Paroisses de La Bouilladisse – La Destrousse – Peypin – Belcodène

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lundi 5 mai 2014

19 avril - Veillée Pascale



En cette sainte nuit, prenons le temps de ressaisir l’ensemble du drame qui s’est déroulé ces dernières heures. Rappelons-nous d’abord cette arrivée triomphale du Seigneur Jésus à Jérusalem, rappelons-nous ces foules l’acclamant à grands cris, ces palmes agitées, ces manteaux jetés comme un immense tapis pour accueillir le Roi du ciel. Cette joie, cette liesse populaire semble aujourd’hui bien lointaine et bien dépassé car Jérusalem a refermé sur le Christ ses bras étreignant jusqu’à l’asphyxie et la mort de celui qu’elle accueillait. Mais avant cette issue funèbre, n’oublions pas de nous rappeler ce dernier repas du Seigneur, ce don incommensurable du sacrement de l’eucharistie qui fut scellée à jamais et donné comme témoignage de la présence du Seigneur à son Eglise. Le Christ savait que sa fin était proche, Il a promené son regard sur ses apôtres s’arrêtant, le cœur attristé, sur celui qui allait le livrer. Mais si sa destinée tendait à s’accomplir, le Christ a voulu demeurer présent et s’est rendu présent, se rend présent aujourd’hui, ce soir, sous le voile du pain consacré. En ce don de l’eucharistie Dieu a fait un cadeau à notre humanité bien qu’Il savait que ce serait par la main de cette humanité, de notre humanité, que la douleur et la mort l’atteindront.
Et Juda s’en alla vendre celui qu’il aimait pourtant comme sa pendaison nous le démontre. Et Jésus partit au jardin des oliviers où l’angoisse de la mort le faucha en son humanité. Mais l’angoisse ne l’arrêta pas, sa peur si humaine ne l’arrêta pas, le Christ attend ceux qui doivent l’arrêter et c’est par un baiser qu’Il leur est livré. Un baiser, un baiser, signe si doux de l’amitié et de l’amour qui devient alors symbole de mort. Et puis les chaînes l’ont cerné, les brimades ont commencées. Oh mon Dieu, mais comment avons-nous pu en arriver là, comment avons-nous pu aller jusqu’à t’atteindre en ton être Toi qui pourtant n’avait rien fait de mal, Toi qui pourtant a enseigné aux foules l’amour des béatitudes, qui a illuminé les foules par ces miracles si nombreux. Mais si les liens t’ont enserré c’est surtout parce que tu es la Vérité et que la Vérité tend toujours à être détruite par l’erreur orgueilleuse.
Et la prison n’a été que le début, le reniement de Pierre ponctué par le chant du coq signa l’abandon que tu vécu. Et ce n’était pas fini. Le fouet a lacéré tes chairs imbibant les dalles du palais de ton sang si précieux. La couronne d’épines dans une dérision sanglante te transperça les chairs. Et ce n’était pas fini. Devant cette foule qui t’acclamait tantôt tu as entendu ce cri qui déchira ton âme « crucifie-le ». Horreur de ce cri abominable que nous entendons encore résonner à travers les siècles comme l’expression la plus inhumaine du rejet de Dieu et de la Vérité. Et ce n’était pas fini. La croix chargea tes épaules jusqu’à l’épuisement qui ne fut vaincu que par ta volonté d’aller jusqu’au bout oh non par fierté mais bien par amour ! Et ce n’était pas fini. Le marteau s’élança et dans une douleur aigüe termina cette œuvre démoniaque qui cloua Dieu sur une croix. Dans la douleur indicible qui étreignait ton cœur, dans la douleur infinie qui étreignait ton âme Tu as pourtant encore pensé à nous en nous donnant ta mère. Et la mort cueilla ton être dans un dernier souffle scellant la cruauté de cette humanité que pourtant tu venais de sauver.
Ce dernier souffle stoppa le temps. Tout semblait fini. La mort semblait avoir mis un point final à cette aventure extraordinaire de Vérité et de Bonté, le mal semblait avoir gagné. Ton corps sans vie fut remis à ta mère et confié à ce tombeau qui te garda en ses entrailles. Le silence dû s’établir en tes apôtres et disciples, silence de la mort pour Juda qui ne pouvait concevoir d’être pardonnable pour son geste, silence du regret et de la honte pour Pierre, silence de l’absence pour tous, temps des ténèbres.
