présence de son Seigneur. Et si cela préfigure déjà la rencontre futur qui conduira au baptême de Jésus par St Jean Baptiste cela nous conduit également à considérer la beauté de la maternité qui débute dés l’instant de la conception car dés cet instant la vie est là. Miracle de la vie qu’il nous faut protéger envers et contre tout, Miracle de la vie qui fut le chemin que Dieu a choisit pour prendre notre nature humaine.
Et tout en gardant en toile de fond cette rencontre exceptionnelle entre Elisabeth et la Vierge Marie, entre St Jean-Baptiste et Jésus, il nous faut recevoir de la lettre aux Hébreux l’expression de l’essence même de la mission du Seigneur Jésus. Car si Dieu se fait homme en Jésus c’est certes pour nous rejoindre en notre nature humaine, c’est certes pour nous montrer à quel point Il se veut proche de nous en connaissant les malheurs de l’existence jusqu’à la souffrance et la mort, c’est certes pour nous parler directement sans la médiation des prophètes mais d’une manière plus essentielle, le Fils, deuxième personne de la sainte Trinité se fait homme pour faire la volonté du Père. Cette notion est essentielle car c’est l’obéissance du Seigneur Jésus qui rachète la désobéissance d’Adam notre premier parent, c’est l’obéissance du Seigneur Jésus qui obtient à l’humanité la capacité de recevoir de ses mains le salut éternel rachetant en ce sens la désobéissance d’Adam qui marqua notre nature humaine du péché originel, qui sépara l’humanité de Dieu.
La mission du Seigneur Jésus est celle de notre salut, voilà l’affirmation essentielle de toute la vie du Seigneur Jésus, voilà le véritable sens de la fête de Noël que nous vivrons dans quelques heures et qui dans le mystère de l’incarnation va se déployer jusqu’à la passion, jusqu’à la croix, jusqu’à la résurrection du Seigneur. Tout est là.
Alors en ce 4ème Dimanche de l’avent laissons-nous envahir par l’ensemble du dessein divin qui est porté par son Amour envers chacun de nous et demandons au Seigneur d’augmenter notre Foi en sa Parole qui s’accomplit car sa Parole est vérité comme le manifeste le prophète Michée, demandons au Seigneur d’augmenter notre compréhension du mystère de son incarnation, de sa venue dans la chair, du salut qu’Il nous a obtenu. Dieu va venir, Dieu est venu, Dieu vient accueillons-Le dès cet instant.

Amen.

