Paroisses de La Bouilladisse – La Destrousse – Peypin – Belcodène

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samedi 14 mars 2020

15 Décembre - 3ème Dimanche de l'Avent


« Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre », cette interrogation de l’évangile de ce dimanche nous pouvons la recevoir pour nous même oh certes en la modifiant quelque peu : « Seigneur es-tu celui qui est venu pour nous sauver ou devons-nous attendre notre salut d’un autre ? », cette question est bien actuelle car elle repose la belle question de l’espérance, elle repose la question de savoir quelle est notre espérance ? Est-ce que notre espérance s’enracine dans notre attachement au Seigneur Jésus, à ses promesses, à ses paroles et à ses enseignements ? Est-ce que notre espérance est fondée dans cette unité de l’Eglise du Christ, dans la vie sacramentelle, dans la fidélité de la prière et de la rencontre quotidienne avec le Seigneur ?
Ou bien au contraire, est-ce que notre espérance est celle du progrès de la science ? Est-ce que notre espérance se trouve dans le politique, dans l’espoir de l’émergence d’un monde politique idéal particulièrement dans ces moments de contestations ? Est-ce que notre espérance se trouve dans le désir d’un confort idéal ou dans tout autre domaine relatif ?
Mais qu’est ce que l’espérance ? Le Larousse nous dit que l’espérance est un sentiment de confiance en l'avenir, qui porte à attendre avec confiance la réalisation de ce qu'on désire. Mais on perçoit déjà que l’espérance chrétienne diffère quelque peu de cette définition car l’espérance n’est pas un sentiment mais elle s’enracine dans la Foi, dans la certitude des promesses divines, elle est enracinée dans la vérité que Dieu ne peut ni se tromper, ni nous tromper. Notre espérance n’est donc pas indéterminée, mais elle est une, portée par la rédemption obtenue par le Christ, fondée sur l’infini miséricorde divine. Et notre espérance ne vise pas un avenir mais elle vise l’éternité. Et c’est bien ici qu’il nous faut distinguer l’espérance de l’espoir, deux termes qui sont considérés comme synonymes mais qui comportent des nuances qui les distinguent.
L’Espérance tout d’abord, elle est une vertu, une vertu théologale dont l’objet principal est le salut, la béatitude éternelle, la participation à la gloire de Dieu. Cette vertu dispose le chrétien à mettre sa confiance dans les promesses du Christ, à prendre appui non sur ses forces, mais sur le secours de la grâce du Saint Esprit, cette vertu conduit par le fait même, à résister au mal et à l’épreuve et à garder confiance en l’avenir. L’espoir quant à lui se porte sur des réalités possibles, accessibles et temporelles.
Ainsi, l’espérance concerne l’éternité, l’espoir concerne l’accessible dans le temps. L’espérance ne peut jamais être balayée par des conjonctures car elle s’enracine sur le salut obtenu par le Christ ; notre espérance c’est le Christ ! L’espoir, quant à lui, peut être balayé et remplacé par les choix personnels changeants ou par des conjonctures néfastes.
Et l’on voit ainsi se dessiner deux réalités au sein de l’humanité, une humanité portée par la belle espérance et une humanité réduite à l’espoir sans perspective éternelle. Dans cette constatation, nous pouvons déjà rendre grâce au Seigneur de nous avoir donné l’espérance qui doit nous conduire à relativiser les évolutions mondaines afin que, tout en nous en préoccupant, notre cœur demeure ferme et paisible auprès du Seigneur. Mais ce trésor de l’espérance qui est le nôtre, nous sommes bien sûr appelés à le partager avec tous ceux qui espèrent le salut d’une réalité secondaire, temporelle ; nous sommes appelés à partager l’espérance avec tous ceux qui n’ont pas d’espérance, avec tous ceux qui n’ont que l’espoir… Car nous, nous le savons, le Christ est celui qui est venu pour nous sauver, et le salut, fruit de la croix et de la résurrection, nous le poursuivons dans la Foi et l’amour divin, nous n’attendons plus, nous savons et nous vivons de ce doux mystère. Mais il nous faut être tenaillé par le désir de faire partager la réalité salvifique à tous ceux qui ne la reconnaisse pas. Et en ce temps de l’Avent, ces deux humanités que j’évoquais, l’humanité de l’espérance et l’humanité de l’espoir, ces deux humanités cohabitent et manifestent leurs différences. L’humanité de l’espérance se prépare à faire mémoire de la naissance du Sauveur, l’humanité de l’espoir se prépare à fêter on ne sait quoi dans un déferlement de victuailles, de boissons et de cadeaux ; ils ne savent pas ce qu’ils vont fêter, ils savent simplement qu’ils le doivent, qu’ils doivent profiter de cette occasion pour faire la fête. Et bien ce peut-être pour nous une belle mission en ce temps de l’Avent que de redonner le véritable sens de la sainte nuit qui approche afin de faire naître l’espérance là où il n’y a que l’espoir, de faire naître l’espérance là où il n’y a que les espoirs, de faire naître l’espérance là où il n’y a que désespoirs…
Amen.

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