Paroisses de La Bouilladisse – La Destrousse – Peypin – Belcodène

Site d'information des Paroisses de St Laurent (La Bouilladisse) – St Pierre (La Destrousse) – St Martin (Peypin) – St Jacques le mineur (Belcodène)


Centre paroissial : 7, Bd. Francis CAPUANO - Place Notre Dame 13720 La Bouilladisse

mardi 13 août 2019

14 Juillet - 15ème Dimanche du Temps Ordinaire


Cette parabole du bon Samaritain nous la connaissons bien. Cet homme roué de coups laissé à moitié mort qui n’est secouru que par un bon samaritain après que de nombreuses personnes aient passées leur chemin. Et même si la parabole ne va pas jusque-là, nous pouvons supposer que l’homme se remit et poursuivit sa vie. Et bien cette parabole, nous la recevons alors que, dans notre pays, en France, nous avons laissé une personne handicapée certes, nous avons laissé une personne mourir de faim et de soif. Son agonie a duré 9 jours.
Vous avez compris que je parle du cas de Vincent LAMBERT. Cet homme qui suite à un accident de voiture et suite peut-être à un acharnement thérapeutique initiale s’est trouvé très lourdement handicapé, pour employer les termes adéquats tétraplégique pauci-relationnel c'est-à-dire que Vincent LAMBERT était dans un état de conscience minimale avec une certaine conscience de lui-même et de son environnement. Il n’a pas de traitement médicamenteux particulier, il est aidé pour manger et pour boire ayant aussi très certainement un accompagnement de khiné. Et bien il y’a un peu plus d’une semaine, il a été décidé non pas qu’on « laisse partir Vincent » car il n’est pas en train de mourir ; non pas non plus qu’on « cesse de le maintenir en vie » car il est en vie, sans soins ou traitements particuliers mais bien qu’on le tue. Il a donc été décidé qu’une vie, celle de Vincent Lambert en l’occurrence ne valait pas la peine d’être vécue, que sa vie était indigne.
Mais interrogeons-nous, où se situe la dignité de la personne humaine ? Si cette dignité repose sur les capacités de chacun alors certes les personnes handicapées peuvent être assassinées, les vieillards séniles avec eux et tous ceux qui ne correspondent pas à une norme de capacité que nous fixerions. Allons jusqu’au bout en incluant également toutes les personnes qui ne représentent pas une richesse pour la société. Dès lors, une personne malade représentant un coût pour la société sans produire aucune richesse peut dès lors être évacuée. Ne pensez pas que ce que je dis là soit un délire personnel, tout cela a été théorisé de manière sérieuse en Angleterre et aux Etats Unis notamment. Avec cette vision des choses, on peut aller très loin. Et sans même forcer le trait, nous nous rendons bien compte que nous faisons fausse route. Qui peut dire que telle personne peut vivre et telle autre doit mourir ? Et pour encourager tout cela on va nous parler du droit à mourir dans la dignité c'est-à-dire, en forçant grossièrement le trait, le droit de mourir en bonne santé pour éviter les désagréments de l’âge et ou l’écueil de la maladie.
Mais pour nous ce que nous enseigne le Christ, la Foi, l’Eglise, c’est que la dignité de la personne humaine ne repose pas sur ses capacités mais sur son humanité, sur sa capacité à aimer et à être aimé. L’homme est digne parce qu’il est homme et non parce qu’il est capable d’agir librement car sinon un petit enfant serait dépourvu de dignité. Et en fait, le droit à mourir dans la dignité que chacun plus ou moins consciemment revendique, c’est plus exactement le droit de mourir dans l’amour, c’est-à-dire à n’être pas abandonné malgré les réelles diminutions physiques et mentales qui laissent intacte l’éminente capacité d’aimer et d’être aimé. C’est ainsi qu’il nous faut réussir à tenir d’un côté le refus de tout acharnement thérapeutique et de l’autre le refus de l’euthanasie et cela par respect de la personne humaine encourageant dans un même temps le développement des soins palliatifs.
Et pour rejoindre la parabole du bon samaritain, tâchons d’accompagner ceux qui souffrent sans les ignorer ni les abandonner mais au contraire en leur permettant d’être touché par la charité vraie.
Amen.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire