En entendant l’évangile
de ce dimanche, il nous faut tout d’abord nous rappeler que la fameuse loi du
talion donnée par Dieu au peuple d’Israël, le fameux œil pour œil, dent pour
dent, est déjà un progrès en ce sens ou cette loi du talion régule la violence
et évite l’escalade. Cette loi du talion est donc une première avancée morale
pour l’humanité. Mais, comme le Seigneur nous le dit par ailleurs, le Seigneur
Jésus n’est pas venu abolir mais accomplir la loi et nous en avons ici un
exemple. En effet, le Seigneur n’aboli pas cette loi du talion mais Il invite à
la dépasser, à la dépasser et cela par l’amour. C’est en ce sens que nous
recevons cette nouvelle Loi : « Aimez vos ennemis, et priez pour ceux
qui vous persécutent ».
Et si nous prenons le
temps de vraiment considérer cet appel du Seigneur à l’amour des ennemis nous
pouvons percevoir combien nous sommes bien loin d’une vision romantique de
l’amour, nous sommes bien loin des fleurs bleues où des contes à l’eau de rose.
Aimez vos ennemis, il n’y a certainement rien de plus exigeant que cela, rien
qui ne touche au plus intime de notre être et qui répugne à notre nature bien
plus portée à la vengeance qu’au pardon et encore moins qu’à l’amour.
Mais là encore,
rappelons-nous que ce que le Seigneur nous demande, c’est ce que le Seigneur
est en Lui-même et que c’est donc aussi ce que le Seigneur vit. Oui, Dieu
Lui-même aime ses ennemis. Et heureusement car nous sommes parfois de ses
ennemis du Seigneur lorsque nous ne permettons pas à sa grâce d’irradier nos
vies, lorsque nous le chassons de notre quotidien, lorsque nous faisons tout
simplement œuvre de péché. Alors bien sûr me direz-vous, il y’a plusieurs
degrés d’inimitié, plusieurs catégories d’ennemis. C’est vrai. Mais il
n’empêche que Dieu malgré nos infidélités continue à nous aimer car ce qui
porte la relation de Dieu à notre encontre c’est l’amour et non une vision
comptable de nos mauvaises actions. Dieu nous aime et parce qu’Il nous aime Il
est enclin à nous faire miséricorde alors que nous ne méritons pas sa
miséricorde. Et rappelons-nous le plus bel exemple de la vie du Seigneur Jésus
qui manifeste ce pardon de Dieu pour ses ennemis, rappelons-nous que le
Seigneur Jésus cloué sur la croix a pardonné à ses bourreaux : « Père
pardonne-leur ».
Et bien il doit en être
de même pour nous envers nos ennemis. Tout comme le Seigneur, nous sommes
invités à faire œuvre de miséricorde. Et même si la miséricorde n’empêche pas
la justice, la miséricorde la dépasse. Nul doute que cela est bien le plus
difficile à vivre mais c’est bien là, dans cet amour inconditionnel que
s’enracine notre Foi que doit se vivre notre Foi. Et il y’a un exemple
marseillais qui nous est donné en cette semaine. En effet, nous allons fêter la
Bienheureuse Mère Marie de Jésus la fondatrice du monastère de la Serviane.
Cette Bienheureuse fut assassinée dans le jardin du monastère par le jardinier
anarchiste et ses derniers mots furent : « Je lui pardonne ».
Ayons donc à cœur de vivre pleinement de la Foi et faisons œuvre de miséricorde
envers nos ennemis. Combien de famille, combien de couple se déchirent à cause
d’un pardon refusé, combien d’âme s’aigrisse sur une douleur qu’on leur a
infligé par appétit de vengeance…
Alors prenons le temps en
cette eucharistie, prenons le temps de considérer nos ennemis, de quelques
degrés qu’ils soient, grands ou petits, et demandons au Seigneur la force de
leur pardonne et surtout, demandons Lui la force de les aimer.
Amen.
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