En
ce dimanche, c’est bien la maladie de la lèpre qui est au cœur des textes que
nous venons d’entendre. La lèpre, si elle demeure encore aujourd’hui une
maladie qui conduit celui qui en souffre à être mis au ban de la société pour
protéger toute contagion, la lèpre a également été synonyme de tout ce qui
déforme l’humanité à savoir le péché. Ainsi on peut tout à fait parler de la
lèpre du péché qui atteint le cœur de l’homme et qui peut parfois le conduire à
devenir un monstre inhumain comme l’histoire nous l’enseigne. Il nous faut donc
recevoir les textes de ce jour dans cette double perspective : physique et
spirituelle.
Dans
sa réalité physique, l’évangile nous rappelle cette compassion de Dieu à
l’égard de l’ensemble de l’humanité. Le Seigneur Jésus va opérer la guérison du
lépreux par compassion c'est-à-dire que le Seigneur Jésus souffre avec le
lépreux du mal qui l’atteint. Et cette compassion il nous faut constamment nous
la rappeler. Dieu ne se réjouit jamais du mal qui atteint l’humanité et combien
plus Dieu n’inflige pas le mal ; bien au contraire, Dieu désire toujours
rétablir l’homme dans la plénitude de son être en vue de son salut, en vue de
l’Eternité.
En
ce sens, il peut certes y avoir des maux salutaires, ces maux qui peuvent
rappeler à l’homme sa finitude en balayant par les quelques mots d’un
diagnostique toute illusion de grandeur, tout orgueil ; mais affirmons le
immédiatement Dieu n’est pas à l’origine du mal mais Dieu peut, par grâce,
faire jaillir du bien d’un mal subi.
Quoi
qu’il en soit, c’est bien la réalité de la compassion divine qui doit éclairer
notre considération de Dieu. Mais si Dieu est compatissant envers le genre
humain et donc envers chacun de nous, ô combien nous sommes tous invités à
vivre également cette réalité de la compassion. Reconnaissons que la compassion
n’est pas une valeur de notre temps, notre temps qui voit un homme mourir sur
un trottoir alors que les passants continuent de passer, enfermés dans la bulle
de leur égoïsme et de leur individualisme. Et bien pour nous chrétien, il ne
doit pas en être ainsi et quitte à se faire avoir de temps en temps, il nous
faut demeurer des êtres de compassion qui vivent en leur chair ce lien avec
tout homme que Dieu désire soulager et sauver. Par amour de Dieu, prendre de
son temps, offrir un sandwich ou un sourire, cela ne nous coute pas grand-chose
mais ce sont bien là les fruits de la Foi.
Cette
réalité physique de la lèpre, de la souffrance et de la maladie côtoie un autre
mal qu’est celui de la lèpre du péché, de l’errance spirituelle, de la négation
de Dieu. Cette lèpre spirituelle est
plus dangereuse que toute déchéance physique car comme nous le dit le Seigneur
Jésus en l’évangile selon St Matthieu : « Ne craignez pas ceux qui
tuent le corps et qui ne peuvent tuer l'âme; craignez plutôt celui qui peut
faire périr l'âme et le corps dans la géhenne ». La déchéance du corps
elle est inhérente à notre nature humaine, nous savons que la mort nous
cueillera, mais notre âme, elle, notre âme est faite pour l’éternité bienheureuse,
chaque âme est faite pour l’éternité bienheureuse. Ainsi, la véritable charité
si elle se tourne avec raison vers les besoins physiques elle doit également se
tourner vers les besoins spirituels et par notre propre témoignage nous
collaborons au salut opéré par le Christ.
Bien
chers amis, il faut que nous portions notre regard plus loin, plus loin de ce
qui nous est donné de voir ou de sentir en l’autre car il nous faut avoir
soucis de son âme et de son salut ! Inutile d’être théologien pour cela
car en plus du sandwich que nous pouvons donner pourquoi ne pas y joindre en surplus
une image ou une médaille de la Sainte Vierge ; pourquoi en plus du
sourire esquissé nous ne pourrions pas en plus assurer de notre prière… Ce sont
des petites choses mais ces petites choses sont essentielles dans l’ordre de
l’éternité, et ce sont bien souvent les anonymes ancrés dans la Foi qui sont
signes de la présence de Dieu.
Et
parmi ces anonymes, en ce jour où nous honorons aussi la Très Sainte Vierge
Marie apparue à Lourdes, rappelons nous que la Sainte Vierge est apparue non
pas au curé du village, ni au maire ou à l’instituteur, la Sainte Vierge elle
est apparue à une fille, la petite Bernadette Soubirous, fille d’un meunier
déchu devenu manœuvre ayant bien du mal à subvenir aux besoins élémentaires de
sa famille. Celle qui est devenue par la suite Ste Bernadette a été choisie par
la Sainte Vierge pour manifester au monde la compassion divine si bien
représentée en Notre Dame, cette compassion qui continue d’agir encore
aujourd’hui attirant les foules au pied de la Très Sainte Vierge Marie
intercédant pour chacun et obtenant bien souvent de nombreux miracles physiques
mais aussi spirituels. A Lourdes la Sainte Vierge nous rappelle, par Ste
Bernadette, l’infinie compassion de Dieu dont elle demeure l’image maternelle
et surtout, la Sainte Vierge nous invite à suivre ce chemin de la compassion en
puisant dans son intercession la force de grandir en sainteté. De plus, en
choisissant Ste Bernadette pour recevoir la visite de Notre Dame le bon Dieu
nous rappelle à tous combien Il compte sur chacun de nous, oui, sur chacun
d’entre nous.
Alors
en ce dimanche, en nous confiant à l’intercession de la Très Sainte Vierge
Marie, de Notre Dame de Lourdes, demandons au Seigneur de nous aider à grandir
dans l’ordre de la compassion, cette compassion des corps et des âmes blessés,
cette compassion qui ne peut procéder que de l’Amour qu’est Dieu, que de
l’Amour dont Dieu nous comble et désire combler tous et chacun. Amen.
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