Paroisses de La Bouilladisse – La Destrousse – Peypin – Belcodène

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mercredi 1 mars 2017

27 Février - Fête de la Bienheureuse Mère Marie de Jésus

Mes biens chères sœurs, bien cher Père, bien chers amis, laissons résonner en nos âmes, la plus courte phrase de cet évangile qui est constitué par cet appel impératif du Seigneur : « Demeurez dans mon amour » et remarquons ensemble le mouvement auquel nous invite le Seigneur. Remarquons ensemble que le Seigneur ne nous invite pas à lui faire une place plus grande en nos cœurs en nos âmes, ce qui bien sûr n’est pas une mauvaise chose et ce qui est d’ailleurs la conception la plus commune de la vie spirituelle, mais le Seigneur ne nous invite pas à cela en cet impératif. Le Seigneur nous invite à aller au-delà, Il nous invite à demeurer dans son Amour c'est-à-dire que nous sommes nous tous invités à nous établir dans l’amour divin, à laisser cet Amour divin nous absorber, à nous laisser absorber par l’Amour divin. Ainsi nous ne sommes pas d’abord inviter à ouvrir davantage notre cœur ou notre vie au Seigneur mais nous sommes invités à nous jeter corps et âmes dans le brasier ardent de l’Amour divin.
Oh vous pourriez me dire qu’il y a là peu de différence mais si nous y prêtons attention c’est toute notre vie spirituelle qui doit en être bouleversée. Car dès lors nous ne sommes plus au centre de notre vie spirituelle, ce n’est pas nous qui devons accueillir le Seigneur toujours plus intensément, toujours plus ardemment ; nous ne sommes plus au centre de notre vie spirituelle mais le Christ devient le centre, et c’est en Lui que nous sommes invités à demeurer c'est-à-dire que nous sommes invités en notre vie à passer d’un égocentrisme à un christocentrisme exclusif, c'est-à-dire que nous sommes invités à nous oublier nous-mêmes pour habiter l’Amour de Dieu. Ainsi, nous ne sommes pas invités à mettre nos puissances, notre volonté, notre intelligence au service du Seigneur mais nous sommes invités à abandonner nos puissances entre ses mains, notre volonté et notre intelligence doivent laisser place au Christ seul.
Laissez-moi expliciter quelque peu mon propos. Hormis vous mes bien chères sœurs, la plupart d’entre nous nous avons pris notre voiture pour rejoindre cette chapelle. Et bien, laissez le Christ habiter nos cœurs, nos vies c’est comme si le Seigneur était notre copilote. Jésus, assis sur le siège passager, nous donne la route à suivre mais nous demeurons au volant et nous pouvons choisir d’aller à l’encontre des indications, nous pouvons choisir de faire un écart, nous pouvons choisir car nous demeurons le seul véritable maître du véhicule, de sa course et de sa direction. Par contre, demeurer dans le Seigneur c’est toujours avoir le Seigneur comme passager, c’est toujours être au volant mais c’est avoir les yeux bandés et conduire uniquement en se laissant guider par le Christ et par le Christ seul. Notre volonté, notre intelligence, notre personne, tout cela est remis entre les mains du Seigneur et nous choisissons de nous laissé guider uniquement, totalement par la parole du Christ. Oh, vous me direz qu’il y’a de la folie là dedans et vous auriez raison mais cette folie là, c’est la folie des saints ! Et c’est bien à cette folie de l’Amour que le Seigneur nous invite, nous convoque, c’est bien à cet abandon plein et entier entre les mains de Dieu que notre Foi nous pousse.
Mais, face à cet appel, face à cette réalité de la vie spirituelle c’est la peur qui peut germer en nos âmes, la peur de nous abandonner c'est-à-dire la peur de nous en remettre totalement à un autre mais rappelons-nous que cet autre est le Tout Autre, que cet autre c’est Dieu Lui-même, Dieu de bonté et de miséricorde, Dieu qui est Amour, Dieu qui s’est offert pour nous, Dieu qui s’est anéanti pour notre salut.
