C’est
dans la joie du ressuscité que nous recevons l’évangile de ce jour. Et il est
émouvant de relire ces moments où le Christ ressuscité va à la rencontre de
ceux qu’Il a enseigné durant des années, de ceux qui ont assistés à ses
miracles, qui ont entendus chacune de ses paroles et qui pourtant ont des
difficultés à croire en la réalité de la résurrection et pour cause. Comment,
avant le Christ, aurions-nous pu être disposés à croire que la mort ne signait
la fin de la vie par un acte funèbre. Les disciples d’Emmaüs étaient
désemparés, emplie de cette tristesse si étrangère à la fois et c’est le Christ
qui leur ouvre les yeux et le cœur. Les apôtres eux-mêmes doivent voir le
Seigneur ressuscité pour pouvoir avoir foi et saint Thomas n’en sera que la
manifestation la plus aigüe. La victoire du Christ appelle à ce pas de la foi qui
ne contrarie pas la raison mais qui la dépasse et la transcende. Mais après
avoir conduit les disciples et les apôtres jusqu’à la foi en sa résurrection le
Christ continue de les enseigner en leur montrant que l’ensemble des évènements
appartenaient au dessein divin. Rendons-nous compte que ce que le Christ tend à
nous dire c’est que Dieu, dès l’instant du péché originel, dès l’instant de la
désobéissance d’Adam et Eve, Dieu a poursuivi un plan pour permettre à l’homme
de revenir à Lui. L’histoire de l’humanité était toujours traversée par
l’avènement de la rédemption du genre humain. Et il n’y a pas de plus belle
manifestation de l’Amour de Dieu que de recevoir cet entêtement du Seigneur à
racheter l’humanité en s’inscrivant dans l’histoire du monde jusqu’au sacrifice
rédempteur. Et si le sacrifice de la
croix constitue l’apogée de la manifestation de l’Amour divin pour le genre
humain, la résurrection en signe la véracité et l’efficacité car, comme le
soulignera saint Paul, si le Christ n’est pas ressuscité, vaine est notre foi.
Si le Christ n’est pas ressuscité alors c’est l’ensemble de sa mission qui
sombre dans le néant de la mort. Lorsque le Christ sort du tombeau, Il
manifeste au monde qu’Il a raison, Il manifeste au monde qu’Il est la Vérité,
qu’Il est la Vie, Il manifeste au monde que chacun de ses gestes, chacune de
ses paroles est une révélation de l’être divin, est une épiphanie.
Et
c’est également par sa résurrection que le Christ nous manifeste sa présence
éternelle car le Christ est entré dans ce présent d’éternité qui nous le rend
contemporain. Oui le Christ est ressuscité, oui le Christ est vivant et Il est
vivant aujourd’hui. Et le Christ ne nous a pas abandonné en entrant dans
l’éternité, Il demeure agissant à travers son Eglise qu’Il a constitué et qui,
dès les premiers instants, transmet la grâce du Seigneur. En effet, l’Eglise
coopère à la mission d’enseignement du Seigneur, l’Eglise coopère à la
sanctification du monde par les sacrements, l’Eglise coopère aux miracles en
offrant chaque jour la sainte eucharistie qui demeure le miracle le plus
extraordinaire même s’il est le plus quotidien. Le Christ demeure vivant dans
ce présent d’éternité qui le rend contemporain à nos âmes dans la prière, le
Christ demeure agissant et enseignant à travers son Eglise mais surtout, le
Christ continue de nous rappeler à tous la nécessité d’être ses témoins, la
nécessité que nous avons de témoigner du Christ vivant éternellement.
Alors
en cette eucharistie, demandons au Seigneur qu’Il ravive en chacun de nous la
foi en sa résurrection, la foi en sa présence agissante, qu’Il ravive en nous
la foi en son Eglise qu’est l’Eglise catholique et surtout, qu’Il embrase nos
âmes afin que nous puissions répondre à son appel en demeurant ses témoins pour
notre monde qui en a tant besoin.
Amen.
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