« Voici l’agneau de
Dieu qui enlève le péché du monde », c’est par ces mots qu’au lendemain du
Baptême du Seigneur, St Jean-Baptiste révèle la véritable personnalité du
Seigneur Jésus. Certes, lors du baptême du Seigneur Jésus nous avons vu se manifester
la Trinité Sainte, la voix de Dieu le Père résonna, le Seigneur Esprit Saint se
manifesta sous la forme d’une colombe. L’identité du Christ se laissait quelque
peu saisir mais se posait alors la question du pourquoi ? Pourquoi est-ce
que Dieu le Fils s’est-il fait l’un de nous en la personne de Jésus ? Et
bien c’est St Jean Baptiste qui nous en donne la réponse en nommant le Seigneur
Jésus comme étant l’agneau de Dieu et en manifestant également sa mission, le
Seigneur Jésus étant Celui qui enlève le péché du monde.
Mais pour recevoir toute
la densité de cette nomination il nous faut revenir au chapitre douzième du
livre de l’exode, il nous faut revenir à cet ordre donné par Dieu au peuple
d’Israël alors détenu par Pharaon ; ordre antique de sacrifier un agneau
sans tâche et sans défaut dont le sang appliqué sur les linteaux des maisons préserva
du fléau mortifère. Cet agneau de l’exode est donc offert en sacrifice pour
permettre de demeurer dans la vie, pour échapper aux griffes de la mort.
Et c’est bien en ce sens
que le Christ est l’agneau car, nous le savons et St Jean-Baptiste le
prophétise ainsi, le Christ va s’offrir pour permettre à la famille humaine de
parvenir au salut. Et si le Christ a ce pouvoir, si le sacrifice du Christ a
cet effet en faveur de l’ensemble de l’humanité c’est bien parce qu’Il n’est
pas simplement figure d’un agneau quelconque mais bien parce qu’Il est l’agneau
de Dieu, parce que Dieu se fait agneau pour nous, parce que Dieu s’offre
librement en sacrifice afin de conduire l’humanité jusqu’à la béatitude. En
effet, c’est parce que le Christ est pleinement homme qu’Il peut s’offrir en
faveur de l’humanité et c’est parce qu’Il est pleinement Dieu que Son Sacrifice
revêt une valeur infinie. C’est ainsi que l sacrifice du Christ s’opère une
fois pour toute et pour tous.
De plus, St Jean-Baptiste
précise que le sacrifice du Christ qui ouvre les portes du salut s’opère en
enlevant le péché du monde ou, pour user de la prochaine formule du missel
romain qui sera en vigueur en fin d’année, en enlevant les péchés du monde ou
encore, comme le dira St Pierre en sa première épître, le Christ est bien Celui
qui efface tous les péchés du monde (1P2). C'est-à-dire que le sacrifice de
l’agneau de Dieu, le sacrifice du Christ, enlève la réalité de rupture entre
l’homme et Dieu, cette rupture qui marque notre humanité depuis le péché d’Adam
et Eve, cette rupture qui est portée par l’humanité dans ses propres œuvres,
cette rupture qui marque également chacune de nos vies lorsque nous nous détournons
de Dieu ; cette rupture c’est l’œuvre du péché.
Dès lors, grâce au
sacrifice du Christ, le péché perd de son pouvoir puisqu’il est potentiellement
racheté par l’unique sacrifice du Christ qui désire déverser sur l’ensemble l’humanité
ses fruits de grâce et de miséricorde, ses fruits de salut.
Et nous le savons bien,
cette nomination de St Jean-Baptiste elle est au cœur de chacune des
célébrations eucharistiques, au cœur de la messe. En cet instant où le prêtre
montre au peuple de Dieu l’hostie consacrée et, agissant comme St
Jean-Baptiste, manifeste aux yeux du monde la réalité toute divine qui se cache
sous une apparence commune. Cette hostie consacrée n’est plus simplement du
pain mais cette hostie consacrée est Dieu, Dieu qui vient jusqu’à nous pour
nous apporter le Salut. Et face à Dieu présent, nous reconnaissons ensemble que
nous avons besoin d’être racheté par Lui : « Seigneur je ne suis pas
digne de Te recevoir » et que nous comptons sur son Amour et sa
Miséricorde : « mais dis seulement une Parole et je serai
guéri ». Et cette Parole qui nous guérit, c’est le Verbe de Dieu, c’est le
Christ Lui-même, cette Parole qui est Dieu qui s’est faite l’un de nous en
Jésus Christ, qui s’est offerte en sacrifice et qui désire nous combler de ces
grâces et de sa miséricorde. Cette Parole qui nous guérit c’est le Christ
Lui-même, Parole divine qui ne cesse de résonner et qui ne cessera de résonner
jusqu’à la fin des temps.
Ainsi en ce dimanche,
accueillons pleinement la révélation que St Jean Baptiste nous fait de
l’identité du Christ et de sa mission, ressaisissons en un instant toute la
mission du Seigneur Jésus, de son incarnation à sa résurrection en en recevant
toute la manifestation de la bonté et de l’amour de Dieu pour nous, pour chacun
de nous. Et tout en rendant grâce au Seigneur présentons nous à Lui afin de
nous offrir à Lui en notre âme, en notre cœur, en notre vie car nous ne pouvons
alors plus vivre que comme chrétien c'est-à-dire comme des hommes rachetés par
l’Amour infini de Dieu, cherchant à vivre en sa présence portés par la grâce
des sacrements de l’eucharistie et de la confession, comme des témoins du don
de salut que Dieu nous fait.
Amen.
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