Les textes
de la liturgie de ce 1er dimanche de carême nous permettent de
ressaisir en un instant toute l’histoire sainte, l’histoire de notre salut. Et
cette histoire s’origine en nos premiers parents, en ces deux figures que sont
Adam et Eve. Et il est bien souvent important de les considérer afin de
reprendre conscience que nous avons tous été créé dans la bonté ineffable de
Dieu Lui-même et grâce à cette considération nous pouvons affirmer avec force
et vigueur que l’homme a été créé bon. Nous tous nous avons été créé bon,
l’humanité entière s’enracine dans cette bonté pleine et entière. Ainsi, si
nous considérons l’humanité aujourd’hui, si nous nous considérons nous-mêmes
nous pouvons voir que cette bonté a été abîmée, que cette bonté originelle a
été conduite à cohabiter avec cette malice que nous connaissons bien. Le récit
d’Adam et Eve nous permet, dans un style littéraire qui lui est propre, nous
permet de prendre conscience de la chute originelle, de cette désobéissance
originelle d’Adam et Eve qui a conduit l’ensemble de l’humanité à être marqué
de ce mal, de cette malice.
Le terme de
désobéissance originelle est à prendre au sens familial, je m’explique, si les
parents apprennent à leurs enfants à ne pas mettre les doigts dans les prises
électriques ce n’est pas pour contraindre leur liberté mais c’est bien pour les
protéger. Et bien il en est de même avec le bon Dieu qui savait que le fait de
consommer le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal aurait été
maléfique pour l’humanité. La désobéissance d’Adam et Eve ne s’affronte pas
avec un autoritarisme divin mais bien avec cette bonté première de Dieu. Cette
bonté qui est également perceptible dans le fait qu’Adam et Eve ont été ensuite
chassés du Jardin d’Eden, car ce bannissement n’est pas d’abord une punition
mais bel et bien une mesure de protection afin qu’Adam et Eve ne mange pas en
plus le fruit de l’arbre de la vie ce qui aurait rendu leur péché éternel, ce
qui aurait empêché toute l’œuvre de la rédemption.
Ainsi,
c’est bien cette faute originelle qui nous sépara de Dieu mais Dieu ne s’est
pas résolu à notre éloignement et c’est pourquoi Dieu s’est fait homme en Jésus
Christ, Dieu s’est fait homme afin de se
révéler à nous par la Parole du Christ mais surtout afin de nous racheter par
cette obéissance pleine et entière, cette obéissance dans la témoignage de
l’identité divine, obéissance vécu jusqu’au sacrifice rédempteur de la croix,
de la passion, de la mort et de la résurrection du Seigneur.
Et c’est
ainsi que si par la faute d’un seul homme le péché est entré dans le
monde, par l’unique grâce du Christ rédempteur c’est l’ensemble de
l’humanité qui est invitée, conviée au salut. Ce salut qui s’inaugure dans le
sacrement de baptême, qui se nourrit de l’eucharistie, qui se rétabli dans le
sacrement de la confession, qui se fortifie dans le sacrement de la
confirmation, qui se vit chaque jour par la recherche toujours plus entier
d’une vie avec le Christ.
Mais nous
le savons tous, cette vie avec le Christ, cette vie dans la radicalité
évangélique s’affronte avec le flot de déficiences qui sont les nôtres, et
également avec les tentations qui peuplent nos jours. Mais par l’évangile, le
Christ nous montre que la victoire face aux tentations est possible, cette
victoire est possible si on demeure uni au Christ Lui-même car c’est bien le
Christ qui donne la force de ne pas succomber, de ne pas nous soumettre aux
tentations de nos vies.
Ainsi en ce
premier dimanche de Carême, reprenons d’abord conscience que le salut qui nous
est proposé nous a été acquis par le Christ, que c’est bien Dieu qui part à
notre recherche, qui a soif de nous, qui désire nous ramener et nous établir en
Lui. Reprenons conscience que notre vie doit donc être une réponse à ce désir divin, que notre vie toute entière est
appelée à être le lieu de vie du Salut et de l’Amour divin et cela en nous
attachant à la prière, la prière fidèle et quotidienne, en nous attachant au
jeûne qui fait participer notre corps à notre propre sanctification, en nous
attachant à l’aumône qui nous fait nous soucier de ceux qui nous entourent bien
sûr d’un point de vue matériel mais n’oublions pas l’aumône que nous pouvons
faire de notre temps.
Dieu s’est
livré pour nous sauver, qu’en ce temps du carême nous puissions nous remettre
totalement entre ses mains.
Amen.
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