Dans
l’Evangile de ce dimanche, le Seigneur Jésus nous adresse deux paroles
particulièrement fortes. Par la première le Seigneur nous dit : « Ne
craignez pas les personnes qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme ;
craignez plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne l’âme aussi bien que
le corps ». Par cette parole, le Seigneur Jésus nous invite à mettre un
peu d’ordre dans ce qui est essentiel en cette vie, Il nous invite à considérer
que notre âme est plus importante que notre corps car notre corps est voué à
disparaître alors que notre âme entrera dans l’Eternité. Cette simple
considération réaliste conduit à ne pas avoir tant de crainte envers nos
bourreaux possibles, ceux qui ne peuvent nous atteindre qu’en tuant notre corps
sans avoir la capacité d’atteindre nos âmes, mais à avoir davantage de crainte
envers celui qui peut atteindre et notre corps et notre âme à savoir le diable
lui-même. Mais faisons attention, le Christ ne nous dit pas d’avoir peur du
diable car la Foi nous l’enseigne, le diable est vaincu par le sang de la croix
mais le Christ nous dit qu’il nous faut le craindre, craindre sa capacité
démoniaque à nous damner. Dès lors, il nous faut demeurer ferme dans la Foi et
dans la Vertu, uni au Seigneur et craignant le péché qui nous attire vers notre
ennemi commun qu’est le démon. Cette crainte du démon est ainsi crainte du
péché lui-même mais cette crainte n’est pas une peur qui nous paralyserait ou
nous terroriserait, cette crainte est une force qui nous permet de lutter en
discernant à la lumière de l’Evangile et de l’enseignement de la sainte Eglise,
tout ce qui peut atteindre nos âmes.
Prenons
un exemple tout simple. Nous craignons tous de prendre un coup de jus en
utilisant mal nos prises électriques, cette crainte nous conduit à être
prudents lorsque nous devons intervenir directement dans une prise électrique,
ainsi la crainte de prendre un coup de jus nous sauvegarde et nous protège. Il
en est de même avec le démon, nous craignons tous son action mais cette crainte
doit nous conduire à vivre sous le regard du Christ dans la prudence et la
vertu.
La
deuxième Parole forte que nous adresse le Seigneur Jésus en ce dimanche est la
suivante : « Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, moi
aussi je me déclarerai pour lui devant mon Père. Celui qui me reniera devant
les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père qui est aux cieux ».
Par cette Parole le Seigneur nous invite à demeurer ferme dans la Foi
particulièrement lorsque notre Foi peut nous conduire à être décrié voir humilié,
Il nous invite à être vrai dans le témoignage de notre attachement au Christ
que nous donnons au monde. Et en notre société, la tentation est parfois bien
grande de mettre de côté son identité chrétienne pour ne pas contrarier les
élans du monde, de gommer la radicalité évangélique par un faux respect des
errements du temps, et bien c’est cela qui peut constituer pour nous un
reniement du Christ. Il ne s’agit pas bien sûr de devenir réactionnaire mais il
s’agit de demeurer fidèle au Christ et à Sa Parole dans ce que nous faisons et
disons.
Et
nous pouvons être édifié par les nombreux martyrs chrétiens d’orient qui sont
comme des icônes de ces deux paroles fortes du Seigneur de l’Evangile de ce
dimanche, ces martyrs chrétiens d’orient qui n’ont pas renié le Christ et tout
en sauvegardant leurs âmes n’ont pas craint les bourreaux qui pouvaient les
tuer.
Et
ces martyrs nous encouragent. A leur exemple, il nous faut retrouver cette
crainte du démon et du péché afin de nous permettre de rechercher inlassablement
la sainteté et la vertu. Il nous faut parfois nous réveiller de cette indolence
qui caractérise notre temps pour nous concentrer sur l’Eternité, notre Eternité
et celle de ceux qui nos entourent. Il nous faut parfois retrouver force et
courage pour témoigner du Christ à temps et à contretemps.
Et
bien Seigneur en ce dimanche donne-nous de ne pas craindre les personnes qui
tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme ; donne-nous de craindre bien davantage le
démon et le péché qui peuvent faire périr dans la géhenne l’âme aussi bien que
le corps ; donne-nous aussi Seigneur une Foi ardente et assez de force pour
ne jamais Te renier devant les hommes et porter au monde le témoignage auquel
Tu nous destines. Nous t’en prions humblement.
Amen.