Paroisses de La Bouilladisse – La Destrousse – Peypin – Belcodène

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mardi 13 août 2019

28 Avril - Dimanche de la Miséricorde Divine


Quelle joie en ce dimanche, alors que nous sommes encore illuminés de la joie de la résurrection du Seigneur, quelle joie que de pouvoir célébrer la miséricorde divine.
Mais avant toute chose, qu’est-ce que la miséricorde ? La miséricorde désigne étymologiquement la pitié du cœur, cette pitié du cœur qui conduit à pardonner, qui conduit à la clémence et à l’indulgence. Ainsi oui, en ce dimanche nous honorons la capacité qu’à Dieu de nous pardonner, de poser sur nous un regard de bonté, d’indulgence, de miséricorde. Et gardons bien à l’esprit que si nous même avons une certaine capacité à faire miséricorde, gardons à l’esprit que la miséricorde de Dieu est infinie. Il n’y a pas de limites à la miséricorde de Dieu tout simplement parce qu’il n’y a pas non plus de limite à l’Amour de Dieu. C’est bien parce que Dieu nous aime d’un amour infini qu’Il demeure Celui qui nous recherche, nous relève et nous pardonne. Ainsi, la miséricorde de Dieu n’est pas un attribut qui viendrait s’ajouter aux différentes qualités divines, la miséricorde divine elle qualifie l’être même de Dieu, elle en est le fruit naturel.
Et en évoquant la miséricorde divine, c’est bien entendu à nous que nous pensons car oui, nous pouvons nous même compter sur la miséricorde d Dieu, nous pouvons reconnaître que Dieu est toujours prêt à nous rejoindre et à nous pardonner, nous pouvons dès lors reconnaître que nous tous, nous avons du prix aux yeux du Seigneur Lui qui va jusqu’au bout du sacrifice pour nous pardonner en toute justice. Car ne croyons pas que la justice divine serait comme lésée par la miséricorde divine, non, car Dieu Lui-même a payé pour nous la dette de notre propre péché, Il l’a fait en s’offrant Lui-même aux souffrances de sa passion, à la mort sur la croix. C’est bien en toute justice que Dieu nous rétabli dans notre dignité d’enfants de Dieu, c’est bien en toute justice que Dieu nous fait miséricorde. Ainsi, ne pensons jamais que nous sommes trop loin de Dieu, ne pensons jamais que la miséricorde de Dieu ne serait pas suffisante pour nous rétablir dans l’amitié de Dieu, ne pensons jamais cela car sinon nous dirions que le sacrifice du Christ serait insuffisant alors que le sacrifice est d’une valeur de rachat infinie. Nous ne sommes jamais trop loin de Dieu, car quel que soit notre état le désir de Dieu de nous faire miséricorde, le désir de Dieu de nous racheter est toujours plus grand que notre éloignement. Gardons toujours cela à l’esprit. Dieu veut nous faire miséricorde comme nous le manifeste le prix infini qu’Il a réglé pour nous.
Cette réalité de la miséricorde divine nous la recevons d’une manière assez naturelle pour nous, personnellement, mais nous avons parfois du mal à l’appliquer aux plus grands pécheurs de notre temps, car oui, à eux aussi, Dieu désire faire miséricorde. Et c’est là que cela devient compliqué car il nous faut tenir d’une main la nécessaire application de la justice humaine qui doit préserver le bien de la société et qui doit imposer des mesures coercitives aux individus les plus malfaisants et de l’autre main, il nous faut tenir que Dieu désire rétablir ces êtres malfaisants dans son Amour et dans sa présence. Il n’y a pas d’opposition entre le nécessaire et juste exercice de la justice humaine et l’infinie miséricorde de Dieu. En ce sens, pensons à l’histoire de PRANZINI, jugé pour le triple meurtre de l’avenue Montaigne le 9 juillet 1887 devant la Cour d'assises de la Seine. Le 13 juillet, après deux heures de délibéré, il est reconnu coupable et condamné à la peine capitale. Aucun de ses recours en grâce n'est accepté : Pranzini est guillotiné le 31 août 1887. Et Ste Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face écrivait : « J'entendis parler d'un grand criminel qui venait d'être condamné à mort pour des crimes horribles, tout portait à croire qu'il mourrait dans l'impénitence. Je voulus à tout prix l'empêcher de tomber en enfer, afin d'y parvenir j'employai tous les moyens imaginables : sentant que de moi-même je ne pouvais rien, j'offris au Bon Dieu tous les mérites infinis de Notre Seigneur, les trésors de la Sainte Église, enfin je priai [ma sœur] Céline de faire dire une messe dans mes intentions, n'osant pas la demander moi-même dans la crainte d'être obligée d'avouer que c'était pour Pranzini, le grand criminel. Je ne voulais pas non plus le dire à Céline, mais elle me fit de si tendres et si pressantes questions que je lui confiai mon secret ; bien loin de se moquer de moi elle me demanda de m'aider à convertir mon pécheur, j'acceptai avec reconnaissance, car j'aurais voulu que toutes les créatures s'unissent à moi pour implorer la grâce du coupable. Je sentais au fond de mon cœur la certitude que nos désirs seraient satisfaits, mais afin de me donner du courage pour continuer à prier pour les pécheurs, je dis au Bon Dieu que j'étais bien sûre qu'Il pardonnerait au pauvre malheureux Pranzini, que je le croirais même s'il ne se confessait pas et ne donnait aucune marque de repentir, tant j'avais de confiance en la miséricorde infinie de Jésus, mais que je lui demandais seulement « un signe » de repentir pour ma simple consolation… Ma prière fut exaucée à la lettre ! Malgré la défense que Papa nous avait faite de lire aucun journal, je ne croyais pas désobéir en lisant les passages qui parlaient de Pranzini. Le lendemain de son exécution je trouve sous ma main le journal. Je l'ouvre avec empressement et que vois-je ?… Ah ! mes larmes trahirent mon émotion et je fus obligée de me cacher… Pranzini ne s'était pas confessé, il était monté sur l'échafaud et s'apprêtait à passer sa tête dans le lugubre trou, quand tout à coup, saisi d'une inspiration subite, il se retourne, saisit un Crucifix que lui présentait le prêtre et baise par trois fois ses plaies sacrées !… Puis son âme alla recevoir la sentence miséricordieuse de Celui qui déclare qu'au Ciel il y aura plus de joie pour un seul pécheur qui fait pénitence que pour 99 justes qui n'ont pas besoin de pénitence !… ».
Ainsi, bien chers amis, ayons assez de Foi pour reconnaître l’infinie miséricorde de Dieu pour nous, ayons assez de charité pour la désirer pour tous ceux qui en ont besoin et en ce sens, condamnons toujours le péché sans jamais condamner le pécheur et qu’au contraire nous puissions prier pour la conversion des plus grands pécheurs de notre temps.
Amen.

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