13 Décembre - 3ème Dimanche de l'Avent

« Que devons-nous faire ? » cette interrogation des foules que nous révèle l’évangile de ce Dimanche nous pouvons tout à fait la faire nôtre et nous adressant au Seigneur nous pouvons Lui demander : « Que devons-nous faire Seigneur pour demeurer auprès de Toi en cette vie ? Que devons-nous faire Seigneur pour entrer dans la béatitude éternelle ? ». Notons tout d’abord que cette question marque une obligation, un devoir qui serait nécessaire. Nous ne sommes pas dans l’ordre de la possibilité mais bien dans l’ordre de la nécessité. Qu’est ce que nous devons faire ? Et dans un même temps, cette question est extrêmement pratique, elle appelle une réponse qui conduise à une action, à un agir. Qu’est ce qu’il est nécessaire que nous fassions ?
Cette question si essentielle car mettant en jeu notre avenir éternel, cette question a reçu une réponse par l’ensemble de la vie du Seigneur Jésus qui nous demande de prier sans cesse, de demeurer en son amitié, de vivre de sa vie et  de sa présence agissante. Mais si nous connaissons le chemin, il nous faut reconnaître que nous avons bien du mal à le suivre, nous avons bien du mal à demeurer dans cet état de perfection auquel le Seigneur nous appelle. Mais malgré ces difficultés, St Paul nous invite à demeurer toujours dans la joie, à demeurer dans cette joie qui n’est pas le fruit des évènements heureux de nos vies mais qui s’enracine dans la proximité de Dieu, dans l’amour infini de Dieu dont nous sommes appelés à être comblé. Ainsi, paradoxalement, malgré nos difficultés à suivre le chemin de la radicalité évangélique, c’est la joie qui doit demeurer en chacun de nous non que notre éloignement du Seigneur ne soit pas important mais bien parce que nous savons que nos difficultés sont la cible de la miséricorde infinie du Seigneur. Dieu nous rejoint malgré nos écarts, Dieu nous aime malgré nos péchés, Dieu désire nous faire miséricorde malgré notre faiblesse. Cette joie de l’amour inconditionnel du Seigneur est bien chanté par le prophète Sophonie : « Réjouis-toi, de tout ton cœur bondis de joie, […] Le Seigneur a levé les sentences qui pesaient sur toi ». La miséricorde du Seigneur est source de notre joie, cette miséricorde infinie fruit de l’Amour qu’est Dieu en Lui-même. Il nous faut donc demeurer dans la joie même en allant rechercher la miséricorde que le Seigneur nous offre dans le sacrement de la confession. Car ne nous leurrons pas, la miséricorde divine, le Seigneur a voulu qu’elle nous soit prodiguée par ce sacrement comme Il l’annonçait à ses apôtres : « Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis ; tout homme à qui vous maintiendrez ses péchés, ils lui seront maintenus ». Dès lors voici le chemin qui doit être le nôtre : la source de notre joie c’est la miséricorde de Dieu qui nous est communiquée par le sacrement de la confession qui nous rétabli également dans une pleine communion avec Dieu. Ô je connais bien les craintes face aux sacrements de la confession :
