L’Evangile
de ce dimanche nous donne de rentrer dans la pensée même du Seigneur Jésus
Christ car le Seigneur nous fait part de sa propre interrogation :
« vais-je dire ? “Père, sauve-moi de cette heure” ? Mais non ! C’est pour
cela que je suis parvenu à cette heure-ci ! ». Et dans cette interrogation
que le Seigneur nous livre, il nous faut percevoir toute la tension dramatique.
Car nous le savons, le Christ a pris résolument le chemin de Jérusalem, Il
s’approche de la ville sainte mais son voyage a un objet, un but, une finalité.
Objet, but et finalité qui étaient déjà présents dans la crèche de Noël. Car si
Dieu s’est fait homme, si le Christ s’approche de la ville de Jérusalem c’est
pour offrir sa vie en sacrifice afin de nous ouvrir les portes de l’Eternité,
pour racheter la dette du péché qui nous empêchait d’être uni à Dieu dans
l’Eternité Bienheureuse. Et oui, le Christ sait qu’Il va devoir souffrir
beaucoup, qu’il va devoir mourir, le Christ perçoit tout le drame de cet
instant en ressentant déjà l’angoisse. Et pourtant, et pourtant le Christ
continue sa route, Il continue de s’approcher de Jérusalem, Il continu de
s’approcher de sa passion, de sa croix, de sa mort, de son tombeau.
Ô combien
chacun des pas du Seigneur devait lui coûter intérieurement. Telles les
religieuses d’orange guillotinées à la Révolution qui s’avançaient vers
l’échafaud, c’est bien une certaine terreur qui doit habiter son âme. Mais
cette terreur n’a pas paralysé le Seigneur, le Seigneur n’a pas fait demi-tour
mais malgré tout Il continue, Il continue car Il sait pourquoi ou bien plutôt
pour qui Il va vivre tout cela, pour nous, pour chacun de nous. La terreur est
balayée par le désir qu’à le Seigneur de nous racheter, de nous permettre
d’être établi dans la présence divine, dans l’Eternité Bienheureuse. Et ce désir de nous sauver, de nous
rejoindre, ce désir du Seigneur est porté par son Amour pour chacun de nous.
Ainsi, cette ascension jusqu’à Jérusalem est une marche amoureuse qui resplendira
dans le sang de la croix et qui rayonnera de la lumière de la résurrection.
Bien chers
amis, nous devrions être dès à présent saisi en nos cœurs en nos âmes en
considérant l’amour divin qui s’exprime déjà dans ces pages d’Evangiles et nous
ne pouvons qu’accompagner le Seigneur en sa terreur et en son Amour en
reconnaissant combien pour nous aussi notre vie a un sens, combien notre vie
est-elle aussi appelée à se terminer dans l’Eternité Bienheureuse, dans l’union
à Dieu. Et tout comme pour le Seigneur, notre vie peut être parfois portée par
l’angoisse, la terreur, la tristesse, mais notre vie, nous le savons, notre vie
doit nous conduire jusque dans l’Eternité Bienheureuse. Alors en ce temps du
carême, en chacune de nos vies, poursuivons notre but dans la paix et dans la
joie, poursuivons le Ciel que le Seigneur nous a ouvert, avançons toujours en
compagnie du Seigneur afin que toute angoisse, toute terreur, toute tristesse
et lassitude soit chassée par l’Amour ardent que Dieu nous porte, soit chassée
par notre propre Amour de Dieu.
Amen
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