Paroisses de La Bouilladisse – La Destrousse – Peypin – Belcodène

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samedi 11 novembre 2017

17 Septembre - 24ème Dimanche du Temps Ordinaire

L’Evangile de ce dimanche nous met face à cette réalité parfois si difficile, réalité du pardon et de la miséricorde entre nous, entre les membres de notre humanité. Et la question de St Pierre est elle-même signifiante en cet ordre ; en effet St Pierre demande combien de fois il doit pardonner, il ne demande pas combien de fois il devrait éventuellement, combien de fois il est invité ou il pourrait pardonner mais bien combien de fois il doit pardonner. Le pardon est donc dès la question posé en termes de devoir mais quelle est le nature de ce devoir ? Nous pourrions penser que ce devoir est de l’ordre moral, s’imposant à nous comme une obligation morale le pardon serait dès lors purement et simplement obligatoire. Nous serions ici dans une lecture légaliste du pardon mutuel. Mais nous sentons bien que cette lecture est quelque peu dérangeante oh non pas d’abord parce que nous n’aimerions pas les règles, elles sont nécessaires mais bien plutôt parce que la règle ne semble pas pouvoir s’appliquer par nature au pardon. Et nous aurions raison car le pardon ne se vit pas d’abord dans l’ordre du devoir moral, le pardon n’a pas comme moteur premier la loi car tout comme on ne peut obliger quelqu’un à aimer, on ne peut pas non plus obliger quelqu’un à pardonner véritablement c'est-à-dire intérieurement.
Le moteur du pardon, nous le savons tous c’est l’amour. Et si nous voulions nous en convaincre il suffit de remarquer combien nous tolérons bien plus les outrages de ceux qui nous avons de l’affection que pour ceux qui nous sont plus ou moins étranger. Le pardon est donc bien une histoire d’amour. Ainsi, si nous devons pardonner, c’est l’amour qui nous y oblige.
Mais dès lors autre dilemme, en quoi l’amour nous obligerait à pardonner quelqu’un qui nous a fait souffrir au pont que l’affection que nous avions peut-être pour cette personne a été anéantie par la douleur, ou bien même, en quoi l’amour nous obligerait à pardonner quelqu'un pour qui nous n’avions jamais d’affection ?
Et bien c’est Christ qui nous donne la réponse à ce dilemme car si l’amour nous oblige à pardonner ce n’est pas d’abord l’amour de l’autre, ce n’est pas d’abord l’affection que nous avons pour l’autre ; si l’amour nous oblige à pardonner c’est de l’Amour de Dieu dont il est question. C’est bien parce que nous savons que Dieu désire nous faire miséricorde, que Dieu désire nous pardonner que nous sommes convoqués nous aussi, à son image, à pardonner à ceux qui nous ont fait du tort. Et pour bien prendre conscience de cette réalité, il nous faut prendre conscience que la moindre offense accomplie envers Dieu par le péché est bien plus grave que toutes les offenses qui peuvent nous être faites de manière habituelle et pourtant, et pourtant Dieu offensé nous fait toujours miséricorde si nous nous tournons vers Lui porté par une véritable contrition. Dieu nous fait toujours miséricorde et nous nous ne voudrions pas faire miséricorde à ceux qui nous ont fait du tort…
Ainsi donc, c’est parce que Dieu nous fait miséricorde que nous devons pardonner, c’est pace que Dieu nous fait miséricorde jusqu’à 70 fois 7 fois que nous devons pardonner jusqu’à 70 fois 7 fois.
De plus, il y’a une réalité tout à fait humaine, signe de notre origine en Dieu, qui marque bien ce devoir de pardonner porté par la miséricorde même de Dieu. Ce signe c’est qu’un refus de pardonner peut conduire l’âme toute entière et donc la personne à sombrer dans une aigreur languissante qui, clouant l’âme au sol, l’empêche tout simplement de vivre. Le refus de pardonner peut agir comme un poison jusqu’à l’effondrement intérieure de la personne.
Et si nous avons un ou des pardons difficiles à donner laisser moi vous conter cette histoire :
L’affaire avait fait grand bruit en juillet 2009. Martin Mervoyer, 19 ans, est mort cet été là, tué d’une balle en plein cœur à la sortie d’une boite de nuit alors qu’il essayait de calmer une discussion qui tournait mal. Ses parents, Martine et Frédéric, avaient alors expliqué qu’ils pardonnaient à l’assassin de leur fils au nom de leur Foi.
« Pardon et libération c’est le même mot en grec, ça veut dire que quand on pardonne on se libère, parce que la haine c’est un poison, on se libère et on libère l’autre, au niveau des bonnes relations humaines, le pardon est une voie universelle… » confie le père de Martin.
Le père de Martin qui poursuit en disant : « « Je m’inscris dans la foi chrétienne, je fais alliance avec Dieu depuis toujours, poursuit le père endeuillé. Je laisse Dieu s’exprimer en moi, cette compassion fait partie de ma foi, elle ne m’appartient pas, c’est presque comme le pardon du Christ qui me traverse et qui doit aller au monde […] Bien sûr que face à Dominique (l’assassin de mon fils), je ne vais pas lui dire « tu as tué mon fils c’est bien », le fait est brutal, condamnable, mais en tant qu’homme je peux quand même t’aimer. Le père de Martin avait même déclaré à propos du meurtrier de son fils : « Je pourrais le serrer dans mes bras s’il acceptait » ».
Quelle leçon de Foi qui ne peut nous encourager à vivre aussi pleinement de notre Foi, à pardonner porté par la miséricorde infinie du Seigneur.
Amen.

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