Cette parabole du bon
Samaritain nous la connaissons bien. Cet homme roué de coups laissé à moitié
mort qui n’est secouru que par un bon samaritain après que de nombreuses
personnes aient passées leur chemin. Et même si la parabole ne va pas jusque-là,
nous pouvons supposer que l’homme se remit et poursuivit sa vie. Et bien cette
parabole, nous la recevons alors que, dans notre pays, en France, nous avons
laissé une personne handicapée certes, nous avons laissé une personne mourir de
faim et de soif. Son agonie a duré 9 jours.
Vous avez compris que je
parle du cas de Vincent LAMBERT. Cet homme qui suite à un accident de voiture
et suite peut-être à un acharnement thérapeutique initiale s’est trouvé très
lourdement handicapé, pour employer les termes adéquats tétraplégique
pauci-relationnel c'est-à-dire que Vincent LAMBERT était dans un état de
conscience minimale avec une certaine conscience de lui-même et de son
environnement. Il n’a pas de traitement médicamenteux particulier, il est aidé
pour manger et pour boire ayant aussi très certainement un accompagnement de
khiné. Et bien il y’a un peu plus d’une semaine, il a été décidé non pas qu’on
« laisse partir Vincent » car il n’est pas en train de mourir ; non pas
non plus qu’on « cesse de le maintenir en vie » car il est en vie, sans soins
ou traitements particuliers mais bien qu’on le tue. Il a donc été décidé qu’une
vie, celle de Vincent Lambert en l’occurrence ne valait pas la peine d’être
vécue, que sa vie était indigne.
Mais interrogeons-nous,
où se situe la dignité de la personne humaine ? Si cette dignité repose
sur les capacités de chacun alors certes les personnes handicapées peuvent être
assassinées, les vieillards séniles avec eux et tous ceux qui ne correspondent
pas à une norme de capacité que nous fixerions. Allons jusqu’au bout en
incluant également toutes les personnes qui ne représentent pas une richesse
pour la société. Dès lors, une personne malade représentant un coût pour la
société sans produire aucune richesse peut dès lors être évacuée. Ne pensez pas
que ce que je dis là soit un délire personnel, tout cela a été théorisé de
manière sérieuse en Angleterre et aux Etats Unis notamment. Avec cette vision
des choses, on peut aller très loin. Et sans même forcer le trait, nous nous
rendons bien compte que nous faisons fausse route. Qui peut dire que telle
personne peut vivre et telle autre doit mourir ? Et pour encourager tout
cela on va nous parler du droit à mourir dans la dignité c'est-à-dire, en
forçant grossièrement le trait, le droit de mourir en bonne santé pour éviter
les désagréments de l’âge et ou l’écueil de la maladie.
Mais pour nous ce que
nous enseigne le Christ, la Foi, l’Eglise, c’est que la dignité de la personne
humaine ne repose pas sur ses capacités mais sur son humanité, sur sa capacité
à aimer et à être aimé. L’homme est digne parce qu’il est homme et non parce
qu’il est capable d’agir librement car sinon un petit enfant serait dépourvu de
dignité. Et en fait, le droit à mourir dans la dignité que chacun plus ou moins
consciemment revendique, c’est plus exactement le droit de mourir dans l’amour,
c’est-à-dire à n’être pas abandonné malgré les réelles diminutions physiques et
mentales qui laissent intacte l’éminente capacité d’aimer et d’être aimé. C’est
ainsi qu’il nous faut réussir à tenir d’un côté le refus de tout acharnement
thérapeutique et de l’autre le refus de l’euthanasie et cela par respect de la
personne humaine encourageant dans un même temps le développement des soins
palliatifs.
Et pour rejoindre la parabole
du bon samaritain, tâchons d’accompagner ceux qui souffrent sans les ignorer ni
les abandonner mais au contraire en leur permettant d’être touché par la
charité vraie.
Amen.
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