En
ce dimanche, nous pourrions résumer l’enseignement du Seigneur Jésus et
particulièrement la parabole en disant que ce qui est important ne réside pas
tant dans le fait de dire ce que nous allons faire mais dans ce que nous
faisons réellement. Et s’il est vrai que nous pouvons vérifier cela dans la vie
courante, cela est également bien vrai dans notre vie spirituelle.
Dans
la vie courante, nous sourions parfois intérieurement en entendant certains
nous rendre compte de tout ce qu’ils vont faire dès demain, nous sourions
intérieurement car nous savons que ce ne sont que des mots et que lorsqu’il
faudra mettre la main à la pâte et bien, de fait, tout semblera disparaître et
les belles paroles, les beaux désirs seront simplement rangés dans l’extase du
moment. Oh bien sûr nous sourions intérieurement en entendant certains mais il
nous faut aussi parfois reconnaître que nous parlons nous aussi parfois un peu
trop vite. Rappelons-nous toujours de la parabole de la paille qui est dans
l’œil du voisin et de la poutre qui est dans le nôtre.
Dans
la vie courante, nous pouvons tous l’affirmer, il vaut mieux faire plutôt que
dire que l’on va faire mais c’est également vrai dans la vie spirituelle. En
considérant chacun de nos cœurs, nous y percevons tous les désirs de grandeur,
ô non pas grandeur aux yeux du monde mais bien aux yeux de Dieu, tous ces
désirs de sainteté, de conversion, de charité et dans notre prière nous les
manifestons au Seigneur, dans ces temps de prière où il nous semble être
emporté au ciel. Mais ensuite, lorsque l’on souffle la bougie mettant fin à ce
temps de prière, qu’adviennent nos désirs… Trop souvent le quotidien reprend le
pas et rien ne semble évoluer, nos décisions d’antan prise dans les moments de
grâce semblent anéantis par le temps qui passe…
En
réalité, que ce soit pour la vie courante ou la vie spirituelle, bien souvent
nous désirons sans vouloir. Désirer sans vouloir, il nous semblerait que cela
est impossible mais désirer sans vouloir cela signifie que nous désirons dans
l’ordre des idées, nous désirons dans notre imaginaire mais nous ne voulons pas
car nous ne mettons pas en œuvre nos désirs, nous n’actons pas nos désirs.
Nous
pourrions, après avoir fait cette constatation, nous dire qu’il nous suffit de
refreiner nos désirs quitte à les supprimer totalement, comme ça plus de
problèmes : pas de désir, pas de volonté à mettre en œuvre. Mais en
réalité ce serait un problème encore plus grand car sans désir l’homme n’a plus
d’élan, plus de mouvement et telle une eau stagnante il fini par croupir… Il
nous faut conserver nos saints désirs et mêmes les entretenir car ce sont eux
qui orientent nos existences. Ainsi, la solution n’est pas dans la suppression
des désirs, chose qui d’ailleurs semble impossible tant l’homme est un être de
désir. La solution ne se trouve pas dans la suppression des désirs mais bien
dans la mise en œuvre de notre volonté.
Et
c’est bien ainsi dans notre vie spirituelle, c’est ce qui a d’ailleurs conduit
Ste Mère Teresa à dire : il n’y a qu’une seule différence entre les saints
et ceux qui ne le sont pas : je veux / je ne veux pas. Résumant en une
formule dérangeante pour nous tous, cette réalité de la distance entre le désir
et la volonté mise en œuvre. Mais alors s’agirait-il de sombrer dans un
volontarisme à outrance ? Pour répondre à cela, il nous faut peut-être
prendre exemple sur Ste Thérèse de l’Enfant Jésus que nous honorons en ce jour
car Ste Thérèse avait de grands désirs et elle nous montre la voie
d’accomplissements de ces saints désirs, elle écrivait :
«
Je pensais que j’étais née pour la gloire, et cherchant le moyen d’y parvenir,
le Bon Dieu […] me fit comprendre que ma gloire à moi ne paraîtrait pas aux
yeux des mortels, qu’elle consisterait à devenir une grande sainte !!!... Ce
désir pourrait sembler téméraire si l’on considère combien j’étais faible et
imparfaite et combien je le suis encore après sept années passées en religion,
cependant je sens toujours la même confiance audacieuse de devenir une grande
sainte, car je ne compte pas sur mes mérites n’en ayant aucun, mais j’espère en
Celui qui est la Vertu, la Sainteté Même, c’est Lui seul qui se contentant de
mes faibles efforts m’élèvera jusqu’à Lui et, me couvrant de ses mérites
infinis, me fera Sainte. ».
Alors
bien chers amis, ayons de grands et saints désirs, ayons ce désir premier
d’être des saints et mettons en œuvre notre volonté mais attention, non pas
d’abord pour accomplir nos désirs car notre volonté est bien trop faible pour
cela, mettons en œuvre notre volonté pour nous abandonner entre les mains de
Dieu car c’est Lui seul qui nous modèlera par sa grâce pour correspondre à nos
saints désirs, c’est Lui seul qui est notre vertu, notre sainteté, notre
sanctification. Nous abandonner entre les mains du Seigneur, voilà l’objet
premier de notre volonté.
Amen.
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