Tout d’abord, il y’a ceux qui considèrent qu’ils n’ont pas de péché, qu’ils n’ont rien à se faire pardonner… A ceux-là, St Jean affirme : « Si nous disons que nous n'avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n'est point en nous ». Il ne s’agit pas là de sombrer dans une accusation écrasante mais de nous permettre de prendre conscience que nous avons tous à progresser sur le chemin de la perfection, sur le chemin de la charité envers nous-mêmes, envers tous, envers Dieu Lui-même. En définitive, dire que l’on n’a pas de péché c’est dire que le sacrifice du Christ ne sert à rien puisque le Seigneur a subi tout cela pour nous racheter de ce péché qui nous éloigne de Dieu.
Ensuite il y’a ceux qui considèrent qu’ils sont trop misérables pour recevoir la miséricorde du Seigneur, qu’ils sont indignes du pardon de Dieu. A ceux là, St Paul affirme : « là où le péché a abondé, la grâce a surabondé ». Le Seigneur est à la recherche de chacun d’entre nous et rien ne peut être un frein à la miséricorde du Seigneur sauf notre propre refus de la recevoir. Dieu nous invite au pardon par le sacrement de la confession, il nous revient à nous d’accepter ou de refuser cette invitation.
Et puis enfin il y’a ceux qui considèrent que la confession est inutile parce qu’ils disent toujours la même chose. Et bien pour ceux-là j’aime bien la petite image de la poussière. Cad que nous faisons le ménage chez nous même si nous savons qu’il nous faudra recommencer plus tard, inlassablement nous tâchons de garder nos maisons propres et même si c’est la même poussière qui revient c’est le même coup de chiffon qui en viendra à bout… Même si nous avons toujours la même chose à présenter à la miséricorde du Seigneur cela n’est pas inutile car cela nous donne de garder nos âmes accueillantes à la présence divine et à son action.
Et puis nous sommes dans ce temps de l’avent, en ce dimanche de la joie qui explique la couleur de ma chasuble en ce dimanche, ce dimanche de la joie qui précède pour nous le temps qui nous est proposé pour vivre de la miséricorde du Seigneur dans le sacrement de la confession lors de la célébration pénitentielle. Nous avons tous commencé à apprêter nos maisons, les cadeaux sont peut-être déjà au fond du placard, les menus déjà établi mais ne passons pas à côté de l’essentiel, préparons nos âmes à recevoir la visite du Seigneur en la sainte nuit de Noël, ne permettons pas que le Seigneur soit obligé de renoncer à venir nous visiter en laissant nos âmes encombrées de toute autre chose que de Lui. N’ayons pas peur et courrons recevoir le sacrement de la confession pour vivre saintement la fête de Noël qui approche afin que le Seigneur puisse vraiment s’établir en nos âmes, en nos vies.

