En
ce jour, après avoir célébré tous les saints du Ciel, après avoir célébré tous
ceux qui se sont laissé embraser et guider par l’Amour divin, nous nous
tournons vers tous les fidèles défunts. Car nous le savons bien, tous les
défunts ne sont malheureusement pas des saints, tous les défunts n’ont pas
suivi le chemin de l’Amour divin et il est bon de nous rappeler quelles sont
les réalités éternelles qui sont celles du genre humain.
Parmi
ces réalités éternelles au nombre de trois, il y’a bien sûr le Paradis qui
désigne cet état d’union à Dieu qui est celui des saints du ciel. Comment
décrire le Paradis ? Cette question pourrait sembler inutile car on
pourrait se dire que personne, en dehors du Christ, n’est revenu pour nous le
décrire. Mais en réalité, nous pouvons pressentir la réalité du Paradis qui ne
peut-être que cet état permanent d’être comblé par Dieu qui est Amour. J’aime
employer cette image. En nos vies, nous vivons parfois des moments comblant,
ces moments humain ou spirituel qui nous font désirer qu’ils ne s’arrêtent
jamais, ces moments de plénitude et de bonheur qui sont tels que nous désirons
ne jamais les voir passer. Et bien le Paradis c’est cela, c’est un moment de
plénitude éternel qui nous comblera de bonheur, de douceur et de paix, qui nous
comblera de Dieu. Ainsi nous n’aurons rien à faire si ce n’est d’être comblé,
nous n’aurons rien à penser si ce n’est de nous laisser ravir par la
connaissance divine. Le temps sera suspendu et nous serons comblés en Dieu, par
Dieu. Et en considérant le Paradis, nous percevons bien que cette douce réalité
nous est déjà accessible ici bas lorsque nous sommes ravi en Dieu, lorsque Dieu
est source de notre bonheur et de notre joie. Ainsi le Paradis est certes une
réalité éternelle mais une réalité que nous côtoyons parfois sans le savoir,
une réalité que nous poursuivons en empruntant résolument le chemin de l’Amour
divin ici bas sur cette terre.
L’autre
réalité, antithèse du Paradis est celle de l’enfer. L’enfer, aujourd’hui
beaucoup se disent qu’il n’existe pas mais cette affirmation qui relève de
l’opinion rejette bon nombre des enseignements du Seigneur Jésus et rejette
l’enseignement de notre Sainte Mère l’Eglise. L’enfer est une réalité et je
dirais même une réalité nécessaire. Comprenez-moi bien, le Paradis est l’issue
de ce chemin de l’Amour divin mais on ne peut et Dieu ne veut obliger personne
à L’aimer car l’amour ne s’oblige pas, ne s’impose pas. Nous ne pouvons pas
être unis à Dieu à moins de choisir librement de l’aimer. Ainsi existe cette
possibilité du refus de Dieu, refus conscient et volontaire de Dieu qui
qualifie ce que nous nommons enfer. « Mais nous ne pouvons pas aimer Dieu
si nous péchons gravement contre Lui, contre notre prochain ou contre
nous-mêmes : " Celui qui n’aime pas demeure dans la mort. Quiconque hait
son frère est un homicide ; or vous savez qu’aucun homicide n’a la vie éternelle
demeurant en lui " [pouvons nous lire en la première lettre de St Jean].
Notre Seigneur nous avertit que nous serons séparés de Lui si nous omettons de
rencontrer les besoins graves des pauvres et des petits qui sont ses frères
(cf. Mt 25, 31-46). Mourir en péché mortel sans s’en être repenti et sans
accueillir l’amour miséricordieux de Dieu, signifie demeurer séparé de Lui pour
toujours par notre propre choix libre. Et c’est cet état d’auto-exclusion
définitive de la communion avec Dieu et avec les bienheureux qu’on désigne par
le mot " enfer " »[1]. Ainsi
« L’enseignement de l’Église affirme l’existence de l’enfer et son
éternité. Les âmes de ceux qui meurent en état de péché mortel descendent
immédiatement après la mort dans les enfers, où elles souffrent les peines de
l’enfer, " le feu éternel ". La peine principale de l’enfer consiste
en la séparation éternelle d’avec Dieu en qui seul l’homme peut avoir la vie et
le bonheur pour lesquels il a été crée et auxquels il aspire. »[2]. Mais
nous savons que Dieu nous a donné le remède au péché mortel qu’est le sacrement
de la confession, le sacrement de la miséricorde divine. Et nous percevons combien
notre vie d’ici-bas constitue ce préambule orientant notre éternité et c’est
nous qui composons ce préambule soit dans le refus de Dieu ou dans la quête de
Dieu. Prenons bien conscience que Dieu ne prédestine personne à aller en enfer
(cf. DS 397 ; 1567) ; il faut pour cela une aversion volontaire de Dieu (un
péché mortel), et y persister jusqu’à la fin.
Enfer
et Paradis s’opposent donc radicalement, les damnés d’un côté qui ont refusés
Dieu par leur choix libre ou par leur action ; les bienheureux de l’autres
qui ont choisi Dieu et ont cherché à l’aimer en leur vie. Mais entre les damnés
et les bienheureux il y’a également « ceux qui meurent dans la grâce et
l’amitié de Dieu, mais imparfaitement purifiés, bien qu’assurés de leur salut
éternel, [ils] souffrent après leur mort une purification, afin d’obtenir la
sainteté nécessaires pour entrer dans la joie du ciel. L’Église appelle
Purgatoire cette purification finale des élus qui est tout à fait distincte du
châtiment des damnés »[3].
Voici
donc ces trois réalités éternelles : l’enfer d’un côté, le purgatoire et
le paradis de l’autre. Mais considérer ces trois réalités c’est également se
rendre compte de l’importance de notre prière. Car notre prière est importante
pour tous ceux qui s’éloignent du bon Dieu car par elle nous demandons à Dieu
de tout faire afin que cette âme ne se damne pas, cette prière est bien sûr
relative à la liberté de la personne que l’on confie au Seigneur mais elle
particulièrement importante. Ce pourquoi nous pouvons offrir des messes pour
les vivants afin de les confier à la grâce divine. Notre prière est importante
pour les défunts, qui est notre prière de ce jour, car par elle nous invoquons
les mérites du Christ afin que les âmes de nos défunts qui seraient en
purgatoire puissent entrer en Paradis. Ce pourquoi nous sommes invités à offrir
des messes pour la délivrance de nos défunts. Notre prière est importante
lorsque nous invitons les personnes mourantes à recevoir le sacrement des
malades qui les préparent à l’Eternité en les plongeant dans la miséricorde.
Ainsi
nous ne sommes pas les spectateurs impuissants ni de notre propre salut, ni de
ceux qui nous entourent, ni de ceux qui nous ont précédés par delà la mort.
Alors prions, prions avec zèle et confiance pour le repos de l’âme de tous les
fidèles défunts, invoquons avec confiance Dieu de miséricorde et prions
également le Seigneur afin que nous désirions Lui être uni dans l’éternité et
que nous agissions en vue du Royaume céleste.
Amen.
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