« Nous
sommes son peuple, son troupeau », tel est le refrain que nous avons
chanté pour accompagner le psaume de ce dimanche, ce dimanche qui est bien
placé sous le signe du pastorat, sous l’identité du Christ qui se définit
Lui-même comme étant le bon pasteur. Ainsi oui, nous sommes le troupeau de Dieu.
Mais en entendant cette appellation et avec nos esprits de modernes, nous
pensons immédiatement à ce troupeau de mouton bête et peu disciplinés qui se
fait guider sans réflexion, dans une soumission tenant plus du manque de
clairvoyance que de la volonté. Sommes-nous ce genre de mouton ?
Et
bien je reconnais que dans un sens, j’aimerai bien et peut-être vous avec moi,
j’aimerai bien être de ces moutons qui suivent docilement le pasteur, se
laissant guidé aveuglément par Lui dans une confiance sans faille. J’aimerai
bien être de ce mouton-là. Mais, constatons ensemble, que nous avons parfois
bien du mal à vivre ainsi, que nous avons bien du mal à nous séparer de nos
opinions, de nos considérations, sur la vie, sur le monde, sur l’instant, que
nous avons bien du mal à prêter l’oreille aux appels du Pasteur divin. Nous
sommes bien plus souvent de ces moutons à la nuque raide qui vont où ils
veulent quitte à se perdre, à s’égarer et même parfois à chuter dans les plus
profonds des précipices.
Tout
cela pour dire qu’il ne nous faut pas avoir de défiance face à cette
appellation de troupeau du Seigneur car nous aurions tout à gagner à l’être
véritablement, nous aurions toute la béatitude du monde et de l’éternité si
nous nous laissions véritablement guider par le Seigneur. Perdre sa volonté au
profit du Seigneur n’est pas une mauvaise chose, bien au contraire mais cela
n’est possible que si nous nous inscrivons dans une confiance pleine et
entière, dans une confiance sereine. Et si nous parvenons à considérer que tout
perdre au profit de Dieu c’est en réalité gagner toute chose, si nous
réussissons à mettre à bas cet orgueil aveugle qui veut nous faire croire que
nous nous suffisons à nous-même, si nous réussissons à retrouver le véritable
de l’existence d’ici-bas qui n’est que le prélude à l’éternité, si nous vivons
de la réalité du Salut que le Seigneur nous offre, si nous réalisons que notre
vie n’a de sens que tournée vers l’Eternité que le Seigneur nous a obtenue et
bien alors nous aurons le regard fixé vers l’unique Pasteur et nous pourrons
nous abandonner à sa volonté. Mais comment réussir cet abandon, comment devenir
positivement un mouton du Seigneur. Et bien c’est le Christ qui nous le dit
Lui-même dans l’Evangile : « Mes brebis écoutent ma voix ».
Ainsi, nulle formule compliquée mais la réalité de l’écoute de la voix du
Seigneur, cette écoute qui doit transformer nos vies et notre manière de voir
le monde et l’éternité.
Il
nous faut accepter de nous laisser enseigner, de nous laisser transformer sans
nous crisper sur nos propres opinions. Et nous ne sommes pas dans une réalité
indéterminée, nous savons bien ce qui s’oppose à l’enseignement du Seigneur, à
l’appel de l’unique pasteur divin. Des positions de
rancune : « jamais je ne lui pardonnerai », des positions
de vengeances plus ou moins directes « c’est bien fait pour lui, il n’a eu
que ce qu’il mérite, il l’a bien cherché », des manques de charité ou
d’attention volontaire pour manifester notre supériorité orgueilleuse ;
vous conviendrez avec moi que tout cela ne procède pas de l’écoute de la voix
du Seigneur. Dès lors, il nous faut écouter pour ensuite changer, il nous faut
recevoir la Parole que Dieu nous adresse pour pouvoir convertir nos vies, nos
attitudes afin de les rendre véritablement chrétienne. Ne nous enfermons pas
dans nos a priori mais attachons-nous à nous laisser guider par ce que le
Christ nous dit, par ce que l’Eglise nous dit et dès lors, nous avancerons
humblement sur le chemin de Dieu et de la sainteté qui nous permettra de goûter
à la béatitude, qui nous permettra de devenir véritablement les brebis du
Seigneur.
Amen.
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