Amen.

jeudi 10 décembre 2015

Noël !

Les messes de Noël
24 décembre :
17h : Messe des enfants à La Bouilladisse
20h : Messe à Belcodène
23h30 : Messe de Minuit à La Bouilladisse
25 décembre :

10h45 : Messe du jour de Noël à La Bouilladisse

8 décembre - Solennité de l'Immaculée Conception

Les textes de la liturgie de ce jour nous rappelle l’organicité de notre Salut, nous permet de retrouver le sens essentiel de notre rédemption. La lecture du livre de la Genèse nous a rappelé la faute d’Adam et Eve, image prophétique de la blessure que subi notre humanité, blessure du péché, blessure de l’éloignement d’avec Dieu. L’image du serpent est l’image de ce mal ainsi personnifié qui conduisit l’humanité jusqu’au gouffre du péché. Et ce qui est essentiel à saisir, c’est que cette empreinte du péché a rendu l’humanité incapable de cohabiter avec Dieu, c’est le péché qui a produit cet éloignement entre nous et Dieu. Mais cet éloignement, aussi terrible soit-il, ne fut pas accepté par Dieu et c’est pourquoi Dieu s’est fait homme en Jésus Christ. Dieu s’est fait homme pour nous permettre de retrouver cette pureté originelle qui nous permet de demeurer avec Lui. C’est Dieu et Dieu seul qui nous permet d’accéder à l’éternité bienheureuse. C’est Dieu et Dieu seul qui accomplit notre salut comme nous l’a chanté l’épître aux Ephésiens.
Mais Dieu ne pouvait être Lui-même marqué par le péché en cette humanité. C’est bien pourquoi Dieu a choisi d’établir la Vierge Marie dans une Conception Immaculée. Si Marie est d’Immaculée Conception c’est afin de pouvoir lui permettre de devenir la mère du Sauveur, afin de lui permettre de devenir la Mère de Dieu. Cette état de conception immaculée est déjà présente dans la salutation de l’ange que nous a rapporté l’Evangile car Marie est comblée de grâce, elle est habité par la présence du Seigneur qui demeure avec elle. Et l’on ne peut que s’écrier combien la Vierge Marie est grande dans ce lien qui l’unit au Seigneur. Etablie dans la grâce, immaculée, Marie demeure proche du bon Dieu et cela en chaque instant car le péché ne l’a pas atteint. Ô, on pourrait jalouser la Vierge Marie car nous aussi nous aurions préféré naître sans ce péché qui nous accompagne, nous aurions préféré naître sans la tentation du péché qui habite nos vies. Mais si nous n’avons pas cette grâce là, nous avons la grâce d’avoir un Sauveur et de recevoir par Lui la Vierge Marie comme notre Mère à tous. Alors surtout, n’oublions jamais la Vierge Marie dans nos prières car elle est bien celle qui passe son éternité à prier pour nous, elle est bien celle qui passe son éternité à nous attirer au plus près du Sacré Cœur de son divin Fils.
Alors aujourd’hui, chantons les louanges de la Vierge Marie, chantons son Immaculée Conception qui nous a permis de recevoir un si grand Sauveur en son Fils Jésus Christ, chantons la gloire de la Vierge Marie notre Mère, chantons son couronnement au ciel elle qui demeure la Reine des anges et seulement après, confions nous à sa puissante intercession, demandons à la Vierge Marie qu’elle nous accompagne chaque jour, qu’elle nous aide à résister au péché et surtout qu’elle nous secourt au moment de la mort afin que nous connaissions à cet instant la joie de la béatitude.

