Est-ce que la Foi nous
donne de super pouvoir ? Est-ce que la Foi nous donne de pouvoir commander
aux arbres et à toute autres réalité statique ? On pourrait le croire en
entendant l’évangile de ce dimanche mais, vous comme moi, nous avons bien conscience
que l’objet de la Foi n’est pas de déplacer la forêt de Rambouillet jusqu’à nos
côtes de Provence. Mais si le Seigneur utilise cette image forte qui va à
l’encontre des règles de la réalité c’est bien pour nous rappeler combien la
Foi peut accomplir des choses fabuleuses mais des choses fabuleuses en ce qui
compte véritablement, à savoir, notre union à Dieu, à savoir notre salut.
Et il est peut-être bon
de pouvoir se rappeler ou bien plutôt de reprendre conscience que la
possibilité de salut que le Christ nous offre est quelque chose de bien plus
fabuleux que toutes les forêts nomades. Il nous faut reprendre conscience de
cette merveille que Dieu nous offre en luttant contre cette habitude que nous
avons de vivre déjà ordonné au salut, de vivre tourné vers l’éternité.
Alors oui, retrouvons
l’émerveillement tout d’abord de notre propre existence, rien n’obligeait que
nous soyons là, que nous soyons parvenu à l’existence dans l’individualité qui
est la nôtre ; retrouvons l’émerveillement de notre baptême qui s’enracine
dans le sacrifice du Christ et qui a inscrit nos noms dans les cieux, qui nous
a établi dans une relation pour l’éternité avec le bon Dieu, qui nous a donné
la Foi ; retrouvons l’émerveillement de notre vie de prière qui nous
permet d’être uni à Dieu dans l’intimité d’un cœur à cœur ; retrouvons
l’émerveillement de nous savoir aimé de Dieu au point que pas un seul des
cheveux de notre tête ne lui est indifférent ; retrouvons l’émerveillement
de vivre dès à présent en compagnie des saints et des anges car telle est bien
là notre capacité. Voilà toutes les merveilles que le Seigneur fait pour nous.
Et c’est bien en ayant
véritablement et pleinement conscience de cela que nous ne pouvons qu’être
établi dans la paix et dans la joie, que nous ne pouvons que demeurer dans une
humilité profonde dans la reconnaissance que Dieu nous donne tout. Même si,
pour reprendre le prophète Habacuc, même si « devant nous pillage et
violence, dispute et discorde se déchaînent », nous savons que nous
vivrons par notre fidélité au Seigneur Lui qui nous donne tout en nous faisant
vivre de ses merveilles de grâces et de salut.
Et c’est dans cette
réalité qui doit porter tout notre être et toute notre existence que nous
pouvons entendre pour nous même cet appel au témoignage que nous adresse St
Paul : « N’aie donc pas honte de rendre témoignage à notre
Seigneur ». N’ayons pas honte car même si nous sommes perclus de défauts
nous avons reçu de Dieu cette grâce de vivre dans l’émerveillement de sa présence
et nous ne pouvons avoir comme désir que d’ouvrir les yeux du monde à la
réalité divine. La honte supposerait que nous soyons l’origine de la Bonne
Nouvelle alors que pas du tout, nous ne sommes que des vases d’argiles porteurs
d’une réalité qui nous dépasse, nous ne sommes que les messagers improbables
des merveilles de Dieu. Alors oui attachons à nous rendre témoignage des
merveilles de Dieu en gardant à l’esprit, comme remède à toute honte, comme
remède à toute gêne ou timidité, gardons à l’esprit cette parole de Ste
Bernadette qui, en annonçant les apparitions de Notre Dame à Lourdes
disait : « je ne suis pas chargée de vous le faire croire mais je
suis chargée de vous le dire ». Alors ne nous taisons pas mais en vivant
nous-mêmes des merveilles de Dieu témoignons à temps et à contre temps de la
Bonne Nouvelle du Salut.
Amen.
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