En
ce jour, solennellement, nous honorons tous les saints du ciel, nous honorons
ces saints connus tels ceux qui ornent notre église de Ste Anne au St Curé
d’Ars en passant par Ste Thérèse ou encore St Antoine, ces saints nous les
connaissons et nous les honorons en nous confiant bien souvent à leurs
intercessions, en nous laissant guider par leurs vies à eux, par leurs
expériences de Dieu, par leurs paroles, leurs exemples. Et il est certain que
bien souvent, en considérant ces grandes et belles figures de sainteté nous
nous considérons éloignés d’eux dans le quotidien de nos vies, éloignés de leur
foi ardente, de leurs actions toutes empreintes de Dieu. Et il y’a un risque à
cela, c’est de nous considérer quelque part comme étant incapable nous même de
suivre leur chemin, de parcourir à leur suite le chemin de la sainteté. Et bien
la fête de ce jour est faite pour nous. Car si nous honorons tous les saints
que nous connaissons, en ce jour nous honorons également tous les saints
inconnus, ces saints inconnus qui n’ont peut être pas accomplis de grandes
choses aux yeux des hommes, ces saints qui sont passés inaperçus à nos yeux
mais pas aux yeux de Dieu.
Et
aujourd’hui nous sommes invités à changer notre propre regard sur la sainteté
car la sainteté ne s’enracine pas d’abord dans des actions merveilleuses ou
fructueuses, elle ne se manifeste pas d’abord dans des actions éclatantes ou
dans des fondations d’ordres religieux, la sainteté ne s’enracine pas dans le
faire mais la sainteté s’enracine dans l’être et dans l’être avec Dieu, dans
l’être pour Dieu. La sainteté n’est pas relative à telle ou telle personne et
pour nous en rendre compte il suffit de percevoir combien les saints sont
différents les uns des autres. Ste Thérèse disait à ce sujet : « Dieu
a voulu créer les grands saints qui peuvent être comparés aux Lys et aux roses,
mais il en a créé aussi de plus petits et ceux-ci doivent se contenter d’être
des pâquerettes ou des violettes destinées à réjouir les regards du bon Dieu
lorsqu’il les abaisse à ses pieds, la perfection consiste à faire sa volonté, à
être ce qu’il veut que nous soyons ». Ainsi, la sainteté n’est pas relative à
tel ou tel, la sainteté elle est uniquement à Dieu qui désire nous élever
jusqu’à Lui en nous comblant de Sa propre perfection.
Dès
lors, ce qui fait les saints ce n’est pas une particularité personnelle mais
c’est Dieu, c’est bien Dieu qui fait les saints. Ainsi avant que de considérer
les œuvres des saints, il nous faut toujours nous attacher à cette relation
qu’ils ont tissés au long de leurs vies avec Dieu, relation avec Dieu qui les a
transformé peu à peu, qui les a modelé jusqu’à faire d’eux ces saints que nous les
connaissions ou pas. Et dès lors, un saint c’est simplement celui ou celle qui
a porté en plénitude cette relation que nous avons tous avec Dieu, cette
relation qui s’enracine dans notre baptême. Car nous sommes tous nés saints le
jour de notre baptême. Et c’est peut-être cela qui peut nous paraître comme
étant quelque peu terrifiant ou tout du moins dérangeant, nous avons tous reçu
Dieu, nous partons tous de la même base dont Dieu nous a doté par grâce mais
nous ne vivons pas tous de ce don qui nous est fait, nous ne vivons pas tous en
prenant véritablement au sérieux la présence de Dieu, notre vocation.
Rappelons
nous ce que disait Ste Mère Teresa : la différence entre un saint et celui
qui ne l’est pas c’est simplement je veux ou je ne veux pas. Est-ce que je veux
vivre de ce don que Dieu fait de Lui-même en chaque instant, en chaque moment
ou bien est-ce que je veux vivre selon mes opinions, mes passions, ma volonté
propre. Oh nous le savons bien, nous sommes bien souvent partagé entre ces deux
orientations de nos vies : orientation pour Dieu, orientation pour nous
même et bien les saints eux ne sont pas partagés, ils sont unifiés et unifiés
en Dieu.
Ainsi
lorsque nous considérons les saints du ciel ne nous disons jamais que nous ne
pouvons pas être saint car la puissance de Dieu peut tout mais elle peut tout
si nous nous offrons nous même en victime de sa grâce ; lorsque nous
considérons les saints du ciel ne nous disons jamais que nous ne pouvons pas
mais admettons que bien souvent nous ne voulons pas, admettons que bien souvent
nous demeurons dans cette abjecte tiédeur qui dans un sens vit de l’amour divin
mais qui demeure dans un même temps attaché à tant d’amours humains… Mais on ne
peut pas être saint à demi, on ne peut pas être saint à moitié…
Et
en ce jour solennelle se déploie sous les yeux de nos âmes cette foule
innombrable des saints du ciel, cette foule immense qui nous invite à vivre ce
chemin unique de l’union à Dieu, de l’unification de nos vies sous le regard
divin. Cette foule immense nous invite à reconnaître que nous pouvons tous, je
dis bien tous, elle nous invite à reconnaître que nous pouvons tous être saint,
et cela simplement en appliquant toute notre volonté, tout notre désir à vivre
de Dieu, à vivre en Dieu, à vivre pour Dieu, simplement en aimant Dieu non dans
une demi mesure mais pleinement, en aimant Dieu comme Dieu nous aime, voilà
bien là la véritable sainteté, voilà bien là notre véritable vocation.
Amen
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