Amen

6 décembre - 2ème Dimanche de l'Avent

En ce deuxième dimanche de l’avent, il nous faut remarquer le soin que met St Luc pour situer historiquement les prémices de la mission du Seigneur Jésus. Tibère, Hérode et Ponce Pilate nous sont donnés comme des marqueurs historique, nous rappelant si nécessaire que la naissance de Jésus appartient à l’histoire de l’humanité, que la crèche elle-même appartient à ce passé commun de notre monde, à cette Histoire avec un grand H. Et cela est bien entendu essentiel, car nous ne sommes dès lors pas dans l’ordre de la légende mais bien dans l’évènement, dans la réalité des faits qui se sont accomplis. Oh, il est certain que tout ne dépend pas de cela, ou bien plutôt que ce qui est essentiel pour chacun de nous ce n’est pas tant le moment qui a vu la venue dans la chaire de Dieu Lui-même mais bien que ce moment fut décisif pour nous dans le salut opéré qui transcende le temps et l’histoire. Oui, Dieu est né à un moment donné mais Il a fait cela pour atteindre tous les hommes de tous les temps, pour nous atteindre nous tous. Et nous pouvons garder comme en pensée que si Dieu est venue c’est aussi pour nous, pour moi. Ce lien qui nous unit au Seigneur était déjà présent dans la pensée divine.
Quoi qu’il en soit, l’Evangile nous rappelle que si la venue du Seigneur est portée par l’ensemble des prophètes de l’histoire d’Israël, cet avènement est préparé d’une manière unique par St Jean-Baptiste, lui qui annonce quelques jours avant le dévoilement de l’identité divine du Seigneur Jésus, lui qui annonce un baptême de conversion pour la rémission des péchés. Le pardon des péchés, la miséricorde, voilà bien deux thématiques essentielles pour chacun de nous portée par cette finale existentielle qu’est celle de notre salut. Et en ce dimanche, je me dois d’imiter St Jean-Baptiste en vous annonçant, en nous annonçant que la miséricorde divine va nous être accessible d’une manière toute particulière, que notre conversion est convoquée par cette même miséricorde. Dans quelques heures maintenant va en effet s’ouvrir le jubilé de la miséricorde voulu par notre St Père le Pape François qui permet en cela que le monde soit inondé de la miséricorde divine. Mais qu’est ce que le Jubilé ? Le jubilé est un temps donné fixé à environ une année où l’indulgence plénière peut être acquise en passant ce que l’on appelle les portes saintes. Ces portes saintes sont signes du Christ et de l’Eglise qui permettent notre accès au monde de la grâce et de la présence divine. Mais qu’est ce que l’indulgence plénière ? C’est un petit peu précis mais je tiens à vous l’expliciter.
Pour comprendre cette doctrine et cette pratique de l’Église il faut voir que le péché a une double conséquence. Le péché grave nous prive de la communion avec Dieu, et par là il nous rend incapables de la vie éternelle, dont la privation s’appelle la " peine éternelle " du péché. D’autre part, tout péché, même véniel, entraîne un attachement malsain aux créatures, qui a besoin de purification, soit ici-bas, soit après la mort, dans l’état qu’on appelle Purgatoire. Cette purification libère de ce qu’on appelle la " peine temporelle " du péché. Ces deux peines ne doivent pas être conçues comme une espèce de vengeance, infligée par Dieu de l’extérieur, mais bien comme découlant de la nature même du péché. " L’indulgence est la rémission devant Dieu de la peine temporelle due pour les péchés dont la faute est déjà effacée, rémission que le fidèle bien disposé obtient à certaines conditions déterminées, par l’action de l’Église, laquelle, en tant que dispensatrice de la rédemption, distribue et applique par son autorité le trésor des satisfactions du Christ et des saints " Pendant le jubilé, l’indulgence est plénière en ce sens qu’elle libère totalement de la peine temporelle dû au péché.
            D’une manière plus concise, le péché mortel conduit en enfer qui est une peine éternelle, les péchés mortels ou véniels induisent un attachement désordonné à d’autres choses que Dieu, attachement qui conduit au purgatoire qui est une peine temporelle. La confession sacramentelle permet le rachat de la peine éternelle, l’indulgence plénière permet le rachat de la peine temporelle.
C’est donc une grâce immense qui nous est proposé durant le jubilé. Cette indulgence plénière est accessible aux conditions suivantes : passer une porte sainte, se confesser dans les 8 jours avant ou après le passage de la porte sainte, offrir un credo un pater et un ave aux intentions du souverain pontife. En entendant cela, nous pourrions penser que c’est plutôt de l’ordre de la recette de cuisine que de la grâce dispenser alors qu’en réalité passer la porte sainte signifie se déplacer physiquement en vue d’un mouvement de conversion intérieur, signifie retrouver notre état de pèlerin en quête du Royaume céleste ; recevoir le sacrement de la confession c’est, nous le savons, retrouver par grâce l’amitié pleine et entière avec Dieu ; prier aux intentions du Pape c’est reconnaître que toutes ces grâces sont fruits de l’Eglise dans la communion des saints qu’elle est.
Ainsi, mardi prochain, fête de l’immaculée conception, le Pape François ouvrira solennellement la porte sainte à St Pierre de Rome, Dimanche prochain, notre archevêque ouvrira la porte sainte en notre cathédrale de Marseille, et, rassurons-nous, juste à côté d’ici, à St Jean de Garguier une porte sainte sera également ouverte. Alors surtout, profitons de cette grâce qui nous est faite, allons chercher l’indulgence pour nous même et surtout rappelons-nous que nous pouvons l’obtenir également pour d’autres en l’appliquant intérieurement à telle ou telle personne.
Dieu nous propose se grâce alors n’hésitons pas, courant au devant de Lui qui nous tend les bras et nous ouvre son cœur.

