Paroisses de La Bouilladisse – La Destrousse – Peypin – Belcodène

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dimanche 2 avril 2017

12 Mars - 2ème Dimanche de Carême

Le récit de la transfiguration marque les esprits dans la manifestation visible de la divinité du Christ. Cette théophanie porte l’affirmation que le Christ n’est pas un sage aussi honorable serait-il, que le Christ n’est pas un réformateur ou bien encore un révolutionnaire, le Christ est vrai homme et vrai Dieu et en ce dimanche, son humanité transpire de sa divinité, en ce jour, la gloire divine se donne à contempler. Et cet évènement visible est encore accentué par l’appel impérieux de Dieu le Père, appel à écouter Dieu le Fils, Dieu fait homme, appel à écouter le Christ.
Et si nous entendons ce récit de la transfiguration en ce deuxième dimanche de Carême c’est pour nous rappeler quelles doivent être les fondations de notre carême mais aussi plus largement, plus essentiellement, quelles doivent être les fondations de nos vies. Et ces fondations reposent sur un unique pilier qu’est celui de la reconnaissance dans la Foi de la personnalité du Christ, dans la Foi en la divinité du Christ qui permet notre rédemption et c’est cette Foi sereine et certaine qui nous conduit à être attentifs, à écouter la Parole que le Seigneur nous adresse et qui traverse les siècles portée par l’Eglise.
Et si le Christ est notre unique fondation, notre unique pilier, nous sommes tous appelés à vivre de ce mystère de la transfiguration car il nous faut nous rappeler que nous sommes tous appelés à être transfiguré, transfiguré non par nos efforts ou notre volonté, mais transfiguré par l’acceptation toujours plus entière, toujours plus radicale du Christ Lui-même, nous sommes appelés à transpirer le Christ. Et si nous considérons les saints qui peuplent l’histoire de l’Eglise, nombreux sont ceux qui ont vécu cette réalité, nombreux sont ceux qui, par leurs simples présences, permettaient la présence de Dieu tout simplement parce que Dieu habitait leurs vies, habitait leurs cœurs et leurs âmes. Et c’est bien en ce sens que ce que nous donnons à voir est un témoignage, notre manière de vivre et d’être est un témoignage et ô combien il nous faut redouter le fait d’être des contres témoignages, combien il nous faut redouter que, par notre faute, certains puissent se détourner du Christ.
Alors attachons-nous à vivre du Christ, à être transfiguré par sa grâce, à être porteur de la joie du Christ, de la paix divine, d’une Foi ardente et contagieuse. Et il nous faut encore le réentendre, cette transformation de nos vies, de nos personnes n’est pas d’abord le fruit d’un volontarisme ou d’efforts surhumains, la transfiguration de nos vies c’est bien le Christ qui l’opèrera si nous le laissons faire. Rappelons-nous à ce sujet ce que disait Ste Thérèse de l’Enfant Jésus, et recevons pour notre méditation de ce dimanche ce que cette grande sainte, cette docteur de l’Eglise écrivait :
« Moi je me considère comme un faible petit oiseau couvert seulement d’un léger duvet. S’envoler comme les aigles, n’est pas en son pouvoir.  Le petit oiseau ne va pas même s’affliger. Avec un audacieux abandon, il veut rester à fixer son Divin Soleil; rien ne saurait l’effrayer, ni le vent, ni la pluie et si de sombres nuages viennent à cacher l’Astre d’Amour, le petit oiseau ne change pas de place, il sait que par-delà les nuages son Soleil brille toujours.
Quel bonheur pour lui de rester là quand même, de fixer l’invisible lumière qui se dérobe à sa foi ! Jésus, jusqu’à présent je comprends ton amour pour le petit oiseau, puisqu’il ne s’éloigne pas de toi…mais je le sais, et tu le sais aussi, souvent, l’imparfaite petite créature tout en restant à sa place se laisse un peu distraire de son unique occupation.
Il prend une petite graine à droite et à gauche court après un petit ver… puis rencontrant une petite flaque d’eau il mouille ses plumes à peine formées, il voit une fleur qui lui plaît, alors son petit esprit s’occupe de cette fleur… enfin, ne pouvant planer comme les aigles, le pauvre petit oiseau s’occupe des bagatelles de la terre. Parfois il est vrai, le cœur du petit oiseau se trouve assailli par la tempête, il lui semble ne pas croire qu’il existe autre chose que des nuages qui l’enveloppent; c’est alors le moment de la joie parfaite pour le pauvre petit être faible.
Oh ! Jésus, que ton petit oiseau est heureux d’être faible et petit, que deviendrait-il s’il était grand ? S’il était grand, jamais il n’aurait l’audace de paraître en ta présence, de sommeiller devant toi.. oui, c’est là encore une faiblesse du petit oiseau lorsqu’il veut fixer le Divin Soleil et que les nuages l’empêchent de voir un seul rayon; malgré lui ses petits yeux se ferment, sa petite tête se cache sous la petite aile et le pauvre petit être s’endort, croyant toujours fixer son Astre Chéri. À son réveil, il ne se désole pas. Son petit cœur reste en paix, il recommence son office d’amour, il invoque les Anges et les Saints qui s’élèvent comme des Aigles vers le Foyer dévorant, objet de son envie et les Aigles prenant en pitié leur petit frère, le protègent, le défendent et mettent en fuite les vautours qui voudraient le dévorer.
[Et Toi Jésus] Caché sous l’apparence d’une blanche hostie, Aigle éternel, tu veux me nourrir de ta divine substance, moi, pauvre petit être, qui rentrerais dans le néant si ton divin regard ne me donnait la vie à chaque instant… Ô Jésus ! Laisse-moi dans l’excès de ma reconnaissance, laisse-moi te dire que ton amour va jusqu’à la folie…  Comment veux-tu devant cette folie, que mon cœur ne s’élance pas vers toi ?
Jésus, je suis trop petite pour faire de grandes choses… et ma folie à moi, c’est d’espérer que ton Amour m’accepte comme victime… Ma folie consiste à supplier les Aigles mes frères de m’obtenir la faveur de voler vers le Soleil de l’Amour avec les propres ailes de l’Aigle divin…
Aussi longtemps que tu le voudras, ô mon Bien-Aimé, ton petit oiseau restera sans forces et sans ailes, toujours il demeurera les yeux fixés sur toi, il veut être fasciné par ton regard divin, il veut devenir la proie de ton Amour… Un jour, j’en ai l’espoir, Aigle Adoré, tu viendras chercher ton petit oiseau et remontant avec lui au Foyer de l’Amour, tu le plongeras pour l’éternité dans le brûlant Abîme de Cet Amour auquel il s’est offert en victime… »
Alors laissons-nous emporter par l’Aigle divin, laissons-nous emporter par le Christ, ne cherchons pas à nous transfigurer mais laissons-le Christ nous transfigurer et cela en gardant nos âmes aux côtés du Seigneur, en l’aimant, en le priant, en le recherchant, en vivant avec Lui.

Amen.

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