C’est bien sur notre
action de grâce, sur notre faculté à remercier le Seigneur pour ses dons et ses
grâces que le Seigneur attire notre attention. Mais d’une manière plus
générale, il faut reconnaître que beaucoup et peut-être nous avec eux, beaucoup
agissent bien souvent comme des nourrissons avec le Seigneur. Je m’explique.
Nous sommes, en effet, un
peu comme des bébés. Les bébés : ils mangent et profitent de la tendresse
de leur maman. Une vie assez agréable somme toute et pourtant pas si enviable
que cela : le bébé souffre d’un cruel défaut de communication. Pour
exprimer son ressenti, il n’a qu’un moyen : les pleurs. Il a faim, il
pleure. Il a froid, il a chaud : il pleure. Et quand tout va bien, il ne
dit rien. Ce qui le sauve, c’est l’intuition de sa maman. Et bien celui ou
celle qui ne sait pas communiquer avec Dieu va faire exactement comme un bébé.
Il ne dit rien, c'est-à-dire qu’il ne prie pas. Si ça ne va pas, il pleure.
C’est une communication bien pauvre ! Un langage binaire : zéro et
un ! Et dans ce langage binaire, il n’y a pas de place à l’action de
grâce, au merci adressé au Seigneur seuls les pleurs dans les situations
difficiles se font entendre.
En constatant cela, nous
n’avons alors qu’une issue, celle de grandir. Nous devons grandir dans la
grâce, dans la communion avec le Seigneur afin que nous ne nous tournions pas
avec ferveur vers le Seigneur uniquement lorsque ça va mal et, le reste du
temps, lorsque tout va bien, ne lui adresser que de timides prières. Nous
devons grandir mais comment ?
Un nourrisson va grandir
en apprenant le langage et bien pour nous, dans l’ordre spirituel, il en est de
même, il nous faut apprendre le langage de Dieu. Et même s’il n’y a pas de
méthode « Assimil » en ce domaine, nous devons avant toute chose nous
laisser modeler par la Parole même de Dieu. Pour parler le langage de Dieu il
nous faut tout d’abord nous mettre à l’écoute de Dieu ; tout comme le
nourrisson va apprendre à parler en écoutant ses parents. Dès lors, si nous
voulons grandir, il nous faut devenir des familiers de la Parole de Dieu. C’est
en ce sens également que notre St Père le Pape François a institué le dimanche
de la Parole de Dieu, non pas que les autres dimanches ne soient pas portés par
la Parole de Dieu mais pour rappeler au peuple chrétien combien il est
essentiel de se mettre à l’école même de Dieu qui nous enseigne en sa Parole. Chers
amis, il ne faut pas que la Parole de Dieu ne trouve sa place que lorsque nous
venons à la messe mais notre Bible doit être ouverte chez nous, elle doit être
usée, abîmée à force d’être manipulée.
Il nous faut donc devenir
des familiers de la Parole de Dieu pour nous même, afin de grandir dans l’ordre
divin mais aussi afin de pouvoir en devenir les annonciateurs. Si nous voulons
évangéliser, il nous faut tout d’abord nous-même nous laisser pétrir par
l’évangile. Et si nous voulions quelque peu poursuivre l’image du nourrisson et
de la croissance humaine, nous pourrions tout à fait dire que les grands frères
ou grandes sœurs participent également à la croissance de leurs petits frères
ou sœurs qui vont chercher à les imiter. Et bien il en est de même dans l’ordre
spirituel, si nous nous laissons pétrir par la Parole de Dieu nous serons
alors, presque malgré nous, des tuteurs pour ceux qui nous entourent, la grâce
transpirera et nous ferons donc œuvre d’évangélisation.
Et pourquoi ne pas
commencer à nous mettre à l’école du bon Dieu dès ce dimanche en recevant ce
bel épisode de Naaman le Syrien. Lui qui était lépreux et qui pensait qu’il
devait accomplir des choses extraordinaires pour mériter, par sa prouesse, par
son courage, pour mériter la guérison. Dieu lui fait dire qu’il n’a qu’à aller
se baigner dans le Jourdain. Chose étrange pour lui car un bain ne procède
d’aucun mérite, étrange à tel point qu’il avait refusé mais un de ses
serviteurs lui avait alors dit : « Si le prophète t’avait ordonné
quelque chose de difficile, tu l’aurais fait, n’est-ce pas ? Combien plus,
lorsqu’il te dit : “Baigne-toi, et tu seras purifié.” », et c’est bien ce
qui arriva. Et bien nous agissons parfois de la même manière avec le bon Dieu
un peu comme un commerçant promettant au Seigneur ceci ou cela en échange d’une
grâce particulière, mais quelle erreur. Le Seigneur n’attend rien de nous qu’Il
ne l’aurait déjà… La seule chose que le Seigneur attend de nous c’est que nous
nous abandonnions entre ces bras, que nous nous en remettions à sa seule
volonté. Et la seule réalité qui peut atteindre le cœur de Dieu c’est l’aveu de
notre faiblesse, de notre néant qui ouvre la porte à son règne sur nos âmes.
Voilà ce que Dieu nous
apprend de Lui-même dans ce simple passage du 2nd livre des Rois.
Ainsi, poursuivons le travail et mettons-nous à l’école même de Dieu en nous
mettant à l’écoute de sa Parole.
Amen.
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