Amen.

29 Novembre - 1er Dimanche de l'Avent

Ça y est, l’avent est là, ce temps qui va nous conduire jusqu’au saint jour de Noël, jusqu’à la célébration de la venue dans la chair de Notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ. Et je serai tenté de dire déjà, une année tire à sa fin, une autre se prépare à l’horizon. Comme le temps passe vite ! Oh je ne suis pas bien vieux et l’on me dit que le temps s’accélère encore avec les années qui passent… Le temps, il nous faudrait le considérer dans ce qu’il a de fuyant, dans cet instant présent qui ne cesse de renaître dans un renouvellement perpétuel, le présent est une idée cernée entre deux réalités que sont le passé et le futur. Le passé sur lequel nous n’avons plus de prises, qui est inscrit dans le marbre, que l’on ne peut plus changer, ce qui fait que le passé ne peut-être regretté car ces regrets sont de toute manière infructueux, inutiles. Ce passé qu’il nous faut assumer car c‘est bien notre passé qui nous éduque afin de ne pas commettre les mêmes erreurs qu’hier, afin de soutenir les efforts consentis hier. Et puis il y’a le futur, ce futur fait de prévision, porté par nos désirs d’accomplissements mais en même temps plongé dans une incertitude telle que nos plans semblent bien dérisoire face à la réalité des évènements qui s’imposeront à nous. Quelle erreur que de croire que nous sommes les capitaines de nos vies car nos vies sont portés par les évènements du monde, car notre prise demeure plus que limités sur tout ce qui va se passer. Oh nous ne sommes pas non plus des spectateurs indolents qui subiraient leurs existences dans un marasme ennuyeux. Reconnaissons simplement que nous tâchons de faire de notre mieux dans l’existence que l’on reçoit de l’histoire. Entre un passé figé et un futur imprévisible seul le présent nous est donné pour agir, pour orienter notre existence, pour assumer la vie. Mais dans ces propos d’un raisonnement humain une question doit jaillir : et le Seigneur dans tout cela ? Et bien ce qui est merveilleux c’est que le Seigneur demeure présent dans ce mouvement continuel du temps, dans cette écriture constante de notre histoire personnelle. Quant au passé, le Seigneur demeure celui qui soutient et guérit les évènements douloureux de celui-ci, Il est celui qui resplendit dans les évènements heureux qui se sont écoulés. Quant au futur, le Seigneur nous assure de notre victoire qu’il a scellé dans le bois de la croix, Il nous assure que nous sommes appelés à recevoir cette victoire de ses mains à Lui. Et quant au présent, le Seigneur est bien Celui qui demeure à l’intime de nos âmes fortifiant notre volonté à vivre de sa vie, attisant notre désir de Lui être uni dans l’éternité. Sans le Seigneur, l’existence semble désarticulée, semble même cruelle et dramatique car subie sans élan. Rendons-nous compte que nous avons cette grâce de regarder l’existence dans la réalité de ce qu’elle est c'est-à-dire originée en Dieu et destinée à Dieu. Le bon Dieu nous révèle un passé qui nous importe car ce passé qu’Il nous révèle est celui de Sa victoire à Lui, de Sa présence éternelle à nos côtés, Il nous invite à ce futur qu’Il est Lui-même, à ce futur qui est uni  la béatitude éternelle. Voilà le passé et le futur qui doivent nous importer. Il nous faut prendre de la hauteur, il nous faut considérer l’existence non pas du point de vue de notre humanité plaqué au sol des mondanités, il nous faut considérer l’existence du point de vue de l’éternité, du point de vue de l’Eternel Lui-même. C’est ce changement de référentiel qui nous permet de féconder notre présent en le fondant sur le Seigneur Lui-même, ancrée dans la certitude de sa victoire, de sa présence, de son amour, porté par le désir du ciel.
Et c’est bien ce que nous rappellent les textes de la liturgie de ce dimanche, le psaume nous l’affirme, le Seigneur est le Dieu qui nous sauve, et le prophète Jérémie désigne le bon Dieu en son incarnation comme étant ce germe de justice en vue du salut. Redisons le à nos âmes, embrasons nos cœurs de cette certitude, la victoire est à Dieu ! Mais cette victoire à laquelle nous sommes invités comme permettant notre accès à l’éternelle béatitude, il nous faut la désirer, il nous faut la rechercher ô non pas pour avoir le simple plaisir d’être victorieux mais pour avoir la joie immense d’être unie au Seigneur dans l’éternité car c’est Dieu et Dieu seul que nous devons désirer. Et ce chemin d’union à Dieu dans l’éternité se parcourt chaque jour dans l’instant présent qui doit être habité par notre attention à Dieu. Oui il nous faut veiller, oui il nous faut prier sans cesse car notre éternité en dépend, car notre destinée éternelle se construit aujourd’hui, dans le présent, dans le désir ardent qui doit être le nôtre.
Alors ne cherchons pas comment vivre ce temps de l’Avent autrement qu’en permettant au Seigneur d’habiter notre présent, d’habiter notre quotidien. Que notre présent soit un constant accueil de la présence divine éclairée par une vie de prière, transformé par une charité active, une espérance lumineuse et une foi ardente. Le présent nous appartient alors remettons le toujours au Seigneur car c’est bien Lui qui pourra le transformer, le transfigurer, l’habiter.

Amen.

