L’évangile
de ce dimanche nous rappelle quelque chose d’essentiel qui concerne notre vie
concrète, notre vie de tous les jours, qui concerne notre agir moral
c'est-à-dire la considération morale de notre vie. Je sais bien que le mot même
de moral nous avons du mal à l’entendre car nous n’aimons pas que l’on nous
dise ce qui est bien, ou ce qui est mal, nous voulons gouverner nos vies et non
pas se voir imposer un dictat qui ordonnerait notre vie. Et bien cette vision
de la moral est celle de l’Ancien Testament car, certes en forçant quelque peu
le trait, la morale de l’Ancien Testament se fonde sur la loi c'est-à-dire sur
une série de commandent, une série d’impératif, tu honoreras, tu ne feras pas
ou au contraire tu feras ceci ou cela. Ces règles il nous faut malgré tous les
considérer dans leur justesse car elles permettent d’établir les grandes lignes
du bien et du mal et cela, qu’on le veuille ou non. Cela nous apprend également
que la morale nous dépasse car elle est universelle même si elle doit
s’appliquer avec justesse dans des situations diverses, dans des circonstances
particulières. Mais, quoi qu’il en soit, cette moral là se fonde sur le « tu
dois, tu dois pas ».
Et
bien le Seigneur en l’évangile désire nous faire aller plus loin, Il désire
nous attirer à la source de la morale. Cette source nous pouvons la trouver en
répondant simplement à la question du pourquoi ? Pourquoi suivre ces
règles morales, pourquoi s’attacher au bien et refuser le mal ? Et cette
question est importante car s’il est vrai que l’on peut suivre des valeurs à
cause des valeurs elle-même on est tout de même en droit de se demander
pourquoi suivre ces valeurs-ci et non pas édicter ses propres valeurs.
Or
la réponse à cette question se trouve dans ces quelques mots : « Il a
été dit et bien moi Je vous dis » car dès lors les valeurs ne sont plus
premières mais c’est bien la Parole du Seigneur qui est première. C’est le
Seigneur qui nous dit, c’est le Seigneur qui nous éclaire sur la manière dont
nous sommes appelés à agir. Et de plus, cette Parole du Seigneur elle ne
concerne pas d’abord nos actes mais elle concerne d’abord notre intériorité,
cette intériorité qui porte l’action, cette volonté, cette réflexion qui
conduit l’agir.
Ainsi
le Seigneur nous appelle non pas d’abord à respecter une règle, un règlement,
une loi, le Seigneur nous invite d’abord à Le respecter Lui, à respecter sa
Parole. Le Seigneur nous invite d’abord à convertir notre cœur et nos pensées
afin qu’ils ne fomentent pas des actions malicieuses mais au contraire, afin
qu’en sanctifiant notre cœur et nos pensées, notre agir lui-même soit
sanctifié.
Dès
lors la source de la morale ce n’est pas la règle froide et impérieuse qui
s’appliquerait sans discernement tel un couperet dérangeant, la morale c’est
d’abord l’amour du Seigneur, tout ce qui est moral est propice à l’amour divin,
tout ce qui n’est pas moral est contraire à l’amour divin. Comme l’écrit Ste
Thérèse de l’Enfant Jésus : « à la loi de crainte a succédé la loi
d’amour » et nous sommes invités à demeurer en cette loi d’amour.
Mais
attention, ne nous y trompons pas, si cela semble un peu plus fleur bleue que
la loi froide et impérieuse, fonder la moral sur l’Amour de Dieu est beaucoup
plus exigeant car rien n’est indifférent à l’Amour divin. Mais en même temps,
si la Loi appelait le châtiment, l’Amour quant à Lui appelle la miséricorde.
Alors
oui, bien chers amis, recherchons la morale mais la morale véritable qui
s’identifie à l’Amour divin, aimons le Seigneur de tout notre cœur, de toute
notre âme, de toutes nos forces et aimons tous nos prochains comme le Seigneur
Lui-même les aime, voilà notre morale, voilà Le chemin unique qui nous
conduira, voilà ce qui permettra au Seigneur d’être notre guide, voilà ce qui
nous donnera de vivre dans la charité avec ceux qui nous entourent, qui nous
donnera de préserver nos cœurs, qui nous permettra de dire un « oui »
unique et définitif au Seigneur Lui-même.
Amen.
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