« Mes
pensées ne sont pas vos pensées, mes chemins ne sont pas vos chemins »,
cette parole du Seigneur portée par le prophète Isaïe nous invite tout d’abord
à reconnaître la Toute Puissance divine, cette puissance qui permet à Dieu de
féconder l’histoire, de féconder l’histoire du monde ainsi que notre propre
histoire. Dieu créateur de toute chose, possède en sa main chaque élément du
monde. Dieu origine de toute existence possède cette vision globale sur
l’univers qui échappe à l’esprit humain. Toute chose appartient donc à
l’entendement divin tout comme le déroulé de l’histoire humaine.
Ainsi,
même si l’histoire du monde est portée par les décisions prises par le genre
humain, Dieu Lui-même se fait acteur de cette histoire à tel point que même au
milieu des mauvais passages de l’histoire humaine fruit de ces mauvais choix
humains, Dieu était présent. Et pour prendre un exemple de cela, on a souvent
accusé Dieu d’être absent de cet obscur temps des chambres à gaz alors que même
au milieu de cette histoire dramatique, inhumaine, Dieu était présent et
agissant et nous pouvons en ce sens penser au Père Maximilien Kolbe qui prit la
place d’un prisonnier père de famille et qui fut exécuté à sa place, donnant sa
vie, livrant sa vie à l’ignominie pour préserver un tant soit peu le bien. Et
combien sont nombreux les autres exemples qui manifestent cette action de Dieu
à travers ses disciples.
Mais
en réalité, ce que l’on reproche bien souvent à Dieu c’est de ne pas agir
directement, je dirai même brutalement dans l’histoire humaine et même dans
notre propre histoire. Nous aimerions en effet que le bon Dieu intervienne en annihilant,
en détruisant le mal ainsi que les méchants. Et c’est peut-être dans ces
moments que la parole divine portée par le prophète Isaïe atteint toute sa
portée, prend toute sa valeur. Car si nous aimerions que Dieu intervienne tel
un Zeus exerçant son pouvoir pour anéantir le mal et les méchants, si nous
aimerions cela, et bien ce n’est pas la manière d’agir de Dieu et c’est bien en
ce sens que nos pensées ne sont pas celles de Dieu, que notre manière de voir
les choses n’est pas celle de Dieu. Et nous pourrions être frustré de cette
différence, nous pourrions être frustré que Dieu n’agisse pas en fonction de
nos désidérata, de nos points de vue, de nos opinions, en définitive, nous
pourrions être frustré que Dieu n’agisse pas en fonction de nous, et nous
sentons bien là un égocentrisme empli d’orgueil qui voudrait nous placer
au-dessus de Dieu. Mais cette frustration doit être balayée par la confiance,
cette confiance qui reconnaît à Dieu sa bonté essentielle et qui reconnaît que
Dieu agit dans le monde de la meilleure manière qui soit. Oh bien sûr, cela
peut sembler difficile à saisir dans les moments noirs de l’histoire humaine ou
dans les moments noirs de nos histoires personnelles mais ce n’est pas parce
que nous ne saisissons pas tout que Dieu serait absent, ce n’est pas parce que
nous ne comprenons pas tout que Dieu n’agit pas de la meilleure manière qui
soit car la connaissance de Dieu nous dépasse bien largement, car les pensées
divines sont bien plus élevées que les nôtres, tout comme ses chemins sont bien
plus précis.
Ainsi
en ce dimanche, nous pouvons demander au Seigneur cette première grâce de ne
jamais nous considérer comme détenteur de la vérité du monde et du temps et
même de l’évènement afin qu’avec humilité nous laissions le Seigneur nous aider
à discerner la meilleure manière d’agir et de réagir. Car si les pensées de
Dieu, si les chemins de Dieu nous dépassent, Dieu désire malgré tout nous
conduire sur ses chemins à Lui et Dieu désire nous permettre de participer à
ses pensées à Lui. Et c’est seulement en nous abandonnant à la pensée divine,
aux chemins divins, qu’empli de confiance en Dieu nous avancerons dans le monde
et dans la vie éclairée non par nos opinions mais bien porté par Dieu Lui-même.
Amen.
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