lundi 23 novembre 2015

23 Novembre - Solennité du Christ Roi de l'univers



En ce dimanche il nous faut nous laisser saisir par la lecture de l’apocalypse de St Jean, par ce passage de la seconde lecture qui nous le rappelle et nous l’affirme, le Seigneur Jésus est le souverain de l’univers, Il est le Roi de la terre. Le Christ, vrai homme et vrai Dieu, Lui qui nous a racheté par les mérites de sa passion, Lui victorieux de la mort, Lui établit à la droite de Dieu le Père, Lui reviendra et règnera sur l’ensemble de l’univers, sur l’ensemble de la création. Et cet avènement ne doit pas provoquer en nous crainte et tremblement, cet avènement nous devons l’espérer et nous l’appelons à chaque prière du Notre Père, nous l’espérons car l’établissement de ce règne est synonyme de cette paix universelle à laquelle nous aspirons tous, est synonyme d’union à Dieu à laquelle nous goûtons suavement dans la prière, est synonyme de l’embrasement du monde par l’Amour divin.
Et nous pourrions nous interroger pour savoir pourquoi le Seigneur attend-il si longtemps avant de revenir, pourquoi tant de siècles se sont écoulés depuis son ascension en portant avec eux leurs lots de guerres et de massacres ? Cette question ne trouvera pas sa réponse ici-bas car elle appartient à Dieu, car elle appartient à Dieu le Père qui seul connaît le moment mais si nous ne connaissons pas la réponse nous devons tout de même nous établir dans une confiance absolue dans la justesse de l’action divine. Dieu agit toujours en faveur de l’humanité et si nous en doutons il nous suffit simplement de lever notre regard jusqu’à la croix. Dieu agit toujours en faveur de l’homme mais cette action divine dépasse l’entendement humain, dépasse nos simples vues. La certitude qui doit être la nôtre, la certitude qui doit illuminer notre pensée, notre cœur et notre âme particulièrement dans les moments les plus difficiles de notre existence et dans les moments les plus dramatiques de l’histoire du monde, cette certitude est celle de la victoire de notre Dieu. Nous savons que la croix du Christ est déjà victorieuse, nous savons que le Seigneur a déjà vaincu et la mort et le mal, nous savons que le règne de Dieu a déjà débuté et qu’il attend le juste moment qui ne nous appartient pas pour s’établir pleinement. Par le Christ nous savons que nous sommes déjà victorieux. Et si le mal semble parfois se déchaîner il ne réagit que comme une bête féroce coincée de toute part qui cherche à mordre dans un dernier soubresaut sachant que sa fin est proche. Mais ces derniers soubresauts peuvent être eux-mêmes dramatiques car la bête féroce ne devient inoffensive que lorsqu’elle est totalement anéantie.
C’est ainsi qu’il nous faut demeurer attentif, qu’il nous faut demeurer fidèle car si la victoire est déjà scellée dans le bois de la croix il nous faut nous préserver du mal jusqu’à la fin, jusqu’à la fin de notre vie ou jusqu’à l’avènement total du Royaume. Et c’est notre vie qui demeure le lieu du combat, de ce combat final non pour la victoire qui est acquise mais pour nos âmes que nous voulons être à Dieu et que le diable désire s’attirer à lui. C’est bien pourquoi il nous faut laisser le Royaume de Dieu s’établir en nos âmes par la fidélité de notre vie spirituelle, par une vie portée par la grâce et l’amitié avec le Seigneur. Le Royaume de Dieu est déjà au-dedans de nous présent d’une manière diffuse mais bien réellement comme le fruit premier de la présence divine en chacune de nos âmes.
Dans l’ordre humain nous connaissons tous le fameux adage qui nous dit que pour changer le monde il faut commencer par se changer soi-même et bien nous pouvons tout à fait faire un parallèle car pour que le Royaume de Dieu s’établisse dans le monde il nous faut d’abord commencer à l’établir en nos âmes. Si nous trouvons que le monde est gorgé de violence et bien gorgeons nous de paix, si nous trouvons que le vie est injuste et bien ancrons nous dans la justice, si nous trouvons que les catholiques ne sont pas assez empreint de sainteté et bien soyons saints ! Œuvrons ce sur quoi nous avons un brin de pouvoir à savoir nous-même et travaillons à notre conversion avant de penser à la conversion du monde. La sainteté est contagieuse soyons en assuré.
Alors en cette eucharistie, appelons le règne de Dieu en chacun de nous, appelons les flots de grâce et de miséricorde sur chacune de nos âmes, vivons de la vie du Christ en chaque instant et le monde changera car nous aurons fait une plus grande place à Dieu dans nos vies car seul Dieu peut établir ce monde dans la paix de son Amour.
Amen.