Et c’est bien cette voie là de l’abandon total que nous enseigne la bienheureuse Mère Marie de Jésus lorsqu’elle invite au « détachement de tout ce qui n’est pas Jésus »[1] ou encore lorsqu’elle nous dit : « débarrassons-nous à tout prix de la mauvaise nature, du moi humain, corrompu, qui gêne notre élan, et nous lie, nous retient loin des régions du Ciel »[2]. Et la Bienheureuse Mère Marie de Jésus nous donne également de percevoir les fruits de ce véritable abandon en Dieu elle qui écrivait : « si nous en faisons la forme de notre vie intérieure, [l’Esprit] nous entraînera si haut dans les régions surnaturelles, dans la région de Dieu, que nous aurons bientôt à dégoût tout le créé et toutes nos faiblesses, tout ce qui gêne en nous l’action divine, tant nous verrons, placés de haut tout cela indigne, misérable, ingrat, néant, pur néant en face du grand but qui nous est donné à atteindre. […] Nous ne pouvons rien [tout seul] mais avec Jésus, nous pouvons tout »[3], en Jésus nous pouvons tout.
Alors oui, nous sommes appelés à l’immolation de nous même, nous sommes appelés à nous offrir totalement au Seigneur, nous sommes appelés à devenir ces âmes victimes de l’Amour divin, ces âmes qui ne considèrent que l’Amour divin et se donnent totalement à Lui pour une divinisation par cet Amour divin.
Et en cela la bienheureuse Mère Marie de Jésus est bien la digne héritière de Ste Marguerite Marie elle qui reçu du Seigneur cette parole : « Je cherche une victime pour mon Cœur : volontaire pour se sacrifier à l’accomplissement de mes desseins ». Alors oui en ce jour de fête, désirons tous devenir ces victimes pour le Sacré Cœur du Seigneur, désirons nous sacrifier pour un anéantissement en Dieu, pour l’accomplissement des desseins divins. Mettons en pratique les enseignements de la Bienheureuse Mère Marie de Jésus qui écrivait : « Détachons-nous surtout de nous-mêmes… Toute recherche personnelle est une profanation pour une âme victime »[4], « tendez à devenir de plus en plus une âme d’abandon, une âme morte à elle-même, qui ne vit plus mais en qui vit Jésus »[5].
Voilà ce qu’avait saisi la Bienheureuse Mère Marie de Jésus, voilà l’élan des âmes victimes, voilà la dynamique de la garde d’honneur, voilà l’essence de la vie chrétienne. Voilà mis en lumière cette parole de St Paul : « Ce n’est plus moi qui vis c’est le Christ qui vit en moi ». Alors oui, mourrons à nous même, mourrons à nous même pour que le Christ soit notre vie, pour que le Christ vive en nous, pour que nous soyons au Christ.
Nous devons mourir à nous même afin de laisser toute la place au Seigneur et ainsi c’est en Dieu Lui-même que nous vivrons chaque moment de l’existence du Seigneur Jésus, c’est en Dieu Lui-même que nous vivrons sa passion douloureuse, c’est en Dieu Lui-même que nos cœurs s’embraseront de l’Amour infini qui porte le Sacrifice du Seigneur, c’est en Dieu Lui-même que nous vivrons de la joie de la résurrection, c’est en Dieu Lui-même que nous serons ces annonciateurs de la Bonne Nouvelle dont le monde a besoin.
Laissons le Christ être notre vie, abandonnons-nous à Lui non pas dans une demi-mesure qui ne serait que le signe d’un manque d’amour et de  confiance mais abandonnons-nous à Dieu totalement. Oh, cela n’est pas aisé nous le savons tous et la Bienheureuse Mère Marie de Jésus fit l’expérience de cette difficulté elle qui écrivait : « Je me suis souvent donnée à Notre Seigneur – hélas !.... et trop souvent reprise par les actes, quoique jamais par le cœur »[6]. Mais ce n’est point parce que cela est difficile qu’il nous faut renoncer car nous le savons également, rien n’est impossible à Dieu et c’est bien à Dieu que nous désirons nous abandonner. En ce jour de fête laissons résonner en chacune de nos âmes ces mots de la Bienheureuse Mère Marie de Jésus : « Courage, Notre Seigneur a des desseins sur vous, mais il faut le laisser faire, et non agir vous-même ; vous tenir bien humble, mépriser Satan, et vous bien abandonner à l’amour de plus en plus »[7]. La Bienheureuse assuma son abandon en son dernier souffle elle qui abandonna sa vie pour l’œuvre, pour l’œuvre de sanctification du monde alors écoutons la une nouvelle fois qui s’adresse à nous : « Courage, Notre Seigneur a des desseins sur vous, mais il faut le laisser faire, et non agir vous-même ; vous tenir bien humble, mépriser Satan, et vous bien abandonner à l’amour de plus en plus »[8].
Amen.



[1] Lettre 4 juillet 1873
[2] Lettre 26 octobre 1874
[3] ibid
[4] Lettre 4 novembre 1881
[5] Lettre 10 janvier 1882
[6] Lettre 19 novembre 1881
[7] ibid
[8] ibid

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