En
entendant une nouvelle fois le récit des derniers jours du Seigneur nous ne
pouvons qu’être porté à la compassion. Certes, c’est un sentiment des plus
humain que la compassion mais comment ne pas la ressentir en voyant le juste,
l’innocent par excellence ainsi condamné, torturé et tué. Comment ne pas être
saisi par la bonté infinie du Seigneur qui transparaît à chaque instant malgré
la douleur, le sang et la mort. Oh oui, le Christ est aimable et c’est bien ce
qui doit nous saisir le cœur et l’âme car tout ceci a du sens. La souffrance et
la mort du Seigneur si elles doivent faire naître en nous de la compassion,
elles doivent également faire jaillir en nous de la reconnaissance. Car si le
Christ a accepté de souffrir tout cela, si le Christ a accepté de mourir de
cette façon ce n’est que pour une chose : nous, chacun de nous. Dans
l’esprit du Seigneur ce sont chacune de nos vies, chacun de nos visages qui
étaient présents car c’est bien pour nous que le Seigneur est allé jusque-là.
Comme un père ou une mère accepte de tout souffrir pour sauver leur enfant, de
même Dieu accepte de tout souffrir pour nous sauver nous qui sommes ses
enfants. Nous sauver de quoi ? et bien de la mort et du péché. Oh je sais
bien que la notion de péché est quelque peu incompréhensible de nos jours, mais
le péché c’est tout ce qui nous éloigne de Dieu, tout ce qui va à l’encontre de
ce que nous sommes véritablement, tout ce qui va à l’encontre de l’Amour dont
Dieu désire nous combler. Le péché ce n’est donc pas d’abord une catégorie
morale mais c’est tout ce qui peut abimer notre relation à Dieu et gardons à
l’esprit que le péché a un tel pouvoir qu’il peut nous séparer de Dieu au point
de nous conduire jusqu’en enfer, dans cet état éternel de l’âme qui est séparé
de Dieu pour l’Eternité, séparé de la bonté et de l’amour pour l’éternité. Mais
nous, pauvres êtres humains, nous n’avons pas la capacité de racheter la dette
du péché, nous n’avons pas la capacité de rétablir notre relation à Dieu. Et
bien Dieu est tellement bon qu’Il décide, par amour pour nous, de régler cette
dette du péché pour nous permettre d’être rétabli en son amitié, Dieu règle
cette dette du péché par sa passion, par sa mort. La passion du Seigneur,
chacune des souffrances du Seigneur, son agonie, sa mort même, tout cela c’est
en notre faveur, pour nous !
Bien
chers amis, ne nous laissons pas porter par le temps qui passe en demeurant
insouciant quant à notre avenir éternel, ne remettons pas à demain d’être
réconcilié à Dieu. La mort peut nous cueillir à n’importe quel moment scellant
en un instant notre avenir éternel. Oh je ne vous dis pas cela d’abord pour nous
faire peur mais pour que nous puissions nous rappeler que nous ne sommes que de
passage sur cette terre, nous rappeler que Dieu est allé jusqu’à souffrir sa
passion, jusqu’à mourir sur cette croix de douleur pour nous racheter et nous
inviter dès maintenant à vivre de son Amour, à vivre en sa compagnie.
Comment ? Et bien la bonté de Dieu est telle que Dieu nous accompagne
Lui-même et cela par la sainte eucharistie, par la messe que le Christ a
lui-même institué comme nous l’avons entendu. La messe dans laquelle Dieu
Lui-même se donne en nourriture pour soutenir par sa présence et par sa grâce
notre propre conversion. Chaque dimanche, la messe nous permet de recevoir Dieu
Lui-même car Dieu dans son incommensurable grandeur se fait présent sous le
voile du pain et du vin pour venir jusqu’à nous, pour nous nourrir de Lui.
Alors le samedi soir ou le dimanche matin nous avons beaucoup de chose à faire
mais rien de ce que nous faisons n’est plus important que Dieu, rien n’est plus
important que de nourrir notre amour de Dieu. A chaque messe, c’est toute la
passion du Seigneur qui se réalise, à chaque messe Dieu se livre pour nous, en
notre faveur, nous rachetant, nous rétablissant dans son amitié. Et le bon Dieu
n’en reste pas là, Dieu nous a aussi donné le sacrement de la confession qui
nous permet de recevoir son pardon. Là encore, la bonté de Dieu demeure
l’expression de son Amour infini, n’ayons pas peur de nous approcher du
sacrement de la confession car Dieu est allé jusqu’à mourir pour répandre les
flots de sa miséricorde.
Bien
chers amis, en entendant le récit de la passion nous ne pouvons qu’éprouver
compassion et reconnaissance, mais surtout ne pensons pas que cet évènement
appartient au passé car Dieu ne cesse de venir jusqu’à nous, la messe du
dimanche, la confession régulière, la prière quotidienne. Voilà tous les moyens
que Dieu nous offre pour vivre dès maintenant en sa compagnie. Ainsi, on ne
peut pas dire qu’il soit difficile d’aller vers Dieu car Dieu met tout en œuvre
pour nous rejoindre ou que nous soyons dans quelque état que nous soyons. Il a
été fait miséricorde à St Pierre qui avait renié Dieu par trois fois, oui Dieu
l’a pardonné dans la simplicité d’un Amour infini et Dieu l’a rétabli dans son
amitié à tel point que Pierre qui avait renié devient St Pierre. Le bon larron,
ce bandit crucifié aux côtés de Jésus, Lui aussi, il reçut miséricorde, il fut
pardonné par le Christ et il a pu entrer dans le Paradis.
Reprenons
bien conscience que Dieu nous aime tellement qu’Il a certes accepté de souffrir
sa passion, qu’Il a accepté d’être injurié, condamné injustement, torturé,
crucifié et tué pour nous, pour chacun de nous mais Dieu est allé encore plus
loin en nous demeurant présent à nous dans le tabernacle, en nous nourrissant
de Lui par la sainte communion, en nous pardonnant par le sacrement de la
confession, en étant attentif à chacune de nos prières. Dieu nous offre le
chemin qui nous mènera droit vers le Ciel par Amour. Alors, en ce dimanche des
rameaux, laissons-nous saisir par l’Amour de Dieu et décidons de changer notre
vie pour vivre véritablement à ses côtés, en sa compagnie, dans la joie de sa
présence. Dieu se livre totalement à nous, livrons-nous totalement à Lui. Dieu
nous aime d’un Amour infini, laissons nous combler par Lui en Lui donnant la
première place en nos vies.
Amen
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