En
ce soir, prend fin le temps du carême et débute le triduum, ces trois jours où
nous accompagnons le Seigneur en sa Passion, sa mort et sa Résurrection. Mais
ce soir, c’est un don infini que le Seigneur nous fait que nous devons honorer.
Je veux bien entendu parler du don de la très sainte eucharistie, du don de la
sainte messe. Et nous n’aurons jamais assez de cesse que de contempler ce don ineffable.
En
effet, comment saisir que Dieu, créateur de toute chose, créateur de toute
cette réalité dans laquelle nous évoluons quotidiennement, Dieu décide de se
livrer à l’humanité en se rendant présent dans le pain et le vin consacré. Car
ce n’est pas une image, à chaque messe, Dieu se rend présent totalement,
pleinement dans le pain et le vin. Oh bien sûr nos yeux ne voient que
l’extérieur du pain, que l’extérieur du vin car Dieu vient sous le voile de ces
simples apparences.
Pourquoi ?
Pourquoi est-ce que Dieu ne transforme pas visiblement le pain en son corps,
pourquoi est ce que Dieu ne transforme pas visiblement le vin en son
sang ? Cette question est tout à fait légitime et elle trouve sa réponse
dans l’être même de Dieu qui ne désire pas s’imposer à nous à force de miracles
imposants mais qui désire nous inviter à Le suivre, à L’aimer, à Le recevoir
dans la Foi. Il est vrai qu’au long de l’histoire de l’Eglise et pour soutenir
notre Foi le Seigneur Jésus a dévoilé sa présence par des miracles
eucharistiques mais, d’une manière habituelle, Dieu n’agit pas ainsi car Dieu
nous invite à la Foi. Et seule la Foi peut nous permettre de découvrir la
réalité de sa présence car chaque eucharistie, chaque messe demeure un mystère
qui nous est incompréhensible. Alors bien sûr nous apportons des explications
en parlant de la transsubstantiation mais ces développements rationnels, aussi
important soient-ils, ne doivent pas nous éloigner de la simple contemplation,
de l’adoration de Dieu qui est là.
Dieu
est là, voilà l’unique vérité qui doit nous saisir l’âme et le cœur. Dieu est
là totalement et réellement présent. Dieu est là jusqu’à se donner en
nourriture de nos âmes. Tu dis que Dieu serait loin de toi, et bien non, Il est
là ! Tu dis que Dieu est puissant c’est vrai mais Il se livre à Toi
totalement dans le creux de tes mains. Dieu est amour et son identité le conduit
à se livrer.
« Ceci
est mon corps », « ceci est mon sang » voilà ces paroles du
Seigneur qui opèrent le miracle quotidien perpétué depuis près de 2000 ans
comme le Seigneur Lui-même l’a dit à ses apôtres et à leurs successeurs les
prêtres et les évêques : « faites cela en mémoire de moi ». Et
honorer le don de la sainte eucharistie, c’est honorer également le don du
sacerdoce. Ce choix que Dieu opère qui constitue des hommes prêtres du Seigneur
rendus capables de faire descendre Dieu sur tous les autels du monde, rendus
capable de pardonner les péchés en lieu et place de Dieu Lui-même dans le
sacrement de la confession. « Oh, que le prêtre est quelque chose de
grand » disait avec raison le St Curé d’Ars. Le prêtre est quelque chose
de grand porté par une humanité fragile. Et n’oublions jamais de prier pour que
le Seigneur nous donne des prêtres, des saints prêtres, beaucoup de saints
prêtres.
Alors
en ce soir, prions pour que de nombreux jeunes entendent l’appel du Seigneur à
devenir prêtre et qu’ils y répondent favorablement, en ce soir renouvelons
notre acte de foi en la présence réelle du Seigneur en son eucharistie, adorons
le Seigneur en son eucharistie. Et surtout, pensons toujours à ce que nous
faisons lorsque nous nous approchons de la sainte communion, car alors nous
nous approchons de Dieu, nous recevons Dieu. Quelle grandeur et quelle folie
qui ne peuvent que susciter en nous qu’un respect immense pour l’hostie
consacrée que nous recevons car elle est vraiment le très saint corps du
Seigneur que nous recevons, cette hostie consacrée c’est Dieu !
Et
en ce soir, en plus de nous donner le sacerdoce, de nous donner les prêtres, en
plus de nous confier la sainte eucharistie, le Christ a voulu poser un geste
des plus étonnants, celui du lavement des pieds. Et gardons pour nous même ce
geste, c'est-à-dire faisons travailler nos imaginations en imaginant le
Seigneur venir jusqu’à nous en cet instant où nous sommes assis, venir jusqu’à
nous, se mettre à genou devant nous pour nous laver les pieds. Oui, Dieu se met
à genoux devant nous pour nous signifier combien Il peut s’anéantir pour nous
rejoindre, pour nous montrer qu’Il est prêt à tout pour nous purifier et nous
sauver, pour nous manifester toute son attention et sa douceur. Et alors que ce
geste du lavement des pieds va être reproduit dans quelques instants, imaginons
en nos cœurs le Seigneur agir ainsi pour nous, laissons-le faire et redisons
Lui combien nous avons ce désir de vivre de sa vie, de l’aimer toujours
davantage, demandons Lui de nous aider à poser ce même geste dans nos vies en
étant nous même les serviteurs de tous.
Amen.
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