« Faites
ce que je dis et non pas ce que je fais », voilà transcrit dans ce que
l’on pourrait nommer comme un proverbe commun, voilà transcrit l’enseignement
du Seigneur Jésus dans l’Evangile de ce Dimanche. Et, à ce sujet, il est
toujours appréciable de noter que certains enseignements évangéliques,
certaines paroles du Christ sont passés dans le langage courant.
« Ils
disent et ne font pas », « Faites ce que je dis et non pas ce que je
fais », par delà les mots, c’est bien une réalité sur laquelle il nous
faut être attentif car c’est bien souvent ce que l’on reproche aux chrétiens.
En effet, les chrétiens vont à la messe, manifestant leur attachement au
Seigneur et aux valeurs évangéliques et pourtant, et pourtant certains vont
reprocher à certains chrétiens de ne pas être de meilleurs personnes que les
autres, de ne pas être porteur de la joie évangélique, de poser des actes qui
vont bien à l’encontre du Christ et de l’Evangile. Et il nous faut reconnaître
avec un brin d’humilité que c’est bien vrai et même pour nous même, tout du
moins pour ceux qui parmi nous ne sont pas encore saints…
Et
oui, il est vrai que les chrétiens ne sont pas parfaits. Mais cette
constatation ne devrait pas nous désarçonner car le premier élan de la vie
chrétienne n’est pas porté par une perfection morale, le premier élan de la vie
chrétienne est porté par la rencontre avec le Christ ressuscité, rencontre qui
change notre vie tout en nous rejoignant dans nos faiblesses et nos
difficultés. Si pour être chrétien il fallait être parfait, et bien nous
pourrions refermer nos missels et partir nous terrer chez nous. Ce qui nous
fait chrétien c’est donc la rencontre avec le Christ ressuscité et il est
certain que cette rencontre nous conduit à rechercher sans cesse notre propre
conversion en nous laissant transformer par l’amour de Dieu.
Tout
cela pour dire qu’il nous faut dénoncer deux erreurs. La première est celle
portée par la Parole même du Seigneur Jésus « Ils disent et ne font
pas » en ce sens où nous ne sommes pas les annonciateurs d’une morale,
d’une éthique nous sommes les annonciateurs de la Foi en Jésus Christ et donc
lorsque nous disons, lorsque nous parlons ce doit être d’abord pour annoncer la
Bonne Nouvelle du Royaume de Dieu et si cela nous amène à dénoncer une pratique
dans l’ordre moral, il nous faut toujours le faire avec une charité immense,
avec une charité qui est portée par la volonté de condamner le péché sans
jamais condamner le pécheur. Car notre parole ne doit pas être d’abord une
parole de condamnation de l’autre comme si nous lui étions supérieurs, mais
notre parole doit toujours être un appel à la conversion et cela dans la
reconnaissance que nous sommes nous même aux prises avec notre propre
conversion.
La
deuxième erreur est celle de la vision habituelle du monde sur la réalité
chrétienne. Bien souvent le monde ne voit dans l’Eglise qu’un opposant
réactionnaire condamnant et fustigeant à tout va, l’Eglise n’est bien souvent
vue que comme gardienne d’une morale alors que l’Eglise est d’abord porteuse de
la mission de l’annonce de la Foi. Oh bien sûr il ne s’agit absolument pas
d’opposer foi et moral mais de considérer le principe de la réalité ecclésiale
qui est bien la Foi. Dans cette vision erronée du monde, si l’Eglise est
considérée comme gardienne d’une morale il est certain que tout écart du peuple
chrétien est perçu comme un élément décrédibilisant l’ensemble de l’Eglise mais
surtout, si l’Eglise est vue uniquement comme gardienne d’une morale tout ceux
qui sont éloignés de cette morale se considèrent éloignés du message de
l’Eglise et donc du Christ Lui-même et cet éloignement constaté peut conduire
jusqu’à la lutte contre l’Eglise, contre l’illusion de ce dogme moral
condamnant.
Ces
deux erreurs, il nous faut bien les garder à l’esprit afin de parfois changer
notre rapport avec le monde afin que notre parole ne soit pas d’abord une
parole de morale mais qu’elle soit toujours une parole de Foi et d’annonce du
Christ ressuscité Lui qui est venu non pas pour les bien portants mais pour les
malades, Lui qui est venu non pas pour les justes mais bien pour les pécheurs.
Et il est certain que si le peuple chrétien redevient d’abord cet annonciateur
de la Bonne Nouvelle et bien peu à peu la considération du monde changera et
verra peu à peu en l’Eglise non pas une structure moralisante condamnante mais
bien plutôt cet hôpital de campagne qui désire rejoindre tous et chacun afin de
leurs permettre cette rencontre unique du Christ ressuscité qui changera leurs
vies et les fera peu à peu grandir sur le chemin de la vie chrétienne.
Alors
en un mot soyons chrétien, véritablement chrétiens, travaillant à notre propre
conversion avec humilité et cherchant à imiter le Seigneur Jésus dans toutes
nos rencontres. Que le Christ soit notre vie, notre appui et l’unique objet de
nos proclamations.
Amen.
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