Bien chers amis, recevons
avec gravité la Parole du Seigneur que nous venons d’entendre : « Si
votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous
n’entrerez pas dans le royaume des Cieux ». Il nous faut prendre au sérieux
cette parole car c’est bien le Ciel que nous désirons, c’est bien la vie en
Dieu qui constitue le but essentiel de notre existence d’ici-bas, l’objet
premier de notre pèlerinage sur cette terre.
Et si l’expression :
« si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des
pharisiens » pourraient nous sembler quelque peu obscur, le Seigneur, par
les exemples qu’Il nous donne, nous permet d’en saisir le sens.
Mais avant d’aller plus
loin, rappelons-nous que la vertu de justice consiste à rendre à chacun selon
son dû. Et si le Seigneur nous parle de la justice des pharisiens c’est bien
parce que la justice concerne également le culte que nous devons rendre à Dieu.
Rendre un culte au Seigneur cela appartient à la vertu de justice. Mais les
pharisiens étaient remarqués, et le Seigneur Jésus s’en fait l’écho dans de
nombreuses pages d’évangiles, les pharisiens étaient attachés presque
exclusivement à une pratique extérieure de la Loi. C'est-à-dire que les
pharisiens se considéraient juste parce qu’ils faisaient ce que la loi juive
leur indiquait. Mais cette attitude extérieure, ces actions extérieures de
dévotions n’étaient pas accomplies en étant porté par le désir premier de
plaire à Dieu. Voilà désigné la fameuse hypocrisie des pharisiens qui
paraissent juste extérieurement mais ne le sont pas intérieurement. Gardons
toujours à l’esprit la distinction entre l’être et le paraître.
Ceci étant dit, le
Seigneur Jésus ne nous invite pas à rejeter cette justice des pharisiens mais
Il nous demande de la dépasser. Cette distinction est importante car parfois le
chrétien peut avoir la tentation d’évacuer la loi en se disant que Dieu est Amour et donc la
loi n’a plus de sens. Cette vision des choses ne suit pas la Parole du Seigneur
de ce dimanche et, par ailleurs, il est souvent oublié que l’Amour a un visage,
une identité et donc des règles. Dieu n’est pas informe, son Amour n’est pas
informe et donc notre relation à Dieu qui est Amour n’est pas informe.
Mais alors, tout en
gardant la Loi, non plus la loi juive des pharisiens mais la loi du Christ et
de l’Eglise, comment dépasser la justice des pharisiens ?
Nous l’avons bien
compris, faire pour faire, cela n’a qu’un sens extérieur qui peut rassurer
notre ego, qui peut même parfois nous faire briller en face des autres qui
remarqueront notre dévotion, mais tout cela est trompeur car ces actes ne
seraient pas posés pour Dieu mais pour nous même ou pour briller. Ainsi, pour
nous, il nous faut toujours chercher à agir d’abord pour Dieu, en sa faveur, en
faveur de sa présence en nos vies, en faveur de notre Amour pour Dieu. C’est
notre Amour de Dieu qui doit porter notre agir. Nous devons donc respecter la
Loi du Christ et de l’Eglise mais non par obligation mais par Amour, avec cet
attachement du cœur qui nous conduit à trouver nos délices dans la Loi à cause
du chemin vers Dieu qu’elle balise.
Et à ce moment-là,
l’orgueil est chassé pour laisser place à une humilité vraie qui nous place à
la suite de Dieu et non plus face aux autres ou à nous même. Suivre une Loi que
nous recevons, cela fait appelle à l’humilité, la suivre par Amour voilà notre
être chrétien.
Et si cela concerne d’une
manière particulière toute notre vie spirituelle, considérons également que
c’est notre vie toute entière qui doit être gouverné avec ce même principe
comme nous l’enseigne par ailleurs St Paul : « Quel que soit votre
travail, faites-le de bon cœur, comme pour le Seigneur et non pour plaire à des
hommes : vous savez bien qu’en retour vous recevrez du Seigneur votre héritage.
C’est le Christ, le Seigneur, que vous servez ».
Ainsi, ayons cette
habitude de porter notre regard sur ce que nous faisons pour considérer
pourquoi nous le faisons, ou bien plutôt pour qui. Et si Dieu est absent de nos
motivations alors, réajustons notre action afin qu’elle soit tournée d’abord
vers le bon Dieu et demandons souvent au Seigneur de nous aider à discerner sa
volonté à Lui sur ce que nous envisageons de faire dans toutes les composantes
de nos vies car le regard divin nous fera parfois, et peut-être souvent,
considérer que ce que nous faisons n’est pas pour la gloire de Dieu, n’est pas
pour notre bien, n’est pas conforme à la Charité, n’est pas en adéquation avec
notre Foi.
Alors bien chers amis,
ordonnons notre vie afin que notre vie toute entière soit tendue vers le Ciel,
portée par la grâce, enracinée dans la miséricorde et brulante de Foi et de
Charité.
Amen.
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