L’évangile que nous livre
la liturgie de ce dimanche se développe en deux temps, le premier porté par les
saducéens qui questionnent et le second par le Seigneur Jésus qui leur répond.
Et tout d’abord en considérant la réflexion des saducéens, il nous faut
remarquer que, pour montrer qu’il n’y aurait pas de résurrection des corps les
saducéens vont concevoir un film imaginaire peu probable en soi. Une femme qui
épouserait tour à tour les 6 frères de son premier mari, nous n’avons pas de
mal à y voir une exagération littéraire qui n’a comme utilité que d’amener le
Seigneur là où ils le veulent c'est-à-dire reconnaître qu’il n’y aurait pas de
résurrection.
Et bien nous avons
parfois la tentation d’agir de la même manière que ces saducéens. En effet,
tout comme eux, nous avons parfois la tentation d’imaginer une histoire,
auparavant nous aurions dit un cas bien particulier afin d’aller à l’encontre
d’une thèse. Et en vous disant cela, je pense par exemple à la question de
l’avortement. En effet, ceux qui voudraient amoindrir le mal moral de
l’avortement vont produire une histoire à la limite du raisonnable afin de
mettre en avant des circonstances particulières qui seraient susceptible de
faire que l’avortement serait au moins acceptable. Alors, bien sûr que les
circonstances ont leur importance mais cela ne conduit jamais à faire d’un acte
mauvais un acte bon. Mais cette manière de faire vaut également pour des choses
plus légères car nous avons cette formidable capacité de nous monter des
bateaux pour aboutir à ce que l’on veut tout en nous donnant bonne conscience. Nous
avons la formidable capacité de nous trouver bien souvent des excuses qui nous
dédouanent de toute responsabilité. Mais nous sentons bien que cela n’a pas de
consistance même si nous voulons souvent nous tromper nous-mêmes.
Toutefois, en revenant à
l’évangile, les saducéens vont donc produire une histoire peu probable qui n’a
donc que peu d’importance si ce n’est qu’elle va nous permettre d’entendre la
réponse du Seigneur Jésus qui, Lui, nous parle du Ciel. Oui, Jésus nous parle
du Ciel en nous donnant quelques éléments sur notre état dans le Paradis. Le
Seigneur nous le dit, en Paradis, nous serons semblables aux anges, nous serons
pleinement enfant de Dieu, enfant de la résurrection. Voilà la réalité du Ciel,
et si nous nous interrogeons pour en savoir un peu plus, il est certain que
nous n’en aurons l’expérience que lorsque nous serons nous même entrés dans
l’éternité mais j’aime bien faire un parallèle avec une réalité que nous
connaissons. Tous, nous avons vécu de ces moments dans nos vies, des moments de
bonheur intense au point que nous avons souhaité que cet instant ne s’arrête
jamais, souhaitant que cet instant de plénitude demeure. Et bien au Ciel cela
se produira, nous serons dans une plénitude totale, totalement ancré en Dieu,
contenté par Dieu au point que le temps s’arrêtera, nous serons dans
l’éternité, dans la béatitude.
Mais ne croyons pas que
le Ciel, que cette béatitude serait déconnectée de notre temporalité, de notre
présent. Le Ciel nous le construisons dès maintenant. Et plutôt que de nous
raconter des histoires pour nous déresponsabiliser, plutôt que de nous inventer
des excuses pour nous donner bonne conscience, nous sommes appelés à admettre
nos torts pour en recevoir miséricorde, nous sommes appelés à vivre l’instant
en recherchant toujours ce qui nous rapproche du Ciel, nous sommes invités à
vivre dès maintenant en compagnie du Seigneur. C’est aujourd’hui que nous
construisons notre éternité, ou plutôt, c’est chaque jour que nous laissons le
Seigneur se rapprocher de nous jusqu’à nous saisir tout entier. Nous vivons
pour le Ciel ! Et c’est par ailleurs cette réalité qui nous donne de
recevoir les martyrs évoqués dans la 1ère lecture car sinon le martyr serait
incompréhensible. Les martyrs ne meurent pas, ils entrent dans la vie, dans la
vie véritable. Ils préfèrent leurs fidélités à Dieu plutôt que de le renier.
Les martyrs placent simplement Dieu au-dessus de tout, Dieu premier
servi !
Alors bien chers amis, en
ce dimanche, demandons au Seigneur de nous aider à ne jamais nous raconter
d’histoire, que nous puissions poser sur nous même et sur nos actes un regard
vrai afin que nous puissions nous en remettre pleinement à la miséricorde
divine et poursuivre le combat de la Foi, de la vertu et de la sainteté.
Demandons également au Seigneur de nous faire désirer le Ciel en considérant
notre existence d’ici-bas comme une simple étape, comme le marche pied de
l’éternité.
Ainsi, posant sur nous
même un regard sans complaisance, comptant sur la miséricorde divine,
recherchant le Ciel dans tous les actes de nos vies, c’est bien ce qui nous
donne de nous en remettre pleinement au Christ qui nous offre son amour, sa
grâce et son salut.
Amen.
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