Mais ce n’était pas fini car l’inimaginable s’est produit. La mort implacable qui atteint tous les fils d’Adam est vaincue. Les ténèbres ont été vaincues oh non pas par la violence de l’épée, mais bien par la puissance de l’Amour par la puissance de Dieu qui est amour. Le Christ est ressuscité. Ressuscité, un terme inventé pour décrire cette nouveauté que le Christ établie comme une perspective pour chacun de nous. Le Christ est vivant. Les ténèbres l’avaient crucifié, la mort l’avait saisie mais le Christ les a balayés pour révéler au monde sa véritable destinée qu’est Dieu Lui-même. Le Christ est vivant ! Les apôtres vont le voir, vont manger avec Lui ; des milliers de disciples vont également le voir avant cette ascension du Christ qui ravit le ressuscité au regard du monde. Et nous aussi, ne soyons pas jaloux de ces visions du ressuscité car le Christ demeure celui qui nous est plus proche que nous même, Celui qui touche nos âmes en Lui donnant sa paix, Celui qui nourrit nos âmes en la sainte eucharistie, Celui qui nous pardonne en la sainte confession. Car le Christ ressuscité a vaincu la mort, le temps n’a plus aucun pouvoir sur Lui et Il demeure maintenant établi dans ce présent d’éternité qui le rend contemporain à tous les hommes de tous les siècles.
Et si ce drame de la passion se termine par la résurrection c’est parce que la passion toute entière doit constituer le signe de l’amour de Dieu pour chacun de nous. Chaque coup de fouet, chaque injure, chaque blasphème, chacun des clous, chacune des trahisons que le Seigneur a soufferts étaient nécessaires à notre rachat. C’est pour nous que le Christ a souffert tout cela. Pourquoi ? Et bien tout simplement pour nous racheter de la dette infinie du péché qui nous éloignait de Dieu. Seul le Christ pouvait satisfaire à la justice pour nous permettre de retrouver la communion avec Dieu et le Christ y a consenti jusqu’au don ultime de sa vie. Pourquoi y’a-t-il consenti ? Tout simplement parce que Dieu nous aime, Dieu nous aime d’un amour infini et encore aujourd’hui Il ne peut se résoudre à nous voir loin de Lui.
Et par sa résurrection le Christ nous montre le chemin afin qu’Il soit le premier des ressuscités, afin de montrer à l’humanité le chemin de la vie véritable, du bonheur sans fin, de la vérité, de la bonté, de la justice, du BIEN qu’est Dieu Lui-même.
Ce soir, le Christ nous révèle que nous sommes faits pour le ciel ! Et nous pouvons accéder à ce ciel que nous désirons si nous nous plaçons sous l’étendard du Christ pour mériter par sa passion, pour être illuminer par sa miséricorde, pour être transfigurer par sa grâce, pour être sanctifié jusqu’à devenir uni à Dieu dans l’éternité. Le chemin est tracé, nous le connaissons et combien parfois nous sommes paresseux, lancinant à prendre résolument le chemin que le Christ nous indique. Mais pourtant, nous savons que le Christ est l’unique voie qui nous conduit au salut, et pourtant nous nous attachons à ce qui nous éloigne de Lui.
Et face au jugement éternel pourrons-nous dire au Seigneur que nous n’avons pas eu le temps ? Pourront nous Lui dire que malgré les évangiles et l’enseignement de l’Eglise nous nous sommes laissé porter par les idées du monde en considérant comme bonne des choses si aisément condamnables.
Alors, oui le Christ est ressuscité, oui le Christ ressuscité nous offre sa grâce et son salut mais nous ne pouvons l’accepter du bout des lèvres ou bien plutôt du bout du cœur. Le Christ n’a pas fait les choses à moitié et son corps glorifié témoigne encore de sa résolution amoureuse à nous acquérir le salut alors n’hésitons pas et suivons le Christ car notre éternité en dépend.
Et ce soir, l’un d’entre nous va poser un geste d’éternité, un geste d’éternité que nous avons posé pour beaucoup d’entre nous il y’a bien longtemps. Jonathan tu vas recevoir le baptême et tu sais combien ce sacrement va t’unir au Seigneur, tu sais combien le Seigneur va déverser en ton âme sa grâce et sa miséricorde, tu vas devenir l’enfant de Dieu, uni à Lui en ton être profond. Reste fidèle au Seigneur, reste fidèle au Christ ressuscité Lui qui a donné sa vie pour toi et qui t’aime infiniment. Tiens bien sa main, recours à sa miséricorde et avance sur le chemin qu’Il a établie jusqu’à la gloire éternelle, emprunte ce chemin qui passe par la croix mais qui est porté par les chants de louange acclamant la résurrection.
Et pour nous ce soir, que ce baptême de Jonathan nous rappelle notre propre baptême, nous rappelle que nous sommes enfants de Dieu et que nous sommes appelés à le rejoindre dans l’éternité. Le Christ est ressuscité, Il nous appelle à ressusciter avec Lui et Il nous montre le chemin qui est celui de la vertu, alors n’hésitons pas et que cette fête de Pâques nous renouvelle dans notre choix du Christ. Le Christ est ressuscité pour nous ! Le Christ est ressuscité ! Alléluia !
Amen.

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