Ca
y’est, le temps du carême s’ouvre en ce soir par l’imposition des cendres, par
ce signe de pénitence qui nous rappelle que nous sommes poussières et que nous
redeviendrons poussières. Et devant ce tas de cendre, si de nombreuses
questions existentielles peuvent jaillir en nos esprits, il ne nous faut pas
laisser ces cendres faire naître en nous un sentiment de désespérance face à la
finitude de l’existence humaine, car ce tas de cendres nous savons que grâce au
Christ il va devenir ce lieu de la renaissance, de notre propre renaissance. Ce
tas de cendre va laisser germer en son cœur la croix du Seigneur et mêlé au
sang de notre Dieu c’est bien la vie qui triomphera. Il nous faut donc vivre la
célébration de ce soir dans ces deux temps.
Le
premier temps est bien celui de la considération de notre propre finitude, de
cette finitude qui peut s’imposer à n’importe quel moment de l’existence et qui
scelle dans le trépas la vie d’ici bas. Cette finitude qui doit nous conduire à
discerner ce qui est véritablement important, qui doit nous conduire parfois à
balayer des rancunes tenaces mais toujours infécondes, qui doit nous conduire à
réorienter notre désir afin qu’il tende vers ce qui demeure, qui doit nous
conduire à réorganiser notre quotidien en en chassant toutes ces futilités qui
nous éloigne du rapport aux autres. Et nous pouvons en ce soir prendre un
instant pour considérer la journée qui vient de s’écouler et discerner ce qui
était véritablement important, essentiel, oh non pas par rapport aux valeurs passagères
de notre temps mais bien dans l’ordre de l’éternité. Combien de journées
tendent à s’écouler sans qu’aucun acte d’éternité n’ait été posé… La
considération de notre finitude nous rappelle que le temps nous est compté et
que le compte à rebours s’égraine inexorablement, tempus fugit ! et si le
temps s’enfuie que faisons-nous de ce temps qui nous est donné, qui nous est
confié. Il y’a bien un sentiment d’urgence, de cette urgence qui donne du sens
à notre vie qui n’est pas appelée à s’écouler mollement jusqu’à son terme mais
qui doit être embrasée d’un élan qui transcende le temps. Car si la finitude
marque chacune de nos vies, nous savons nous, par la grâce de la Foi, nous
savons que notre vie n’est que le marche pied de la vie véritable, de la vie éternelle.
Et
aujourd’hui, nous débutons notre marche de quarante jours qui nous conduira
jusqu’à la belle fête de Pâques, jusqu’à la célébration de la résurrection du
Christ ; résurrection du Seigneur qui nous manifeste que nous sommes tous
fait pour cette éternité, qui nous enseigne que le chemin qui conduit à
l’éternité bienheureuse est le chemin de la vertu, de la sainteté, de la grâce,
de la Foi. Et dès lors oui la finitude nous atteindra mais heureusement car
elle est le seuil de notre propre éternité. Un gamin du catéchisme âgé de 11
ans et qui avait si bien saisi cela s’était écrié : le jour de ma mort sera le plus beau jour de ma vie. Et
ô combien nous devrions être à l’aise avec cette belle affirmation, ô combien
nous devons tous être portés par une Foi ardente, une Espérance lumineuse afin
de croire fermement à la Parole du Seigneur qui nous invite à Le suivre, à
vivre de Sa vie pour être reçu dans Sa gloire éternelle.
Nous
qui ne sommes que poussières, nous qui ne sommes que ce tas de cendres, nous
recevons de Dieu Lui-même cet appel à l’éternité, cet appel qui doit résonner
dans nos vies jusqu’à produire en nous des fruits de conversion et de
sanctification structurés autour de ces trois pôles que nous livre le Seigneur
en l’évangile : l’aumône, le jeûne et la prière. Rendons-nous compte que
Dieu aime ce tas de cendres que nous sommes, que Dieu s’est livré en sacrifice
pour ce tas de cendre que nous sommes, que Dieu nous poursuit par sa grâce et
son amour afin que nous nous laissions sauver en l’accueillant vraiment,
pleinement en nos vies.
Alors
bien chers amis, débutons ce carême porté par le désir d’accueillir
véritablement le Seigneur en nos vies et que pendant quarante jour nous
puissions établir nos vies autour de ces trois réalités de l’aumône, du jeûne
et de la prière, le chemin nous est donné, à nous de suivre ces trois balises
afin que ce carême nous donne de nous rapprocher de Dieu non pas uniquement
pour 40 jours mais bien pour l’éternité.
Amen.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire